Que lisez-vous en février 2020 ?

Par ici, Elizabeth Strout et son Olive Kitteridge. A suivre

Quasimodo a écrit:Don Quichotte dans la calle Sierpes

Ah ! quoiqu'il soit de partout et de nulle part, l'utopiste !

Curieux, comme on a de ces détestations ! De Miguel de Unamuno, je crains bien n'avoir lu que son discours de Salamanque (1936), mais j'ai dans une PAL Le Sentiment tragique de la vie, qui me paraissait recommandable...

Borges : de toute manière Fictions, Le livre de sable et L'Aleph sont à lire et à relire... et à citer ?

« On lisait tout cela pour l'oublier aussitôt, effacé quelques heures après par d'autres banalités. […]
Les images et le texte imprimé avaient plus de réalité que les choses elles-mêmes. Seul ce qui était publié était vrai. »
Jorge Luis Borges, « Utopie d'un homme qui est fatigué », in « Le livre de sable »

J'ai l'impression qu'il est un précurseur de la frénésie métalittéraire moderne, il a bien le droit de ne pas être à la hauteur des plus illustres suivants. De temps en temps il a des trouvailles, mais ses sempiternels jeux de mots me rendent malade. D'ailleurs il écrit dans son "post-prologue" () que son humour se vise pas à divertir de l'ennui ou du malaise, mais se donne pour but de saisir au corps, de provoquer la nausée, etc, ce pourquoi le commun des mortels ne peuvent y goûter sans se mettre en colère contre son auteur. Et il atteint son but, quoique d'une façon qu'il n'avait peut-être pas prévue.
Il est tout de même l'auteur d'un titre que je trouve très drôle : Amour et pédagogie.

(Et en effet, Borges se prête bien à la citation !)

Perso j'ai aimé le commentaire d'Unamuno sur le Don Quichotte. Cela me donnait un approche originale. Mais peut-être beaucoup ne me suivront pas , là.

Je vais me plonger dans " Les Célibataires." de Henry de Montherlant.

Burlybunch a écrit:Par ici, Elizabeth Strout et son Olive Kitteridge. A suivre

Haha, quelle femme aussi antipathique que sympathique, cette Olive Kitteridge!!!

Oh si peut-être Tom Léo ! Depuis trois semaines, je constate qu'en Espagne Unamuno est une figure littéraire mythique. Et si ses romans me déplaisent, je ne doute pas qu'il soit un grand critique.

D'ailleurs je prends volontiers la référence puisque j'ai un cours sur Cervantes !

Quasimodo a écrit:Oh si peut-être Tom Léo ! Depuis trois semaines, je constate qu'en Espagne Unamuno est une figure littéraire mythique. Et si ses romans me déplaisent, je ne doute pas qu'il soit un grand critique.

Oui, ce n'est pas un roman... Néanmoins peut-être pas non plus un oeuvre purement de critique littéraire. Unamuno prend dans ce commentaire du Don Quichotte volontiers une position, comment dir, apolégetique. Il interprète le Don Quichotte comme figure christique, dns un certain sens. Je trouvais cela, quand je l'ai lu il y a une trentaine d'années, très originales et éclairantes: comment on peut lire un tel oeuvre.

topocl a écrit:

Burlybunch a écrit:Par ici, Elizabeth Strout et son Olive Kitteridge. A suivre

Haha, quelle femme aussi antipathique que sympathique, cette Olive Kitteridge!!!

Ah oui, j'avais bien accroché aussi. Tu nous diras, Burly !

Un mois de février bien fructueux : deux livres de Jean-Luc Seigle à l'écriture travaillée sur des sujets forts ("Je vous écris dans le noir" et "En vieillissant, les hommes pleurent". Que je n'aime pas ce titre !) et deux d'Olivier Martinelli, "L'homme de miel", un vrai coup de coeur sur un thème souvent abordé, le cancer, mais avec quelque chose de solaire, et "Mes nuits apaches", une enfance et adolescence marquées par le rock. J'ai adoré ces quatre livres !

tom léo a écrit:Oui, ce n'est pas un roman... Néanmoins peut-être pas non plus un oeuvre purement de critique littéraire. Unamuno prend dans ce commentaire du Don Quichotte volontiers une position, comment dir, apolégetique. Il interprète le Don Quichotte comme figure christique, dns un certain sens. Je trouvais cela, quand je l'ai lu il y a une trentaine d'années, très originales et éclairantes: comment on peut lire un tel oeuvre.

Merci pour cette présentation ; la thèse n'a pas l'air commune, et aurait peut-être le mérite de rapprocher Don Quichotte d'autres personnages dont les auteurs ne sont pas identifiés comme des héritiers de Cervantes ?

Quasimodo a écrit:

tom léo a écrit:Oui, ce n'est pas un roman... Néanmoins peut-être pas non plus un oeuvre purement de critique littéraire. Unamuno prend dans ce commentaire du Don Quichotte volontiers une position, comment dir, apolégetique. Il interprète le Don Quichotte comme figure christique, dns un certain sens. Je trouvais cela, quand je l'ai lu il y a une trentaine d'années, très originales et éclairantes: comment on peut lire un tel oeuvre.

Merci pour cette présentation ; la thèse n'a pas l'air commune, et aurait peut-être le mérite de rapprocher Don Quichotte d'autres personnages dont les auteurs ne sont pas identifiés comme des héritiers de Cervantes ?

Oui, peut-être!

Je pense, à la va vite, au "Cinéphile" de Walker Percy, ou "L'idiot" de Dostoïevski", ou "L'admirable idiot" de Shusako Endo...

Et en effet, après ton message, j'ai lancé une recherche et j'ai découvert que Dostoïevski était fasciné par Don Quichotte. Et Manzoni (mais c'était peut-être plus évident), Dumas, Boulgakov... Tous de grands lecteurs de Cervantes.
Je ne connais pas les deux autres que tu cites !
Et sans doute pourrait-on en trouver d'autres qui ne sont pas identifiés.

Quasimodo a écrit:Il me semble que l'érudition dans Le livre de sable, qui offre une plus large place au romanesque, se fait plus discrète que dans d'autres de ses livres ? On y sent davantage l'influence légendaire et mythologique d'une veine plus narrative (et populaire), qui à la réflexion me séduit tout autant que les ingénieux édifices de Fictions.
Ce sont de vieilles impressions, il faudrait que j'y revienne.

oui, tu as raison, je pensais que le texte me serait beaucoup plus hermétique que cela. J'en ai l'impression d'une lecture qui enchante par ses "folies" !

Quasimodo a écrit: Merci pour cette présentation ; la thèse n'a pas l'air commune, et aurait peut-être le mérite de rapprocher Don Quichotte d'autres personnages dont les auteurs ne sont pas identifiés comme des héritiers de Cervantes ?

Il me semble que le "Tchevengour" d'Andreï Platonov est une sorte de Don Quichotte russe

Je continue (avec plaisir) les Aventures de Huckleberry Finn, de Mark Twain, j'aime beaucoup ! Après ... ben on verra :p

ArenSor a écrit:

Quasimodo a écrit: Merci pour cette présentation ; la thèse n'a pas l'air commune, et aurait peut-être le mérite de rapprocher Don Quichotte d'autres personnages dont les auteurs ne sont pas identifiés comme des héritiers de Cervantes ?

Il me semble que le "Tchevengour" d'Andreï Platonov est une sorte de Don Quichotte russe  

Oui, et sa Dulcinée, c'est Rosa Luxembourg !

janis a écrit:oui, tu as raison, je pensais que le texte me serait beaucoup plus hermétique que cela. J'en ai l'impression d'une lecture qui enchante par ses "folies" !

Oui, tout à fait, ce n'est pas un auteur inaccessible et je crois qu'il souffre un peu de sa réputation (qui occulte le bonheur d'invention et l'élégance sobre de l'écriture). Je suis content que tu l'apprécies

bix_229 a écrit:

ArenSor a écrit:

Quasimodo a écrit: Merci pour cette présentation ; la thèse n'a pas l'air commune, et aurait peut-être le mérite de rapprocher Don Quichotte d'autres personnages dont les auteurs ne sont pas identifiés comme des héritiers de Cervantes ?

Il me semble que le "Tchevengour" d'Andreï Platonov est une sorte de Don Quichotte russe  

Oui, et sa Dulcinée, c'est Rosa Luxembourg !

S'il n'était pas déjà dans ma LAL après la chaude recommandation de mon grand-père, je l'y mettrais sur-le-champ !