Clarice Lispector
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Clarice Lispector
Clarice Lispector
(1920- 1977)
(1920- 1977)
Considérée comme un des auteurs de prose brésiliens les plus importants du vingtième siècle, Clarice Lispector naît à Tchéchelnyk, un shtetl d’Ukraine alors que sa famille se préparait à s’installer au Brésil, fuyant la persécution des juifs en Ukraine après la Révolution de 1917. Sa mère aurait été violée durant un pogrom, contractant, par cette agression, la syphilis. À leur arrivée au Brésil, elle a seulement deux mois. Sa famille s’installe tout d’abord à Maceió, puis à Recife, où Clarice suit sa scolarité et où elle écrit également ses premiers essais. Après la mort de la mère de Clarice en 1929, son père décide que sa famille doit revenir vivre à Rio de Janeiro, alors que la jeune fille a déjà 14 ans. Elle y étudie le droit.
En 1943, elle épouse son camarade de classe, Maury Gurgel Valente. Son mari commence une carrière diplomatique, ce qui les conduit aux Ialtie durant la Seconde Guerre mondiale, puis aux États-Unis, en Suisse et en Angleterre. Ils voyagent ainsi pendant une quinzaine d'années. Leurs deux fils naissent pendant cette période. Clarice Lispecor se sépare de son mari en 1959, et retourne avec ses enfants au Brésil.
Elle parle couramment le français, mais aussi l'anglais et maîtrise convenablement plusieurs autres langues, en particulier l’italien et l’allemand. Ses compétences lui permettent de traduire des livres de l'anglais et du français. Elle entend parler le yiddish à la maison jusqu'à la mort de sa mère, mais affirme que le portugais est la langue de son cœur. Elle n'a jamais écrit dans une autre langue. En 1944, elle publie son premier roman Près du cœur sauvage (Perto do coração selvagem). Des critiques croient déceler dans ses publications l'influence des œuvres de Virginia Woolf et de James Joyce, mais elle n’a alors lu ni l’un ni l’autre. Ce roman, comme toutes les œuvres à venir, est marqué par une focalisation intense sur les états intérieurs, l'introspection, les émotions les plus profondes, la foi et la solitude interne.
Elle écrit aussi pour la presse, rédigeant notamment, d'août 1967 à décembre 1973, des chroniques souvent drôles pour l'édition du weekend d'un quotidien national, O Jornal do Brasil.
Clarice Lispector, dont les œuvres ont pour thème l'univers féminin, a également publié plusieurs textes de littérature d'enfance et de jeunesse où elle s'efforce de battre en brèche les stéréotypes de genre.
Elle meurt d’un cancer en 1977, un jour seulement avant son 57e anniversaire. Elle est enterrée dans le cimetière juif de Caju à Rio de Janeiro.
Ouvrages traduits en français :
Romans :
- Près du coeur sauvage (Perto do Coração Selvagem, 1944), Plon, 1954
- Le Lustre (O Lustre, 1946), Des femmes, 1990
- La ville assiégée (A Cidade Sitiada, 1949), Des femmes, 1991
- Le Bâtisseur de ruines (A Maçã no Escuro, 1961), Gallimard, 1970
- La Passion selon G.H. (A Paixão Segundo G.H. , 1964), Des femmes, 1981
- Un apprentissage ou Le Livre des plaisirs (Uma Aprendizagem ou O Livro dos Prazeres, 1969), Des femmes, 1992
- Água Viva (Água Viva, 1973), Des femmes, 1978
- L'heure de l'étoile (A Hora da Estrela, 1977), Des femmes, 1985
- Un souffle de vie (Um Sopro de Vida : Pulsações, 1978), Des femmes, 1998
Recueils de contes et nouvelles :
- Liens de famille (Laços de Família, 1960), Des femmes, 1989
- Le titre Corps séparés : contes et nouvelles (Felicidade Clandestina, 1971), Des femmes, 1993
- Passion des corps, précédé de La Belle et la Bête (A Via Crucis do Corpo, 1974), Des femmes, 1984
- Où étais-tu pendant la nuit ? (Onde Estivestes de Noite, 1974), Des femmes, 1985
Littérature jeunesse :
- Le Mystère du lapin pensant, précédé de La Vie intime de Laura (O Mistério do Coelho Pensante, 1967), Des femmes, 2004
- La femme qui tuait les poissons, suivi d'une interview de l'auteure (A Mulher que Matou os Peixes, 1968)
- Comment sont nées les étoiles : douze légendes brésiliennes (Como Nasceram as Estrelas: Doze Lendas Brasileiras, 1987), Des femmes, 2005
Ouvrages posthumes :
- La Découverte du monde : 1967-1973 (A Descoberta do Mundo), anthologie de chroniques parues dans le Jornal do Brasil entre août 1967 et décembre 1973, Ed. Des Femmes, 1995
- Lettres près du coeur (Correspondências), Ed. Des femmes/Antoinette Fouque, 2016
- Le seul moyen de vivre (Aprendendo a Viver), Payot & Rivages, 2009
- Rencontres brésiliennes (Entrevistas), recueil d'entretiens accordés dans les années 1960 et 1970, Triptyque, 2007
- Lettres à mes soeurs 1940-1957 (Minhas Queridas), correspondance, Des femmes/Antoinette Fouque, 2015
- Nouvelles (Todos os Contos), édition complètes des contes et nouvelles, Des femmes, 2017
source : Wikipédia
Dernière édition par Chamaco le Lun 27 Fév - 20:29, édité 2 fois
Chamaco- Messages : 4146
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 76
Localisation : Corse du sud
Re: Clarice Lispector
Ah chouette alors ! Un fil pour Clarice Lispector !
Une auteure que je ressens comme "sauvage" , difficile à se laisser apprivoiser ! Avec un charme hors du commun .
Il faudrait que je continue avec elle !
Une auteure que je ressens comme "sauvage" , difficile à se laisser apprivoiser ! Avec un charme hors du commun .
Il faudrait que je continue avec elle !
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Clarice Lispector
L'heure de l'étoile

Extraits :

Extraits :
« A present je veux vous parler de la nordestine. Voilà : telle une chienne errante, elle ne se fiait qu’à ses propres impulsions. Car elle se réduisait à elle-même. Moi aussi, d’échec en échec, je me suis réduit à moi-même mais je veux du moins affronter le monde et son Dieu.
Je tiens à ajouter, en guise d’informations touchant ladite jeune personne et moi-même, que nous ne vivons que dans le présent, car l’éternité de toujours, c’est le jour d’aujourd’hui. Et le jour à venir sera un autre aujourd’hui. L’éternité, c’est l’état des choses en ce moment même. »
« Quand elle avait parfois la chance d’entendre un coq célébrer la vie, à l’aube,elle avait la nostalgie du sertào. D’où un coq pouvait il lancer ses cocoricos dans ces tristes parages n’abritant qu’articles d’import-export ? (si le lecteurest assez aisé pour mener une vie relativement confortable, qu’il aille donc voir comment vivent les pauvres ! s’il est pauvre,il ne me lira pas, car c’est chose superflue quand on ne mange jamais à sa faim. Quant à moi, je fais fonction de soupape de sécurité, en me mettant à la place d’une classe moyenne à l’existence ravagée. Je disais donc qu’on redoute d’y aller voir, comme on redoute tout changement. Et pourtant, l’anonyme fille en questionserait assez archaïque pour être un personnage biblique. Menant une existence souterraine, elle ne s’était jamais épanouie. Erreur : elle était encore en herbe.)
Chamaco- Messages : 4146
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 76
Localisation : Corse du sud
Re: Clarice Lispector
Et alors tu en es où avec Clarice Lispector Chamaco ?
Qu'as -tu pensé de ta lecture ?
Je suis curieuse ! C'est tellement une auteure inclassable , hors-cadre .Tu as aimé ? Tu as été assidu dans ta lecture ? Tu as du t'y prendre à plusieurs reprises ou alors ça glissait tout seul ?
Je me souviens d'une écriture exigeante et libérée .Que j'avais un peu piétiner à certains moments !
Qu'as -tu pensé de ta lecture ?
Je suis curieuse ! C'est tellement une auteure inclassable , hors-cadre .Tu as aimé ? Tu as été assidu dans ta lecture ? Tu as du t'y prendre à plusieurs reprises ou alors ça glissait tout seul ?
Je me souviens d'une écriture exigeante et libérée .Que j'avais un peu piétiner à certains moments !
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Clarice Lispector
J' ai eu du mal avec Près du coeur sauvage...
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Clarice Lispector
je suis de retour, je vais reprendre le livre et terminer par un commentaire, à plus, amitiés

Chamaco- Messages : 4146
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 76
Localisation : Corse du sud
Re: Clarice Lispector
Clarice Lispector - Née pour écrire
Clarice Lispector - La chose en soi
Ecoutées récemment , il y a des petites choses à glaner , même si ça n'apporte pas un éclairage évident .
Si ça t'intéresse Chamaco .
Clarice Lispector - La chose en soi
Ecoutées récemment , il y a des petites choses à glaner , même si ça n'apporte pas un éclairage évident .
Si ça t'intéresse Chamaco .

églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Clarice Lispector
Merci Eglantine, c'est sympa

Chamaco- Messages : 4146
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 76
Localisation : Corse du sud
Re: Clarice Lispector
Vu que certains s'interrogeaient sur elle... lu en décembre dernier.

Corps séparés
Clarice Lispector s’intéresse aux non-dits, aux complications de toutes sortes, celles qui se nichent dans les rapports que les personnages ont entre eux, ― enfants, adultes, ou animaux ― celles qui les démangent et que par ailleurs la romancière brésilienne n’a pas l’intention d’expliquer. Il est difficile de démêler de quoi on parle dans ces nouvelles, quel est le sujet : le récit consiste en un tissage compliqué de sentiments et de désirs, sentiments de défiance ou de perplexité, désirs de conformité ou désirs de chosifier autrui.
Du reste on reconnaît bien les frictions, les frottements ― jamais de guerre déclarée ― engendrés par la proximité des êtres, les incertitudes (contaminant le texte et le lecteur) des personnages quant à savoir ce qu’on attend d’eux. Clarice Lispector revient inlassablement sur toutes ces tensions larvées, elle y revient avec une fascination communicative. L’ensemble des images et des individus créent une ossature tout à fait charnelle : l’autre est d’abord un corps, le titre du recueil est bien choisi…
Mots-clés : #nouvelle

Corps séparés
Clarice Lispector s’intéresse aux non-dits, aux complications de toutes sortes, celles qui se nichent dans les rapports que les personnages ont entre eux, ― enfants, adultes, ou animaux ― celles qui les démangent et que par ailleurs la romancière brésilienne n’a pas l’intention d’expliquer. Il est difficile de démêler de quoi on parle dans ces nouvelles, quel est le sujet : le récit consiste en un tissage compliqué de sentiments et de désirs, sentiments de défiance ou de perplexité, désirs de conformité ou désirs de chosifier autrui.
Du reste on reconnaît bien les frictions, les frottements ― jamais de guerre déclarée ― engendrés par la proximité des êtres, les incertitudes (contaminant le texte et le lecteur) des personnages quant à savoir ce qu’on attend d’eux. Clarice Lispector revient inlassablement sur toutes ces tensions larvées, elle y revient avec une fascination communicative. L’ensemble des images et des individus créent une ossature tout à fait charnelle : l’autre est d’abord un corps, le titre du recueil est bien choisi…
Mots-clés : #nouvelle
Dreep- Messages : 1456
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 30
Re: Clarice Lispector
Bien dit, Dreep. Je tenterai une autre lecture que Près du corps sauvage qui m'avait laissé perplexe.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Clarice Lispector
Je viens de commencer La passion selon G. H. et dès les premiers paragraphes, j'ai bloqué sur l'écriture.
D'une nature assez peu patiente, je pense que le mot qui pourrait traduire mon impression devant son écriture est ... agacement. J'aime bien l'introspection, j'adore l'introspection, mais que de l'introspection. Et surtout, de l'introspection absconse...
Je vais y aller doucement. Comme j'ai lu quelque part, "A lire à petites gorgées".
D'une nature assez peu patiente, je pense que le mot qui pourrait traduire mon impression devant son écriture est ... agacement. J'aime bien l'introspection, j'adore l'introspection, mais que de l'introspection. Et surtout, de l'introspection absconse...
Je vais y aller doucement. Comme j'ai lu quelque part, "A lire à petites gorgées".

Invité- Invité
Re: Clarice Lispector
Meme impression de lecture.
Bon, on ne peut pas apprécier tout le monde !
Bon, on ne peut pas apprécier tout le monde !

bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Clarice Lispector
bix_229 a écrit:J' ai eu du mal avec Près du coeur sauvage...
Idem. J'ai abandonné après quelques dizaines de pages...
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Clarice Lispector
Vous allez bien arriver à m'y faire tâter...
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14942
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Clarice Lispector
Je suis également curieux de voir...
Quasimodo- Messages : 5431
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 27
Re: Clarice Lispector
Un Souffle de vie (pulsations)

En fait de roman, il s’agit plutôt d’un recueil des ultimes notes, réflexions et rêveries de Clarice Lispector.
Dans une sorte de préface, Pulsations, le narrateur (genre masculin) présente le texte à suivre :
Il s’avère qu’Angela n’aurait pas conscience d’être un personnage : le « dialogue », qui ressemblait plutôt à un double monologue, n’en est donc pas vraiment un.
On est dans l’univers introspectif commun à Duras, Wittig, Nin…
Quelques belles fusées :

En fait de roman, il s’agit plutôt d’un recueil des ultimes notes, réflexions et rêveries de Clarice Lispector.
Dans une sorte de préface, Pulsations, le narrateur (genre masculin) présente le texte à suivre :
S’instaure une sorte de « dialogue » décousu, souvent onirique, entre « l’auteur » et Angela (qui serait aussi Clarice, avec ses chroniques hebdomadaires), un « journal » qui aborde l’écriture et la création, vérité et liberté, rêve et rêve éveillé, réalité et imaginaire, néant et mort, qui parle aussi de Dieu, d’Ulysse le chien, de la musique, de sa fascination par les pierres précieuses...« Vivre est une sorte de folie que commet la mort. Vivent les morts parce que nous vivons en eux. »
« Chacune de mes inventions retentit pour moi comme une prière laïque – telle est l’intensité de sentir, j’écris pour apprendre. J’ai choisi de me mettre en scène avec mon personnage – Angela Pralini – afin de pouvoir peut-être, à travers nous, comprendre ce manque de définition de la vie. »
Il s’avère qu’Angela n’aurait pas conscience d’être un personnage : le « dialogue », qui ressemblait plutôt à un double monologue, n’en est donc pas vraiment un.
On est dans l’univers introspectif commun à Duras, Wittig, Nin…
Quelques belles fusées :
« Angela va du langage à l’existence. Elle n’existerait pas s’il n’y avait pas de mots. »
« Un mot est le mensonge d’un autre. »
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14942
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Clarice Lispector
On m'a conseillé un livre de Lygia Fagundes Telles qui semble à peu près de la même sorte : La discipline de l'amour. La comparaison peut-être intéressante !
Quasimodo- Messages : 5431
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 27
Re: Clarice Lispector
Les citations de Tristram donnent envie !
Ma préférence à celle-ci : « Angela va du langage à l’existence. Elle n’existerait pas s’il n’y avait pas de mots. »
Je veux la lire depuis un moment.
Mais dans quelle édition la trouver ?
Ma préférence à celle-ci : « Angela va du langage à l’existence. Elle n’existerait pas s’il n’y avait pas de mots. »
Je veux la lire depuis un moment.
Mais dans quelle édition la trouver ?
Tatie- Messages : 278
Date d'inscription : 14/02/2021
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