Pourquoi nous infliger.....

Bon, Opoponax. Es tu une plante ou lecteur/trice de Monique Wittig ?

bonsoir
avant de m'inscrire sur ce site, j'ai écouté un trio que je ne connaissais pas: gogo penguin, le titre Hopopono
ça m'a beaucoup plu, au point que je l'ai noté sur une feuille. Au moment de choisir un nom pour le forum, mes yeux se sont posés sur la feuille, et j'ai lu "opoponax", au lieu de hopopono . opoponax, c'est le nom d'un parfum entêtant, de ceux qu'on trouvait dans des petits flacons, à l'époque du patchouli
en passant, suis allé jeter un oeil sur cette Monique Wittig, que vous citez, toutes les occasions sont bonnes pour s'instruire!
voila toute l'histoire...
merci de votre gentil accueil

bonsoir Armor, je respecte votre point de vue, et je pense qu'on ne se rejoindra pas en effet, l'essentiel étant de s'exprimer
je succombe aux lectures faciles, avec délectation, parce que cet effort demandé, celui de lire ce qui pèse, ce qui ennuie, ce qui se mérite, ce qui est hermétique, pour moi, c'est de la souffrance, et j'aime trop les mots pour accepter de souffrir par eux
merci de votre accueil, et pour la présentation, j'en suis encore à poser mes premiers mots sur ce forum, et ne sais point'encore si longtemps parler je vais...


décidement, Nadine Wittig! Duras!...que voila une jolie piste à suivre dès mon prochain passage à la médiathèque
merci de votre accueil

Il n'y a pas d'obligation, pour la présentation, c'est une simple suggestion.
As-tu des auteurs de prédilection ? (Je me permets le tutoiement, c'est une règle tacite sur le forum, tout le monde se tutoie. Mais si ça te dérange on peut bien sûr passer au vouvoiement.)

eh bien Bienvenue Opoponax, sous quelle forme que tu sois !

Choisir une lecture est déjà un plaisir, et si la lecture devient ennui alors faut mettre un point final, mais comme le dit Armor il faut aussi faire un effort, il m'est arrivé quelquefois de me féliciter de n'avoir pas cédé à la facilité de l'abandon et de poursuivre la lecture, avec bonheur.

Ah, le patchouli, couleur d'écharpes mauves ! Toute une époque (capiteuse) !
Bienvenue Opoponax !

Opoponax a écrit:cet effort demandé, celui de lire ce qui pèse, ce qui ennuie, ce qui se mérite, ce qui est hermétique, pour moi, c'est de la souffrance, et j'aime trop les mots pour accepter de souffrir par eux

Certes, mais, car il y a un mais : dans ma lecture en cours, Le temps où nous chantions, de Richard Powers, et donc dans le domaine de la musique, je perçois l'effort à déchiffrer, à s'exercer, qui seul permet de parvenir à une plus haute adhésion, seul moyen de l'atteindre, d'en jouir (même si je peine un peu à le lire). C'est comme les sportifs aussi (je pense), ils doivent être contents quand c'est terminé, un peu comme moi ce matin après une éprouvante marche qui ne m'a pas mené où je voulais, mais au moins m'a ramené à la route via forêt et savane, au terme de plein de choses vécues que je n'aurais pas connues autrement... C'est le prix à payer, et pourquoi se priver de Proust _ parce que c'est parfois pénible sur la longueur ?!
(Cela dit, un bon polar, avec un Bloody pirate et des olives tournantes, c'est le pied aussi.)

Armor a écrit:Il n'y a pas d'obligation, pour la présentation, c'est une simple suggestion.
As-tu des auteurs de prédilection ? (Je me permets le tutoiement, c'est une règle tacite sur le forum, tout le monde se tutoie. Mais si ça te dérange on peut bien sûr passer au vouvoiement.)

bonjour Armor

dans le tutoiement d'emblée, je ne me sens pas à l'aise, j'ai besoin d'avoir une distance, mais je comprends tout à fait que ce soit dans l'esprit du forum
le vous est un tu potentiel

Pas de problème, opoponax ! (Ne le prenez pas mal si l'un ou l'autre des membres vous tutoient, ce serait par habitude et tous n'auront sans doute pas lu cet échange.)
À propos des livres obscurs qui ne vous parlent pas, vous pensiez à des titres en particulier ?

Bedoulène

voila une bonne synthèse de nos points de vue respectifs, merci

Tristam

j'ai dévoré le temps où nous chantions
ingurgité trop rapidement: en relisant quelques extraits sur babelio, j'ai conscience de l'avoir lu trop vite
mais il y a tellement à lire! je me sens pressée par le temps, par crainte de manquer un essentiel, je ne sais même pas s'il existe, cet essentiel
je suis curieuse de la balade en forêt-savane... vous pouvez raconter?
pour moi, ce serait plutôt tasse de thé, au coin du feu, avachie dans un vieux fauteuil .. un grand classique

Quasimodo a écrit:Pas de problème, opoponax ! (Ne le prenez pas mal si l'un ou l'autre des membres vous tutoie, ce serait par habitude et tous n'auront sans doute pas lu cet échange.)
À propos des livres obscurs qui ne vous parlent pas, vous pensiez à des titres en particulier ?

bonjour Quasimodo
je ne me formaliserai pas d'un tutoiement, c'est moi ai de la difficulté à m'engager
pour répondre à la question: Boulgakov, Borges, Joyce..

Opoponax a écrit:je suis curieuse de la balade en forêt-savane... vous pouvez raconter?

Je suis tout confus, n’ayant pas été vouvoyé depuis des années. Pour vous complaire, j’obtempère. (Je n’ai pas vouvoyé depuis mes jeunes années, c’est tout à fait délicieux.) Et cette balade, c’est toute une histoire, qui n’a de sens que selon son contexte, comme bien souvent.
J’avais pris l’habitude d’aller dans un endroit écarté, lieu de mes amis les huras, arbres épineux gigantesques à fruits qui explosent, une forêt de type primaire, surtout fréquentée par les aras, promenade de trois-quatre heures aller-retour. Pour cela, il fallait suivre un layon tracé entre une montagne et un bas-fond marécageux, puis suivre une crique. Mais, dans l’après-midi du 22 juin dernier, une bourrasque exceptionnelle pour la région a couché des hectares de bois à l’entrée du passage, transformant le secteur en un chablis infranchissable (et on mesure comme le premier danger ici est bien la chute de bois, ça a dû être un enfer). Depuis, j’essaie de traverser ladite zone, ou plutôt de la contourner, pour rejoindre mon coin de paradis. J’ai essayé de passer en contrebas du replat dévasté, entre l’escarpement et le bas-fond marécageux ; j’ai tenté de passer à flanc de colline, et gravi les pentes en m’aidant de lianes, m’agrippant aux racines dénudées, pour finalement devoir renoncer. Profitant que l’eau a un peu baissé comme la saison sèche s’installe, je suis parvenu à rejoindre le layon quelques centaines de mètres plus loin, pour constater que les chablis continuent. À chaque fois, je suis rentré rendu, n’espérant plus qu’en l’asséchement du marais.
Puis j’ai eu l’idée de passer par la savane qui s’étend au-delà de la forêt inondable, pour couper à travers celle-ci et ainsi rejoindre la sente plus loin. La savane paraît plate, mais est en fait déformée par des mottes de terre, il y a même des mares, et j’ai vite pris par le bois. Et j’ai vite constaté que la forêt inondable était encore assez inondée ; de plus, il faut contourner beaucoup de chablis, là aussi. Je suis néanmoins parvenu à la ligne à haute tension qui va du barrage de Petit-Saut à Cayenne, que le fameux layon traverse aussi. Mais le temps passait, le terrain était de plus en plus difficile, et il faut "en garder sous le pied" : j’ai décidé de ne pas prendre de risque et de rentrer. Les grands arbres étaient nombreux à s’être couchés en lisière de la zone dégagée entre les pylônes : j’ai déjà remarqué que les arbres, posés au sol presque sans racines, ont tendance à s’effondrer à l’orée de toute brèche dans le couvert végétal, que le vent s’y engouffre ou par effet domino, mais le spectacle de ces géants terrassés reste impressionnant. Je suis sorti du bois, et j’ai cheminé un moment à découvert. Puis j’ai eu l’idée de couper à travers la corne du bois. Mais je suis tombé sur un marais, et me suis mis à tourner en rond. Je ne pouvais plus m’orienter sur le soleil parvenu au zénith, et les piles de mon GPS commençaient à flancher : j’ai trouvé plus sage de revenir sur la vieille piste de la ligne haute tension, et de regagner la route à travers la savane, sans péril et sans gloire sous le cagnard…

merci et bravo Tristram. Si à chaque balade tu nous concoctes un rendu de ce genre je serais ta lectrice ; mais au fait me semble que tu as failli rencontrer un fauve ? là se serait le grand frisson, enfin si tu rentrais........................

merci beaucoup, Tristam, j'espère que tu eu autant de plaisir à écrire, que nous, à te lire
Pour mieux imaginer ta balade, en pianotant sur le clavier, je suis allée faire un tour en Guyane, j'ai "vu" le barrage du petit saut ( désastre écologique ) et le fameux hura, que tu aimes: le but jamais atteint, pour cette fois, mais à te lire, c'est le chemin ( cette fois encore ) qui valait le détour
il faudrait beaucoup d'imagination pour écrire sur mes balades en ville

et je n'ai toujours pas envie de m'infliger des lectures difficiles..
il suffirait pourtant d'un mot, d'une expression, quelque chose qui " parle " à mon sens dominant, pour m'intriguer, me donner envie d'aller voir plus loin.. mais je ne jure pas de poursuivre mon effort, si la lecture devient pesante... le siècle est au zapping

Pourquoi nous infliger le monde, pourquoi nous infliger la vie ?

On ne s'évade jamais, on ne fait que diversifier nos rapports au monde. Et le monde est dur, mais sa plus grande valeur est qu'il est réel.

Il y aurait une citation de Rilke à faire là, mais je ne la retrouve pas.

Ce qui est terrifiant c'est le déni de cette réalité, l'aveuglement. On sait vers quelles extrémités cela peut nous mener.