Perumal MURUGAN
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Perumal MURUGAN
sources : Wikipédia anglais et Le MondePerumal Murugan est un auteur et chroniqueur littéraire indien qui écrit en tamoul. Il est né en 1966 dans une famille de fermiers dans la région de Kongunadu, au Tamil Nadu. Son père augmentait le revenu familial en gérant une petite boutique de soda dans un cinéma/théâtre dans la ville proche de Thiruchengode. Perumal a étudié la littérature tamoule à l'université de Madras. Devenu à son tour enseignant, il a apporté plusieurs contributions à l'étude du folklore et du vocabulaire spécifique des auteurs du Kongunadu. Il est également l'auteur de romans, de recueils de nouvelles et de poèmes, ainsi que de plusieurs anthologies.
Son cinquième roman, Madhorubhagan (One Part Woman en anglais), a suscité une vive polémique. L'action du roman se situe dans sa ville natale de Thiruchengode et traite de la stigmatisation et des humiliations subies par un couple incapable d'avoir des enfants. La femme est pressée de participer au festival du dieu Ardhanareeshwara durant lequel, une nuit par an, les tabous sont levés et les relations libres avec un étranger consenties dans l'espoir d'une future grossesse.
Le roman a été bien accueilli lors de sa sortie en 2010 et s'est vendu à 100 000 exemplaires, un succès considérable pour un pays où nombre de best sellers plafonnent autour de 3000 exemplaires.
Mais en 2014, des nationalistes hindous ont protesté contre la représentation fictive des traditions liées au temple Ardhanareeswarar, demandant la censure du livre et organisant des autodafés. L'auteur a été menacé, traqué, et les protestions se sont calmées uniquement lorsque la police locale a convoqué les deux parties pour une "médiation" durant laquelle Perumal Murugan a dû signer des "excuses inconditionnelles" et accepter de détruire toutes les copies du livre. En janvier 2015, Perumal Murugan a annoncé qu'il renonçait à l'écriture en ces termes :En 2016, la haute cour de Madras a prononcé un jugement estimant que, selon l'article 19 de la Constitution, les interventions obligeant Murugal à s'excuser et à retirer son livre de la vente n'étaient pas justifiées. Le tribunal a en outre demandé à l'état de produire une protection appropriée aux auteurs et artistes attaqués pour leurs oeuvres."Perumal Murugan l'écrivain est mort. Comme il n'est pas Dieu, il ne va pas se ressusciter. Il n'a également aucune foi en la renaissance. professeur ordinaire, il vivra comme P. Murugan. Laissez-le tranquille."
Suite à ce jugement, Perumal Murugan a repris sa carrière littéraire, mais d'une façon différente :« Avant cette affaire, qui m’a fait prendre la mesure de la violence des fondamentalistes hindous et qui a conduit au retrait momentané du roman qui les dérangeait, j’étais impulsif dans mon travail. Depuis, j’ai appris à réfléchir plus posément et à travailler davantage en amont de mes livres. Auparavant, j’écrivais sur les humains, aujourd’hui je préfère écrire sur les démons. Je considère que je fais toujours partie de la communauté des écrivains, mais j’ai pris de la distance avec elle, ainsi qu’avec ma terre natale. »
Ouvrage traduit en français :
- Le Bûcher (Pyre), éditions Stéphane Marsan, 2019
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Armor- Messages : 4589
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Re: Perumal MURUGAN
Suite à une vendetta menée par des nationalistes hindous, Perumal Murugan avait dû renoncer à l’écriture. Il est heureux qu’il y soit finalement revenu, toujours fidèle à ses convictions. A travers lui, l'on ne peut que saluer le courage de tous ces auteurs qui, malgré les menaces, continuent inlassablement de dénoncer l’indéfendable.

Le bûcher
Inde du sud, état du Tamil Nadu. Kumuresan a quitté son village pour apprendre un métier en ville. Là, il a rencontré Saroja, et ils sont tombés fous amoureux. Saroja a accepté de s’enfuir avec lui, et voilà que les deux jeunes gens, fraîchement mariés, arrivent au village.
En Inde, il est de coutume d’épouser un conjoint d’une caste bien précise, soigneusement choisi par la famille. L’amour n’a que peu de place là dedans. Kumuresan se doute donc bien que la nouvelle de son mariage avec Saroja ne sera pas accueillie avec des cris de joie. Mais il reste optimiste : orphelin de père, il a été particulièrement choyé par sa famille maternelle, et est intimement convaincu qu’une fois les premières récriminations passées, Saroja sera acceptée comme l’une des leurs. Sauf que les choses ne se passent pas du tout comme prévu…
D’emblée, la mère de Kumuresan entre dans une colère folle et se répand en imprécations et en mélopées funèbres dont elle prend jour après jour le village à témoin. La méfiance est de mise face à cette inconnue… Il faut dire que la peau claire de Saroja crie à tous ce que Kumuresan se refuse à leur avouer : elle n’est pas de leur caste. Alors les ragots vont bon train, les insultes et les sarcasmes fusent, et la colère ne cesse d’enfler. Bientôt ce n’est pas seulement à une famille offensée que le jeune couple doit faire face, mais aux habitants de tout un village, convaincus qu’en épousant une femme d’une autre caste, Kumuresan a bafoué leur honneur à tous...
Même si les mentalités évoluent, aujourd’hui encore, en Inde, des jeunes gens sont bannis, inlassablement pourchassés ou assassinés pour avoir osé aimer une personne d’une autre caste. Le bûcher est le cri du coeur d’un auteur révolté contre ces us archaïques. Avec un don indéniable pour restituer l’âpreté des dialogues et des situations, Perugal Murugan s’élève contre la bêtise humaine, la violence de l’esprit de groupe et le poids des traditions. Une fois le livre refermé, certaines images resteront imprégnées en nous, et pour longtemps.
Mots-clés : #amour #famille #lieu #traditions #violence

Le bûcher
Inde du sud, état du Tamil Nadu. Kumuresan a quitté son village pour apprendre un métier en ville. Là, il a rencontré Saroja, et ils sont tombés fous amoureux. Saroja a accepté de s’enfuir avec lui, et voilà que les deux jeunes gens, fraîchement mariés, arrivent au village.
En Inde, il est de coutume d’épouser un conjoint d’une caste bien précise, soigneusement choisi par la famille. L’amour n’a que peu de place là dedans. Kumuresan se doute donc bien que la nouvelle de son mariage avec Saroja ne sera pas accueillie avec des cris de joie. Mais il reste optimiste : orphelin de père, il a été particulièrement choyé par sa famille maternelle, et est intimement convaincu qu’une fois les premières récriminations passées, Saroja sera acceptée comme l’une des leurs. Sauf que les choses ne se passent pas du tout comme prévu…
D’emblée, la mère de Kumuresan entre dans une colère folle et se répand en imprécations et en mélopées funèbres dont elle prend jour après jour le village à témoin. La méfiance est de mise face à cette inconnue… Il faut dire que la peau claire de Saroja crie à tous ce que Kumuresan se refuse à leur avouer : elle n’est pas de leur caste. Alors les ragots vont bon train, les insultes et les sarcasmes fusent, et la colère ne cesse d’enfler. Bientôt ce n’est pas seulement à une famille offensée que le jeune couple doit faire face, mais aux habitants de tout un village, convaincus qu’en épousant une femme d’une autre caste, Kumuresan a bafoué leur honneur à tous...
Même si les mentalités évoluent, aujourd’hui encore, en Inde, des jeunes gens sont bannis, inlassablement pourchassés ou assassinés pour avoir osé aimer une personne d’une autre caste. Le bûcher est le cri du coeur d’un auteur révolté contre ces us archaïques. Avec un don indéniable pour restituer l’âpreté des dialogues et des situations, Perugal Murugan s’élève contre la bêtise humaine, la violence de l’esprit de groupe et le poids des traditions. Une fois le livre refermé, certaines images resteront imprégnées en nous, et pour longtemps.
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Armor- Messages : 4589
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Re: Perumal MURUGAN
Epuisée par les kilomètres parcourus en plein soleil pour arriver au village, apeurée par l’épouvantable accueil reçu, Saroja s’est évanouie. Personne ne vient en aide au jeune mari affolé, mais les commentaires, eux, vont bon train...
Pavalayi, une des femmes qui avait été témoin des soins prodigués à la jeune épouse, prit la parole.
_ Elle a de la chance d’avoir trouvé un mari comme ça, qui court dans tous les sens pour s’occuper d’elle.
Une autre voix s’éleva.
_ Eh, Pavala, quand tu rentreras chez toi, pense à faire une crise et à t’évanouir. Ton mari pourrait bien se mettre à courir, lui aussi !
Tout le monde éclata de rire.
_ Bien sûr, répondit Pavala. Mais moi, je ne suis pas très douée pour jouer la comédie. Et même si j’arrivais à tomber dans les pommes, il ne me prendrait pas dans ses bras. Il me flanquerait plutôt une gifle pour me réveiller !
Une autre y alla de ses sarcasmes :
_ Finalement, ce n’est pas la peine de marcher des kilomètres et de dépenser de l’argent pour voir un film. Il suffit de venir ici et de s’asseoir sur ce rocher.
La foule, à présent secouée de rires, avait gonflé. (…)
_ Elle n’a pas la peau brune comme nous, vous ne trouvez pas ? Elle est rose comme un crépuscule d’Orient. On dirait une star de cinéma.
_ Voyez comme les destin a gâté notre Maara. Pendant toutes ces années, elle est restée seule sur ce rocher. Et maintenant, elle a une belle-fille qui ressemble à une actrice. Ca va bien l’occuper de la vénérer.
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Armor- Messages : 4589
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Re: Perumal MURUGAN
Quelle bio pour un romancier ! Et il s'en trouverait encore pour soutenir que l'Histoire ne se renouvelle pas : brûlant les livres, les gens...
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Tristram- Messages : 14947
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Re: Perumal MURUGAN
merci Armor ! toujours en vigueur ?
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20028
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Re: Perumal MURUGAN
Bédoulène a écrit:merci Armor ! toujours en vigueur ?
Scusi mais je n'ai pas compris la question.

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Armor- Messages : 4589
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Re: Perumal MURUGAN
est-ce que les mariés qui ne sont pas de la même caste sont encore brimés ?
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Bédoulène- Messages : 20028
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Perumal MURUGAN
Malheureusement oui. Je te conseille d'écouter cette émission de France Culture sur ce sujet bien spécifique, et sur l'association "Love commandos", la seule qui vient en aide à ces jeunes couples. : clic
Arte avait diffusé un très bon documentaire sur le sujet, mais je ne l'ai malheureusement pas trouvé en replay.
Arte avait diffusé un très bon documentaire sur le sujet, mais je ne l'ai malheureusement pas trouvé en replay.
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Armor- Messages : 4589
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Re: Perumal MURUGAN
merci Armor !
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Bédoulène- Messages : 20028
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