Nadejda Dourova
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Nadejda Dourova
Nadejda Dourova est la fille d'un capitaine de hussard ukrainien. Elle grandit élevée comme un garçon dans les campements militaires. Après la retraite de son père, elle a continué à jouer avec des sabres cassés, et inquiète sa famille en apprivoisant secrètement un étalon qu'ils considéraient comme indomptable. En 1801, elle épouse un juge de Sarapul, V.S. Tchernov et donne naissance à un fils en 1803. Selon certains témoignages, elle s'enfuit de chez elle avec un officier cosaque en 1805.
En 1807, à l'âge de vingt-quatre ans, elle se déguise en garçon, abandonne fils et mari, et emportant son cheval Alkid, s'enrôle dans le régiment de chevaux polonais (plus tard classé uhlans) sous le pseudonyme d'Alexandre Sokolov, avant la bataille de Friedland (campagne de Prusse et de Pologne) à laquelle elle participe.
Ses exploits parviennent aux oreilles du Tsar Alexandre Ier, qui, séduit par le cran de la jeune Nadejda — alias « Alexandrov », la promeut au prestigieux régiment de hussard de Marienpoul1.
Elle combat lors de la bataille de la Moskova en 1812. Son identité découverte, elle est promue lieutenant dans un régiment de hussards. Tombée malade après la prise de Moscou, elle quitte l'armée en 1812. D’après le traducteur de ses mémoires, cette retraite précoce fut décidée à la suite d'un refus de promotion. Elle s'occupe alors de son père et travaille comme avocate. Elle reprend son identité de femme et se consacre à d'autres projets, tels le sauvetage d'animaux blessés, l'investissement dans des œuvres caritatives locales et l'écriture.
En 1866, elle est enterrée avec les honneurs militaires.
Première femme officier, reconnue comme tel, en Russie, Dourova était farouchement patriote et considérait la vie militaire comme une liberté. Elle aimait les animaux et le plein air. Elle estimait qu'elle avait peu de talent pour les travaux traditionnels des femmes.
Bibliographie :
- Cavalière du tsar
Bien qu'elle ait écrit d'autres livres, Cavalière du tsar est le seul a avoir été traduit en français. Ses autres ouvrages sont considérés comme mineurs.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Nadejda Dourova
Cavalière du tsar
Découverte fortuite d’une illustre inconnue, Nadejda Dourova (1783 – 1866), la « cavalière du tsar ». Cette dernière est pourtant bien un personnage de l' »autobiographe » puisque les deux vies ne coïncident qu’imparfaitement ensemble. Toutes deux ont fui le destin dévolu au genre féminin dans l’empire russe, le foyer, présenté comme une triste prison. C’est pourquoi Nadejda Dourova s’est fait passer pour un homme et est devenu Alexandrov, un militaire née en 1789 dans ces mémoires. Le personnage a pour moi quelque chose de Frankie Adams, je m’explique : l’Alaska est pour l’adolescente un échappatoire, un rêve, une vie idéalisé… la vie militaire est un peu l’Alaska pour le personnage de Nadejda Dourova. Cette dernière ne s’arrête pas là pour autant, elle s’y promène, au trot de son cheval.
Mais son écriture rend cette aventure tout aussi extraordinaire ! Nadedja Dourova a tout transcrit dans son journal au moment des faits, elle en a ensuite fait un roman, telle un Casanova qui aurait en plus le goût de décrire des paysages. Son tracé descriptif suit le chemin parcouru, elle n’a pas besoin de s’arrêter pour contempler les collines, les étoiles (même si elle le fait parfois) elle donne constamment une impression de mouvement, qui me transporte, donne à ses mémoires un côté page-turner empli d’humanité et de drôleries. Les nombreuses rencontres qu’elle fait sont l’occasion de caractériser d’un trait aussi efficace, elle dit peu, il n’y a pas de portrait, plutôt l’effet que toutes ces personnes ont produit sur elle ; dureté, noblesse ou bêtise, sympathie.
Nadejda Dourova n’oriente pas vraiment ses choix littéraires en fonction du réalisme (elle écrit ses mémoires un peu avant 1830) ce qui ne l’empêche pas de dépeindre la dureté des conditions militaires et la cruauté de la guerre. Elle ne dénonce rien (elle se plaint à la limite), elle en parle… elle nous donne à voir une certaine réalité. Je craignais que son récit soit une sorte d’exaltation patriotique ― elle le fait peu ― chose qui me l’aurait rendue absolument étrangère. Elle l’est (par son tsarisme) et ne l’est pas, ce qu’elle partage en priorité étant très humain.
Découverte fortuite d’une illustre inconnue, Nadejda Dourova (1783 – 1866), la « cavalière du tsar ». Cette dernière est pourtant bien un personnage de l' »autobiographe » puisque les deux vies ne coïncident qu’imparfaitement ensemble. Toutes deux ont fui le destin dévolu au genre féminin dans l’empire russe, le foyer, présenté comme une triste prison. C’est pourquoi Nadejda Dourova s’est fait passer pour un homme et est devenu Alexandrov, un militaire née en 1789 dans ces mémoires. Le personnage a pour moi quelque chose de Frankie Adams, je m’explique : l’Alaska est pour l’adolescente un échappatoire, un rêve, une vie idéalisé… la vie militaire est un peu l’Alaska pour le personnage de Nadejda Dourova. Cette dernière ne s’arrête pas là pour autant, elle s’y promène, au trot de son cheval.
Nadejda Dourova a écrit:Le fait est qu’il ne leur vient pas à l’esprit que tout ce qui est ordinaire pour eux est très extraordinaire pour moi.
Mais son écriture rend cette aventure tout aussi extraordinaire ! Nadedja Dourova a tout transcrit dans son journal au moment des faits, elle en a ensuite fait un roman, telle un Casanova qui aurait en plus le goût de décrire des paysages. Son tracé descriptif suit le chemin parcouru, elle n’a pas besoin de s’arrêter pour contempler les collines, les étoiles (même si elle le fait parfois) elle donne constamment une impression de mouvement, qui me transporte, donne à ses mémoires un côté page-turner empli d’humanité et de drôleries. Les nombreuses rencontres qu’elle fait sont l’occasion de caractériser d’un trait aussi efficace, elle dit peu, il n’y a pas de portrait, plutôt l’effet que toutes ces personnes ont produit sur elle ; dureté, noblesse ou bêtise, sympathie.
Nadejda Dourova n’oriente pas vraiment ses choix littéraires en fonction du réalisme (elle écrit ses mémoires un peu avant 1830) ce qui ne l’empêche pas de dépeindre la dureté des conditions militaires et la cruauté de la guerre. Elle ne dénonce rien (elle se plaint à la limite), elle en parle… elle nous donne à voir une certaine réalité. Je craignais que son récit soit une sorte d’exaltation patriotique ― elle le fait peu ― chose qui me l’aurait rendue absolument étrangère. Elle l’est (par son tsarisme) et ne l’est pas, ce qu’elle partage en priorité étant très humain.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Nadejda Dourova
Merci pour le partage, ton commentaire me fait noter dans ma mystérieuse liste !
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