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Jean Ray

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Message par Tristram Ven 7 Aoû - 0:06

Jean Ray
(1887 – 1964)

polar - Jean Ray Jean_r10

Raymond Jean Marie De Kremer est un écrivain belge bilingue français-néerlandais, né le 8 juillet 1887 et mort le 17 septembre 1964 à Gand.
Le 8 mars 1926, Raymond De Kremer est arrêté et inculpé de fraude. Mis en faillite, il est condamné à six ans et six mois de prison, et sera finalement libéré le 1er février 1929.
Selon la légende qu'il a lui-même répandue à travers quelques interviews, et qui fut en grande partie entretenue par son ami Henri Vernes ainsi que dans les préfaces de ses ouvrages aux Éditions Marabout dans les années 70, il se serait engagé comme marin et aurait fait le tour du monde, participant à la contrebande d'alcool durant la prohibition aux États-Unis. Cette version d'un Jean Ray bourlingueur et globe-trotter, contrebandier et pirate à bord du Fulmar est remise en cause par plusieurs biographes de l'auteur.
Il écrit en français principalement sous le pseudonyme Jean Ray et en néerlandais souvent sous le pseudonyme John Flanders. Mais il a aussi usé de plusieurs dizaines d'autres pseudonymes et a, selon les éditions et rééditions, utilisé indifféremment l'un ou l'autre pseudo. On lui prête une bibliographie approchant 9 300 contes et nouvelles et 5 000 reportages, chroniques, critiques et textes divers. Polygraphe, il est renommé pour s'être largement consacré à la littérature fantastique dont il est un des maîtres, mais il a aussi beaucoup écrit pour la jeunesse.

Œuvres

Sous le nom de Jean Ray
• 1925 : Les Contes du whisky
• 1929-1938 : Les Aventures de Harry Dickson, nouvelles (Marabout 16 volumes - Librairie des champs Elysées 9 volumes - Intégrale en 21 volumes aux Éditions Néo 1984-1986) La Guillotine ensorcelée chez Lefrancq, 1993.
• 1932 : Jack de minuit (Lefrancq 1991) illustré par René Follet
• 1932 : La Croisière des ombres (Éditions Néo no 106)
• 1942 : Le Grand Nocturne
• 1943 : Les Cercles de l'épouvante
• 1943 : Malpertuis (Présence du futur no 7 1954 - Marabout 1962)
• 1943 : La Cité de l'indicible peur (Marabout 1965) (Éditions Néo no 130)
• 1944 : Les Derniers Contes de Canterbury (Marabout 1963) (Éditions Néo no 156)
• 1947 : Le Livre des fantômes (Éditions Néo no 135)
• 1947 : La Gerbe noire (Ed.Néo no 96) anthologie
• 1947 : La Choucroute (Aventure Fantastique)
• 1961 : Les 25 Meilleures Histoires noires et fantastiques (Marabout)
• 1964 : Saint-Judas-de-la-nuit
• 1964 : Les Contes noirs du golf (Marabout 1964) (Éditions Néo no 159)
• 1964 : Le Carrousel des maléfices (Marabout 1964) (Éditions Néo no 150)
• 1982 : Visages et choses crépusculaires (Ed.Néo no 63)
• 1992 : Les Joyeux Contes d'Ingoldsby (Lefrancq) illustré par René Follet
• 1996 : Les Histoires étranges de la Biloque (Lefrancq)

Sous le nom de John Flanders
• Bestiaire fantastique (Ed. Marabout no 500)
• Visions nocturnes (Ed. Néo no 100)
• Visions infernales (Ed. Néo no 103)
• La Malédiction de Machrood (Ed. Néo no 122)
• La Neuvaine d'épouvante (Ed. Néo no 134)
• La Brume verte (Ed. Néo no 151) Également publié sous le titre Le secret des sargasses (10/18 no 960, 1975).
• Les Feux follets de Satan (Ed. Néo no 160)
• Les Contes du Fulmar (Ed. Néo no 171)
• L'Île noire (Ed. Néo no 182)
• La Nef des bourreaux (Ed. Néo no 193)
• Le Monstre de Borough (Casterman)
• 1985 : Edmund Bell : L'Élève invisible (Lefrancq) illustré par René Follet
• 1987 : Edmund Bell : L'Ombre rouge (Lefrancq) illustré par René Follet

(d’après Wikipédia)

J’ai surtout été marqué par Malpertuis, un roman qui met en scène les dieux de la mythologie gréco-romaine survivant péniblement à notre époque (et qui peut être considéré comme emblématique du réalisme magique).

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Message par Tristram Ven 7 Aoû - 0:18

Les Derniers Contes de Canterbury

polar - Jean Ray Les_de10


Le narrateur (principal) relate comme il assiste, dans la vieille taverne londonienne où les pèlerins des Contes de Canterbury de Chaucer se sont rencontrés six siècles plus tôt, à une soirée où chacun leur tour racontent leur histoire des êtres déplacés dans le temps, « ou vivant plutôt dans un présent de plusieurs siècles ». Parmi eux, le Chat Murr d’Hoffmann, le Falstaff de Shakespeare, et nombre d’autres références littéraires du genre fantastique (au sens large), mais aussi des fantômes de bourreau, de marin, de sorcière…
Volontiers macabre, souvent horrifique, avec beaucoup d’humour noir mais aussi d’ironie, notamment inspirés du roman gothique anglais et de Dickens, ces contes valent surtout par l’atmosphère que Ray sait excellemment rendre, et par son style baroque, au vocabulaire étendu, volontiers archaïsant. Quelques extraits en donneront peut-être un meilleur aperçu :
« Ma maison !… La douce et vieille maison de Stanworth Street, sentant bon l’excellente cuisine d’Elfrida, et la fraîche amertume des lauriers-tin en cuvelle de mon jardinet, où un jet d’eau, svelte comme une liane, taquinait les petits rochers de margritin… »
Premières phrases de Le bonhomme Mayeux (ou Uriah Chickenhead) :
« En 1849, je n’étais qu’une sotte image, tavelée de rouille et tachée de graisse, épinglée sur une porte de placard dans les cuisines du château de Claremont, à cinq lieues françaises de Londres.
Le cuisinier Trochard, soldat de Valmy et demi-solde, dévoué au roi en exil et à sa fortune, dans un geste de rancune, me cloua à cette place comme à un pilori.
‒ C’est toi, sale merle, bavard et stupide, qui portes la faute de la perte royale, me criait-il après boire.
Et, non content de m’accabler d’injures, il me lapidait de rogatons et d’ordures.
Un historien lui aurait certes donné tort, mais Trochard savait à peine épeler les gazettes venant de France.
Heureusement, aux créatures idéalement plates les peines et les souffrances des êtres à trois dimensions sont épargnées, et je n’éprouvai ni goûts de révolte ni désirs de vengeance.
Jusqu’au jour… à la nuit, pour être plus véridique…
Il y avait un fantôme à Claremont. »
De même, début de Reid Unthank :
« J’étais content de moi. Ma plume éclata du bec comme je signai mon manuscrit d’un large paraphe, ce qui est généralement d’excellent augure.
‒ Il plaira ! aurait dit mon vieux maître d’école qui avait foi dans les signes bons et mauvais, appogiatures des prophéties.
J’empruntai à ma logeuse, dont le mari était maître corroyeur aux tanneries de Putney Communs, le cachet de la corporation, portant la drayoire et, de cire rouge, scellai mon envoi au Club Littéraire d’Upper-Thames.
Ma modestie m’empêcha d’inscrire en tête de mon œuvre une devise, où discrètement mes espérances se trouvaient encloses : « Honneur et Profit ».
J’attendis le samedi suivant avec fièvre.
Souvent, en mes copieuses heures de loisir, mes pas me portaient vers une de ces larges eaux mortes de Isle of Dogs, où l’on prend encore un peu de poisson. Un vieux Chinois, du nom de Su, y avait établi une sorte de bourdingue à claies, dont le coutel s’ouvrait près de l’une des berges de Limehouse Reach, et qui retenait captifs merlans, turbotins, carrelets et émissoles en rupture d’eau salée. »
Une quinzaine de textes divers, souvent fort inventifs, liés par le fil de cette réunion fantomale et la récurrence de certains personnages/ conteurs (ou de lieux, comme le quartier de Tyburn) ‒ en fait une structure plus ingénieuse encore, avec mise en abyme de l’histoire du narrateur principal.

Mots-clés : #fantastique #nouvelle

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Message par animal Ven 7 Aoû - 6:29

Je vais garder l'idée dans un coin. cat

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Message par Bédoulène Ven 7 Aoû - 8:37

merci Tristram, le deuxième extrait est appelant !

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Message par ArenSor Ven 7 Aoû - 18:39

Très bon souvenir également de "Malpertuis" que je pourrais relire puisque je suis plongé dans la mythologie gréco-romaine ! un maître belge du fantastique, un peu oublié aujourd'hui, à tort Very Happy
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Message par Tristram Dim 9 Oct - 11:55

La Cité de l'indicible peur

polar - Jean Ray La_cit12

Sidney Terence Triggs, surnommé Sigma Triggs, est un policier londonien assez gauche et sans gloire, qui prend sa retraite à « Ingersham-la-tranquille » (dont il est natif, et le protégé de Sir Broody, hobereau local), dans une Angleterre provinciale et traditionnelle, contemporaine (roman paru en 1943) et donnant son atmosphère délectable et désuète au livre ; à propos, Triggs lit Dickens…
Il y a là le poussiéreux bric-à-brac des « Grands Magasins Cobwell », où le propriétaire déchu discute avec Suzan Summerlee, « un mannequin en bois léger et en cire » dans sa « Grande Galerie d’Art », où il mourra de peur ; l’honorable M. Chadburn, le maire (il y a aussi un fantôme à l’Hôtel de ville) ; Ebenezer Doove, « vieux plumitif » également à la mairie, calligraphe qui devient l’ami de Triggs avant sa mort ; les dames Pumkins (trois sœurs, Patricia, Deborah et Ruth) avec la jeune Molly Snugg comme servante, qui tiennent la mercerie et vont disparaître ; la mystérieuse Lady Honnybingle ; Freemantle le boucher, qui sera interné dans un asile d’aliénés ; Revinus le boulanger ; Livina Chamsun et sa sœur Dorothy, qui vivent à l’écart ; Bill Blockson le pêcheur contrebandier ; Pycroft l’apothicaire, qui va se suicider ; les bohémiens, notamment dresseurs de ravets ; et les terrifiants « ILS », qui reviennent depuis des siècles…
(Tout ce petit monde bonhomme avec ses commérages m’a ramentu la Pierrelousse de Bosco.)
L’énigme est retorse (d’autant que de nombreuses petites histoires sont intercalées), basée sur la névrose, « la Grande Peur d’Ingersham ».
« On a peur et l’on ne sait pourquoi. Existe-t-il des choses terribles qu’on ne voit pas et qui, un jour ou l’autre, pourraient se manifester ? »

« La petite ville a pour principales occupations : manger, boire, bavarder, se mêler des affaires du voisin, détester l’étranger et tout ce qui est sujet à troubler la quiétude nécessaire aux belles digestions et aux profitables entretiens. »

« Chaque vie a son mystère, l’un criminel, l’autre simplement coupable, et peu d’habitants d’Ingersham n’ont pas tremblé à la venue du policier de Londres, le croyant lancé sur la piste de ce mystère dont la découverte ruinerait à jamais leur belle quiétude. »
Comme généralement chez Jean Ray, un savoureux lexique hélas suranné est employé, qui requiert parfois le Littré (ou même un autre dictionnaire) : pénombreux, regrattier, pimpesouée, scrobiculé, tille, heptacanthe, scabinal (belge)… ; le mot juste, toujours et sans plus − mais non sans humour.

\Mots-clés : #horreur #polar #social

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Message par Bédoulène Dim 9 Oct - 16:31

de quoi effrayer une Bédou ? pourtant tentée par social et polar

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Message par Tristram Dim 9 Oct - 16:38

Non, je ne pense pas que ça puisse t'effrayer : c'est plein d'humour !

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Message par Bédoulène Lun 10 Oct - 9:32

ok merci

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Message par Tristram Mar 14 Mar - 11:33

Le Livre des fantômes

polar - Jean Ray Le_liv11

Recueil de nouvelles écrites dans le style typique de Ray, avec le soin des détails, recherché et archaïsant, recréant une atmosphère oscillant entre Angleterre et Allemagne, en passant bien sûr par les Flandres. Et toujours un vocabulaire fort riche ; d’ailleurs des extraits de ce livre illustrent des définitions des dictionnaires, comme Le Grand Robert ou le Wiktionnaire. L’influence de Dickens notamment est marquante, mais les feintes liminaires de renvois érudits étalées afin de créditer les fictions rappellent Lovecraft.
Le premier texte, Mon fantôme à moi (L’homme au foulard rouge) pourrait bien être autobiographique…
Mention spéciale pour L’histoire de Marshall Grove, qui met en pratique l’exergue tirée de Scheerbart :
« Ce fou de Glaucus, bien qu’il ne voulût lui être agréable, lui donna des briques, du bois et du ciment, en disant : « fais ta maison toi-même et comme elle te plaira. » En faisant comme lui, en donnant tout ce qu’il faut pour composer une histoire, sans la faire moi-même, au lieu d’en achever une, j’en aurais écrit cent, mille, plus peut-être, autant que j’aurais trouvé de gens pour la lire. »
Ray narre le début de l’histoire de façon conventionnelle, donne d’insolites notes afférentes, en reprend brièvement le cours qui devient fantastique, et laisse le soin au lecteur de la compléter…
Lecteur qui est souvent apostrophé directement, ce qui est dans le ton de conversation de contes relatés au coin du feu.
Ces contes évoquent souvent le mystère de la mort, comme dans La vérité sur l’oncle Timotheus. Dans ce texte, le narrateur, un assez triste sire à ce qui transparaît de lui dans sa narration, discute avec la mort, qui a décidé de faire de lui son adjoint :
« Un jour, je lui ai dit brusquement :
— Et Dieu ?
Il a répondu doucement :
— Il faut dire les Dieux, car ils sont nombreux. Ils meurent, car ils ont le Temps contre eux.
— Mais le Temps ?
— Quand tu en auras la connaissance, il n’y aura plus aucun mystère pour toi dans la Création. Mais bien avant, nous aurons à nous occuper de ces Dieux, quels qu’ils soient. Ils nous craignent beaucoup, car nous n’avons aucune espérance à leur donner. »
Cet extrait m’a ramentu le thème de Malpertuis.
Dans Rues est exploré « le potentiel de certaines rues » à donner le pressentiment d’un drame éloigné dans le temps, passé, mais aussi futur.
« Or, voici qu’une des petites maisons bourgeoises avait été transformée en une pâtisserie de bonne mine. Ah ! quel amour d’officine sucrée ! Un lustre à pendeloques de cristal jetait l’arc-en-ciel par poignées sur un comptoir blanc où trônaient les vastes pièces montées d’antan, aux remblais de nougat brun. Sur les étagères s’alignaient les théories des bocaux en casque à mèche, bourrés de croquignoles, de darioles au beurre, de meringues amandines. Une pyramide de petits fours au massepain m’attira. »
Des histoires assez traditionnelles, presque "classiques", et de grande qualité littéraire. Avec ces fantômes, est généralement évoqué « le visage vert de la peur ».
Suit un bref roman, Saint-Judas-de-la-Nuit, sur le thème d’un grimoire de magie noire disparu, qui fait d’ailleurs référence à une nouvelle du recueil, Maison à vendre. Structure fort travaillée, in medias res entrecoupé d’« interférences » – et d’évocations culinaires...

\Mots-clés : #fantastique #mort

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Message par Bédoulène Mar 14 Mar - 11:35

tenterais-je un jour ?

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Message par Tristram Mar 14 Mar - 11:37

Ce n'est peut-être pas dans tes thèmes favoris, mais ça ne manque pas de charme !

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Message par Bédoulène Mer 15 Mar - 19:04

oui bien sur, mais j'ai lu stephen King aussi et les Volodine ?

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Message par Tristram Mer 15 Mar - 19:38

Totalement différent ! Je notais justement ce matin que je relirais bien du Volodine !

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Message par Bédoulène Mer 15 Mar - 19:56

ok !

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Message par ArenSor Lun 29 Mai - 17:34

La Cité de l’indicible peur

polar - Jean Ray Cvt_la10

Délicieusement suranné ! Délicieusement effrayant ! Dans une taverne de la campagne anglaise, par temps d’orage soudain et de bourrasques, une pipe aux lèvres, un verre de punch à portée de la main, écoutez ces terribles récits de fantômes racontés par M. Doove.
« La Cité de l’indicible peur » est constituée d’une série d’histoires emboitées les unes aux autres sans qu’on devine à priori les liens qu’elles entretiennent entre elles. Faites néanmoins confiance à l’inspecteur Humphrey Basket de Scotland Yard pour dénouer avec brio toutes les intrigues. Il le fera beaucoup mieux que le héros du livre, Sidney Terence Triggs, surnommé Sigma Tau Triggs, éminemment sympathique mais, avouons-le, un peu balourd. C’est l’un des nombreux pas de côté de Jean Ray qui se joue des codes des romans policiers ou fantastiques.
En attendant, la paisible bourgade d’Ingersham sombre dans une terreur dont le ressort est la culpabilité des uns et des autres.
A signaler, une belle adaptation du livre, sous le même titre, par le cinéaste Pierre Mocky (visible en replay Arte jusqu’au 31/08/23.
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