Sofia de Mello Breyner Andresen
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Sofia de Mello Breyner Andresen
Sophia de Mello Breyner Andresen
(1919-2004)
(1919-2004)
Poétesse et conteuse portugaise
Elle est née en 1919 à Porto, dans une famille aristocratique de la ville. Sophia de Mello Breyner Andresen a hérité du patronyme d'un ancêtre danois débarqué au Portugal par hasard. Elle a suivi des études de philologie classique à la Faculté des Lettres de Lisbonne. Avec un premier recueil de poésie publié à compte d'auteur en 1944, Sophia entame une carrière littéraire encouragée par Michel Torga, qui fera d'elle un écrivain national.
Elle a aussi écrit des nouvelles et des contes pour enfants comme pour adultes. Sophia a gagné tous les prix, y compris le prestigieux prix Camões qui lui est finalement décerné en 1999. Ses livres ont été traduits dans de nombreuses langues. Elle même avait traduit de nombreux auteurs en portugais, notamment Shakespeare, Dante et Paul Claudel.
Engagée politiquement à gauche, Sophia de Mello Breyner a fondé le Comité national de secours aux prisonniers politiques et a été élue députée socialiste à l'Assemblée de la République en 1975. Elle fut de tous les combats qui ont porté la démocratie au Portugal. Elle vivait à Lisbonne.
Critiques diverses
- Spoiler:
- « La génération poétique à laquelle elle appartient consolide d’une certaine manière la modernité, si l’on entend par là un sens du langage poétique aussi transparent et intime que structuré par les mythes les plus anciens de l’humanité. Les choses, les temps, les jours, les mers sont évoqués en poèmes brefs ayant la dimension et la rigueur des grandes architectures. » (Le Carrefour des Littératures)
« La poésie de Sophia de Mello Breyner est une poésie de part en part élémentaire. Même quand elle se fait méditation sur le temps et l'exil, cette poésie conserve -et peut-être la renforce-t-elle d'une certaine façon- sa relation privilégiée à la mer, à la vague, à la roche, au buccin, au vent, au soleil, à la lumière, au sable, à la terre, aux arbres. Même quand elle s'en éloignera pour tenter de rejoindre les humains dans les maisons qui les protègent au milieu des villes qui les cernent et les menacent, ce monde élémentaire restera présent. Comme un repère. Comme le repère. » (Christophe David, Le Matricule des Anges, mars 1997.
« Le poète et critique Vasco Graça Moura parla justement à son propos d'une "sorte de marbre verbal qui palpite dans sa soif de lumière, mais qui connaît aussi les ombres menaçantes d'une impureté du monde et l'éclair d'un refus". Ombres que la littérature portugaise a maintes fois explorées - et ce n'est pas un hasard si les allusions à Fernando Pessoa sont fréquentes sous la plume de Sophia.
La puissance de cette lumière ne conduit d'ailleurs pas le poète à exalter un hédonisme païen : les dieux de la mythologie cèdent le pas et laissent le dernier mot au Dieu incarné du christianisme. Vasco Graça Moura souligne également "l'exigence d'une vraie aristocratie morale comme principe de culture et de dignité humaine". Ces lignes sont extraites de la préface de l'anthologie intitulée La Nudité de la vie. En France, c'est Joaquim Vital, aux éditions de La Différence, qui a, le premier, donné à lire en français la poésie de Sophia de Mello Breyner. » (extrait d'un article de Patrick Kéchichian, Le Monde, 6 juin 2004)
Parmi ses œuvres
La Forêt (La Différence, 2000) : conte pour enfants.
Malgré les ruines et la mort (La Différence, 1999) : anthologie poétique.
Le Garçon de bronze (La Différence, 1999) : conte pour enfants.
La Petite Fille et la Mer (La Différence, 1999) : conte pour enfants.
La Fée Oriane (La Différence, 1999) : conte pour enfants.
Histoire de la terre et de la mer (La Différence, 1990).
Contes exemplaires (La Différence, 1988).
Navigations (La Différence, 1988 - 1999).
Méditerranée (La Différence, 1980) : anthologie poétique.
Bibliomonde
Le Portugal compte de grands écrvains et Pessoa , Saramago, Lobo Antunes ou encore Eça de Queiroz, font de l'ombre à d'autres écrivains moins connus
comme Sofia de Mello Breyner.
Des poèmes pour le prouver. B
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Sofia de Mello Breyner Andresen
Me voici
Déshabillée de tous mes manteaux
Loin des devins des magiciens et des dieux
Pour rester seule face au silence
Face au silence et à la splendeur de ton visage
Mais tu es l’absent parmi les absents
Ni mon épaule ne me soutient ni ta main ne me touche
Mon cœur descend les escaliers du temps que tu n’habites point
Et la rencontre avec toi
Ce sont des plaines et des plaines de silence
Sombre est la nuit
Sombre et transparente
Ton visage est au-delà du temps opaque
Et je n’habite pas les jardins de ton silence
Car tu es l’absent parmi les absents
Déshabillée de tous mes manteaux
Loin des devins des magiciens et des dieux
Pour rester seule face au silence
Face au silence et à la splendeur de ton visage
Mais tu es l’absent parmi les absents
Ni mon épaule ne me soutient ni ta main ne me touche
Mon cœur descend les escaliers du temps que tu n’habites point
Et la rencontre avec toi
Ce sont des plaines et des plaines de silence
Sombre est la nuit
Sombre et transparente
Ton visage est au-delà du temps opaque
Et je n’habite pas les jardins de ton silence
Car tu es l’absent parmi les absents
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Sofia de Mello Breyner Andresen
PAYSAGE
Dans l’air passaient soudain des oiseaux,
L’odeur de la terre était amère et profonde,
Et au loin les chevauchées de la haute mer
Secouaient sur le sable leur crinière.
(...)
C’étaient les chemins et leur démarche lente,
C’étaient les mains profondes du vent,
C’était l’appel libre et lumineux
De l’aile fugitive des grands espaces.
C’étaient les pinèdes où le ciel se pose,
C’étaient le poids et la couleur de chaque chose,
Leur quiétude, secrètement vivante,
Et leur exhalaison qui me construit.
C’était la vérité et la force de la vaste mer
Dont la voix s’élève quand se brisent les vagues,
C’était l’éternel retour et la clarté
Des plages où le vent court droit devant lui.
Dans l’air passaient soudain des oiseaux,
L’odeur de la terre était amère et profonde,
Et au loin les chevauchées de la haute mer
Secouaient sur le sable leur crinière.
(...)
C’étaient les chemins et leur démarche lente,
C’étaient les mains profondes du vent,
C’était l’appel libre et lumineux
De l’aile fugitive des grands espaces.
C’étaient les pinèdes où le ciel se pose,
C’étaient le poids et la couleur de chaque chose,
Leur quiétude, secrètement vivante,
Et leur exhalaison qui me construit.
C’était la vérité et la force de la vaste mer
Dont la voix s’élève quand se brisent les vagues,
C’était l’éternel retour et la clarté
Des plages où le vent court droit devant lui.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Sofia de Mello Breyner Andresen
Ici, depuis longtemps déjà les choses ont été vécues :
Il y a dans l'air des espaces éteints,
La forme gravée en creux
Des voix et des gestes de jadis.
Et mes mains ne peuvent rien saisir.
Il y a dans l'air des espaces éteints,
La forme gravée en creux
Des voix et des gestes de jadis.
Et mes mains ne peuvent rien saisir.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Sofia de Mello Breyner Andresen
Biographie J’ai eu des amis qui mouraient, des amis qui partaient D’autres se brisaient le visage contre le temps. J’ai haï ce qui était facile Je me suis cherchée dans la lumière, la mer, le vent. | Biografia Tive amigos que morriam, amigos que partiam Outros quebravam o seu rosto contra o tempo. Odiei o que era fácil Procurei-me na luz, no mar, no vento |
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Sofia de Mello Breyner Andresen
Sait-on pourquoi on aime un poème. Un poème plutot que la poésie ?
Dans mon cas, je pense que que je suis guidé par une affinité immédiate.
Mais pas forcément.
Tout cela est forcément subjectif et parfois momentané.
Séllectif.
J'évite précisément de commenter les poéme que je choisi pour laisser le lecteur ressentir.
Ou non.
De plus en plus, j'aime la simplicité dans la forme, la transparence, l'absence de pathos.
Et je crois les reconnaitre en les lisant en haute voix.
Dans mon cas, je pense que que je suis guidé par une affinité immédiate.
Mais pas forcément.
Tout cela est forcément subjectif et parfois momentané.
Séllectif.
J'évite précisément de commenter les poéme que je choisi pour laisser le lecteur ressentir.
Ou non.
De plus en plus, j'aime la simplicité dans la forme, la transparence, l'absence de pathos.
Et je crois les reconnaitre en les lisant en haute voix.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Sofia de Mello Breyner Andresen
Malgré les ruines et la mort
Où s’acheva toujours chaque illusion,
La force de mes rêves est si forte
Que de tout renaît l’exaltation
Et mes mains jamais ne restent vides.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Sofia de Mello Breyner Andresen
PARCE QUE
Parce que les autres se déguisent et toi non
Parce que les autres évoquent la vertu
Pour acheter ce qui ne mérite pas pardon.
Parce que les autres ont peur et toi non.
Parce que les autres sont des tombeaux chaulés
Où en silence la pourriture fermente.
Parce que les autres se taisent et toi non.
Parce que les autres s'achètent et se revendent
Et leurs gestes produisent encore des dividendes.
Parce que les autres sont habiles et toi non.
Parce que les autres marchent à l'ombre des abris
Et avec le danger main dans la main tu marches.
Parce que les autres calculent et toi non.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
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