Roger Martin du Gard
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Roger Martin du Gard
source : WikipédiaRoger Martin du Gard est né le 23 mars 1881 à Neuilly-sur-Seine.Après avoir échoué aux examens de la licence ès lettres, il est admis à l'École des chartes. Il obtient son diplôme d'archiviste paléographe en décembre 1905, après avoir soutenu une thèse sur les ruines de l'abbaye de Jumièges. Il évoque son passage à l'École des chartes dans le roman Devenir (publié à compte d'auteur) dont le personnage principal est un élève chartiste peu assidu.
- Jeunesse - clic:
En 1892, il entre à l'École Fénelon, institution catholique où l'enseignement de Marcel Hébert le marque profondément. Ses résultats sont insuffisants ; il préfère la lecture des « feuilletons bon marché » aux leçons dispensées. En 1895, il entre au lycée Condorcet. Devant les mauvais résultats de son fils, son père décide alors de le mettre un semestre en pension. Il rattrape son retard en latin, grec et grammaire, travaille l'art de la composition afin d'être fin prêt pour valider son année de rhétorique à la rentrée d'octobre. Il entre alors comme externe au lycée Janson-de-Sailly où il rencontre le jeune Gaston Gallimard.
Il découvre sa vocation d'écrivain en se liant à un jeune garçon de deux ans son aîné, Jean Werhlé. Les tragédies en vers qu'écrit déjà son ami lui font connaître, à dix ans, son premier choc esthétique : « Aussitôt au lit, j'ai tiré le cahier de sous mon traversin, et me suis mis à lire. J'avais les yeux brouillés de larmes. Première révélation de la poésie… ». À compter de ce jour, le jeune Roger ne laissera pas de noircir des cahiers de « poèmes sentimentaux », toujours accompagné d'un « petit dictionnaire de rimes ». Il ne se dégagera de cette fiévreuse obsession lyrique qu'à l'âge de dix-sept ans lorsqu'il lira, suivant les conseils de l'abbé Hébert, Guerre et Paix de Tolstoï.
Au sortir de l'École, le 19 février 1906, il épouse Hélène Foucault. À vingt-cinq ans, il est désormais prêt à affirmer son désir d'être écrivain.
Il s'attelle à la préparation d'un roman dès le début de son voyage de noces en Afrique du Nord, début 1906 : Une Vie de saint. L'année suivante, naît sa fille Christiane (1907-1973).
La publication de son roman Jean Barois en 1913 lui permettra de se lier d'amitié avec André Gide et Jacques Copeau : refusé par Bernard Grasset, son manuscrit est transmis par son ami d'enfance Gaston Gallimard à Jean Schlumberger, puis à Gide, son livre étant finalement édité à la jeune maison d'édition de la NRF dont il devient le premier succès.Mobilisé en 1914, il est affecté comme fourrier à un groupe automobile de « Transport matériel » attaché au premier corps de cavalerie. Témoin des atrocités du front, il ne veut pas écrire sur le sujet mais exprime son pacifisme idéaliste dans ses lettres et son journal de cette époque.
- Essai au théâtre - clic:
Pour le théâtre, il écrit Le Testament du père Leleu (1913), farce paysanne qui semble avoir inspiré G. Puccini pour la composition de son opéra Gianni Schicchi. La mise en scène de cette farce par Jacques Copeau, qui venait alors d'ouvrir le théâtre du Vieux-Colombier, marque le début d'une amitié très forte, grâce à laquelle Martin du Gard envisage la réalisation de pièces satiriques dans le cadre d'une Comédie nouvelle dont il développe une première vision. Cependant, ces perspectives ne connaissent pas un aboutissement, en raison des refus successifs qu'oppose J. Copeau aux propositions et essais de Roger. Celui-ci revient alors vers le roman.
Après la Première Guerre mondiale, Roger Martin du Gard conçoit le projet d'un long roman-fleuve (ou « roman de longue haleine ») dont le titre initial était Deux frères. De fait, le roman en huit volumes qui sera finalement intitulé Les Thibault va l'occuper des années 1920 à 1940, date de publication du dernier volume, Épilogue. De nombreux souvenirs d'enfance vont marquer cette saga. À travers l'histoire de Jacques et Antoine Thibault, le romancier fait le portrait d'une classe sociale, la bourgeoisie parisienne, catholique ou protestante, universitaire, mais aussi en révolte dans le cas de Jacques Thibault, apprenti écrivain qui découvre le socialisme. Conçus comme une conclusion à une œuvre dont la réalisation menaçait de durer trop longtemps, les deux derniers volumes sont consacrés à la disparition des deux héros et mettent l'accent sur la Première Guerre mondiale.
Le 22 août 1926, à l'initiative d’Édouard Herriot, Roger Martin du Gard est fait chevalier de la Légion d'honneur.
En 1937, juste après la publication de L'Été 1914, il se voit attribuer le prix Nobel de littérature.
Après un long séjour en Italie, il passe la majeure partie de la guerre 1939-1945 à Nice, avant d'aller se réfugier dans l'Aude. De 1941 à sa mort, il travaille à un roman resté inachevé, Les souvenirs du lieutenant-colonel de Maumort.Roger Martin du Gard repose avec sa femme au cimetière italien de Cimiez sur les hauteurs de Nice. Conformément à son souhait exprimé dès 1921, sur la dalle de sa tombe, dont il a dessiné la forme, est gravée l'expression latine « Sum quod eris », formule s’adressant au passant signifiant « Je suis ce que tu seras ».
- Anecdotes sur La Pléiade - clic:
La Bibliothèque de la Pléiade des éditions Gallimard regroupe ses "Œuvres complètes", parues en 1955 en deux volumes. Roger Martin du Gard étant alors toujours en vie, on lui confia donc la sélection des textes à publier. Seule L'Une de nous, nouvelle sous forme dialoguée, parue chez Grasset en 1910, est exclue par l'auteur : épisode d'une monographie intitulée Marise et abandonnée ensuite par Martin du Gard, celui-ci la décrit comme « une nouvelle d'un "naturalisme" suranné, d'une sensiblerie et d'un mauvais goût déplorables ». Cet opus a été mis au pilon à sa demande.
Bibliographie :
- Il est d'exquises fleurs , sévèrement critiqué par Marcel de Coppet, (1904). Détruit par l'auteur.
- Une vie de saint, roman inachevé, (1906)
- Devenir ! (1908), Ollendorff
- L'Abbaye de Jumièges, (1909), étude archéologique des ruines, Grou-Radenez.
- L'une de nous, (1910), étude, Grasset.
- Jean Barois (1913), Gallimard
- Le Testament du père Leleu, farce (1913), farce paysanne en trois actes, Gallimard.
- Hollé-Ira, farce rédigée à la demande de Jacques Copeau, restée inédite (1919)
- Témoignage: in memoriam, imprimerie Grou-Radenez. Souvenir sur l'abbé Marcel Hébert, publiés par Houtin dans son livre : Un prêtre moderniste, (1920)
- Les Thibault : Le Cahier gris (1922)
- Les Thibault : Le Pénitencier (1922)
- Les Thibault : La Belle Saison (1923)
- L'Abbaye de Jumièges, (1927), H. Laurens. Collection Petites monographies des grands édifices de la France en collaboration avec Louis-Marie Michon.
- La Gonfle, farce (1928), farce, éditions Gallimard.
- Devenir, (1928), Eos, texte revu et corrigé par l'auteur.
- Noizemont-les-Vierges, A la Lampe d'Aladin.
- Les Thibault : La Consultation (1928)
- Les Thibault : La Sorellina (1928)
- Les Thibault : La Mort du père (1929)
- Dialogue, (1930), Claude Aveline. Tiré à cent exemplairees, hors commerce. Une seconde version, comptant quelques variantes, a été publiée en 1989 dans le premier volume des Cahiers Roger Martin du Gard, chez Gallimard en 1989.
- L'Appareillage, (1930). Détruit par l'auteur avant toute publication.
- Confidence africaine (1931), Gallimard.
- Un Taciturne (1931), drame en trois actes, Gallimard.
- Vieille France (1933), Gallimard.
- Les Thibault : L'Été 1914 (1936), 3 volumes, Gallimard.
- Les Thibault : Épilogue (1940)
- Jacques Thibault, (1946), récit composé de textes choisis pour la jeunesse dans Les Thibault avec la collaboration de l'auteur, Gallimard.
- Un Taciturne, (1948), drame en trois actes, nouvelle édition retouchée par l'auteur, Gallimard.
- Notes sur André Gide (1913-1951) (1951), Gallimard.
- Œuvres complètes dans la collection de la Pléiade avec une préface d'Albert Camus (1955), Galliamard, 2 vol.
- Correspondance avec André Gide (posthume 1968)
- Correspondance générale 1 1896-1913 (posthume 1980)
- Le Lieutenant-colonel de Maumort (posthume 1983)
- Journal I Textes autobiographiques 1892-1919 (posthume 1992)
- Journal II 1919-1936" (posthume 1993)
- Journal III 1937-1949 Textes autobiographiques 1950-1958 (posthume 1993)
- Correspondance générale X 1951-1958" (posthume 2006).
- Correspondance avec A. Camus, (posthume, 2013).
Dernière édition par Armor le Mer 23 Déc - 21:20, édité 12 fois (Raison : rois)
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Roger Martin du Gard
Les Thibault
Du Cahier gris à L’Épilogue, le roman fleuve de Roger Martin du Gard, qu’il aura mis plus de dix-huit ans à écrire, va beaucoup évoluer. D’abord intitulé Deux frères puis Les Thibault. On suit ces deux frères entre 1904 et 1918 ; Jacques et Antoine, ce dernier (né comme l’auteur en 1881) a neuf ans de plus que Jacques. Deux caractères différents, opposés en un sens, que Roger Martin du Gard ne cessera pas de dépeindre au cours de ces huit ouvrages dans mille introspections, ou visages jaugés d’un regard, traits qui s’épanouissent ou se resserrent. Roger Martin du Gard façonne et ausculte de la même manière tous les personnages de son roman, quoique dans une moindre mesure. Ainsi, ce sont vraiment les caractères qui passionnent le romancier. J’ai dit que le roman évoluait beaucoup, pour être plus précis, disons qu’il change de dimension.
C’est d’ailleurs l’un des intérêts du roman puisque l’on voit ces caractères, tandis qu’ils mûrissent, réagir à ces changements, les accompagner. Quelle attitude adopter face à la vie, à la société et ses bouleversements de premier ordre ? En dépit des ellipses (voyez celle entre L’Été 1914 et L’Épilogue !) des profonds changements, des cassures, des catastrophe, le roman tient une continuité. La structure du roman est vivante et le cercle s’étend : d’abord intime, familial ― le caractère du père est un sacré morceau ― puis historique, politique à l'échelle mondiale. Plusieurs positions s’affrontent, sur la guerre, sur la paix, sur le socialisme… Roger Martin du Gard nous rafraîchit la mémoire en racontant très précisément l’enchaînement des événements politiques de cette époque, qui est pour lui un reflet de ce qui faisait plus que se préparer en 1937.
Mots-clés : #famille #politique #psychologique
Du Cahier gris à L’Épilogue, le roman fleuve de Roger Martin du Gard, qu’il aura mis plus de dix-huit ans à écrire, va beaucoup évoluer. D’abord intitulé Deux frères puis Les Thibault. On suit ces deux frères entre 1904 et 1918 ; Jacques et Antoine, ce dernier (né comme l’auteur en 1881) a neuf ans de plus que Jacques. Deux caractères différents, opposés en un sens, que Roger Martin du Gard ne cessera pas de dépeindre au cours de ces huit ouvrages dans mille introspections, ou visages jaugés d’un regard, traits qui s’épanouissent ou se resserrent. Roger Martin du Gard façonne et ausculte de la même manière tous les personnages de son roman, quoique dans une moindre mesure. Ainsi, ce sont vraiment les caractères qui passionnent le romancier. J’ai dit que le roman évoluait beaucoup, pour être plus précis, disons qu’il change de dimension.
C’est d’ailleurs l’un des intérêts du roman puisque l’on voit ces caractères, tandis qu’ils mûrissent, réagir à ces changements, les accompagner. Quelle attitude adopter face à la vie, à la société et ses bouleversements de premier ordre ? En dépit des ellipses (voyez celle entre L’Été 1914 et L’Épilogue !) des profonds changements, des cassures, des catastrophe, le roman tient une continuité. La structure du roman est vivante et le cercle s’étend : d’abord intime, familial ― le caractère du père est un sacré morceau ― puis historique, politique à l'échelle mondiale. Plusieurs positions s’affrontent, sur la guerre, sur la paix, sur le socialisme… Roger Martin du Gard nous rafraîchit la mémoire en racontant très précisément l’enchaînement des événements politiques de cette époque, qui est pour lui un reflet de ce qui faisait plus que se préparer en 1937.
Mots-clés : #famille #politique #psychologique
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Roger Martin du Gard
J'ai été stimulée par les derniers échanges du fil "alternatives", j'ai donc commencé Le cahier gris , je suis sur les chapeaux de roue.
Je ne goûte pas tellement la réitération des descriptions du menton du père Thibault, qui ne me parlent pas, mais à part ce détail, ça fonctionne à plein, j'y trouve , surprise, une sorte de mélo pour l'instant. Une sieste m'a cueillie alors que je me faisais ce constat encourageant. Les siestes irrépressibles sont de très bonne augure lorsque je lis. Une réception à plein.
A suivre donc.
Je ne goûte pas tellement la réitération des descriptions du menton du père Thibault, qui ne me parlent pas, mais à part ce détail, ça fonctionne à plein, j'y trouve , surprise, une sorte de mélo pour l'instant. Une sieste m'a cueillie alors que je me faisais ce constat encourageant. Les siestes irrépressibles sont de très bonne augure lorsque je lis. Une réception à plein.
A suivre donc.
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Roger Martin du Gard
Vieille France
Une journée d’été dans un bourg rural au début des années 30
Le fil d’Ariane que suit, ou plutôt la toile d’araignée que tisse le facteur Joigneau, à coups de pédale au fil de sa tournée, constitue la trame de ce court récit.
Joigneau entre dans toutes les maisons, des plus délabrées aux plus bourgeoises. Il est au courant de tout, non seulement parce qu’il distribue le courrier, mais surtout parce qu’il le lit au préalable… Madré calculateur, jouant des uns et des autres, il ourdit de savants plans à son propre profit.
Toute la population de la commune est passée ainsi en revue : les ouvriers, les commerçants, les fonctionnaires, les notables, les riches et les miséreux, les jeunes et les vieux, les rouges et les cathos.
Attention, le tableau est loin d’une vision idyllique et nostalgique du milieu rural que l’auteur qualifiait de « monde indéfendable » ; détestations et haines recuites couvent sous la braise.
Et la désertification des campagnes ne date pas d’aujourd’hui :
Par sa construction, son rythme, son vocabulaire riche et précis, « Vieille France » est un livre tout à fait digne d’intérêt
Une journée d’été dans un bourg rural au début des années 30
Le fil d’Ariane que suit, ou plutôt la toile d’araignée que tisse le facteur Joigneau, à coups de pédale au fil de sa tournée, constitue la trame de ce court récit.
Joigneau entre dans toutes les maisons, des plus délabrées aux plus bourgeoises. Il est au courant de tout, non seulement parce qu’il distribue le courrier, mais surtout parce qu’il le lit au préalable… Madré calculateur, jouant des uns et des autres, il ourdit de savants plans à son propre profit.
Toute la population de la commune est passée ainsi en revue : les ouvriers, les commerçants, les fonctionnaires, les notables, les riches et les miséreux, les jeunes et les vieux, les rouges et les cathos.
Attention, le tableau est loin d’une vision idyllique et nostalgique du milieu rural que l’auteur qualifiait de « monde indéfendable » ; détestations et haines recuites couvent sous la braise.
« Derrière ses murailles surchauffées et ses volets clos, dans ses pièces sans air, noires de mouches, Maupeyrou grouille et transpire ; par cette moiteur, il s’en exhale un remugle de terrier. Du matin jusqu’au soir, les hommes s’agitent. C’est le rythme vital, inepte, séculaire. Inlassablement, les mâles, un pli soucieux au front, courent sans trêve du comptoir à l’écurie, de la forge à la remise, de l’établi à la cave, du potager au grenier à foin ; et les femelles, pareilles à d’obstinées fourmis font, elles aussi, inlassablement la navette, du berceau au poulailler, du fourneau à la lessive, accomplissant dix gestes vains pour un geste nécessaire, sans jamais se consacrer à un travail suivi, ni prendre délibérément une heure de pur loisir. Tous se hâtent, comme si la grande affaire était de bouger pour vivre ; comme si, pour arriver au rendez-vous final, il n’y avait pas un instant à perdre ; comme si, littéralement, le pain ne s’acquérait qu’au prix de son poids de sueur. »
Et la désertification des campagnes ne date pas d’aujourd’hui :
« - On ne dit rien contre personne, monsieur Joigneau, explique le grand Joux. Seulement, faut être juste : ici, tout est usé… Dans les grandes villes, quand même, le monde n’est pas retardé comme chez nous ! »
Par sa construction, son rythme, son vocabulaire riche et précis, « Vieille France » est un livre tout à fait digne d’intérêt
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Roger Martin du Gard
La première citation aussi pourrait être d'actualité.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Roger Martin du Gard
A ma grande honte, je n'ai jamais lu Roger Martin du Gard, pourtant cité par de nombreux écrivains. Tu me donnes envie de m'y plonger...
Tatie- Messages : 278
Date d'inscription : 14/02/2021
Re: Roger Martin du Gard
C'est décidé, je m'y remets (La Mort du père, sixième tome des Thibault).
N'hésite pas, Tatie !
N'hésite pas, Tatie !
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Roger Martin du Gard
Ah les Thibault et le personnage de Jacques, son refus de la guerre, quels plaisirs de lecture à l'adolescence !, tous les jeunes devraient le lire...
Chamaco- Messages : 4279
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 77
Localisation : Corse du sud
Re: Roger Martin du Gard
Le Cahier gris
Premier tome de Les Thibault : Jacques Thibault et Daniel de Fontanin correspondent dans un cahier gris saisi par leurs professeurs, qui jugent leur amitié « particulière », et fuguent ensemble à Marseille dans le dessein de gagner l’Afrique du Nord. Leur correspondance d’adolescents exaltés est empreinte d’un romantisme rebelle qui contraste avec leur milieu bourgeois, et surtout religieux (très catholique chez les Thibault, protestant chez les Fontanin) : conseillers omniprésents (et même un confesseur) d’un côté, et de l’autre un père absent s’adonnant aux amours ancillaires, et un pasteur qui vaincra par la prière la méningite de la jeune sœur de Daniel, dont le médecin est Antoine, frère aîné de Jacques…
Cette intrigue manifestement inspirée de la vie de l’auteur renvoie à une époque où le soupçon d’homosexualité était catastrophique, comme la prégnance de la religion pour le moins excessive ; malgré des résonnances ou à cause d’elles, ce début ne retient pas mon attention, surtout traité d’un ton si conventionnel (et c’est sans compter les transes sur Musset, ni la parabole du « fî » prodigue).
Premier tome de Les Thibault : Jacques Thibault et Daniel de Fontanin correspondent dans un cahier gris saisi par leurs professeurs, qui jugent leur amitié « particulière », et fuguent ensemble à Marseille dans le dessein de gagner l’Afrique du Nord. Leur correspondance d’adolescents exaltés est empreinte d’un romantisme rebelle qui contraste avec leur milieu bourgeois, et surtout religieux (très catholique chez les Thibault, protestant chez les Fontanin) : conseillers omniprésents (et même un confesseur) d’un côté, et de l’autre un père absent s’adonnant aux amours ancillaires, et un pasteur qui vaincra par la prière la méningite de la jeune sœur de Daniel, dont le médecin est Antoine, frère aîné de Jacques…
Cette intrigue manifestement inspirée de la vie de l’auteur renvoie à une époque où le soupçon d’homosexualité était catastrophique, comme la prégnance de la religion pour le moins excessive ; malgré des résonnances ou à cause d’elles, ce début ne retient pas mon attention, surtout traité d’un ton si conventionnel (et c’est sans compter les transes sur Musset, ni la parabole du « fî » prodigue).
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Roger Martin du Gard
Oui, c'est convenu et pathétique à souhait.
Ce n'en est que plus beau !
(cherchez l'âme sensible)
Ce n'en est que plus beau !
(cherchez l'âme sensible)
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Roger Martin du Gard
J'ai d'ailleurs pensé au Grand Meaulnes (que je crois n'avoir jamais lu, et qui attend sans avenir sous une LAL).
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Roger Martin du Gard
lu très jeune, plus de souvenir, sinon que j'avais apprécié !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
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