Osamu DAZAI
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Osamu DAZAI
source : WikipédiaOsamu Dazai (de son vrai nom Shūji Tsushima), né le 19 juin 1909 et mort le 13 juin 1948, est l'un des écrivains japonais les plus célèbres du xxe siècle. Il est connu pour son style ironique et pessimiste, typique du watakushi shōsetsu et de l'école buraiha, ainsi que pour son obsession du suicide et son sens aigu de la fantaisie.
Shuji nait à Tsugaru en 1909. Son père, membre de la Chambre des pairs, est souvent en voyage, et sa mère est très malade après avoir accouché de onze enfants. Le jeune Shūji séjourne dans des pensionnats pendant toute son enfance. Brillant élève, il publie ses premiers écrits dans des publications étudiantes. Sa vie commence à changer quand son idole, l'écrivain Akutagawa Ryūnosuke, se suicide en 1927. Shūji délaisse ses études, dépense son argent en alcool, en vêtements et avec des prostituées, tout en s'intéressant au marxisme, à l'époque sévèrement réprimé par le gouvernement. En 1929, certain d'échouer aux examens, il tente de se suicider par overdose de somnifères. Ce ne sera que la première de ses nombreuses tentatives de suicide.
L'année suivante, il s'inscrit à l'université de Tōkyō, mais s'enfuit peu après avec la geisha Hatsuyo Oyama, ce qui lui vaut d'être expulsé de sa famille. Neuf jours après cette décision, il tente de se noyer sur une plage avec jeune serveuse de 19 ans qu'il connaît à peine. Elle meurt, mais Shūji est sauvé par des pêcheurs. Il en concevra une grande culpabilité. Sa famille intervient pour arrêter l'enquête de police. Shūji et Hatsuyo se marient en décembre, mais Shūji est arrêté pour ses liens avec le Parti communiste. Il s'enfuit et se cache. Finalement, il parvient à un accord avec sa famille : il sera à nouveau le bienvenu s'il coupe tout lien avec le parti et est diplômé de l'université. Il accepte.
À la grande surprise de tous, Shuji honore sa promesse. L'écrivain Masuji Ibuse l'aide à publier ses premières œuvres. Shuji écrit beaucoup et utilise le nom de plume « Osamu Dazai » pour la première fois la nouvelle Train (1933), sa première expérience dans le style autobiographique qui deviendra sa signature. En 1935, il devient clair qu'il ne réussira pas ses études, et sa recherche de travail échoue. Il finit Les Dernières années et tente un suicide par pendaison le 19 mars 1935. Moins de trois semaines après, atteint d'une appendicite aiguë, il est hospitalisé. Il devient dépendant à la morphine. Après un an d'addiction, on l'emmène dans une institution psychiatrique pour le forcer à se désintoxiquer. Pendant cette période, sa femme le trompe avec son meilleur ami. Osamu essaye de se suicider avec elle ; ils échouent et divorcent. Osamu se remarie rapidement avec une professeur de collège, Ishihara Michiko. Leur première fille, Sonoko, naît en juin 1941.
Osamu Dazai écrit plusieurs romans et nouvelles pendant les années 1930-40, le plus souvent autobiographiques, évoquant le suicide et la débauche. Exempté du service militaire, il est l'un des rares auteurs publiés pendant la guerre. Sa maison est brûlée deux fois pendant le bombardement de Tōkyō par les Américains. Il a un fils et une fille, Satoko, qui deviendra plus tard la célèbre écrivaine Yuko Tsushima.
Osamu Dazai atteint l'apogée de sa carrière après guerre. Alcoolique, sa santé commence à se détériorer. Il a un enfant illégitime avec une admiratrice, puis fait la connaissance de Tomie Yamazaki. L'écrivain abandonne sa femme et ses enfants et emménage avec elle. Ils meurent tous deux le 13 juin 1948, noyés dans l'aqueduc de Tamagawa alors en crue. Les corps ne sont retrouvés que le 19 juin, jour de son 39e anniversaire.
Œuvres traduites en français :
1933-1948 : Cent vues du mont Fuji
1936 : Mes dernières années
1939-1946 : Écolière, suivi de La Boîte de Pandore
1939-1948 : Bambou-bleu et autres contes
1941 : À propos du vêtement, dans Cent ans de pensée au Japon
1944 : Pays natal
1945 : Les Deux Bossus
1946 : Souvenirs d'une coupure de cent yen
1946 : Une visite, dans Les Portes de l'enfer,
1947 : La Femme de Villon
1947 : Soleil couchant
1948 : Bizan
1948 : Les Cerises
1948 : Souvenirs de saké
1948 : Madame Amphitryon
1948 : La Déchéance d'un homme
Invité- Invité
Re: Osamu DAZAI
Soleil couchant (roman)

Par les yeux d'une femme de trente ans, et des lettres qu'elle reçoit de son frère, Dazai nous dépeint la fin et la déchéance d'un monde, celui de l'aristocratie japonaise. Difficile de ne pas songer à Mishima et à sa fin en lisant ce roman. Les fascinations des corps en moins, Dazai semble être très proche de la vision de Mishima. En tout cas, ce roman se lit très bien, et ce témoignage désespéré semble faire mouche : des personnages qui ne savent plus où se situer dans un monde en changement, face à une modernité où ils n'ont plus leur place.

Une femme de l'aristocratie nippone doit quitter pendant la guerre son hôtel particulier de Tokyo pour aller vivre modestement dans un petit châlet de montagne. Sa fille, Kazuko, mobilisée, travaille la terre. Son fils, Naoji, revient de la guerre intoxiqué par la drogue. Le frère et la sœur se durcissent contre le malheur des temps et clament leur révolte et leur désespoir.
Par les yeux d'une femme de trente ans, et des lettres qu'elle reçoit de son frère, Dazai nous dépeint la fin et la déchéance d'un monde, celui de l'aristocratie japonaise. Difficile de ne pas songer à Mishima et à sa fin en lisant ce roman. Les fascinations des corps en moins, Dazai semble être très proche de la vision de Mishima. En tout cas, ce roman se lit très bien, et ce témoignage désespéré semble faire mouche : des personnages qui ne savent plus où se situer dans un monde en changement, face à une modernité où ils n'ont plus leur place.
Invité- Invité
Re: Osamu DAZAI
Je me souviens de Déchéance d'un homme.
La chute irréversible d'un homme faible, inconsistant, dépressif.
Si l'auteur, comme on l'a dit, s'est dépeint en partie, ce n'est vraiment pas flatteur.
La chute irréversible d'un homme faible, inconsistant, dépressif.
Si l'auteur, comme on l'a dit, s'est dépeint en partie, ce n'est vraiment pas flatteur.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Osamu DAZAI
Cent vues du mont Fuji

Osamu Dazaï évoque le Fuji dans un seul de ces dix-huit récits, Cent vues du mont Fuji (le titre a été repris pour le livre entier) mais tous retracent sous forme d'anecdotes ou de blagues la façon d'être de l'auteur natif d'Aomori. Celui-ci n'avait pas l'écriture pour seule préoccupation : l'alcool, le suicide ou l'argent pour ne citer que ceux-là. À tout propos, Osamu Dazaï met tellement de lui-même qu'on ne peut plus considérer sa personne et son écriture comme deux choses différentes. Le Fuji, les chiens, la guerre... Osamu laisse libre-cours à cette vantardise mêlée d'autodérision, à l'expression outrée de ses défauts. L'enjeu de cette écriture, en dépit de ce manque délibéré de pudeur, est malgré tout de garder une distance, soit par l'humour soit par une légère réinvention de son existence : conversations imaginaires, faux noms, faits imaginaires mêlés aux vrais. C'est comme si Dazaï voulait se jouer de lui comme un autre, comme un personnage... À cela près que Dazaï donne l'impression que cet effort de composition est loin d'être constant, comme si tout devait aller de soi. Osamu Dazaï écrit selon son tempérament, et à force de répétitions, de ressassement abruti, cette écriture perd toutes ses forces.

Osamu Dazaï évoque le Fuji dans un seul de ces dix-huit récits, Cent vues du mont Fuji (le titre a été repris pour le livre entier) mais tous retracent sous forme d'anecdotes ou de blagues la façon d'être de l'auteur natif d'Aomori. Celui-ci n'avait pas l'écriture pour seule préoccupation : l'alcool, le suicide ou l'argent pour ne citer que ceux-là. À tout propos, Osamu Dazaï met tellement de lui-même qu'on ne peut plus considérer sa personne et son écriture comme deux choses différentes. Le Fuji, les chiens, la guerre... Osamu laisse libre-cours à cette vantardise mêlée d'autodérision, à l'expression outrée de ses défauts. L'enjeu de cette écriture, en dépit de ce manque délibéré de pudeur, est malgré tout de garder une distance, soit par l'humour soit par une légère réinvention de son existence : conversations imaginaires, faux noms, faits imaginaires mêlés aux vrais. C'est comme si Dazaï voulait se jouer de lui comme un autre, comme un personnage... À cela près que Dazaï donne l'impression que cet effort de composition est loin d'être constant, comme si tout devait aller de soi. Osamu Dazaï écrit selon son tempérament, et à force de répétitions, de ressassement abruti, cette écriture perd toutes ses forces.
Dreep- Messages : 1456
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 30
Re: Osamu DAZAI
Je vais découvrir cet auteur dans La Déchéance d'un Homme, condidéré comme son chef-d'oeuvre.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14947
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
Re: Osamu DAZAI
des déceptions dans tes dernières lectures donc Dreep
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20028
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Re: Osamu DAZAI
Oui, ça me déprime un peu.
Dreep- Messages : 1456
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 30
Re: Osamu DAZAI
Oh ben non, je venais justement de le sortir. Bon je le range, j'essaierai une autre fois. Déjà que je n'arrive quasiment à lire que des polars ou des livres très faciles depuis des mois...
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Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Osamu DAZAI
La Déchéance d'un homme

Dans le Tôkyô du début des années trente, Yô-tchan, le narrateur, relate dans des carnets sa vie qu’il juge honteuse, d’abord celle d’un enfant à la fois détaché et anxieux, effrayé par les autres, sans amour reçu ou donné, qui remporte cependant un certain succès en jouant le rôle de « bouffon ». Puis, entraîné par un condisciple, Horiki, il s’adonne vite au saké, aux prostituées, à une cellule communiste et à la peinture, inspiré par Van Gogh et Gauguin. Il manque un suicide avec une serveuse (qui elle meurt). Désavoué par sa famille, il est d’abord recueilli par un parent éloigné, puis par une jeune journaliste veuve avec un enfant, enfin il se marie avec Yoshi-ko, une vendeuse de tabac (il a du succès auprès des femmes), publie des caricatures et des poèmes à la manière de Khéyam (Khayyâm). Il tente une nouvelle fois de se suicider, devient morphinomane, est enfermé dans un asile psychiatrique, en sort à la mort de son père pour vivre reclus et écrire ces mémoires (le livre est en grande partie autobiographique).
\Mots-clés : #autobiographie #autofiction

Dans le Tôkyô du début des années trente, Yô-tchan, le narrateur, relate dans des carnets sa vie qu’il juge honteuse, d’abord celle d’un enfant à la fois détaché et anxieux, effrayé par les autres, sans amour reçu ou donné, qui remporte cependant un certain succès en jouant le rôle de « bouffon ». Puis, entraîné par un condisciple, Horiki, il s’adonne vite au saké, aux prostituées, à une cellule communiste et à la peinture, inspiré par Van Gogh et Gauguin. Il manque un suicide avec une serveuse (qui elle meurt). Désavoué par sa famille, il est d’abord recueilli par un parent éloigné, puis par une jeune journaliste veuve avec un enfant, enfin il se marie avec Yoshi-ko, une vendeuse de tabac (il a du succès auprès des femmes), publie des caricatures et des poèmes à la manière de Khéyam (Khayyâm). Il tente une nouvelle fois de se suicider, devient morphinomane, est enfermé dans un asile psychiatrique, en sort à la mort de son père pour vivre reclus et écrire ces mémoires (le livre est en grande partie autobiographique).
Cette histoire pessimiste, désespérée, est imprégnée de culture littéraire d'origine étrangère, occidentale ou pas (Dostoïevsky par exemple).« Je croyais à l’enfer, mais j’avais beau faire, je ne croyais pas au ciel. »
« Le lendemain répète la veille,
Il faut qu’aujourd’hui je fasse comme hier.
Si j’évite une joie déchaînée,
Alors je n’éprouverai pas une grande tristesse.
D’une pierre qui encombre le chemin,
Le crapaud fait le tour et passe.
Lorsque je découvris ces vers de Guy Charles Cros dans une traduction d’Ueda Bin, mon visage rougit comme s’il était en feu.
Un crapaud.
(Ce crapaud, c’est moi. Peu importe si le monde permet ou ne permet pas, s’il vous enterre ou ne vous enterre pas. Je suis un animal inférieur à un chien ou à un chat. Un crapaud. Je ne peux me mouvoir que lentement.) »
\Mots-clés : #autobiographie #autofiction
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14947
Date d'inscription : 09/12/2016
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