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Littérature et alpinisme

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Message par Aventin Lun 28 Déc - 19:19

Jean-Michel Asselin
Né en 1952 à Chagny (Saône-et-Loire)

autobiographie - Littérature et alpinisme - Page 2 Jean-m10

Biographie:
Journaliste, écrivain, alpiniste. Ancien journaliste, éditorialiste et rédacteur en chef des revues spécialisées Montagnes Magazine, Vertical et Alpinisme et Randonnée, il est aujourd'hui rédacteur indépendant, semi-retraité, et anime chaque semaine une chronique montagne sur France Bleu Isère.


Bibliographie:
ici, détail des références en cliquant sur les titres. Il faut (ou il faudrait) y ajouter les participations à des ouvrages collectifs ou à plusieurs auteurs, type Passagers de l'Everest (dernière mouture en 2006), récit mené en compagnie de Pierre Dutrievoz et Cécile Pelaudeix - l'iconographie livre de très belles photos, quant au texte, il passe du très trivial à l'onirique, très "embarquant".

Beau conteur, écoutez par exemple cette évocation radiophonique de George Mallory.
Spoiler:
_________________________________________________________________________________________________________________________________

On ne vit pas au sommet
Chroniques de montagne

autobiographie - Littérature et alpinisme - Page 2 On_ne_10
2017, 150 pages environ.

Un peu mélancolique, un peu humoristique, toujours passionnée, telle est dans cet opus sans prétention la jolie plume de Jean-Michel Asselin, qu'on avait connu éditorialiste-vedette de revues spécialisées.

Bouquin découpé quatre parties, la première -la plus forte à mon sens- intitulée (més)aventures himalayennes (sic !) illustre son propre parcours d'alpiniste qui a tenté en vain l'Everest à cinq reprises, sur cinq expés différentes, échouant à chaque fois, dont par deux fois à cinquante mètres de dénivelée du sommet.
À environ 100000 € l'expé (tarifs actuels), il nous raconte à mots légers comment il s'est ruiné, a gagné le statut de Perdant de l'Himalaya, quelques surnoms dont "Big Problem", est parti pour onze ans de psychanalyse et, quand il ne parle pas de lui, donne moult détail drôlatique, pittoresque ou informatif sur la faune humaine et ses comportements d'altitude en Himalaya, ou encore l'incroyable histoire de la sépulture de Maurice Wilson, ou la poisse de Joe Simpson.
Spoiler:

Extrait:
Mais il y eut pire, au camp 4, à 8000 mètres, dans le chaos des tentes, j'ai vu, de mes yeux vu, un de mes congénères faire fondre le neige pour se fabriquer un thé. Pour cela, il avait simplement pris une gamelle qui traînait, pleine de neige, dans l'abside d'une tente. L'eau qui se formait dans la gamelle prit très vite une curieuse couleur et l'assoiffé allait y glisser un sachet de thé quand un des alpinistes présents lui demanda avec étonnement ce qu'il faisait avec sa pee bottle...Pee bottle, un mot britannique qu'on traduira par "pot de chambre" ! Imaginez le thé ! C'est ça aussi, l'Everest !

S'ensuit la seconde partie, Cimes des quatre coins du monde, et on emboîte le pas de l'auteur sur plusieurs continents, au gré des réflexions, comme celle-ci:
Ce que j'ai vu en revanche dans cette course, c'est la dégradation du monde. Ces montagnes que nous pensons solides, éternelles, j'ai pu constater à maintes reprises leur fragilité. Oui, nos élans vers le monde, si sincères soient-ils, ont quelque chose de contradictoire et peut-être d'insoluble. Ils ne jouent pas en faveur de la protection nécessaire à la montagne. Nous rêvons de terres vierges, de paradis et nous ne pouvons ignorer que nos pas de touristes n'ont pas toujours la légèreté que nous devons au monde. Que faire, que dire, sinon tenter d'être respectueux, modeste, attentionné ? Ne pas se bercer d'illusions: voyager durable est une douce arnaque. Et pourtant nous savons tous combien le voyage ne forme pas seulement la jeunesse mais aussi la bienveillance, la compassion. À une condition: que nous soyons certains que ce que nous amenons n'est rien face à ce qui nous est donné.  

La troisième est dans la veine de la citation ci-dessus pourtant empruntée à la partie précédente, et s'intitule Petites considérations philosophiques au sommet.

Enfin la dernière partie est axée spécifiquement sur un trek précis, effectué pour une association humanitaire en Palestine, et se nomme Paysages libres de Palestine.

Libres, vraiment ? Hum, pas si sûr qu'il faille se fier au titre. Là, Jean-Michel Assselin, au niveau de la mer ou peu s'en faut à l'aune des cimes des parties précédentes, dialogue avec la dureté d'un réel, et va cheminant, observant et dialoguant avec un quotidien si proche, si lointain, si connu et si tu: une belle découverte, que cette partie-là. Le journaliste-témoin généraliste n'est pas loin.



Mots-clés : #alpinisme #conflitisraelopalestinien #mort #temoignage #voyage
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Message par Aventin Mer 30 Déc - 21:10

Louis Lachenal


autobiographie - Littérature et alpinisme - Page 2 Lachen12
Né le 17 juillet 1921 à Annecy, décédé le 25 novembre 1955 dans la vallée Blanche à Chamonix.

Biographie:

Le petit garçon, fils d'un épicier d'Annecy que la guerre dite Grande rendra sédentaire à la vie civile avec un pied-bot, déniche vite dans les falaises entourant Annecy et via les camps de scouts l'attrait de la confrontation avec soi-même et la pleine nature, et le partage et la camaraderie qui vont avec, l'escalade et l'escapade, c'est tout un chacun. Très adroit de ses mains, il construit d'après plan un canoë pour des virées libres et adolescentes sur le lac d'Annecy.
Spoiler:

Il meurt en ski en tombant dans une crevasse, par météo mitigée, dans un parcours de la vallée blanche à Chamonix qu'il avait efffectué la veille, en laissant quelques jours auparavant un dessin type Samivel à ses enfants montrant une trace de ski s'achevant dans une crevasse et comme légende: "c'était écrit". Sa dernière phrase, devant ces conditions météo et la pente aurait été: "Y'a du pet, j'aime ça !"

Source: çà et là, variées, confrontées, croisées

Bibliographie:
Rappels (paru en 2020), version in extenso des Carnets du Vertige (paru en 1996) après une première version très expurgée et fallacieuse de Gérard Herzog (frère de Maurice) qui mentionne Louis Lachenal en co-auteur, parue en 1963.  
_________________________________________________________________________________________________________________________________

Rappels

autobiographie - Littérature et alpinisme - Page 2 Rappel11
Novembre 2020, éditions Paulsen/Guérin "couverture rouge" format "beau livre", iconographie très riche, 270 pages environ.



Il faut parler de Lachenal; mais c'est encore mieux quand c'est Lachenal qui en parle. La fourmillante iconographie comprend beaucoup de photos (noir et blanc) de l'auteur, quelques-uns de ses croquis ou crobards, et surtout sa langue - il écrit comme il parle (enfin, je pense, du moins dirait-on !) et il n'écrit pas, au jour le jour, ces carnets (et c'est le seul de l'expé à le faire) pour des souvenirs de famille, mais pour les montagnards et amateurs, qu'ils soient de canapé ou comme chez eux sur les cimes.

Le journaliste américain d'investigation spécialisé dans l'alpinisme David Roberts avait dès les années 1990, dans son livre Annapurna, une affaire de cordée (titre emprunté au Carnets de Lachenal) enfoncé une cornière de belle taille dans les lauriers auto-attribués d'Annapurna premier 8000, un demi-siècle de succès de librairie, la version officielle de l'expédition, signée Maurice Herzog (Officier Résistant, Président du Club Alpin Français, Membre du Comité International Olympique -CIO-, Haut Commissaire, Secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports, Maire de Chamonix, Député, a ses jetons de présence dans moult société et consortium, etc., etc...).

Dira-t-on que la prestance, le côté homme-du-monde, la moustache à la Clark Gable du grand, statuesque et beau parleur Maurice étaient autrement plus vendeurs que la tronche de moine mystique castillan Renaissance du blond, dégarni, de taille moyenne, savoyard peu sorti de ses massifs et s'exprimant avec l'accent ?
Peut-être.
Mais ce n'est pas tout, ça ne "fait" pas tout, et le primordial n'est pas là:
Au reste, la version espagnole du livre de Roberts s'intitule Annapurna, la otra verdad: ¿Qué ocurrió realmente durante la primera expedición legendaria al Annapurna?, ce qui est autrement plus percutant, et ne donne pas du tout dans l'euphémisme.

Il faut parler de Lachenal, disais-je.
Mais il faut aussi parler de l'expé de 1950: et c'est encore mieux quand c'est Lachenal qui en parle.

C'est seulement à la lecture de ce livre-là (j'ai dû à peu près tout bouquiner sur cette expédition, pourtant) qu'on réalise combien c'était aventureux, le Népal du nord était terriblement mal cartographié pour ce qui est de la haute altitude et de ses accès, il a fallu rétablir -plutôt établir- la carte, aller errer sur le terrain pendant de longues semaines à la recherche d'accès, endurer les turistas, anthrax, furoncles et toutes les embûches du terrain; la reconnaissance par survol en avion, pratique qui va se développer dès les mêmes années 1950 pourtant, n'avait pas cours.
Le matériel était un peu léger, ou prototypique parfois, pour de telles conditions météos, de telles altitudes.

L'Annapurna s'avère être le second sommet himalayen le plus mortifère après le K2 aujourd'hui, (et dire que, jusqu'à quelques jours du dénouement, les membres de l'expédition ont hésité entre Annapurna et le Dhaulagiri !), l'exposition des camps intermédiaires, soumis aux aléas des séracs géants et des crevasses béantes, le va-et-vient quotidien, permanent, entre les camps, l'épuisement, tout ce décor est puissamment rendu.

Lachenal, méticuleux -guide toujours !- laisse d'ailleurs un topo précis et des conseils fructueux pour les futurs ascensionnistes, y partage tout l'utile apport de l'expérience de cette première: pas là pour se faire mousser et raconter une belle histoire à édifier le quidam et exalter les foules.  

La descente-calvaire, de plusieurs semaines, est enfin portée à notre connaissance (la photo que j'ai maladroitement choisie, pas vraiment à son avantage, est prise lors de cette pathétique descente).
Je songeais à Rimbaud traversant l'Abyssinie avec sa tumeur au genou, son brancard auto-conçu, le bateau, l'hôpital de Marseille...
   
Il faut parler de Lachenal, disais-je.
Comme il était lié par contrat de ne pas écrire ou divulguer quoi que ce soit sans l'aval des autorités présidant à l'expédition pendant cinq ans -traduisez Maurice Herzog et Lucien Devies- et qu'il est mort avant la fin de ce délai, c'est encore mieux quand on donne à Lachenal la parole, celle qu'on lui a confisquée.  

Beau livre, mais pas livre-objet, empreint de vacuité; certes onéreux - peut-être les médiathèques penseront-elles à l'entrer en référence ? -  utilement montagnard je trouve, jusque dans les addendas - la période Jeunesse et Montagne, la première répétition de la face nord de L'Eiger avec Lionel Terray, par exemples.
À recommander !  


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Message par Tristram Mer 30 Déc - 22:34

Toujours des "histoires" captivantes, Aventin !

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Message par Armor Jeu 31 Déc - 15:21

Quelques interrogations me viennent à la lecture de ton commentaire.

- Déjà, j'avais toujours pensé que les binômes de cordées étaient des compagnons de longue date, qui s'estimaient et avaient une confiance absolue l'un dans l'autre. Là ça n'avait pas l'air d'être le cas. Avaient-ils grimpé ensemble auparavant ? Avaient-ils eux-même constitué l'équipe, ou ce choix leur avait-t-il été imposé par les autorités de l'époque ?
- Pourquoi cette clause de silence de 5 ans pour Lachenal, si Herzog avait eu le droit de publier son récit de suite ?
- Pourquoi ce dénigrement de Lachenal par Herozg ? Besoin de s'approprier toute la gloire, ou contentieux plus profond ?
- Enfin, à titre personnel, selon toi qui a quasiment tout lu sur le sujet, ont-ils atteint le sommet, ou pas ? D'après ce que j'ai lu il y a de sérieux doutes.

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Message par Bédoulène Jeu 31 Déc - 16:01

je viens de lire ton commentaire intérêssant, précis, Aventin, merci !

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Message par Aventin Ven 1 Jan - 20:36

Merci Armor pour tous ces questionnements  autobiographie - Littérature et alpinisme - Page 2 1252659054  !

- Déjà, j'avais toujours pensé que les binômes de cordées étaient des compagnons de longue date, qui s'estimaient et avaient une confiance absolue l'un dans l'autre. Là ça n'avait pas l'air d'être le cas. Avaient-ils grimpé ensemble auparavant ? Avaient-ils eux-même constitué l'équipe, ou ce choix leur avait-t-il été imposé par les autorités de l'époque ?
En fait, s'agissant d'une expédition nationale et non commerciale ou amicale, tu es sélectionné, ou pressenti, ou appelé, ou validé (enfin, un terme comme l'un de ceux-ci pour dire choisi).
Donc, outre le diplomate Francis de Noyelle ("agent de liaison" - logistique, autorisations et paperasse administrative, interface avec les autorités, recrutement des sherpas, coolies, approvisionnement, etc.) nous trouvons:
Spoiler:
- Et Maurice Herzog. Lui aussi est passé par les scouts et Jeunesse et Montagne (comme Lachenal), avant de bifurquer sur HEC Paris et de s'en tenir là, il apparaît comme nettement moins passionné, plus éclectique de goûts (il est aussi pilote d'avion). La montagne semble moins être une passion dévorante pour lui que pour les autres.
Alors, pourquoi Herzog ?
Grand Résistant (à la tête d'un bataillon de Chasseurs Alpins avec le grade de Capitaine) et Gaulliste, on est en 1950, il y a un message d'aura "politique" -si l'on veut- forte que sa présence véhicule.
L'on pense -et c'est bien analysé-, que pour atteindre ce premier 8000 de tous les temps il faudra ferrailler des semaines durant dans des approches délicates, des imprévus notoires, prendre des décisions douloureuses, trancher, orienter l'action, organiser le travail quotidien des équipes, remonter le moral, galvaniser les hommes -bref, un encadrement complet de terrain- et qu'il est l'homme ad hoc.

- Sur le choix des binômes et des cordées: La seule vraie cordée constituée, rôdée de très longue date, ayant un gros "vécu" en paroi en duo est Lachenal-Terray; Après, Terray-Rebuffat ou Lachenal-Rebuffat, ce sont aussi des cordées occasionnelles, qui ont déjà grimpé ensemble. Idem pour Couzy-Schatz. Ce que l'organisation pense, a priori, c'est que les hommes auront le temps de se connaître, de s'aguerrir ensemble face à ce qui est quand même un gros inconnu pour tous (aucune expérience himalayenne dans le groupe).

La clef c'est la découverte d'un passage, dit du 27 avril, un peu improbable et assez au sud, pour gagner la combe et le glacier nord de l'Annapurna sans passer par la crête et le massif du Niligiri et sa "grande barrière", qui culmine à plus de 7000 m., et dont les alpinistes ont toutes les raisons de douter qu'aucun coolie, si ce n'est aucun sherpa, ne pourra franchir, surtout chargé à une trentaine de kg ou plus par personne: c'est ce passage, quasi "dérobé", découvert par Couzy, Oudot et Schatz, qui détermine le choix de l'Annapurna.  

Après, c'est de la stratégie: un premier camp de base sur le pourtour du glacier nord de l'Annapurna, modifié et établi plus loin, un camp I assez proche du camp de base mais sûr, bien équipé, avec une vue imprenable sur la suite des évènements, et des camps supérieurs (II, III, IV et V) de plus en plus rudimentaires et basiques, avec un considérable danger objectif parce que situés à même le glacier, lequel "travaille" alors beaucoup - ouvertures de crevasses, séracs et pénitents géants s'effondrant, beaucoup de neige aussi qui recouvre sans cesse les traces et oblige à les refaire avec opiniâtreté. Des va-et-vient donc, effectués par les sherpas et les membres de l'expé, et, là-dessus un télégramme reçu au camp de base: la mousson arrive.

Décision à prendre:
Le temps presse, le camp V n'est qu'à 850 m. de dénivelée du sommet, la voie est assez évidente, longue, immensément longue, mais pas très technique.    
Il a encore beaucoup neigé "chaque matin le travail de la veille est à recommencer" (Lachenal, journée du 30 mai), les hommes sont épuisés, et la décision se fait simplement, disons qu'elle s'impose comme une évidence:

Lachenal, journée du 31 mai a écrit: Lever 6 heures. Temps superbe. La neige porte. Hier à l'arrivée des porteurs j'ai eu des chaussettes et une chemise. Je repars ainsi très content. Je quitte le camp II, avec Herzog et deux sherpas.
 Ce matin, je pars pour ne redescendre qu'après avoir fait le sommet.
Qu'aviendra-t-il ? (là blanc, le journal est resté au camp II, Lachenal ne le reprendra qu'après le 5 juin, les pieds gelés, l'ophtalmie qui le rend quasi aveugle, la soufrance et l'épuisement)
 Il fait très chaud. Je suis en avant. Après le premier couloir nous rencontrons Lionel et Gaston et lers sherpas qui redescendent fatigués du camp IV. Nous leur exprimons notre désir de ne pas redescendre avant d'être allés au sommet. Ils vont redescendre au camp II se reposer pour repartir ensuite.

On le voit entre les lignes dans ce "se reposer pour repartir ensuite", c'est plutôt par roulements d'assauts successifs qu'ils entendent gagner le sommet, profitant des traces, du matériel laissé et des camps de plus en plus avancés (au prix de quelles fatigues !).
Réussir, sans oxygène, du premier coup, fut formidable !  
Jusqu'à un certain point, si le secours à Herzog et Lachenal blessés n'avait pas été plus que nécessaire (mais vital), les autres auraient pu aussi tenter le sommet.  


Armor a écrit:- Pourquoi cette clause de silence de 5 ans pour Lachenal, si Herzog avait eu le droit de publier son récit de suite ?
Le point est prévu au préalable dans le rôle d'encadrant d'Herzog.
Les autorités de l'expé (Lucien Devies et Maurice Herzog, en clair) pensaient qu'il fallait restaurer l’orgueil patriotique des Français abîmé par la période 39-45, et, par précaution, verrouiller la communication.
Les "sélectionnés" -appelons-les ainsi- avaient dû s’engager à ne rien communiquer de l’aventure par quelque média que ce soit durant cinq ans.
Le Club Alpin Français et la Fédération Française de la Montagne et de l'Alpinisme (FFME) avaient-ils levé une souscription nationale de 14 millions de francs pour autre chose que la seule beauté du geste et la glorieuse incertitude inhérente au projet ?  Hum, je n'en doute personnellement pas !

Armor a écrit:- Pourquoi ce dénigrement de Lachenal par Herozg ? Besoin de s'approprier toute la gloire, ou contentieux plus profond ?
Clairement besoin de s'approprier toute la gloire.

Carriérisme et dommages collatéraux:
 Herzog pensait thésauriser sur ses hautes études, son passé de Grand Résistant, attirer l'œil de de Gaulle, parvenir à un autre sommet, une autre ascension: une ascension sociale.
Claquer un fait national glorieux, être un héros, écrire un best-seller c'était juste parfait et tombant à point nommé, bingo !...

Lachenal, lui, il le dit à longueur de livre, voulait juste retrouver Adèle et leurs deux garçons, les serrer tous dans ses bras, et reprendre son métier de Guide de Haute-Montagne.  
Il n'y a pas vraiment de contentieux entre Lachenal et Herzog, au reste ils firent encore une fois de l'alpinisme ensemble, un très long couloir - le guide Lachenal l'aurait choisi dans le style qui convient à Herzog que je n'en serai pas surpris- au Mont Rose, une entreprise d'envergure mais sans difficultés techniques, avec sortie à 4634 m. quand même.  

Au reste, lorsqu'au début des années 1960 Herzog demande à Adèle Lachenal si elle peut lui communiquer les carnets de Louis, Adèle n'hésite pas une seconde: pour elle Herzog est un ami, un proche de Louis...certainement toxique et manipulateur, mais comment le saurait-elle ?

autobiographie - Littérature et alpinisme - Page 2 Lachen13
Louis Lachenal avec Adèle en 1942, peu avant leur mariage.

Armor a écrit:- Enfin, à titre personnel, selon toi qui a quasiment tout lu sur le sujet, ont-ils atteint le sommet, ou pas ? D'après ce que j'ai lu il y a de sérieux doutes.

Pour ma part je n'ai aucun doute. L'ensemble des photos au sommet est probant quand même (surtout certains arrière-plans). Ce n'est pas sérieusement contesté. Tu ne reviens pas avec les pieds, les doigts gelés et aveuglé par une ophtalmie en t'arrêtant sur une crête n'opposant plus la moindre difficulté sans faire sommet, après toutes ces semaines, tous ces efforts, tout ce que cela représente pour eux.

En revanche, sur le rôle de chacun, "la vérité des hommes" en somme, il y a vraiment beaucoup à dire !  

autobiographie - Littérature et alpinisme - Page 2 Annapu11
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Message par Tristram Ven 1 Jan - 21:00

De plus en plus intéressant !

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Message par Armor Ven 1 Jan - 22:29

Merci pour toutes ces précisions !

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Message par Aventin Sam 2 Jan - 6:36

Allez, et pour quelques précisions de plus, au sujet du sommet:

Louis Lachenal, 3 juin 1950 a écrit: Avant le soleil nous nous préparons tant bien que mal. Nous ne pouvons allumer le réchaud. Nous partons en direction du sommet. C'est le début non pas d'une vie d'homme mais d'une vie de bête. Comme le bœuf sous le joug, fasciné par le sillon qu'il suit, nous ne réfléchissons même plus.
  Nous atteignons bientôt une zone au soleil. Je fais remarquer à Momo que mes pieds gèlent et m'arrête pour les frotter, ce qui ne sert certainement pas à grand-chose car il y a du vent assez froid. Ce matin au départ je n'ai pu mettre mes guêtres. Momo me répond qu'au régiment il a très souvent eu aussi froid et que ses pieds sont toujours revenus. Je remets mon soulier avec beaucoup de peine et nous continuons.
  C'est tout d'abord une longue, interminable traversée vers la droite. Pour ma part j'avance lentement mais sans trop de peine. Après la traversée, quelques roches peu difficiles et peu favorables à l'escalade, puis un couloir nous mène vers quelque chose qui, d'où nous sommes, nous paraît un sommet. Nous nous y élevons. Le sommet du couloir n'est qu'une sorte de selle d'où part, vers la gauche, une sorte d'arête qui encore une fois nous paraît mener au sommet. Que c'est long !
  Enfin nous y sommes. Une arête de neige ourlée de corniches avec trois sommets, l'un plus haut que les autres.
   C'est le sommet de l'Annapurna.
  En dessous, versant nord, une banquette de rochers nous reçoit pour que nous fassions les quelques photos officielles que nous avons à faire. CAF, drapeau français, noir, couleur. Je ne sors même pas mon appareil photo personnel et fais fonctionner le Foca de Momo.

Remarques:
- La seule photo de Lachenal au sommet est celle que vous trouverez reproduite sur la page du blogue d'Yves Ballu, pardon donc pour redonner le lien, c'est ici, Herzog nettement moins doué avec son propre Foca que Lachenal, ce dernier prend même la peine de, consciencieusement, changer la pellicule afin de shooter en noir et blanc et aussi en couleurs.

autobiographie - Littérature et alpinisme - Page 2 Herzog10

- Bien "aidé" par le texte d'"Annapurna premier 8000" et de l'unique photo montrant Lachenal au sommet, flou et ramassé sur lui-même par contraste avec Herzog euphorique et triomphant, l'on a malencontreusement déduit que l'un était gaillard et assurait la conduite de la cordée, l'autre au bout de lui-même, comme prostré et traîné au sommet.
Le journaliste américain David Roberts, dans les années 1990, est à ma connaissance le premier à pointer une évidence flagrante et toute opposée: Tandis qu'Herzog soigne sa pose pour la postérité, que fait Lachenal ?

Et bien, il fait le travail: accroupi ou assis (adossé en tout cas, n'oubliant pas de s'économiser, de récupérer en vue de la descente), peut-être à étudier cette descente, la mission du guide en somme, il shoote ce qu'il faut de photos et d'angles, effectue le changement de pellicules pour davantage de sûreté, de chance de les ramener; comme tout sommet constitué de neige, on ne peut laisser un cairn, il faut d'autres éléments de preuves (NB: en complément de réponse à une question que posait Armor, voilà entre autres à quoi la démarche réfléchie de Lachenal a servi).
Et Roberts de se demander, manière d'apporter la réponse en posant la question, quel était, dès lors, le plus lucide des deux, lequel a gardé la tête froide en la circonstance, comme il sied à un alpiniste chevronné ?

Il y a aussi ceci:
Pour ma part j'avance lentement mais sans trop de peine
Ce "Pour ma part j'" n'est pas "nous avançons sans trop de peine", un économe en mots comme Lachenal ne nous dit-il pas, par défaut, que ce n'était pas le cas d'Herzog ?
Dans un texte publié en allemand pour une revue Suisse ("Berge der Welt"), qui a dû échapper au contrôle du tandem Devies-Herzog, à moins que ceux-ci n'aient pas vu ce que ce petit bout de phrase impliquait, Lachenal écrit:
[...] cela dure...des heures, et puis tout à coup c'est le sommet. Encore suffisamment conscient de sa mission de chef, complètement dématérialisée, Maurice Herzog veut fixer cet instant qui est le plus précieux de notre vie [...]
"sa mission de chef, complètement dématérialisée", comment le comprendre, sinon comme une indication sur qui se chargeait de la conduite de la cordée ?
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Message par Bédoulène Sam 2 Jan - 10:05

c'est passionnant ! merci Aventin pour nous éclairer.

(vu il y a quelques mois un film/docu sur une ascension où participaient plusieurs pays, le temps de pluie obligait les équipes à une longue attente.)

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Message par Invité Sam 2 Jan - 10:28

@Aventin, tu nous enrichis ! Merci pour cela. autobiographie - Littérature et alpinisme - Page 2 1252659054

Quand je lis le titre de ton fil, je pense immédiatement à la catastrophe du Cervin, C'est réducteur mais je n'y peux rien ! Wink

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Message par Armor Sam 2 Jan - 13:50

J'avais justement lu l'article du Point hier soir. Etonnant que cette analyse des textes et photos n'ait pas été faite plus tôt !

Si ça vous intéresse, on peut écouter ici une émission de France Culture avec Charlie Buffet sur le livre de Lachenal.

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Message par Aventin Sam 2 Jan - 16:27

Merci beaucoup, Armor  Wink  !
Je suis en train de déguster ça !

Sinon vous avez le film de Marcel Ichac, œuvre de propagande officielle d'époque en quatre parties sur TonTube, pas inintéressant du tout, vous vous en doutez bien entendu orienté à la gloire de l'expédition Maurice Herzog:

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Message par Bédoulène Dim 3 Jan - 10:16

j'ai vu les 3 parties du lien que tu donnes Aventin ; intéressant pour la vision du pays ; la descente a apparemment été au moins aussi  rude que l'ascension. C'est aussi les sharpas qui devraient être à l'honneur ; d'ailleurs les français en parlent-ils dans leurs écrits ?

Aventin avec les techniques d'aujourd'hui et malgré le fait que la Montagne n'épargne personne, est-ce que les amputations et blessures aux yeux seraient plus exceptionnelles ?

merci !


Dernière édition par Bédoulène le Dim 3 Jan - 15:05, édité 1 fois

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Message par Aventin Dim 3 Jan - 13:44

Bédoulène a écrit:j'ai vu les 3 parties du lien que tu donnes Aventin ; intéressant pour la vision du pays ; la descente a apparemment été au moins aussi  rude que l'ascension. C'est aussi les sharpas qui devraient être à l'honneur ; d'ailleurs les français en parlent-ils dans leurs écrits ?

Aventin avec les techniques d'aujourd'hui et malgré le fait que la Montagne n'épargne personne, est-ce que les amputations et blessures aux yeux seraient plus exceptionnelles ?

merci !
Alors en tous cas Lachenal en parle, des sherpas, en bien voire en très bien, dans Rappels, comme s'est souligné dans l'échange entre Étienne Klein et Charlie Buffet (émission de France Culture, lien dans le message d'Armor ci-dessus).

Pour les amputations et blessures aux yeux bien sûr, plus il y a de fréquentation, plus il y a de chances que la stat' augmente, or la fréquentation augmente, à une année-covid près toutefois, et bien sûr aussi:

Le matériel actuel, qui n'est pas celui des français à l'Annapurna en 1950, qui n'était déjà pas celui de Mallory et Irvine à l'Everest en 1924, qui n'était pas, à son tour, celui de Louis Ramond de Carbonnières au Mont-Perdu en 1802 (etc.), le fait d'évoluer en terrain connu, en ce sens qu'il est cartographié de façon fiable dans les moindres détails, les météos actuelles peut-être surtout qui ont enlevé une part énorme d'incertitude, les moyens de communication qui accélèrent l'alerte des secours et la vitesse d'intervention de ceux-ci, le fait que tout (météo, cartes, boussole, altimètre, appareil photo, moyens d'appel et de réception, jusqu'à énergie dépensée, cardiofréquencemètre et beaucoup plus encore) tienne sur un téléphone...  

Mais enfin il n'y a qu'à se souvenir des mésaventures d'Élisabeth Revol, rien n'est jamais acquis... c'est un peu comme dire qu'avec les moyens actuels on ne se perdra plus dans le désert et on ne se noiera plus en mer, non ?

Au reste le plus grand, le plus prodigieux [mettez ici vos meilleurs superlatifs] d'entre tous n'a-t-il pas débuté en Himalaya par le perte de son frère et l'amputation de six de ses orteils ?

(Film Nanga Parbat, 2010, relatant l'ascension des frères Messner en 1970)
https://www.youtube.com/watch?v=L1ZWAbVDq4U  
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Message par Bédoulène Dim 3 Jan - 15:04

merci Aventin ! pour le complément

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Message par Avadoro Dim 3 Jan - 23:35

Merci Aventin pour ces développements.
Je me souviens avoir été intéressé par le parcours et les contradictions de Maurice Herzog lors de la sortie de l'ouvrage de sa fille Félicité, il y a dix ans.

Et tu as raison de souligner que la montagne ne peut être complètement maîtrisée et apprivoisée, quelle que soit l'étendue des évolutions techniques et du contexte sociétal.
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Message par Bédoulène Dim 17 Jan - 19:00


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Message par animal Dim 17 Jan - 19:01

entendu ça aux infos et tout de suite pensé à Aventin !

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Message par Aventin Dim 17 Jan - 19:56

animal a écrit:entendu ça aux infos et tout de suite pensé à Aventin !
Spoiler:
je l'apprends par vous, merci Bédoulène et animal Cool  !
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