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Leonora Carrington

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Message par Dreep Jeu 22 Avr - 14:48

Leonora Carrington

Leonora Carrington 6672610

(1917 - 2011)

Issue d'une famille de riches industriels du textile, Leonora Carrington veut très tôt se consacrer à la peinture et entre à Londres à l'académie d'Amédée Ozenfant. Elle fait aussi son entrée dans le grand monde au palais de Buckingham comme « débutante ».

Elle rencontre Max Ernst lors d'une exposition à Londres. Le couple part pour la France, s'installe à Saint-Martin-d'Ardèche dans une maison qu'il décore de ses sculptures. Leonor Fini et Paul Éluard viennent leur rendre visite, Lee Miller les photographie. C'est Max Ernst qui présente Leonora aux surréalistes. André Breton admire ses textes et inclut le conte La Débutante dans son Anthologie de l'humour noir. Écrivant en anglais, en français et en espagnol, elle publie des contes et des pièces de théâtre surréalistes dans lesquels l'humour noir côtoie l'onirisme. Elle peint un autoportrait, À l'auberge du Cheval d'aube.

Quand l'Allemagne et la France entrent en guerre, Ernst est emprisonné, d'abord en tant que ressortissant allemand, puis pendant l'Occupation, en tant qu'opposant au régime nazi.
Échouant à faire libérer Max Ernst, Leonora Carrington, poussée par des amis, les suit en Espagne. Elle laisse derrière elle plusieurs textes, dont Histoire du Petit Francis, qui ne seront retrouvés que bien plus tard par un spécialiste d'Ernst, l'historien d'art Werner Spies. Dans ce pays qui lui est étranger, dans cette situation intenable, sa santé mentale est durement éprouvée. Elle relate dans son récit En Bas son internement psychiatrique en Espagne. Elle parvient à s'échapper de l'hôpital psychiatrique de Santander, passe à Lisbonne où elle retrouve un ami, le poète et diplomate mexicain Renato Leduc (en), qui l'épouse (mariage de convenance) pour lui permettre de quitter l'Europe.

À partir de 19422, elle vit la majeure partie du temps à Mexico. Elle y retrouve plusieurs surréalistes comme Remedios Varo Uranga, qui devient sa meilleure amie, Benjamin Péret, Alice Rahon, le sculpteur José Horna, avec qui elle collabore, et Kati Horna, Gunther Gerzso, ou encore le photographe Imre « Chiqui » Weisz, qu'elle épouse. Elle entre dans une période de création intense. Elle participe à un concours pour peindre une Tentation de saint Antoine qui figurera dans le film d'Albert Lewin, The Private Affairs of Bel Ami (1947). On compte notamment, parmi les participants, Max Ernst — qui remporte le concours — et Salvador Dalí.
Deux enfants naissent, Pablo et Gabriel.

Leonora Carrington rédige Le Cornet acoustique et La Porte de pierre. Au Mexique, elle se lie à l'intelligentsia locale : son amitié avec Octavio Paz ou ses visites chez Frida Kahlo l'attestent. Carlos Fuentes parle de « sorcellerie ironique » à son sujet. Alejandro Jodorowsky met en scène sa pièce de théâtre Pénélope. Le poète et mécène britannique Edward James la prend sous son aile, et lui demande d'exécuter des fresques pour sa maison surréaliste Las Pozas, à Jilitlá (État de San Luis Potosí). Elle réalise également une fresque sur Le Monde magique des Mayas pour le Musée national d'anthropologie de Mexico.

Durant ses dernières années, Leonora Carrington se consacre surtout à la sculpture. L'une d'elles est placée dans le parc de Chapultepec, à Mexico.

Œuvres traduites ou écrites en français :

1938 : La Maison de la Peur, préface et illustrations de Max Ernst, éd. Henri Parisot
Un des dix textes de la collection « Un divertissement »
1951 : Une Chemise de nuit de flanelle, Librairie Les Pas Perdus
1973 : En Bas, Terrain vague
1974 : Le Cornet acoustique, Flammarion
1976 : La Porte de pierre, Flammarion
1978 : La Débutante, contes et pièces, Flammarion
1986 : Pigeon vole, contes retrouvés, Le Temps qu'il fait
2018 : Le Lait des rêves, illustrations de Leonora Carrington, suivi de Entre contes et bêtes sans noms par Gabriel Weisz & Les choses sont à ceux qui en ont le plus besoin par Alejandro Jodorowsky, Ypsilon Éditeur
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Message par Dreep Jeu 22 Avr - 14:49

Contes

Leonora Carrington 41uk-n10

Des contes étranges qui ressemblent à des rêves, ou à des cauchemars, où se mélangent les humains et les bêtes, les morts et les vivants. Aussi étrange que cela soit, tout ce qui survient est accepté, paraît naturel voire comme allant de soi. La réalité a de toutes autres lois dans ces univers, en principe, rien d’étonnant à cela, s’agissant de contes. Ceux de Leonora Carrington sont comme des tableaux faits de jeux de mots et de symbole, on est dans une logique de composition à l’intérieur de laquelle l’espace de la narration est assez restreint : tout s’harmonise autour d’un acmé, d’une image ou d’une émotion produite (l’inquiétude, le dégoût, le rire) face à la bêtise agressive du monde, son délitement, ses replis où la fange se cache. Pour moi la lecture de ce recueil n’a pas été sans étincelle, sans quelques rencontres où s’exprimait l’empathie du peintre-écrivain, ce qui m’a aidé à poursuivre lorsque les autres contes me paraissaient seulement décousus ou artificiels.

Leonora Carrington a écrit:Des inséparables, des oiseaux nocturnes, des paradisiers et des diables-oiseaux s’embrassent entre les les ailes dans la Cuisine souterraine du Supérieur des oiseaux. Le Supérieur des oiseaux remue le mélange dans sa marmite en dessinant la forme d’un homme et regarde ses bras nus de façon hypnotique tandis que sur sa tête, posée sur des morceaux de viande accrochés, une nuée de mouches domestiques et de moches bleues apprennent à voler à leurs petits. […] La Peur, sous la forme d’un cheval habillé des fourrures d’une centaine d’animaux différents, bondit dans la cuisine, sous ses sabots, des étincelles se transforment en chauves-souris blanches qui volètent aveuglement et désesperément
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Message par bix_229 Jeu 22 Avr - 15:25

Leonora Carrington était peintre aussi. Et meme si elle fut influencée par le surréalisme, sa
peinture ne ressemblait qu'à elle-meme.

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Message par animal Dim 25 Avr - 21:24

Pour la route, la réponse de Leonora Carrington à l'enquête réalisée par André Breton pour son livre L'Art magique. :

Dans l'art comme dans la vie entière, la magie filtre partout, à l'insu des hommes dupes de l'hypnose "Matière" qui est en réalité un mirage - hommes et femmes perpétuellement ensorcelés tout en se croyant "pratiques", "conscients", "volontaires". Les peintres ne font pas exception au triste état de l'humanité d'aujourd'hui. Ils peignent des tableaux "inconscients", des oeuvres qui parfois transmettent l'état magique mais c'est purement accidentel, et les sorts projetés par ces œuvres sont aussi distincts de leur volonté que leur confuse sensation de "créer".
Dès le début du mouvement surréaliste, l'artiste a commencé de sentir l'ancienne nostalgie des pouvoirs magiques. Errant sans préparation ni connaissance dans les profondeurs d'où sortent parfois d'étranges "poissons", il s'étonne lui-même de ce que contient son être, et il est trop étourdi pour s'arrêter à savoir ce qu'il fait en réalité. Le vrai devoir de l'artiste est de savoir ce qu'il fait et de transmettre son savoir avec précision. Il doit lever les jupes de Vénus ou de sa sœur jumelle Méduse : s'il n'en est pas capable, qu'il change de métier.

La Vérité est l'étrange, le merveilleux. Tout ce que nous prenons pour la "Réalité" est le petit cauchemar coagulé dans le mental de l'homme qui domine notre espèce : "l'homme bien", l'homme puissant. C'est-à-dire l'homme pétrifié dans son cauchemar quotidien, comme les mouches dans les faux cubes de glace qu'on achète en Amérique pour épouvanter les invités aux cocktails. A présent, on peut se demander : "Comment sortir de ce cube ?" Le conte zen de l'oie donne une réponse très simple. Un homme enferme une oie dans une grade bouteille. Il la nourrit si copieusement que l'oie, devenue très grosse, emplit la bouteille. Comment sortir l'oie sans briser la bouteille, et sans faire mal à l'oie qui doit jouir encore d'une longue vie de goinfrerie ininterrompue? Alors, le Maître hurle "Pffft!" et vous êtes dehors. Trop simple, cela ? non, trop difficile. Parce qu'il faut avoir le courage de casser le cube ordonné des "idées", de se précipiter vers la confusion primordiale, où le lion d'or à l'oeil rond regarde, dans la profondeur du lotus l'unicorne, aux fesses laiteuse, baigné des larmes nourrissantes de la jeune lune, le nouveau-né qui ne fume que des momies royales en forme de longues cigarettes parfumées.
Retour à la source des choses.
Jusqu'à ce que l'artiste soit redevenu magicien, c'est-à-dire qu'il domine l'art magique, à commencer par lui-même, on peut seulement dire que les sorts dans l'art sont aussi dangereux que confus, que les armes dans les mains des politiciens et chefs d'Etats modernes. Heureusement, l'homme est beaucoup trop insensible en général pour ressentir les influences crachées par ses frères artistes. L'ignorance est aussi une protection. L'homme pareil à un morceau de viande plus ou moins morte n'a rien à craindre. L'homme "sensible" en souffre, sans savoir pourquoi, parfois il en meurt. Cherchons alors la possibilité d'avoir les organes subtils qui nous permettront d'épandre une magie bénéfique ou de la recevoir, tout en cultivant les protections contre les multiples venins du monde invisible. C'est seulement dans l'étrange océan magique que l'être peut trouver la salvation pour lui-même et sa planète malade.

Le Sphinx, les souriants personnages étrusques à la démarche éternelle, la harpe-taureau d'une haute reine d'Ur me viennent spontanément à l'esprit comme exemplaires d'objets délibérément magiques. Parmi les images du questionnaire, d'abord 1, ensuite 7, 6, 5.
J'espère que vous trouverez compréhensible mon style prézoologique. (...) Etre clair dans les questions magiques, c'est d'abord être chaotique ; car les deux ne font qu'un à l'origine.

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