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Philip K. Dick

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Message par Tristram Mer 30 Déc - 22:57

Philip K. Dick
(1928 - 1982)

entretiens - Philip K. Dick Philip10

Enfants de Dorothy Kindred et Joseph Edgar Dick, Philip et sa sœur jumelle Jane Charlotte naissent en décembre 1928. Mais six semaines plus tard, Jane meurt de malnutrition. Philip restera toute sa vie très marqué par ce décès. Ses parents divorcent alors qu'il n'a que 4 ans. En 1938, il part s'installer avec sa mère en Californie. Il se réfugie alors dans la science-fiction et commence à lire son premier magazine, Stirring Science Stories, à l'âge de 12 ans.
Philip entame des études de philosophie à l'université de Berkeley qu'il ne poursuit pas jusqu'à terme. Il décide alors de se consacrer à sa passion pour la musique et devient programmateur pour une station de radio ainsi que vendeur dans un magasin de disques. En 1948, son premier mariage avec Jeanette Marlin dure à peine six mois. Il épouse deux ans plus tard Kleo Apostolides, une militante gauchiste grecque dont il se séparera en 1958. Sa vie privée restera mouvementée jusqu'au bout. Il divorcera cinq fois et aura deux filles, Laura Archer (née en 1960) et Isolde Freya (née en 1967), et un fils, Christopher Kenneth (né en 1973).
Encouragé par son épouse Kleo, il débute sa carrière d'écrivain par de nombreuses nouvelles avant de publier en 1955 son premier roman, Loterie solaire. Il commence à consommer des amphétamines pour pouvoir soutenir son rythme d'écriture mais ces substances ont pour conséquence de le rendre encore plus dépressif et d'augmenter sa paranoïa. Le succès arrive réellement avec Le Maître du Haut Château publié en 1962, qui gagne le prix Hugo. Dans les années 1970, seul et dépressif, il se drogue quotidiennement, ce qui l'amène à écrire Substance mort en 1977.
En 1972, invité à une convention de science-fiction, il séjourne à Vancouver. Le 23 mars, il y fait une tentative de suicide suite à laquelle il entre dans un centre de désintoxication. À sa sortie, il retourne en Californie et s'installe avec Tessa Busby, une jeune fille de 18 ans.
Ses livres inspirent de nombreux cinéastes. Son roman Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? est ainsi adapté en un film qui deviendra culte : Blade Runner (1982). L'écrivain, impressionné par la copie de travail, ne verra jamais la version finale. Le 18 février 1982, il tombe dans le coma, victime d'un accident vasculaire cérébral, et succombe le 2 mars.
(Futura Sciences)

Romans publiés de son vivant :
(Il a été édité en France plus de 44 romans et près de 122 nouvelles.)

• Loterie solaire (Solar Lottery, 1955)
• Les Chaînes de l'avenir (The World Jones made, 1956) - Le Masque Science Fiction N°41, 1976
• Les Pantins cosmiques (The Cosmic Puppets, 1956)
• Le Détourneur (The Man who Japed, 1956) - Le Sagittaire collection Contre-coup N°8, 1977, paru aussi sous le titre Le Profanateur
• L'Œil dans le ciel (Eye in the Sky, 1957) Ailleurs et Demain, 1976
• Le Temps désarticulé (Time Out of Joint, 1959) Dimensions, 1974
• Docteur Futur (Dr Futurity, 1960), paru aussi sous le titre Le Voyageur de l'inconnu
• Les Marteaux de Vulcain (Vulcan's Hammer, 1960)
• Le Maître du Haut Château (The Man in the High Castle, 1962)
• Les Joueurs de Titan (The Game Players of Titan, 1963)
• Les Clans de la Lune alphane (Clans of the Alphane Moon, 1964)
• Glissement de temps sur Mars (Martian Time-Slip, 1964), initialement paru en 1963 sous le titre All we Marsmen (Nous les Martiens)
• Simulacres (The Simulacra, 1964) - Dimensions, 1973
• La Vérité avant-dernière (The Penultimate Truth, 1964)
• Le Dieu venu du Centaure (The Three Stigmata of Palmer Eldritch, 1965)
• Dr Bloodmoney (Doctor Bloodmoney, or How we got Along after the Bomb, 1965)
• Le Zappeur de mondes (The Zap Gun, 1965) paru sous le titre Dedalusman dans l'édition Le Masque, 1974
• The Unteleported Man, 1966
• La Brèche dans l'espace (The Crack in Space, 1966)
• En attendant l'année dernière (Now wait for Last Year, 1966)
• À rebrousse-temps (Counter-clock World, 1967), J'ai lu N°613, 1975
• Les Machines à illusions (The Ganymede Takeover, 1967)
• Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (Do Androids Dream of Electric Sheep?, 1968) renommé Blade Runner après la sortie du film
• Le Guérisseur de cathédrales (Galactic Pot-Healer, 1969)
• Ubik (Ubik, 1969)
• Au bout du labyrinthe (A Maze of Death, 1970)
• Message de Frolix 8 (Our Friends from Frolix 8, 1970)
• Le Bal des schizos (We can Build you, 1972)
• Coulez mes larmes, dit le policier (Flow my Tears, the Policeman Said, 1974) paru aussi sous le titre Le prisme du néant
• Confessions d'un barjo (Confessions of a Crap Artist, 1975) paru aussi sous le titre Portrait de l'artiste en jeune fou (seul roman hors science-fiction édité du vivant de Dick)
• Deus Irae (Deus Irae, 1976) co-écrit avec Roger Zelazny
• Substance mort (A Scanner Darkly, 1977) En sera tiré en 2006 le film d'animation A Scanner Darkly de Richard Linklater
• SIVA (Valis, 1980)
• L'Invasion divine (The Divine Invasion, 1981)
• La Transmigration de Timothy Archer (The Transmigration of Timothy Archer, 1982)
(Wikipédia remanié)

_________________
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Message par Tristram Mer 30 Déc - 23:24

Glissement de temps sur Mars

entretiens - Philip K. Dick Glisse10

Nous sommes en 1994, sur Mars, où la vie des colons n’est pas idyllique (première parution du livre en 1963). L’eau, primordiale dans un environnement désertique, est gérée par l’ONU (et parcimonieusement distribuée via les fameux canaux), mais le syndicat des plombiers, dirigé par Arnie Kott, profite abusivement de ce filon.
Les indigènes (de la même espèce que nous) sont leurs « nègres » :
« Et rien ne paraissait exaspérer davantage ces fermiers prospères que le fait d’être sollicités par les créatures dont ils s’étaient appropriés les terres. »
Norbert Steiner, qui subsiste de marché noir, a un fils « autistique », Manfred, pris en charge par Nouvel Israël, la colonie sioniste ; et il se suicide.
« C’est bizarre, se dit-elle, lorsqu’on entend parler de suicide, notre réaction immédiate est un sentiment de culpabilité, de responsabilité. Si seulement je n’avais pas fait ceci, ou si j’avais fait cela… J’aurais pu empêcher cette mort. Je suis coupable. »

« ‒ En tout cas, quand tu entends parler d’un suicide, tu peux être sûre d’une chose : c’est que le gars sait pertinemment qu’il n’est pas un membre utile de la société. Il fait face à cette réalité, et c’est ce qui déclenche tout, le fait de savoir que l’on n’a d’importance pour personne. »
Son voisin est Jack Bohlen, un dépanneur fort doué, qui vécut un épisode schizophrénique, et répare un des professeurs de l’école ‒ un simulacre.
« …] l’école n’était pas là pour informer ni pour éduquer, mais pour modeler les enfants, et d’une manière sévèrement restrictive. Elle était le lien qui les unissait à leur héritage culturel, et elle colportait cette culture tout entière dans la jeunesse. Les élèves y étaient pliés ; le but était la perpétuation de la culture et le moindre trait particulier qui pouvait pousser un enfant dans une autre direction devait être éliminé. »

« L’autisme, se dit Jack en dévissant le dos du Portier Coléreux, est devenu un concept très utile pour les autorités martiennes. Il a remplacé l’ancien terme "psychopathe" qui à son époque avait remplacé "imbécile moral", qui avait lui-même remplacé "fou criminel". »

« La réalité que fuyait le schizophrène – ou plutôt, à laquelle il ne s’adaptait jamais – était la réalité de la vie communautaire, de la vie dans une culture donnée ayant des valeurs données ; il ne s’agissait pas de l’existence biologique, ni d’une quelconque forme de vie héréditaire, mais bien de la vie que l’on inculquait. […]
Car les valeurs d’une société changeaient continuellement, et l’École Communale constituait une tentative pour les stabiliser, pour les figer à un moment donné – pour les embaumer.
Il pensait depuis longtemps que l’École Communale était névrosée. Elle désirait un monde exempt de toute nouveauté, de toute surprise. Et c’était le monde du névrosé atteint d’obsession compulsive ; il ne s’agissait pas d’un monde sain, loin de là. »

« Je comprends maintenant ce qu’est la psychose : c’est l’aliénation complète de la perception des objets du monde extérieur, particulièrement les objets qui ont une importance : c’est-à-dire les gens chaleureux qui l’habitent. Et par quoi sont-ils remplacés ? Par une affreuse préoccupation – le flux et le reflux incessants de notre propre être. Les changements qui émanent de l’intérieur, et n’affectent que cela. Il s’agit d’une véritable coupure entre les deux univers, intérieur et extérieur, si bien qu’aucun d’eux n’interfère plus avec l’autre. Ils continuent d’exister tous les deux, mais séparément.
C’est l’interruption du temps. La fin de toute expérience, de toute nouveauté. Lorsqu’une personne devient psychotique, rien ne pourra plus jamais lui arriver. […]
Un moi coagulé, immense et figé, qui efface tout le reste, occupe l’espace tout entier. »
Ces observations restent intéressantes, mais on mesure à ces propos assez confus sur la psychopathie l’importance du vocabulaire, et partant de la traduction ; ainsi, « autisme » est rendu par « psychose » dans Nous les Martiens, même livre, mais paru l’année précédente (dans une autre traduction). Aussi, les considérations psychologiques glissent rapidement vers la précognition et une théorie qui soutient que ces « anormaux » perçoivent l’écoulement du temps de façon beaucoup plus rapide que nous ; et il apparaît qu’ils distinguent le futur dans ce qu’il a de mort et délabré, ce que Manfred désigne du terme « rongeasse », et Jack « le Rongeur »… peut-être même le contrôlent-ils ?
Exemples d’hallucinations, caractéristiques de la « panique du schizophrène », effondrement de la réalité où son inconscient se projette :
« Les yeux de Doreen se mirent à fondre, s’opacifièrent ; derrière l’un d’eux ses cils devinrent les pattes poilues et agitées d’un insecte velu coincé là, cherchant à sortir. Son minuscule œil rouge, gros comme une tête d’épingle, passa furtivement au bord de l’œil aveugle de Doreen, puis disparut ; ensuite, l’insecte se tortilla, faisant gonfler l’œil mort de la femme ; durant un instant, la bestiole apparut derrière le cristallin de Doreen, regarda ça et là et aperçut Jack mais sans pouvoir comprendre qui il était, ni ce qu’il était ; l’insecte n’était pas capable d’utiliser parfaitement le mécanisme pourri derrière lequel il vivait. »

« Sous la peau de Mr. Kott, il y avait des ossements humides et luisants. Mr. Kott était un sac d’ossements, sales et néanmoins luisants-humides. Sa tête était un crâne contenant des billets qu’il mâchonnait ; au-dedans, les billets devenaient des objets pourris que quelque chose mangeait pour les faire mourir. Jack Bohlen était également un sac mort, grouillant de rongeasse. Joliment peint, d’odeur agréable, l’extérieur qui trompait presque tout le monde se pencha vers Miss Anderton, et il le vit ; il vit que cela désirait terriblement la jeune femme. La forme humide et poisseuse se glissa de plus en plus près d’elle ; les mots sautèrent de sa bouche comme des insectes morts et tombèrent sur elle. Les insectes-paroles morts s’enfuirent dans les plis de ses vêtements, et quelques-uns se glissèrent sous sa peau pour pénétrer dans le corps de Doreen. »
Jack a été chargé par Arnie (quant à lui plutôt parano me semble-t-il) de construire une « chambre de ralentissement » afin de communiquer avec Manfred ; les visions précognitives de ce dernier sont rendues par des répétitions de séquences dans le texte, avec variations parfois.
Là se tient le grand intérêt de l’œuvre de Philip K. Dick : les rapports entre instabilité mentale et prospective (étude des avenirs possibles), en passant par l’examen de la société présente.
À signaler l’humour, avec des personnages et situations cocasses, comme le Dr. Glaub et les machines éducatives. Aussi de l’action et du délire, typiquement pulps ‒ parfois sommaire, mais bourré d’invention.

\Mots-clés : #colonisation #education #handicap #sciencefiction

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Message par Quasimodo Mer 30 Déc - 23:33

Ça a l'air curieux ! Pourquoi sur Mars ? Il y a une raison particulière ?
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Message par Tristram Mer 30 Déc - 23:46

Un décor qui en vaut un autre quand on veut se vendre en SF ? Surtout une opportunité de voir ce qui serait reproduit (ou changé) de notre bonne vieille Terre !

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Message par Quasimodo Jeu 31 Déc - 0:04

Je vois, l'important n'est pas là !
Bon, voilà un auteur que je me promets de lire depuis trop d'années (je dois en avoir un quelque part).

Encore une chose : j'ai du mal à comprendre ce que tu dis du changement de traduction. Si autisme remplace psychose dans la dernière traduction, l'extrait qui précède ta remarque deviendrait difficilement compréhensible dans sa première version, non ?


Dernière édition par Quasimodo le Jeu 31 Déc - 0:07, édité 1 fois
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Message par Tristram Jeu 31 Déc - 0:06

Ce livre est paru deux fois en France (à un an d'écart), avec des titres (et des traducteurs) différents.

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Message par Quasimodo Jeu 31 Déc - 0:08

Pardon, je m'explique mal. Comment est traduit cet extrait dans la première des deux traductions ?
« L’autisme, se dit Jack en dévissant le dos du Portier Coléreux, est devenu un concept très utile pour les autorités martiennes. Il a remplacé l’ancien terme "psychopathe" qui à son époque avait remplacé "imbécile moral", qui avait lui-même remplacé "fou criminel". »
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Message par Tristram Jeu 31 Déc - 0:23

Exemple édifiant :
L’inadaptation, pensait Jack en démontant le mécanisme du Concierge Coléreux, était devenue une notion que les autorités dirigeantes de Mars utilisaient à leurs propres fins. Le vocable avait remplacé celui de psychopathie, qui lui-même avait succédé au terme « imbécillité morale », lequel avait suivi « insanité criminelle ».

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Message par Quasimodo Jeu 31 Déc - 0:48

En effet ! Tu as des préférences pour l'une ou l'autre ?
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Message par Tristram Jeu 31 Déc - 1:00

J'ai essentiellement lu la seconde. Et comme je n'ai jamais vraiment réussi à me fixer les idées avec la terminologie psychiatrique (suis-je le seul ?)... Mais un sens général se dégage me semble-t-il ; gageure par ailleurs fort intéressante...

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Message par Tristram Dim 21 Mar - 15:48

Dernière conversation avec les étoiles

entretiens - Philip K. Dick Derniz10

Entretiens verbatim, tenus peu avant la mort de Philip K. Dick (début 1982) – et qui font mesurer comme elle est regrettable. Lecture qui prend tout son sens lorsqu’on connaît son œuvre, ou au moins certains des nombreux films qui en ont été tirés (comme Blade Runner, Total Recall ou Minority Report), mais qui ne manque pas non plus d’intérêt intrinsèque.
Il parle ici de Blade Runner, en train d’être monté à l’écran :
« La cinquième fois qu’on le voit, on ne saisit encore pas tout − c’est un vrai feu d’artifice, ça n’arrête pas de te balancer des informations. Et là, dans le public, en regardant ces vingt minutes d’extraits, j’ai compris qu’on entrait dans la décennie de l’information. On y est. L’information est la substance vitale, le métabolisme même du monde moderne. Les gens iront voir ce film en drogués de l’information. Ils vont y trouver beaucoup plus d’information qu’ils ne peuvent en absorber, et auront envie de revenir parce que c’est un stimulus pour le cerveau et que le cerveau adore être stimulé. »
Une remarque qui pourrait paraître anecdotique pour qui ne connaît pas l’obsession dickienne de « la figure d’androïde qui est ma métaphore personnelle de l’individu déshumanisé » :
« C’est une des rares idées que j’ai apportée en science-fiction. C’est vrai, les autres étaient plus ou moins des resucées – mais celle-là, c’est moi qui l’ai eue le premier, qu’un type puisse être un androïde sans le savoir. »
Dick évoque ensuite La Transmigration de Timothy Archer, dont voici l’incipit :
« Barefoot tient ses séminaires sur sa péniche à Sausalito. Cela coûte cent dollars pour comprendre les raisons de notre présence sur terre. On vous offre aussi un sandwich, mais je n’avais pas faim ce jour-là. John Lennon venait de se faire tuer, et je crois savoir pourquoi nous sommes sur cette terre ; c’est pour découvrir que ce que vous aimez le plus vous sera enlevé, sans doute à cause d’une erreur en haut lieu plutôt qu’à titre délibéré. »
Philip K. Dick parle notamment de ses rapports avec ses personnages, et de la façon dont, après une maturation mentale, il se débonde dans un texte écrit non-stop en peu de temps.
« G L. Tu as déjà eu un blocage d’écrivain ?
P.K.D. Oui, mais pour moi c’est plutôt positif parce que je suis un écrivain obsessionnel : sans ça j’entrerais en surchauffe ; il y aurait un court-circuit et je cramerais sur place. Il m’est arrivé d’écrire seize romans en cinq ans, que j’ai d’ailleurs tous placés.
G L. Ça fait beaucoup de travail.
P.K.D. Et c’est sans compter les nouvelles, beaucoup de nouvelles. Et toutes publiables. Toutes placées. Seize romans en cinq ans. Si je n’avais pas eu de blocage d’écrivain, je serais mort. Pour moi, c’est un grand soulagement. »
Philip K. Dick étudie la logique, les philosophies et théologies, qui nourrissent ses créations de concepts.
« Il faut que je me re-penche sur la question mais à mon avis, une proposition auto-authentifiante, ça peut exister. Et s’il y en a une, il peut y en avoir plusieurs. »

« Comme je l’ai dit, mes problèmes ont commencé quand je me suis mis à relire tous ces trucs [ses notes préparatoires] : je me suis rendu compte que ça me dépassait. J’avais pu les inventer, mais après ça, je n’arrivais pas à les comprendre. »
Il raconte son roman en cours, The Owl in Daylight, histoire faustienne (inspirée par le génial Beethoven, la musique étant l’art suprême selon Schopenhauer) où une civilisation extraterrestre sourde (d’une planète sans atmosphère) considère la terre comme le paradis dantesque à cause de la musique (ils ont développé une conception des couleurs qui fait de leur monde lumineux l’image du paradis pour nous). N’ayant que les mathématiques de directement en commun, les deux civilisations créent une symbiose (grâce à une biopuce) entre deux individus qui se sacrifient pour atteindre la perception de l’autre.
« Tout écrivain digne de ce nom a la tentation, à un moment ou à un autre de sa carrière, de donner une variation sur le thème de Faust. C’est presque le paradigme de l’écrivain. Faust et l’écrivain ne forment pratiquement qu’une seule et même personne. Les bons écrivains sont tous faustiens. C’est ce qui a conduit Joyce à écrire Finnegan’s Wake, auquel personne n’a jamais rien compris. Il fallait qu’il l’écrive. Il s’est dit : "Je peux tout écrire… je me demande si je peux écrire le livre le plus difficile qu’on ait jamais écrit – un livre tel qu’on n’en écrira plus jamais ?" »
Puis Philip K. Dick évoque ses recherches religieuses, son expérience mystique « Two-Three Seventy-Four », et celle de… l’avant-veille…

\Mots-clés : #entretiens

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Message par Bédoulène Dim 21 Mar - 18:10

pour les conversations j'écoute juste "Indochine" "J'ai demandé à la lune"....

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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Message par ArenSor Lun 11 Oct - 17:13

Le Dieu venu du Centaure (The Three Stigmata of Palmer Eldritch)

entretiens - Philip K. Dick Le_die10

Le vaisseau de l’homme d’affaires Palmer Eldritch, après un long voyage dans la galaxie de Proxima du Centaure, vient de s’écraser sur Pluton. Le bruit circule que Eldritch ramène un mystérieux lichen, appelé « K-Priss » aux étonnantes propriétés hallucinogènes. La nouvelle alerte immédiatement Léo Bulero, à la tête d’un juteux trafic illégal de drogue, le « D-Liss », qui alimente les colons installés sur la lune. Le D-Liss se prend en groupe devant les combinés Poupée-Pat, sortes de poupées Barbie accompagnées d’objets « minifiés » qui constituent leur univers. Ainsi, chaque colon échappe pour quelques temps à son existence morne, enfermé dans le clapier, en devenant Pat et Walt qui mènent une existence idyllique sur les plages californiennes.
Le retour impromptu de Palmer Eldritch risque de mettre en péril le commerce bien rodé de Léo Bulero et une lutte à mort s’engage entre les deux hommes. Des hommes, en est-on si sûr ? Palmer n’est présent que par l’intermédiaire de machines ou de simulacres. Certains pensent même qu’une entité de Proxi du Centaure ou intergalactique a pris son apparence.
L’élément central du roman est bien le K-Priss, cette drogue qui donne accès à des univers parallèles où temps et espace se trouvent abolis et qui sont tous contrôlés par Palmer Eldritch. Encore plus inquiétant, la prise de K-Priss semble enfermer le consommateur dans des mondes artificiels empêchant tout retour au réel. Lorsque le voyage semble terminé et la situation redevenue normale, les familiers arborent soudain les trois stigmates de Palmer Eldritch : des dents d’acier, un bras et des yeux artificiels, prouvant ainsi que le protagoniste est toujours enfermé dans le piège. Cette omnipotence de Palmer Eldritch permet-elle de le qualifier de Dieu ? D’ailleurs, la publicité pour le K-Pris déclare : « Dieu promet la vie éternelle, nous, nous la dispensons. »
« Le Dieu venu du Centaure » est une des œuvres majeures de Philip Dick qui lui permet de jouer avec maestria sur son thème favori, celui des mondes parallèles, dans une ambiance fortement mêlée de mysticisme qui annonce ses derniers livres. Le roman est révélateur de ces années 60 qui voient une accélération technologique, les débuts de la société de consommation, la diffusion du LSD et autres substances hallucinogènes. A l’image d’un de ses héros « cognitifs » qui a la faculté de prédire l’avenir, l’auteur décrit une civilisation terrestre obligée de se protéger par des boucliers thermiques en raison du réchauffement climatique !

« Ou encore, songea-t-il, vous rendre plus vieille. Qu’est ce que vous diriez de ça ? Il but, se débarrassa du gobelet. Sans la regarder il se dit : vous avez mon âge, miss Fulgate. Vous êtes plus vieille même. Attendez ; vous avez quatre-vingt-douze ans désormais. Dans cet univers tout au moins. Ici, vous avez vieilli… Le temps a passé pour vous parce que vous avez repoussé mes avances et que je n’aime pas qu’on repousse mes avances. En fait, se dit-il, vous avez dépassé les cent ans, vous êtes desséchée, ratatinée, rabougrie, sans dents et sans yeux. Vous êtes une chose immonde.
Derrière lui, il entendit un bruit rauque et grinçant, une inspiration pareille à un râle et une voix chevrotante et perçante évoquant le cri d’un oiseau effrayé : « Oh, Mr Bulero… ».
J’ai changé d’avis, pensa Leo. Vous êtes redevenue comme avant. Je retire ce que j’ai dit. D’accord ? Il se retourna et vit Roni Fulgate, ou plutôt ce qui se trouvait à l’endroit qu’elle occupait tout à l’heure ; une toile d’araignée, des filaments d’une substance fongoïde enroulés sur eux-mêmes pour former une colonne fragile et vacillante… Il vit la tête aux joues caves, aux yeux inertes et mous comme une gelée flasque d’où suintaient des larmes visqueuses, des yeux qui voulaient lancer un appel mais ne savaient où se tourner car ils ne voyaient pas. »

« Vous insérez l’un des livres, par exemple « Moby dick », dans le réceptacle. Puis vous réglez le cadran sur la durée « longue » ou « brève » et vous choisissez la version « comique », ou « comme dans le livre », ou « triste »

« Tout se rapporte à lui. Le créateur. Voilà ce qu’il est. Le créateur et le propriétaire de tous ces mondes. Nous ne faisons que les occuper et lui peut s’y promener à son gré. Envoyer valser les décors d’un coup de pied, renverser le cours des choses, s’incarner dans l’un d’entre nous. Dans tous même, si telle est sa volonté. Eternel, en dehors du temps, assemblage de segments, originaires de toutes les autres dimensions… Il a même accès à un univers dans lequel il est déjà mort. »
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Message par Tristram Lun 11 Oct - 21:16

Il y a eu d'autres traductions depuis celle pour OPTA. Ce serait souhaitable de pouvoir lire Dick bien traduit ; si quelqu'un a des infos...

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Message par animal Lun 11 Oct - 21:34

entretiens - Philip K. Dick 51pn5010

Immunité

Quatrième de couverture a écrit:
Demain... les robots, bien plus performants que l'humain moyen, nous auront supplantés. Nous serons persécutés par des mutants télépathes. Nous deviendrons les esclaves de la publicité. Demain nous perdrons notre libre arbitre. Si toutefois nous survivons au grand cataclysme... Tels sont les avenirs pessimistes imaginés par l'esprit paranoïaque de Philip K. Dick. Ces nouvelles, dont les thèmes sont depuis devenus des classiques du genre, prennent sous la plume du Maître une saveur particulière. La question « et si ? », chère aux amateurs d'anticipation, se pare ici de son sens le plus noir et le plus inquiétant.

Explorateur inlassable de mondes schizophrènes, désorganisés et équivoques, Philip K. Dick (1928-1982) n'a cessé d'écrire que la réalité n'est qu'une illusion. Nombre de ses œuvres ont été adaptées au cinéma (Minority Report, Paycheck, Blade Runner, Total Recall).

Recueil de nouvelles inégales ou pas forcément emballantes. Disons que le style n'est pas époustouflant et qu'on est sur de la SF qui sent la poussière. Et qui est très démonstrative. Pas franchement un pied de lecture donc mais malgré tout il y a quelque chose d'attachant et des choses qui "parlent" malgré tout à notre aujourd'hui. Les querelles "politiques" obligatoires de Là où il y a de l'hygiène... par exemple, la touche de désespoir de ses personnages fatigués. Finalement il y a probablement entre un tiers et la moitié de ces nouvelles dont je pourrais garder un souvenir pas forcément négatif. (Avec révision à la hausse causé par l'enchaînement avec Philip Kerr ?).

Perplexe donc, pas envie de me jeter tout de suite sur un autre titre mais je me dis que ça pourrait bien m'arriver un jour !

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Message par Bédoulène Mar 12 Oct - 14:10

merci Animal, je reste en retrait

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Message par Tristram Sam 5 Fév - 23:40


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Message par Tristram Jeu 29 Sep - 2:47

Des nouvelles de Dick lues en cinq épisodes de moins d'une heure :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-des-nouvelles-de-philip-k-dick
Je n'ai encore écouté que Minority report : impressionnant !

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Message par Pinky Sam 20 Jan - 13:49

Le dieu venu du Centaure

entretiens - Philip K. Dick Le-die10

Arensor ayant très bien résumé l'action, ce qui n'est pas simple, je n'y reviendrai pas sauf pour dire qu'il a fait une petite erreur, les terriens sont colons sur Mars et non sur la Lune.
J'avais beaucoup entendu parler de Philip K.Dick mais je ne l'avais jamais lu.  La SF je ne connaissais pas vraiment et en tous cas, je n'avais pas abordé cette littérature dans ma jeunesse. J'ai commencé en me disant que j'allais raté des éléments tant les personnages circulent à la fois dans et en dehors de la galaxie jusqu'à Proxima du Centaure tout en se faisant une guerre sans merci pour le contrôle de la drogue. J'étais donc concentrée et amusée par ces bolides tout en ayant en tête ces films de sciences fiction des années 60/70 où les trucages sont si visibles qu'ils en deviennent comiques.
« Comme je vous l’avais dit » expliqua Sam Regan à Barney, « nous allons passer notre période de translation à écouter et à regarder le nouvel animateur de livres de Poupée Pat…la toute dernière nouveauté sortie sur la Terre. D’ailleurs, vous en connaissez certainement le principe beaucoup mieux que nous, et vous allez nous l’expliquer ».
Consciencieusement Barney obéit : « Vous insérez l’un des livres, par exemple Moby Dick, dans le réceptacle. Puis vous réglez le cadran sur la durée longue ou brève et vous choisissez la version comique ou comme-dans-le-livre ou triste. Ensuite, vous placez l’indicateur dans la position qui correspond au grand artiste classique qui animera votre livre, Dali, Bacon, Picasso… »
Il faudrait y ajouter la valise du Dr Sourire, le psychiatre, vaise qui peut être allumée à tout instant.

Et puis, les choses s'enchaînent, une fois qu'on a compris qu'une partie de la population terrienne  est assignée à résidence sur Mars  et ne survit psychologiquement qu'en consommant le D-Liss qui lui permet de faire un tour en Californie en s'identifiant à ce qui ressemble à des poupées Barbie accompagnées de leur Kane. J'y ai vu une caricature de cet amican way of life, le must du must étant d'avoir une super fusée tout en portant des chemises italiennes et des mocassins de marque, le parfait piège à filles. Mais le D-Liss leur permet aussi d'échapper à la culpabilité car alors tout est permis, coucher avec sa voisine, tuer...L'action s'emballe quand Eldritch, ou ce qui a l'apparence d'Eldritch revient de Proxima, échoue sur Pluton et répand le K-Priss, drogue qui vient concurrencer le D Liss car son slogan est "Dieu promet la vie éternelle ; nous, nous la dispensons ». Rêve et réalité se confondent et les allusions religieuses sont de plus en plus nombreuses, en particulier avec l'arrivée d'Anne Hawthorne ?, néo chrétienne, stigmates qui font penser au Christ, transsubstantiation, allusion à la croyance catholique de la présence réelle dans l'eucharistie, faute originelle et rédemption. Eldritch est partout mais qui est-il en réalité ?

Donc pas de regrets d'avoir découvert un auteur dont j'avais énormément entendu parler, par des hommes de générations différentes; A mon avis, une littérature en partie genrée, sans doute surtout à l'époque de sa parution.  Une littérature qui nous parle aussi de notre présent, le changement climatique, l'homme augmenté avec cette évolthérapie, les narcotrafiquants soutenus parfois par les régimes politiques (ici l’ONU qui couvre la distribution du K-Priss)

Littérature que je rapprocherais de  Mars Express
, film d'animation de Jérémie Perrin (2023) que j'ai vu avant d'avoir lu Dick et lorsque j'y pense, j'en retrouve des éléments, en particulier cette "déportation" de terriens vers Mars. beau film mais parfois aussi complexe que Dick avec en prime de très belles images.
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Message par Bédoulène Sam 20 Jan - 16:09

dans ce monde là aussi sévit la drogue, les terriens ont apporté toutes leurs mauvaises choses, si j'ai compris

je n'ai jamais lu l'auteur, mais je suis tombée sur un fil où était dit qu'il a été reconnu schizophrène à 14 ans. cet état permet peut-être une certaine écriture ?
c'est l'allusion qui était faite.

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