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Kenneth White

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Message par Jack-Hubert Bukowski Jeu 18 Fév - 11:22

Kenneth White
(1938-)

Kenneth White Kennet10

Kenneth White est un poète, écrivain et essayiste écossais né le 28 avril 1936 à Glasgow. […] L’adolescence de Kenneth White est marquée par de nombreuses lectures, avec un appétit pour la culture, ainsi qu’un regard porté sur le monde dans sa diversité. Par l’activité militante de son père socialiste et son oncle communiste, il est spectateur de nombreux bouleversements socio-politiques, dont il en acquiert une prise de conscience politique. […] Ainsi, avant d'avoir écrit son premier livre, il a été témoin de la métamorphose post-industrielle de Glasgow. […] Si le monde urbain retient pour une part l'attention du jeune poète, la contemplation de la nature occupe depuis toujours une place prépondérante dans sa sensibilité et son œuvre : « Le paysage terraqué de l'ouest de l'Écosse (…) est omniprésent dans les premiers volumes de poèmes » qui condense « les éléments constitutifs de la topographie whitienne (océan, rivage, île, oiseaux, Nord, blancheur) ».

[…]

Kenneth White évoque sa vie estudiantine en Écosse : « À l’université de Glasgow, je parcourais tous les rayons de sa très riche bibliothèque, allant de la géologie à la métaphysique, en passant par diverses littératures. » Après ses études à Glasgow (1954-1956), il est étudiant à Munich (1956-1957), puis à Paris (1959). Il s’installe en France à partir de cette époque, tout en effectuant de fréquents retours en Écosse. C’est dans ce contexte qu’est publié Jargon Papers, pamphlet écrit par Kenneth White dans le cadre d'un groupe qu'il a fondé à Glasgow, The Jargon Group en 1960. « De 1959 à 1968 White va et vient entre la France et l'Écosse ». Puis, « C'est en 1967, dans un contexte culturel des plus pauvres, que l'auteur quitte définitivement la Grande Bretagne pour la France ». « Le message est clair, le Royaume Uni n'était pas le lieu où pourrait émerger une nouvelle poétique ».

[…]

Pour la période aboutissant à 1968 : « En une quinzaine d'années, White a progressivement pris ses distances avec une certaine forme de militantisme ». Si l’œuvre poétique s’affirme d’emblée, Kenneth White manifeste le besoin de bâtir un socle théorique fondé sur des notions clefs telles que le nomadisme intellectuel et se poursuivre par la création de l’Institut international de géopoétique. L’écriture narrative et poétique perdurera tout au long de son œuvre. Kenneth White s’explique sur la question biographique : « La biographie joue un rôle central. On peut suivre une ligne biographique à travers tous mes écrits. À tel point que je parlais à un moment donné de biocosmographie. Il ne s’agit pas de confession. Plutôt de configuration, de conjugaison. »

[…]

Influencé par Henry David Thoreau, Walt Whitman, Friedrich Nietzsche, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Jack Kerouac, les haïkus et les philosophies orientales, il a pu être comparé à Gary Snyder.

Source : Wikipedia

Œuvres en français

Je vais vous référer à sa bibliographie en français contenue sur son site :

http://www.kennethwhite.org/oeuvres/index.php?rub=fr&srub=recit&tag=1613640693


Les Limbes incandescents  Les Lettres nouvelles, 1976
Dérives Laffont, coll. Lettres nouvelles, 1978
Le Visage du vent d'est  Les Presses d'Aujourd'hui, 1980
La Route bleue Grasset, 1983. Prix Médicis étranger 1983
Lettres de Gourgounel  Grasset, 1986.
Les Cygnes sauvages Grasset, 1990
La maison des marées Paris, Albin Michel, 2005
Le rôdeur des confins Paris, Albin Michel, 2006
Le Visage du vent d'est Paris, Albin Michel 2007
La carte de Guido Paris, Albin Michel, 2011
Les cygnes sauvages  Marseille, Le mot et le reste, 2013
La route bleue Marseille, Le mot et le reste, 2013
Les Vents de Vancouver Marseille, Éditions Le mot et le reste, mars 2014
La mer des lumières Marseille, Editions Le mot et le reste, 2016
Dérives Marseille, Le mot et le reste, 2017





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Message par Jack-Hubert Bukowski Jeu 18 Fév - 11:31

Un monde ouvert :

Kenneth White Kennet12

Il va de soi que l'oeuvre de Kenneth White est assez monumentale, mais il faut surtout le respecter pour tenter de dégager une perspective théorique assez vaste  qui fait le lien avec la nature, la cosmologie et les différentes disciplines. Ce serait une erreur de l'ignorer. Je débuterai avant tout par la poésie pour tenter de dégager certains motifs qui me semblent emblématiques de son oeuvre vaste.

«Mandelstam»

Pendant que les symbolistes et les acméistes
Les futuristes, les imagistes et les constructivistes
Fulminaient à Moscou
Il aimait partir seul
Et marcher sur les bords de la mer noire
« écoutant aux limites du monde
le silence des commencements ».
ce qu’à ses yeux
avait fait la révolution
c’était d’avoir pulvérisé
la personne et l’identité

« c’est blanchi
sur la crête écrumeuse d’une vague
que l’on acquiert une nouvelle parole»

l’important en fin de compte :
un filon de pierre brute
laissé par un chaos de forces
et quelques formes fondamentales
puisées dans toutes sortes de langues.

Le lien avec la nature est palpable ici :

« L’île sans nom »

Le bruit du silence ici
est un kerrak-rrok-rrok
prononcé par des oiseaux noirs

le vide sans fin du ciel
est empli de nuages lents
venus du fond de l’océan

méditation est et n’est pas le mot qu’il faut

une lumineuse concentration
tandis qu’un millier de vagues bleues
se brisent sur l’horizon.

Kenneth White n'est jamais loin des philosophes et on peut sentir l'empreinte des Beats :

«Le philosophe sur la plage»

Le philosophe baroque
marche sur la plage rocailleuse

se parlant à lui-même
comme un lézard détraqué

observe une sterne huppée
et pense : Schopenhauer…

aperçoit un oiseau de paradis
et s’écrie : Nietzsche !

mesure les ondes de son cerveau
tout au long de l’après-midi

met de la métaphysique dans son gin
quand le soleil se couche

quand le soleil existentiel
se couche.

Un dernier pour la route :

« Matin de neige à Montréal »

Certains poèmes n’ont pas de titre
ce titre n’a pas de poème

tout est là, dehors.


Dernière édition par Jack-Hubert Bukowski le Jeu 18 Fév - 12:18, édité 2 fois
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Message par Jack-Hubert Bukowski Jeu 18 Fév - 11:33

Je triche un peu. Je vais revenir bientôt avec un autre poème qui me semble être central de la quête de Kenneth White. Je vais vous laisser explorer les confins de son oeuvre.
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Message par bix_229 Jeu 18 Fév - 12:15

Merci Jack Hubert !
Je citerai l'opinion du polonais Mariusz Wilk qui le connait, l'apprécie et partage sa façon de voyager.

...Si le voyageur finit toujours par revenir de ses voyages, le vagabond, lui, poursuit
inlassablement son chemin.

En écrivant ces mots Wilk pense à White et à lui-meme.
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Message par Tristram Jeu 18 Fév - 12:40

De Kenneth White, je n'ai lu que Le Plateau de l'Albatros, Introduction à la géopoétique, essai développant ce concept nourrissant.
Grasset a écrit:Le Plateau de l’albatros examine ce concept des points de vue scientifique, philosophique et littéraire, suit quelques itinéraires individuels (La Pérouse, Humboldt), salue l’œuvre de quelques grands compagnons de route (Cendrars, Thoreau, Kazantzakis…) et déploie la première cartographie d’un (nouveau) monde, tout en situant ces idées et les pratiques de la géopoétique dans notre contexte socioculturel actuel, par rapport à d’autres notions qui se profilent en cette fin du XXe siècle, telles qu’écologie ou postmodernité.
J'y ai trouvé beaucoup de choses éveilleuses.
« Si l'homme moderne dit : "Je suis, et le monde est à moi", le géopoéticien dit : "Je suis au monde _ j'écoute, je regarde ; je ne suis pas une identité, je suis un jeu d'énergies, un réseau de facultés." »

« Je m’intéresse nettement moins à la foi et aux croyances qu’aux formes et aux croissances. »

« Au lieu d’aller vers un avenir, il s’agira d’ouvrir, à travers le temps, et à travers l’histoire de chacun, un espace-de-présence où l’accent sera mis sur une esthétique de vie là où l’on se trouve, plutôt que sur la répétition d’un passé ou la réalisation d’une utopie. »

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par animal Jeu 18 Fév - 19:23

petite récup en demi teinte ?

Kenneth White Oeuvre10

La route bleue

quatrième de couverture a écrit:Il est des images et des rêves d’enfant qui nous imprègnent si bien qu’ils déterminent nos pas d’adulte. Enfant, l’auteur jouait à travers les landes écossaises et rêvait aux baleines, au grand Nord, aux grands espaces de l’Amérique. Des années plus tard, il part sur la route à la recherche du Labrador, territoire canadien fantasmé depuis longtemps. Voici le récit de cette aventure.
Nous le suivons dans son périple depuis Montréal. En chemin, il rencontre des Amérindiens, des mineurs, des chasseurs, des descendants d’Écossais, de jeunes Pocahontas, de vieux chamans. Il visite les mines et les réserves, écume les bars. Scrute les paysages et écoute le monde.
Plein d’humour et de poésie, ce récit de voyage est aussi un texte d’initiation. Le routard qui nous parle est un intellectuel nomade et inversement : aux petits tracas quotidiens du voyageur, aux dialogues truculents avec Eskimo Joe et autres personnages hauts en couleurs, alternent rêverie philosophique et références à une constellation d’écrivains et de penseurs libres, en première ligne desquels Henry David Thoreau.
site de l'éditeur : lemotetlereste.com

Un récit méditatif de voyage ? Beaucoup de références (Thoreau, Basho, ...), d'évocations, d'envolées poétiques. Et une déambulation orientée vers le Labrador, froid, vide, ponctuée de réserves ou de petites villes et d'exploitations industrielles. Ce retour voulu vers le sauvage, le vierge prend le temps de passer par la ville et de côtoyer les gens. Ce contact chaleureux est pourtant ténu, entre des trop civilisés ignares et des indiens rigolards, bourrés mais plus sages on hésite. Paradoxalement la nature en dehors des feuilles d'automne est relativement rare. On la découvre surtout à travers les indiens, les gens du coin, sédentarisés depuis assez longtemps et eux aussi déjà devenus étrangers à eux-mêmes en quelques générations.

Il y a un certain pittoresque recherché dans ces rencontres et pas mal de sympathie. Seulement le jeu des supériorités d'essence ou d'esprit qui se dessinent entre les gentils presque encore sauvages et les méchants civilisés est relativement bancal et l'errance poétique entre alcools et Pocahontas m'a tenu à bonne distance. J'en retiendrai donc avant tout l'élan, stimulant qui parcours ce court livre.

Au final je suis assez déçu, je reste sur ma faim et sceptique quant à la force du propos (un peu trop de "je" qui peut tenir le lecteur dans sa propre tanière ?).

_________________
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Message par Jack-Hubert Bukowski Ven 19 Fév - 9:35

Puisqu'il faut effleurer la poésie pour plonger dans l'oeuvre de Kenneth White, je vous propose ceci :

« Scotia deserta »

Tous ces détroits, ces lacs, ces pertuis...

***

Et les mouettes à la jetée de Largs :
assis dans ce café
à la grande fenêtre pleine de vent et de lumière
à lire, à observer.

***

A penser... la glace, autrefois
je la regarde qui descend
depuis la haute arrête centrale
jusque dans l’Atlantique

je la sens qui creuse les lacs
sculpte les crêtes rocheuses
lisse les longues plages

la terre émerge
meurtrie, étourdie
dans la lumière arctique
les fous de Bassan s’assemblent sur les îles
les aigles sur les monts couverts de pins
la linaigrette
danse au vent

des hommes arrivent
regardent alentour, perplexes
quel nom pour ce lieu ?
Alba

***

Méditations de la page blanche
contemplations de la montagne
imprimées dans l’esprit

***

Un homme laissa trace de sa présence
là-bas à Bute et aux îles Garvellach
et au détroit de Kilbrannan
c’était Brandan, le saint voyageur

oui bien sûr, Brandan avait la foi
mais qu’importe cela
c’était avant tout
un navigateur
une silhouette qui mille après mille
doublait les caps
égrenait les îles
frayait une voie
entre écume et nuages
attentif aux lignes du monde :

le détroit d’Islay
l’estuaire de Lorn
la passe de Tiree
le détroit de Mull
Skerryvore et la pointe de Barra
le loch Alsh, le pertuis Rhea
le détroit de Raasay

***

Ah, le son clair de ces mots
et un monde
qui s’ouvrait, qui s’ouvrait !

***

D’autres figures traversent la scène
en voici une :
Kentigern était son nom

dans l’église que je fréquentais
autour de mes neufs ans
un vitrail gris-bleu
représentait cet homme
un livre à la main
debout sur une grève
prêchant aux mouettes

moi, perdu dans ce vitrail
j’oubliais le sermon
(toujours le bien et le mal
les métaphores confuses
les lourdes comparaisons)
impatient de sortir
de retrouver la grève déserte
de marcher des heures entières
un livre à la main parfois
mais pas le moindre prêche en tête

essayant de saisir quelque chose
qui n’avait besoin d’aucun nom
quelque chose qui avait pour forme
les vagues bleues et le roc gris
et avait un goût de sel

***

Un sentier rocailleux
et l’odeur de varech
entre Fairlie et Largs

Fumée en dérive
l’éclat des feuilles d’automne
sur les bords du loch Lomond

Mouettes fantômes dans la grisaille
kiiya, kiiya, kiiya, kiiya
septembre à Applecross

Tiree
un matin de mars
royaume du vent

Sept îles
dans le soleil d’août
Islay, Jura, Scarba, Lunga, Luing, Shuna, Seil.

***

J’arpente la côte
tous ces détroits, ces lacs, ces pertuis

vivant l’ouvert
appréhendant l’univers

ordre et anarchie
chaos et cosmologie

géographie de l’esprit.

***

Avez-vous entendu Corrievreckan
aux grandes marées de mars
sous les rafales du vent ?

il gronde si fort
qu’on l’entend de la terre
à vingt milles de là

les cartes marines
signalent une vitesse de neuf nœuds

pour les sens
qui ne font pas de calculs
mais à quoi rien n’échappe
c’est un violent tourbillon blanc

origine
d’une pensée de la vague et du vent

***

Que les images filent
rapides et claires

que les idées soient folles
(échange vif d’hôte à hôte, lumière)

voilà la seule façon
de dire la côte

toute la réalité irrégulière
de ce littoral brisé par la mer

***

Discours pélagien
poétique atlantique

choses premières et dernières.

extrait d’Atlantica, Grasset & Fasquelle, 1986

Source : https://www.larevuedesressources.org/Scotia-deserta.html
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Message par bix_229 Lun 15 Nov - 20:10

Kenneth White White_10

Kenneth White : Les Cygnes sauvages. - le mot et le reste

Kenneth White déteste l'immobilité et les villes. Alors quand la pression est trop forte, il part en voyage.
Là c'est au Japon et ce n'est pas vraiment un hasard.
Kenneth White, en partant au Japon dans les années 80, a plusieurs buts : partir sur les traces de Bashô, maître du haïku, rencontrer le peuple Aïnou, en voie de disparition sur Hokkaïdo, et observer les cygnes sauvages à l'extrême nord du pays. Il part de Tokyo, grande ville où seul le quartier des libraires trouve grâce à ses yeux et suit la route du maître vers le Nord, à travers la nature japonaise, les montagnes, le long du Pacifique, en stop ou à pied. Il s'arrête dans des auberges campagnardes, goûte la gastronomie locale, rencontre d'autres voyageurs.
Kenneth White ne craint pas la solitude et seul, il ne s'ennuie pas non plus.
Et au cours de tels voyages, il lui arrive de rencontrer des humains quelque peu semblables
à lui.
Pour atteindre son but, il lui arrive de se perdre et de se mettre en danger.
Je ne mettrai ma main au feu qu'il le recherche un peu, mais son but n'est pas médiatique.
Il n'a pas besoin de voir des panthères des neiges et son étonnement il ne tient pas forcément
à l'étaler. Le premier étonnement est merveilleux et il est pour soi.
Et le partager avec Basho n'a rien d'anachronique pour qui qui aime la poésie et le voyage.
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Message par bix_229 Ven 3 Déc - 16:42


La beauté est partout

Même

sur le sol le plus dur

le plus rebelle

la beauté est partout

au détour d'une rue

dans les yeux

sur les lèvres

d'un inconnu

dans les lieux les plus vides

où l'espoir n'a pas de place

où seule la mort

invite le coeur

la beauté est là

elle émerge

incompréhensible

inexplicable

elle surgit unique et nue -

à nous d'apprendre

à l'accueillir

en nous
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Message par Tristram Lun 25 Juil - 12:01

La Maison des marées

Kenneth White La_mai13

Écossais devenu Français, Kenneth White s’est installé à Trébeurden près de Lannion, Côtes-du-Nord devenues Côtes-d’Armor, après dix-sept années passées dans le Sud-Ouest.
Lu après Le phare, voyage immobile, de Paolo Rumiz, dans un esprit proche – la mer, son « esprit pélagien » − (et de même origine – bouquinerie Emmaüs, avec peut-être, qui sait, le même ancien propriétaire), ce livre est aussi un « voyage immobile », évoque également le goût du « mauvais temps », et porte le même message, celui du gâchis par l’espèce humaine de notre environnement. Avec sa composante « celte » et son appétit de jouissance de l’existence, White rapporte son quotidien de bibliophile en « l’atelier océanique », sans omettre les visites intempestives d’éclopés, manuscrits en mal d’éditeur et autres indésirables qui abondent.

« C'est surtout quand la pluie tourbillonne autour de la maison que j'aime lire de vieux livres et consulter d'anciennes cartes. »

« Il y a une musique du paysage. On l’a rarement écoutée. Avant la civilisation, oui, peut-être – et encore. Peut-être les hommes primitifs guettaient-ils uniquement les bruits, les sons qui concernaient leur survie : le craquement d’une branche signalant l’approche d’un animal, le vent qui annonce la tempête… Loin d’entrer dans le grand rapport, ils rapportaient tout à eux. Il est possible que j’exagère. Peut-être qu’ici et là il y avait des oreilles pour écouter la musique pure du paysage qui n’annonce rien. Ce qui est sûr, c’est qu’avec l’arrivée de la civilisation et surtout son développement, on n’écoute plus rien de tel. Le civilisé écoute les harangues politiques, il écoute les homélies religieuses, il écoute toutes sortes de musiques préfabriquées, il s’écoute. Ce n’est que maintenant (la fin de la civilisation ?) que certains, ces solitaires, des isolés, se remettent à écouter le paysage. »

« Quand je ne peux pas me concentrer sur autre chose, je note tout ce que je vois, tout ce que j’entends. C’est fou la quantité de détails que l’on remarque de cette manière-là, et le sens aigu de la réalité que cela procure. »
L'étalage béat de son bonheur de privilégié, la moquerie des indésirables qui le dérangent m'ont cependant un peu indisposé.

\Mots-clés : #autobiographie #contemporain #nature #ruralité #viequotidienne

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Message par animal Lun 25 Juil - 19:33

Plus réservé qu'à ta précédente tentative donc. doute sur la posture ?

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Message par Tristram Lun 25 Juil - 21:58

Oui, ça sonne creux par moments. Si son mode de vie fait justement envie, il m'a aussi agacé avec ses dédains du vulgum pecus qui l'importune _ enfin, c'est ce que j'ai ressenti, et qui gâche le reste de l'ouvrage (le début surtout, de mémoire).

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Message par animal Mar 26 Juil - 19:17

Mouais, c'est bien ce qu'il me semblait ça colle avec mes désagréments de lecture. Kenneth White 2441072346

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