Bankim Chandra Chatterji
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Bankim Chandra Chatterji
Biographie :
Il reçoit une double éducation, indienne et anglaise. Aussi son œuvre sera-t-elle nourrie de philosophie et de littérature occidentales, tout comme des multiples mythologies de l'Inde.
Il fait des études à l'Université de Calcutta, puis entame une longue carrière de fonctionnaire britannique.
Il écrit d'abord en anglais Rajmohan's Wife, publié en 1864, avant de donner une impulsion décisive au roman bengali, l'année suivante, avec Durgeshnondini (littéralement : La fille du maître du fort). Son premier grand succès demeure toutefois Celle qui portait des crânes en boucles d’oreilles (Kapalkundala), paru en 1866, dont l'héroïne est inspirée par le personnage mythologique de Shâkuntalâ et Miranda, la fille du duc de Milan dans La Tempête de Shakespeare.
L'un de ses romans historiques, Le Monastère de la félicité (Ānandamaṭha), paru en 1882, évoque la révolte des sannyasins (les renonçants) en 1769. Ce livre a joué un rôle important dans la montée du nationalisme indien.
Dans ses essais, Bankim Chandra Chatterji proclame notamment le droit à l’indépendance, aux activités économiques et aux droits sociaux de la femme.
Il inspirera grandement l'œuvre de l'écrivain indien Abanîndranâth Tagore.
Bibliographie :
Romans
Rajmohan's Wife (1864)
Durgeshnandini (1865) (littéralement: La fille du maître du fort)
Kapalkundala (1866)
Publié en français sous le titre Celle qui portait des crânes en boucles d’oreilles
Vishabriksha (1873) (littéralement : L'arbre vénéneux)
Chandrasekhar (1877)
Rajani (1877), roman autobiographique
Kṛṣṇakāntera vila (1878)
Publié en français sous le titre Le Testament de Krishnokanto
Devi Chaudhurani (1884)
Sitaram (1886)
Romans historiques
Mrinalini (1869)
Rāja Siṃha (1881), version corrigée et augmentée en 1893
Publié en français sous le titre Rajsimha le Magnifique
Ānandamaṭha (1882)
Publié en français sous le titre Le Monastère de la félicité
Dreep- Messages : 1456
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 30
Re: Bankim Chandra Chatterji
Le Monastère de la Félicité

Si les luttes et les séditions qui ont eu lieu en Inde à la fin du dix-huitième siècle ont permis aux anglais de prendre le pays sous son contrôle (puis d'en faire une colonie), Le Monastère de la Félicité, qui se déroule pendant ces événements, ne tente pas véritablement de leur donner un éclairage historique. Bankim a convenu lui-même qu'il fallait ajouter "quelques informations sur la révolte de sannyasins", et l'introduction donnée dans cette édition est plus propre à nous renseigner que le roman lui-même. Récit d'aventures ? Les péripéties se concentrent surtout à un point du roman, lorsque la bataille de 1770 fait rage. On comprend toutefois que l'enjeu concerne davantage l'équilibre du monde, mis en déroute à cause d'un dérèglement moral (il semble que celui de la nature soit entraîné avec, par quelques descriptions, non seulement celui de la société).
Mais peut-être que l'on cause beaucoup trop dans ce roman pour que les descriptions et l'action aient une place considérable dans son économie. Et ces personnages, de quoi parlent-ils ? De la vertu, de la pureté, qui consiste pour ces disciples du vishnouisme à renoncer à tout et surtout à soi : ne plus jamais voir sa femme ou ses enfants pour mieux vaincre l'ennemi, proscrire la jouissance des sens sous peine d'avoir à se suicider. On ne discute pas les préceptes du vishnouisme mais on l'explique un peu (ce dont le lecteur ignorant pourra profiter), l'objet des débats est toujours le même, passant simplement d'un personnage à l'autre, à savoir celui de la réussite ou de l'échec de ce sacerdoce. Tout cela m'aurait beaucoup intéressé si les dialogues et la psychologie des personnages n'avaient pas été si pauvres, avec si peu de variantes ou de réflexions. Tout est planifié, et d'ailleurs lorsqu'ils ne parlent pas de vertu les personnages parlent du plan à accomplir dans le récit, ce qui, je le découvre, a le don de m'agacer.
Mots-clés : #colonisation #lieu #religion

Si les luttes et les séditions qui ont eu lieu en Inde à la fin du dix-huitième siècle ont permis aux anglais de prendre le pays sous son contrôle (puis d'en faire une colonie), Le Monastère de la Félicité, qui se déroule pendant ces événements, ne tente pas véritablement de leur donner un éclairage historique. Bankim a convenu lui-même qu'il fallait ajouter "quelques informations sur la révolte de sannyasins", et l'introduction donnée dans cette édition est plus propre à nous renseigner que le roman lui-même. Récit d'aventures ? Les péripéties se concentrent surtout à un point du roman, lorsque la bataille de 1770 fait rage. On comprend toutefois que l'enjeu concerne davantage l'équilibre du monde, mis en déroute à cause d'un dérèglement moral (il semble que celui de la nature soit entraîné avec, par quelques descriptions, non seulement celui de la société).
Mais peut-être que l'on cause beaucoup trop dans ce roman pour que les descriptions et l'action aient une place considérable dans son économie. Et ces personnages, de quoi parlent-ils ? De la vertu, de la pureté, qui consiste pour ces disciples du vishnouisme à renoncer à tout et surtout à soi : ne plus jamais voir sa femme ou ses enfants pour mieux vaincre l'ennemi, proscrire la jouissance des sens sous peine d'avoir à se suicider. On ne discute pas les préceptes du vishnouisme mais on l'explique un peu (ce dont le lecteur ignorant pourra profiter), l'objet des débats est toujours le même, passant simplement d'un personnage à l'autre, à savoir celui de la réussite ou de l'échec de ce sacerdoce. Tout cela m'aurait beaucoup intéressé si les dialogues et la psychologie des personnages n'avaient pas été si pauvres, avec si peu de variantes ou de réflexions. Tout est planifié, et d'ailleurs lorsqu'ils ne parlent pas de vertu les personnages parlent du plan à accomplir dans le récit, ce qui, je le découvre, a le don de m'agacer.
Bankim Chandra Chatterji a écrit:― Je ne comprends pas. Pourquoi les Fils sont-ils vishnouites ? Le premier devoir d'un vishnouites n'est-il pas la non-violence ?
― Tu parles des disciples de Chaitanya [....] Je t'explique ce que nos ancêtres depuis quatorze générations ont compris. Dieu est pourvu de trois qualités, tu le sais ?
― Oui sattva, rajas, et tamas, n'est-ce-pas ?
― Bien. Il y a trois façon d'adorer Dieu selon ces trois qualités. De la qualité de sattva naissent Sa compassion et Sa bonté. Son culte se fait au moyen de la dévotion. C'est ce que fait la secte de Chaitanya. De la qualité de rajas naît Sa puissance. Son culte se fait par la mise à mort des ennemis des dieux. C'est ce que nous faisons. Et par la qualité de tamas le Seigneur prend un corps physique. Il revêt selon Son désir une forme à quatre bras, par exemple. Selon cette qualité, le culte se fait par l'offrande de santal et de guirlandes de fleurs. C'est ce que font les gens ordinaires.
Mots-clés : #colonisation #lieu #religion
Dreep- Messages : 1456
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Age : 30
Re: Bankim Chandra Chatterji
merci Dreep ; donc très mitigé dans cette lecture, puisque "agacé"
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20028
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Re: Bankim Chandra Chatterji
C'est un roman qui a fait date dans l'histoire de la lutte pour l'Indépendance. (Voir ce qu'en dit Wikipédia)
Probablement nous manque-t-il trop de données culturelles pour bien en saisir tous les aspects ?
Le Monastère de la félicité (en bengalî আনন্দমঠ, Anandamath) est un roman historique de Bankim Chandra Chatterji, paru d’abord en feuilleton dans le mensuel Bangadarshan de 1880 à 18822, puis sous forme de livre en 1882.
Il connaît un grand retentissement, tant sur le plan littéraire que politique. Il joue en effet un rôle important dans la montée du nationalisme, en dépit de connotations religieuses qui vont à l'encontre des principes laïques fondant l'Inde indépendante. Le cri «Vande mataram», salut à la mère Inde, est inventé par l’auteur dans ce roman. Il est repris en 1905 par les patriotes s’opposant à la partition du Bengale et, plus tard, par les indépendantistes. Le livre est interdit par les Britanniques, même si les attaques de l’auteur visent plus particulièrement les souverains musulmans.
Probablement nous manque-t-il trop de données culturelles pour bien en saisir tous les aspects ?
Dernière édition par Armor le Ven 12 Mar - 11:40, édité 1 fois (Raison : orthaugraffe)
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Armor- Messages : 4589
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Re: Bankim Chandra Chatterji
Non je n'ai pas l'impression que c'est ce qui m'a manqué, personnellement, quand bien même mon ignorance sur la culture indienne est presque aussi vaste que celle-ci. Ce n'était pas ça le problème. Les éléments que ne nous donne pas Bankim dans son roman sont très bien renseignés dans l'introduction. Et puis il m'a semblé que Bankim était déjà bien influencé par la culture occidentale (des références littéraires et philosophiques) et il ne faut pas oublier bien sûr que c'est presque le premier roman indien.
Dernière édition par Dreep le Ven 12 Mar - 11:44, édité 1 fois
Dreep- Messages : 1456
Date d'inscription : 08/12/2016
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Re: Bankim Chandra Chatterji
OK.
Il faudra que je le lise pour me faire une idée.
Pour avoir lu des récits de la même époque qui m'ont laissée perplexe, je persiste quand même à penser que pas mal de choses nous échappent, ne serait-ce que la forme, qui prend certainement ses sources dans des récits anciens auxquels les indiens sont habitués.
Il faudra que je le lise pour me faire une idée.

Pour avoir lu des récits de la même époque qui m'ont laissée perplexe, je persiste quand même à penser que pas mal de choses nous échappent, ne serait-ce que la forme, qui prend certainement ses sources dans des récits anciens auxquels les indiens sont habitués.
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Re: Bankim Chandra Chatterji
Il faudra sans doute se référer au Mahābhārata, mais je ne suis pas vraiment convaincu que ce classique ne ressemble à rien de ce que l'on connaisse déjà, parce que je ne crois pas que l'étrangeté absolue soit possible en littérature. Sinon, il n'y aurait pas de partage possible, et les traductions seraient absurdes. Bien sûr qu'il y a des choses qu'on ne comprend pas, mais ceci ne changent pas tous nos goûts et toutes nos idées.
Dreep- Messages : 1456
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 30
Re: Bankim Chandra Chatterji
Ca n'est pas ce que j'ai voulu dire non plus. 
Et puis on ne peut pas tout aimer, tout simplement.

Et puis on ne peut pas tout aimer, tout simplement.
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Armor- Messages : 4589
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