Ruth Zylberman
Page 1 sur 1 • Partagez
Ruth Zylberman
Documentariste et écrivaine française.
Ancienne élève de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'Université de New York, Ruth Zylberman a étudié l'histoire et la littérature.
Elle a commencé dans le monde du documentaire en étant l'assistante du réalisateur Serge Moati avant de réaliser en 2002 son premier film, Paris-Fantômes.
Son premier livre, La direction de l'Absent, a été publié en 2015 aux éditions Christian Bourgois.
Œuvres
Ouvrages
• Le Septième Jour d’Israël : un kibboutz en Galilée, avec Serge Moati, Paris, éditions Mille et une nuits, coll. « Les petits libres », 1996,
• La Direction de l’absent, Paris, Christian Bourgois éditeur, 2015,
• 209 rue Saint-Maur, Paris Xe. Autobiographie d’un immeuble, Paris, éditions du Seuil, coll. « Sciences humaines », 2020, 448 p.
Documentaires
- Spoiler:
- • Paris-Fantômes, 2002
• L’Homme sans douleur, avec Muriel Coulin, 2006
• 68, année zéro, 2008
• Dissidents, les artisans de la liberté, 2009
• Maurice Nadeau, le chemin de la vie, 2011
• Une présidente pour l’Amérique, mode d’emploi, 2012
• Méditérranéennes : La Force des femmes, 2013
• Les Héritiers, 20132
• Les Enfants du 209 rue Saint-Maur, Paris Xe, 20183
Merci à wikipedia
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Ruth Zylberman
209 rue Saint-Maur Autobiographie d’un immeuble
Prise entre ses déambulations parisiennes, l’empreinte de la mémoire des disparu·es de sa famille, son appétence à l’humain, sa sensibilité aux lieux, son envie de savoir, transmettre et réunir, Ruth Zylbermann a choisi un peu au hasard - mais bien sûr pas complètement - cet immeuble du 10ème arrondissement, le 209 rue Saint-Maur, dont elle tire une espèce de macro-biographie à cent têtes, sous forme d’un film et d’un livre.
Si elle s’attache à la vie de l’immeuble, objet immobilier, depuis sa construction à la fin du XIXème siècle, à ce qu’il traduit de l’urbanisme et de la démographie parisienne, c’est bien aussi les histoires individuelles, personnes et familles, qu’on va connaître au fil des décennies, les faits et les émotions. Avec une attention particulière à la guerre : c’est un immeuble populaire aux habitants cosmopolites, notamment juifs, dont 52 ont été déportés par les nazis, largement aidés par les français comme d’habitude. Et dans cet univers grouillant, cet univers clos, où se côtoient les bons, les moins bons et les pas bons du tout, elle traque le détail, l’intime de vies faites de peur, de cachettes, d’exil et séparations, de solidarité : enfants confiés au loin en sûreté, familles cachées et soutenues, portes enfoncées, cris policiers… tout une histoire qu’on connaît bien, mais à laquelle le grouillement, la multiplicité des personnages donne une tonalité bien particulière, une prégnance. Nombre mystères résistent aux récits et aux archives, mais combien de petites victoires progressives sur la vérité ! Et cet éblouissement d’enfin comprendre.
Elle recueille aussi l’empreinte laissée, sur les lieux et les personnes, sur toute la fin du XXème et le début du XXIème siècle, par ces histoires et ces non-histoires, ces souvenirs réels ou trafiqués, ces silences, ces réminiscences, ces chagrins qu’elle fait ressortir, avec patience, prudence, obstination, délicatesse.
Travail d’archiviste et d’historienne impressionnant, grande humanité dans l’approche des faits comme des personnes, empathie pour l’Histoire, les humains et leurs histoires, heureux et extraordinaires hasards. Ruth Zylberman, dont la famille a connu ce genre de destin - déporté.es, survivant.es et descendant·es de survivant·es -, ne lâche rien, dans un appétit intarissable, quasi compulsif, à savoir, déterrer, relier. Mais s’interroge aussi sur le sens de cette « germination souterraine, les blessures ré-ouvertes, le devoir de mémoire, le droit qu’on a d’aller-y-voir.
Ce livre est passionnant intellectuellement et en même temps bouleversant, roman choral fleuve d’une histoire déjà 100 fois écrite et redécouverte à chaque fois, différente à chaque fois. Et tout cela pour un final d’une bienveillance inouïe, qui réunit physiquement dans la cour de l’immeuble toutes ces silhouettes croisées au fil de pages, sous l’œil amical des nouveaux habitants : miraculeux moment…
Hâte de voir le film.
Évidemment, un pensée pour Marie.
Prise entre ses déambulations parisiennes, l’empreinte de la mémoire des disparu·es de sa famille, son appétence à l’humain, sa sensibilité aux lieux, son envie de savoir, transmettre et réunir, Ruth Zylbermann a choisi un peu au hasard - mais bien sûr pas complètement - cet immeuble du 10ème arrondissement, le 209 rue Saint-Maur, dont elle tire une espèce de macro-biographie à cent têtes, sous forme d’un film et d’un livre.
Si elle s’attache à la vie de l’immeuble, objet immobilier, depuis sa construction à la fin du XIXème siècle, à ce qu’il traduit de l’urbanisme et de la démographie parisienne, c’est bien aussi les histoires individuelles, personnes et familles, qu’on va connaître au fil des décennies, les faits et les émotions. Avec une attention particulière à la guerre : c’est un immeuble populaire aux habitants cosmopolites, notamment juifs, dont 52 ont été déportés par les nazis, largement aidés par les français comme d’habitude. Et dans cet univers grouillant, cet univers clos, où se côtoient les bons, les moins bons et les pas bons du tout, elle traque le détail, l’intime de vies faites de peur, de cachettes, d’exil et séparations, de solidarité : enfants confiés au loin en sûreté, familles cachées et soutenues, portes enfoncées, cris policiers… tout une histoire qu’on connaît bien, mais à laquelle le grouillement, la multiplicité des personnages donne une tonalité bien particulière, une prégnance. Nombre mystères résistent aux récits et aux archives, mais combien de petites victoires progressives sur la vérité ! Et cet éblouissement d’enfin comprendre.
Elle recueille aussi l’empreinte laissée, sur les lieux et les personnes, sur toute la fin du XXème et le début du XXIème siècle, par ces histoires et ces non-histoires, ces souvenirs réels ou trafiqués, ces silences, ces réminiscences, ces chagrins qu’elle fait ressortir, avec patience, prudence, obstination, délicatesse.
Travail d’archiviste et d’historienne impressionnant, grande humanité dans l’approche des faits comme des personnes, empathie pour l’Histoire, les humains et leurs histoires, heureux et extraordinaires hasards. Ruth Zylberman, dont la famille a connu ce genre de destin - déporté.es, survivant.es et descendant·es de survivant·es -, ne lâche rien, dans un appétit intarissable, quasi compulsif, à savoir, déterrer, relier. Mais s’interroge aussi sur le sens de cette « germination souterraine, les blessures ré-ouvertes, le devoir de mémoire, le droit qu’on a d’aller-y-voir.
Ce livre est passionnant intellectuellement et en même temps bouleversant, roman choral fleuve d’une histoire déjà 100 fois écrite et redécouverte à chaque fois, différente à chaque fois. Et tout cela pour un final d’une bienveillance inouïe, qui réunit physiquement dans la cour de l’immeuble toutes ces silhouettes croisées au fil de pages, sous l’œil amical des nouveaux habitants : miraculeux moment…
Hâte de voir le film.
Évidemment, un pensée pour Marie.
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Ruth Zylberman
J'ai vu le film, il est encore plus fort que le livre, je trouve.
topocl a écrit:209 rue Saint-Maur Autobiographie d’un immeuble
Prise entre ses déambulations parisiennes, l’empreinte de la mémoire des disparu·es de sa famille, son appétence à l’humain, sa sensibilité aux lieux, son envie de savoir, transmettre et réunir, Ruth Zylbermann a choisi un peu au hasard - mais bien sûr pas complètement - cet immeuble du 10ème arrondissement, le 209 rue Saint-Maur, dont elle tire une espèce de macro-biographie à cent têtes, sous forme d’un film et d’un livre.
Si elle s’attache à la vie de l’immeuble, objet immobilier, depuis sa construction à la fin du XIXème siècle, à ce qu’il traduit de l’urbanisme et de la démographie parisienne, c’est bien aussi les histoires individuelles, personnes et familles, qu’on va connaître au fil des décennies, les faits et les émotions. Avec une attention particulière à la guerre : c’est un immeuble populaire aux habitants cosmopolites, notamment juifs, dont 52 ont été déportés par les nazis, largement aidés par les français comme d’habitude. Et dans cet univers grouillant, cet univers clos, où se côtoient les bons, les moins bons et les pas bons du tout, elle traque le détail, l’intime de vies faites de peur, de cachettes, d’exil et séparations, de solidarité : enfants confiés au loin en sûreté, familles cachées et soutenues, portes enfoncées, cris policiers… tout une histoire qu’on connaît bien, mais à laquelle le grouillement, la multiplicité des personnages donne une tonalité bien particulière, une prégnance. Nombre mystères résistent aux récits et aux archives, mais combien de petites victoires progressives sur la vérité ! Et cet éblouissement d’enfin comprendre.
Elle recueille aussi l’empreinte laissée, sur les lieux et les personnes, sur toute la fin du XXème et le début du XXIème siècle, par ces histoires et ces non-histoires, ces souvenirs réels ou trafiqués, ces silences, ces réminiscences, ces chagrins qu’elle fait ressortir, avec patience, prudence, obstination, délicatesse.
Travail d’archiviste et d’historienne impressionnant, grande humanité dans l’approche des faits comme des personnes, empathie pour l’Histoire, les humains et leurs histoires, heureux et extraordinaires hasards. Ruth Zylberman, dont la famille a connu ce genre de destin - déporté.es, survivant.es et descendant·es de survivant·es -, ne lâche rien, dans un appétit intarissable, quasi compulsif, à savoir, déterrer, relier. Mais s’interroge aussi sur le sens de cette « germination souterraine, les blessures ré-ouvertes, le devoir de mémoire, le droit qu’on a d’aller-y-voir.
Ce livre est passionnant intellectuellement et en même temps bouleversant, roman choral fleuve d’une histoire déjà 100 fois écrite et redécouverte à chaque fois, différente à chaque fois. Et tout cela pour un final d’une bienveillance inouïe, qui réunit physiquement dans la cour de l’immeuble toutes ces silhouettes croisées au fil de pages, sous l’œil amical des nouveaux habitants : miraculeux moment…
Hâte de voir le film.
Évidemment, un pensée pour Marie.
Re: Ruth Zylberman
Je le regarde dès que M topocl a lu le livre !
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Ruth Zylberman
une prochaine lecture !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Ruth Zylberman
J'ai vu le documentaire l'année dernière, c'était en effet fort et émouvant.
_________________
"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 42
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Ruth Zylberman
j'ai lu le livre, en suis sortie encore une fois chamboulée, (malgré toutes mes lectures) j'étais pas à pas derrière l'auteure, je les voyais ceux du "209", j' y pense encore.
J'ai mesuré aussi tout l'affect, le questionnement de l'auteure sur elle-même et sur les conséquences de ses recherches sur la vie des vivants.
topocl a fait un excellent commentaire, qui je l'espère vous donnera l'envie de connaître tous ces enfants, ces familles et vous rappelera notre devoir de mémoire à nous tous. Car qui que nous soyons nous sommes les "héritiers" de ce passé.
J'ai mesuré aussi tout l'affect, le questionnement de l'auteure sur elle-même et sur les conséquences de ses recherches sur la vie des vivants.
topocl a fait un excellent commentaire, qui je l'espère vous donnera l'envie de connaître tous ces enfants, ces familles et vous rappelera notre devoir de mémoire à nous tous. Car qui que nous soyons nous sommes les "héritiers" de ce passé.
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21018
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Documents et essais :: Histoire et témoignages
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|