Pierre Moinot
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Pierre Moinot
Œuvres :Pierre Moinot, né le 29 mars 1920 à Fressines et mort le 6 mars 2007 à Paris, est un haut fonctionnaire et écrivain français, membre de l'Académie française.
Fils d'instituteurs, Pierre Moinot passe son enfance dans le Poitou et suit ses études secondaires à Niort, Ajaccio, et Périgueux, couronnées par le premier prix de Français au Concours général. Il entre ensuite en khâgne au Lycée Henri-IV et part à Caen en 1940.
Mobilisé, puis prisonnier, il s'évade et rejoint la Résistance à Grenoble, avant de gagner le Maroc pour participer à la campagne d'Italie et au débarquement de Provence en 1944, et combat jusqu'à Sigmaringen. Blessé dans les Vosges, il est décoré de la Grand-croix de la Légion d'honneur, à titre militaire.
Détenteur en parallèle d'un diplôme d'études supérieures sur les parlers poitevins obtenu en 1942, à l'Institut de phonétique de Grenoble, il est reçu en 1946 à la Cour des comptes comme auditeur.
En 1947, il publie dans Les Temps modernes une nouvelle, La nuit et le Moment, et l'envoie à Albert Camus qui l'appuie auprès des éditeurs parisiens. Dès lors, il publie des nouvelles puis un roman chez Gallimard en 1952, Armes et bagages.
S'enchaînent alors les romans, souvent récompensés par des prix : La Chasse royale, 1953, Le Sable vif, 1963, Le Guetteur d'ombre, 1979, Le Matin vient, et aussi la nuit, 2000, et Le Coup d'État, 2004.
Il écrit aussi pour le théâtre (Héliogabale, 1971) et la télévision (Mazarin en 1978, Jeanne d'Arc en 1988 et La Laïque en 1998).
Grand reporter avec Jules Roy dans la descente du Niger en 1956 (qui lui inspire La descente du fleuve paru en 1991), il a également collaboré aux films animaliers de François Bel.
Il devient conseiller au cabinet du ministre des Affaires culturelles André Malraux de 1959 à 1962, où il démissionne.
Rappelé par Malraux en 1966, il devient directeur des arts et des lettres, prenant la charge de la direction des théâtres et de l'action culturelle qu'il avait créée, puis il poursuit sa longue carrière de grand commis de l'État.
• 1952 : Armes et Bagages, roman (Gallimard)
• 1953 : La Chasse royale, roman (Gallimard)
• 1957 : La Blessure, nouvelles (Gallimard)
• 1960 : Le Voleur, court métrage (Gallimard) (Adaptation)
• 1963 : Le Sable vif, roman (Gallimard) – prix des libraires
• 1966 : Repos à Bacoli, dramatique - Adaptation.
• 1967 : Quand la liberté venait du ciel, série de douze dramatiques (Adaptation d'après un dossier d'Albert Ollivier)
• 1971 : Héliogabale, théâtre (Gallimard)
• 1977 : La Griffe et la Dent, album animalier (Denoël)
• 1978 : Mazarin, série de quatre dramatiques originales ; Mazarin, scénario (Gallimard)
• 1979 : Le Guetteur d'ombre, roman (Gallimard) – prix Femina
• 1988 : Jeanne d'Arc, série de quatre dramatiques originales (avec Jean-François Griblin) ; Jeanne d’Arc, le pouvoir et l’innocence (Flammarion)
• 1991 : La Descente du fleuve, roman (Gallimard)
• 1993 : Tous comptes faits, entretiens réalisés par Arnaud Guillon, éditions Quai Voltaire
• 1994 : T.E. Lawrence en guerre, étude (Quai Voltaire)
• 1997 : Attention à la peinture (Gallimard)
• 1999 : Le matin vient et aussi la nuit (Gallimard)
• 2002 : La Mort en lui (Gallimard)
• 2002 : Chasses à cœur ouvert (Gerfaut) (avec Xavier Patier, Léon Mazzella et Philippe Verro)
• 2003 : Coup d'État (Gallimard)
• 2003 : La Saint Jean (Sigalla)
• 2004 : Maison (Sigalla)
• 2007 : La Saint Jean d'été (Gallimard)
(Wikipédia)
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15596
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Re: Pierre Moinot
Attention à la peinture
Polar dans le milieu cultivé, très policé, des amateurs d’art du Paris des années cinquante, dans un style de même… académique.
C’est sa préface aux Mémoires d’un chasseur d’Ivan Tourgueniev qui m’a conduit chez cet auteur, mais à part ce polar je n’ai pas encore pu trouver ses livres ; apparemment, devenir immortel disqualifie les œuvres d’un écrivain…
\Mots-clés : #peinture #polar
Polar dans le milieu cultivé, très policé, des amateurs d’art du Paris des années cinquante, dans un style de même… académique.
« Chacun marche à la suite du peintre jusqu’où il peut aller. »
C’est sa préface aux Mémoires d’un chasseur d’Ivan Tourgueniev qui m’a conduit chez cet auteur, mais à part ce polar je n’ai pas encore pu trouver ses livres ; apparemment, devenir immortel disqualifie les œuvres d’un écrivain…
\Mots-clés : #peinture #polar
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15596
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Re: Pierre Moinot
La mort en lui
Quatre récits, nouvelles assez brèves, sauf la première et principale.
La mort dans l’âme
Un chasseur vieillissant se perd, quelque part dans une forêt de l’Ouest, est reçu dans un domaine écarté où on lui offre une balle d’or, un cerf agressif qu’il abat de justesse. Avant cette chute un peu fantastique, l’homme seul médite une sourde culpabilité, sa propre finitude, la mort.
Étonnante séance de dressage de renardeaux par leur mère observée de nuit.
Retour de chasse
Curieuse influence sur le comportement d’un chasseur par sa femme enceinte.
Le bal
Un couple à l’épreuve du temps.
\Mots-clés : #mort #nouvelle
Quatre récits, nouvelles assez brèves, sauf la première et principale.
La mort dans l’âme
(L'âme est la partie évidée du canon d'une arme à feu.)« La balle se logeait dans une partie qu’on nommait l’âme et la mort se glissait dans cette âme comme elle habitait la mienne depuis toujours. Et ma propre mort approchait. »
Un chasseur vieillissant se perd, quelque part dans une forêt de l’Ouest, est reçu dans un domaine écarté où on lui offre une balle d’or, un cerf agressif qu’il abat de justesse. Avant cette chute un peu fantastique, l’homme seul médite une sourde culpabilité, sa propre finitude, la mort.
Au terme de cette méditation sur la chasse, il épargne du gibier :« J’avais peu à peu élagué les branches sans fruits qui mangeaient ma sève. Cela servait peut-être à ça, la vieillesse, à se nettoyer. »
L'apprentissage« Après un long moment je relevai la tête, reposai mon arme. Pourquoi ? je ne le savais pas, peut-être par amour, certainement pas par pitié, je détestais ce mot à la chasse. Je ne saurais jamais non plus pourquoi parfois mon doigt lançait la mort. Souriant tout seul, comblé par cette approche, je réussis à m’éloigner sans rien déranger et à me noyer doucement dans la forêt. »
Étonnante séance de dressage de renardeaux par leur mère observée de nuit.
Retour de chasse
Curieuse influence sur le comportement d’un chasseur par sa femme enceinte.
Le bal
Un couple à l’épreuve du temps.
\Mots-clés : #mort #nouvelle
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Tristram- Messages : 15596
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Re: Pierre Moinot
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15596
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Re: Pierre Moinot
merci pour ces deux commentaires ; "l'apprentissage" pourrait me conduire à la lecture de ce livre
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21081
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Re: Pierre Moinot
Le Guetteur d’ombre
Le narrateur revient dans la région où il a ses habitudes de chasse saisonnière au cerf. C’est l’époque du brame, et il chemine bientôt seul dans la forêt, dans une quête qui n’est pas que celle de son gibier, qu’il apprend à connaître, interprétant les traces, menant de long affûts.
S’opposent la nature et la cité de laquelle il s’est temporairement retiré, dans un élan à caractère génésique où remontent les souvenirs, sa compagne (une restauratrice de peinture) et sa fille pour les plus récents ; il médite sa destinée, songe au passage du temps dans l’humanité (archéologie) comme dans son existence.
On retrouve la notion de mètis dont parle Marc Giraud dans Darwin, c’est tout bête :
\Mots-clés : #mort #nature #ruralité #solitude #traditions
Le narrateur revient dans la région où il a ses habitudes de chasse saisonnière au cerf. C’est l’époque du brame, et il chemine bientôt seul dans la forêt, dans une quête qui n’est pas que celle de son gibier, qu’il apprend à connaître, interprétant les traces, menant de long affûts.
C’est un journaliste qui eut une expérience d’ethnographie en Afrique, et une enfance marquée par la recherche des silex taillés préhistoriques ; le texte passe parfois au "je". Son ami le vieux garde est gravement malade ; plusieurs femmes gravitent autour de lui.« …] j’ai toujours cherché quelque chose, au-delà. »
S’opposent la nature et la cité de laquelle il s’est temporairement retiré, dans un élan à caractère génésique où remontent les souvenirs, sa compagne (une restauratrice de peinture) et sa fille pour les plus récents ; il médite sa destinée, songe au passage du temps dans l’humanité (archéologie) comme dans son existence.
Prégnance des odeurs, chez l’humain comme chez l’animal. Observations sur la forêt, et notamment les cerfs, comme le « page » du vieux mâle qu’il cherche.« Qu’est-ce que c’est que ma vie quand l’ayant si fortement remplie, je la sens si vide ? Le piège est fermé. Les gestes ne conduisent qu’à des usures. »
On retrouve la notion de mètis dont parle Marc Giraud dans Darwin, c’est tout bête :
Les remarques d’ordre psychologique sont également intéressantes :« Ainsi le garde, qui recommandait de se mettre à la place des cerfs, prétendait-il que celui-là avait déjà su deviner ce qu’attendait son chasseur, pour le déjouer. »
J’ai retrouvé là nombre de mes préoccupations sur le rapport à la nature.« Elle l’exhortait dans ce moment toujours difficile où il devait enfin se séparer d’elle, où le départ, au fur et à mesure qu’il se rapprochait, brouillait les espoirs du voyage. »
\Mots-clés : #mort #nature #ruralité #solitude #traditions
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Tristram- Messages : 15596
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