Unica Zürn
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Unica Zürn
Née en 1916, Nora Berta Unica Ruth Zürn est le second enfant de Ralph Zürn, un officier de cavalerie, écrivain et voyageur, et d’Helene Pauline Heerdt, issue d’une famille très fortunée. Ses parents divorcent en 1930. Sa mère se remarie en 1931 avec Heinrich Doehle (de), un haut dignitaire des régimes allemands sous la constitution de Weimar puis sous le régime nazi.
À 16 ans, elle quitte le lycée pour des études dans le domaine commercial. Elle obtient un premier travail en 1933 comme sténotypiste aux studios de l’Universum Film AG de Berlin où elle sera ensuite scénariste et auteure de films publicitaires. En 1942, elle se marie et a deux enfants. Elle divorce en 1949 et ses enfants sont confiés à la garde du père. Elle écrit des récits et des nouvelles pour les journaux, des contes radiophoniques, commence à dessiner et fréquente le milieu artistique.
En 1953, Unica Zürn rencontre le plasticien Hans Bellmer à l'occasion d'une exposition organisée à Berlin. Elle l'accompagne à Paris. Hans Bellmer la présente au groupe surréaliste. Elle commence alors ses anagrammes et dessins à l'encre qui sont publiés sous le titre d'Hexentexte [que l'on peut traduire en Grimoire de sorcière] en 1954. Ses premières expositions individuelles sont organisées.
En 1957, elle rencontre Henri Michaux qui lui inspire le personnage de son œuvre L'Homme-Jasmin publié en français en 1971 par Gallimard. Elle consomme également avec lui de la mescaline.Autorisée à sortir de la clinique, elle se rend chez Hans Bellmer le 18 octobre 1970 et se suicide en se jetant par la fenêtre de son appartement, à 54 ans4. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise ; Hans Bellmer est inhumée dans la même tombe cinq ans plus tard.
- surréalisme - schizophrénie:
À 42 ans, elle se prête à une séance de bondage réalisée par Hans Bellmer, qui la photographie, nue et ficelée. Ses photographies sont présentes dans une exposition de Bellmer, et l'une des photos est retenue par André Breton pour la couverture d'une revue consacrée au surréalisme. Si les contacts avec les surréalistes parisiens ont en partie stimulé son activité créative, ils comprenaient sans aucun doute aussi une certaine toxicité, compte-tenu de leur conception des femmes, et de l'importance qu'ils accordent au marquis de Sade. En 1959, elle participe à l'Exposition internationale du surréalisme, qui se tient à la galerie Daniel Cordier à Paris.
À la suite d'une dépression nerveuse et d'une « crise » schizophrénique, elle fait un séjour à la clinique de Wittenau. Elle fait alors une première tentative de suicide. Pendant une dizaine d'années, les crises alternent avec des séjours en clinique, à Sainte-Anne à Paris (septembre 1961), à La Rochelle, et à l'hôpital Maison Blanche de Neuilly-sur-Marne (1966, 1969 et 1970). En clinique, elle continue à dessiner à l'encre de Chine et peint.
Entre 1963 et 1965, elle écrit Der Mann im Jasmin (L'Homme-Jasmin). L'ouvrage est célébré par Michel Leiris. En 1967, paraît Sombre Printemps. Elle est à nouveau internée. Son état est si critique qu’elle ne peut plus dessiner ni écrire. Au début de 1970, elle est internée une troisième fois à Maison Blanche. Elle rédige un journal de souvenirs, Crécy, ainsi qu'un Livre de lecture pour enfants.
Sur un cahier qu’il a offert à Unica Zürn à Sainte-Anne, Henri Michaux a inscrit en dédicace : « Cahier de blanches étendues intouchées / Lac où les désespérés, mieux que les autres, / peuvent nager en silence, / s’étendre à l’écart et revivre »
Bibliographie :
- Hexentexte (Grimoire de sorcière), comprenant 10 dessins et 10 anagrammes, postface de Hans Bellmer, 1954
- Oracles et spectacles, 14 poèmes-anagrammes et 8 eaux-fortes, frontispice et post-scriptum de Hans Bellmer, 1967
- Œuvres complètes d’Unica Zürn, en 8 volumes, 1988-1999
- L'Homme-Jasmin, Gallimard, 1971
- Sombre Printemps, Belfond, 1971
- Lettres au Docteur Ferdière, coécrit avec Hans Bellmer, Nouvelles éditions Séguier, 1994
- Vacances à Maison-Blanche, Joëlle Losfeld, 2003.
- Derniers écrits et autres inédits, Ypsilon éditeur
Dreep- Messages : 1539
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Re: Unica Zürn
L'Homme-jasmin
En écrivant L'Homme-jasmin, Unica Zürn s'est-elle inspiré de sa propre vie, au point que l'on puisse parler d'un texte autobiographique ? Certes, il y a des éléments pour l'affirmer, mais alors cette vie, telle qu'elle est décrite ici, n'est pas du tout structurée par des périodes ni des interactions marquantes. Il n'y a pas d'environnement extérieur, sauf lorsque le personnage se trouve dans un hôpital psychiatrique (où Unica Zürn a elle-même été internée) ; L'Homme-jasmin se base pour l'essentiel sur des impressions, l'imagination d'un être déconnecté de la réalité.
Peut-être que cette réalité, elle la transforme, afin que tout devienne extraordinaire, surréel, à l'image de son monde intérieur ? Oui, mais seulement dans des moments de grâce, de bonheur fugitifs, lorsqu'elle danse ou lorsqu'elle dessine. Dans la série de portraits qu'elle trace de ces compagnons d'infortune, à l'hôpital psychiatrique, il y a toujours cette fascination pour la folie, comme si quelque chose d'insoupçonnable se cachait derrière des attitudes énigmatiques et souvent stéréotypée. On y décèle aisément une souffrance sordide. La curiosité de la narratrice, pour une fois qu'elle s'ouvre à d'autres, est frustrée ou frustrante. Le récit lui-même, devient obsessionnel voire tourne franchement en rond, il est glaçant mais peut-être lucide de constater que son univers mental est en train de rétrécir.
\Mots-clés : #pathologie #psychologique
En écrivant L'Homme-jasmin, Unica Zürn s'est-elle inspiré de sa propre vie, au point que l'on puisse parler d'un texte autobiographique ? Certes, il y a des éléments pour l'affirmer, mais alors cette vie, telle qu'elle est décrite ici, n'est pas du tout structurée par des périodes ni des interactions marquantes. Il n'y a pas d'environnement extérieur, sauf lorsque le personnage se trouve dans un hôpital psychiatrique (où Unica Zürn a elle-même été internée) ; L'Homme-jasmin se base pour l'essentiel sur des impressions, l'imagination d'un être déconnecté de la réalité.
Peut-être que cette réalité, elle la transforme, afin que tout devienne extraordinaire, surréel, à l'image de son monde intérieur ? Oui, mais seulement dans des moments de grâce, de bonheur fugitifs, lorsqu'elle danse ou lorsqu'elle dessine. Dans la série de portraits qu'elle trace de ces compagnons d'infortune, à l'hôpital psychiatrique, il y a toujours cette fascination pour la folie, comme si quelque chose d'insoupçonnable se cachait derrière des attitudes énigmatiques et souvent stéréotypée. On y décèle aisément une souffrance sordide. La curiosité de la narratrice, pour une fois qu'elle s'ouvre à d'autres, est frustrée ou frustrante. Le récit lui-même, devient obsessionnel voire tourne franchement en rond, il est glaçant mais peut-être lucide de constater que son univers mental est en train de rétrécir.
\Mots-clés : #pathologie #psychologique
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