Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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Pascal Quignard

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Message par simla Sam 10 Oct - 23:39

Merci Bédoulène pour les titres que tu cites, j'essaierai à nouveau..jamais découragée... Wink
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Message par bix_229 Sam 29 Mai - 18:30

Les Solidarités mystérieuses

initiatique - Pascal Quignard - Page 4 Quigna11
«Tout ce que je dis me semble être la vérité mais je n’ai jamais bien compris ma soeur. Je l’aimais, elle m’intimidait, elle m’impressionnait. Elle était plus âgée que moi. C’était une fille. Elle me faisait un peu peur. Souvent je me suis dit : "Tu n’as peut-être pas bien compris."


En fait, tout est mystérieux dans ce livre.
A commencer par les affinités, les sentiments, les solidarités, les dits et non dits.
Les relations humaines sont évidentes, souterraines, souvent incompréhensibles.

Mais qu'est-ce qui pousse Claire, la quarantaine ou un peu plus, à rester en Bretagne
où elle est invitée à un mariage.
Alors qu'elle est brillante, polyglotte, occupée dans la grande ville.
Mais voilà.
La Bretagne
La Bretagne est son lieu d'enfance, une enfance orpheline, où son originalité, son indépendance
sont jalousées par ses cousins.
C'est sa terre d'accueil qu'elle revisite, plus que des retrouvailles après un exil.
Elle passe son temps à errer, de jour comme de nuit.
Elle connait le moindre recoin et elle a aussi ses caches, ses tanières, ses postes d'observation.
Meme les oiseaux  l'acceptent sans s'effaroucher.

L'accueille spontanément une vieille professeur de piano à la retraite, qui la la considère rapidement comme la file qu'elle n'a jamais eue.
ll y a la solidarité enfin épânouie avec son frère cadet, qui à son tour quittera sa vie à-peu-près, pour la rejoindre, l'accompagner, vivre dans son ombre.
Et enfin, il y a Simon, qu'elle connait depuis l'enfance et avec qui elle entretient un lien insensé... mais évident et réciproque.
Et qui ne connaitre d'achèvement qu'après sa mort à lui.
Claire est le pivot autour de laquelle tout s'ordonne, une force d'attraction ou de rejet.
Chacun de ceux qui l'ont approchée expimeront leur point de vue.
Il y a multiplication des voix, leur alternance, leur diversité et parfois leur opposition.
Quignard, lui, n'explique ni ne commente.

Et, pour moi, c'est ce qui fat la force du livre.
C'est au lecteur de se faire une opinion. 
Ou pas.
Il y a des etres comme Claire, qui changent tout auour d'eux et d'abord eux memes.
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Message par Tristram Sam 29 Mai - 19:01

Encore sur ma LAL, à attendre son tour !

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Message par Bédoulène Sam 29 Mai - 19:57

merci Bix, je tenterai peut-être une autre rencontre avec l'auteur ?

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Message par Tristram Sam 18 Sep - 0:02

Le nom sur le bout de la langue

initiatique - Pascal Quignard - Page 4 52112010

Introduit par l’évocation plaisante d’un repas entre amis (Froid d’Islande), Le nom sur le bout de la langue est un conte qui se passe en ancienne Normandie.
« Un écrivain se définit d’ailleurs simplement par ce stupor dans la langue, qui conduit au surplus la plupart d’entre eux à être des interdits de l’oral. […] Mais quel est l’homme qui n’a pas la défaillance du langage pour destin et le silence comme dernier visage ? »
Suit le Petit traité sur Méduse, où Quignard explore les aspects mythologico-psychologiques (freudisme) de la mémoire et de l’oubli.
« Aussi faut-il dénombrer au moins trois mémoires : la mémoire de ce qui n’a jamais été (le fantasme) ; la mémoire de ce qui a été (la vérité) ; la mémoire de ce qu’on n’a pu recevoir (la réalité). »

« Songe et mensonge sont les mots où joue notre langue. »

« Dans la nuit, le signe qu’il y a un rêve, c’est l’érection.
Dans le jour, dès qu’il y a érection, c’est le signe d’un rêve.
Dans la langue, dès qu’apparaissent des adjectifs nombreux, c’est le signe du sans langage. »

« Ce qui est attendu d’un écrivain n’est pas seulement inconnu à celui qui l’attend mais est inconnu à celui qui rédige, tant il est vrai que quelque chose qui n’est pas un objet ne saurait jamais être un projet. »

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Message par Bédoulène Sam 18 Sep - 8:34

les extraits me plaisent mais je crains que la lecture m'en soit un peu ardue

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Message par Tristram Mar 14 Déc - 11:10

La Raison

initiatique - Pascal Quignard - Page 4 La_rai10

« Marcus Porcius Latron était né dans la cité de Cordoue en 696 de Rome (en - 57 de notre ère) dans une famille de rang équestre. »
C’est de sa vie que Quignard nous entretient. Impétueux, Porcius aimait par-dessus tout les forêts et la chasse. Il se rendit à Rome où, penseur provocateur et même insolent, il s’en prit au logos des Grecs (de l'influence desquels il dégagea sa réflexion), c'est-à-dire la ratio des Romains, la raison. Contempteur de la rationalité et déclamateur apprécié, il était doué d’une mémoire extraordinaire de ses nombreuses lectures.
« S'il doutait que la raison fût rationnelle, il contestait qu’elle fût même raisonnable. »

« Il est possible que les guerres européennes de 1914 et de 1940 aient rendu peu convaincante la distinction entre civilisation et non-civilisation. Elles ont en tout cas éteint la possibilité d’opposer rationalité et désordre meurtrier. »
Latron se retira au bord du Tibre, avant d’être exilé en Espagne et de s’y suicider.
« Il disait : "Cette eau jaune qui coule, ce peuplier, la grenouille qui saute, le chevesne qui chasse, un bruit lointain d’abois et d’enfants qui se mouillent en lançant des gouttes d’or sur l’ombre des feuillages, mon pied qui pénètre l’eau : quand le bonheur commence à venir, la phrase perd toute extrémité. Elle n’a pas plus de verbe que de fin". »
À travers ce bref récit Quignard fait découvrir une personnalité insolite et méconnue, et revivre un pan de notre héritage civilisationnel ; personnellement, j’apprécie aussi ses commentaires étymologiques.

\Mots-clés : #historique #philosophique

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Message par Bédoulène Mar 14 Déc - 13:45

merci Tristram ! (il faut raison garder )

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Message par Tristram Jeu 10 Mar - 11:21

Les solidarités mystérieuses

initiatique - Pascal Quignard - Page 4 Quigna11

Claire Methuen, la grande orpheline qui a passé la quarantaine et connaît des dizaines de langues, revient dans sa baie de la Rance natale et bien-aimée. Elle y retrouve Madame Ladon, son ancien professeur de piano, et loge un temps chez elle avant d’emménager dans sa vieille ferme nichée dans un petit bois de coudriers, sur la lande surplombant la mer et le petit port de La Clarté. Simon Quelen, son amour d’enfance, marié depuis, y habite.
Puis Paul, je jeune frère de Claire, raconte la suite des événements ; le texte devient plus dense, sans aller à la ligne, en paragraphes compacts.
« Lui aussi, il la voyait errer et l’observer. Lui aussi, il la suivait des yeux, heure par heure, durant tout le jour. Elle, elle le voyait de même, en contrebas, sur la mer, qui s’ennuyait d’elle, qui faisait semblant de pêcher, qui tournait en rond, qui la regardait qui pensait à elle, qui l’aimait et ne voulait pas d’elle. »
La femme de Simon incendie la ferme que son professeur a léguée à Claire, qu’elle adopte avant de mourir. Paul s’éprend, et réciproquement, de Jean, un curé du cru. Apparaît Juliette, une des filles de Claire. Simon se noie volontairement sous les yeux de Claire.
« Quand il fut mort, elle fut heureuse. »

« Il me semble que la mort ne les a même pas séparés. C’est peut-être même le contraire. Sa mort ne les a pas réunis non plus, mais il est là. Il est constamment là. Il est là avec elle tout le temps. Et réciproquement : elle est avec lui tout le temps. Elle s’occupe de lui. Il est devenu la baie. »
Quignard rend compte de la beauté de la Bretagne, de sa mer, de sa lumière et son granite, et donne même une liste :
« Tout le long de la cuisinière en fonte on pouvait voir les boules rouges des houx (il faut dire qu’en breton "quelen" c’est le houx) ;
les bogues piquantes, entrouvertes, racornies, des châtaigniers ;
les hélicoptères des sycomores ;
les housses rougeâtres du frêne :
la coque ligneuse des noix et les cerneaux huileux et ivoire ;
les toupies des néfliers ;
les noisettes des coudriers entourées de leur collerette vert pâle ;
les glands des chênes un peu cramoisis coiffés de leur cupule brune ;
les galbules noirs des deux cyprès qui avaient été plantés dans le nouveau cimetière du Décollé ;
les cônes bleus et duveteux et tout couverts de pruine des genévriers. »
Roman d'une lecture aisée, agréable, malgré les psychologies angoissées de personnages hors du commun.
« Je pense que la sœur aînée de Paul Methuen aimait ressentir ce temps très ancien qu’on lit sur les roches, ce temps qui s’anime dans le soleil, ce temps qui précède la vie, ce temps qui soulève les vagues de la mer, ce temps dont parle sans cesse Jésus, temps de l’Avent, temps qui arrive et qui n’est jamais là, temps qui se désoriente lui-même dans le vent des astres qui le pousse, temps qui se perd sans fin, perte qui s’épanche bien avant sa comptée, bien avant le calcul de sa vitesse, bien avant l’accumulation de ses vestiges, perspective dépourvue d’horizon qui s’enfonce dans l’infini, extase basculant sans fin son étrange poussière dans le ciel. »

« Elle appartenait au lieu. »

\Mots-clés : #amour #lieu

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Message par Bédoulène Jeu 10 Mar - 12:58

merci Tristram, tentant et j'ai aimé 2 ou 3 de ses livres

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Message par Tristram Lun 1 Aoû - 12:56

Les Larmes

initiatique - Pascal Quignard - Page 4 Les_la11

À la charnière des VIII et IXe siècles en Francie, entre raids des Normands et razzias des Sarrasins, Hartnid fut accouché par Sar la Sorcière (« la Chamane ») après son jumeau Nithard, de la princesse Berthe fille du futur Charlemagne, et du comte Angilbert, père abbé laïc de l’abbaye de Saint-Riquier en baie de Somme. Dans ce monastère, l’excellent copiste Frater Lucius, qui était amoureux de son chat, appris leurs lettres aux deux frères. Hartnid est toujours accompagné d’un geai, a la passion des chevaux ; il part courir le monde à la recherche d’un visage de femme. Nithard, devenu moine copiste, est celui qui prend note du premier texte en français.
« La première trace écrite de la langue française date du vendredi 14 février 842, à Strasbourg, sur les bords du Rhin.
La première œuvre de la littérature française date du mercredi 12 février 881, à Valenciennes, sur les bords de l’Escaut. »
Cette première œuvre est un poème dédié à sainte Eulalie, s’achevant sur l’envol d’une colombe de son cou coupé, tel le français du latin ; ce passage du livre est remarquable.
« Le premier livre où notre langue fut écrite est le premier livre brûlé de notre langue. »
Puis au travers de la vieille Sar est évoquée l’origine de l’écriture dans les grottes ancestrales.
Quignard renoue dans ce "roman" − on pourrait dire chronique de France (et d’Europe), des merveilles, légendaires et poétiques, de l’époque carolingienne −, avec sa méthode de juxtaposition de petits textes d’apparence indépendants (épisodes, scènes − détails d’une tapisserie ?) qui forment une mosaïque dont la vue globale est d’abord malaisée, mais qui bientôt enchante.
« Ce qu’il y a de plus affreux, dans l’existence que mènent les femmes, c’est que nous aimons les hommes alors qu’ils nous désirent. Chacune d’entre nous se donne tout entière à l’un d’eux alors qu’ils oublient qu’ils sont dans nos bras aussitôt qu’ils nous ont pénétrées et courent apprendre partout ce qu’ils ne savent jamais. »

« Il y a de la colère dans le désir comme il n’y a rien d’autre que de la destruction dans la faim. »

« Les sapins sont les arbres préférés des nuages.
Ils poussent spontanément vers eux leurs cimes. Les nuages viennent, ils tournent, ils s’approchent, ils s’accrochent. Soudain ils pèsent. Ce sont des compagnons sûrs et certainement de merveilleux amants. »

\Mots-clés : #contemythe #moyenage #universdulivre

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Message par Bédoulène Lun 1 Aoû - 18:33

il me tente et la couverture est belle

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Message par animal Lun 1 Aoû - 18:40

Je passe initiatique - Pascal Quignard - Page 4 1390083676

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Message par Tristram Ven 4 Nov - 11:17

Dans ce jardin qu'on aimait

initiatique - Pascal Quignard - Page 4 Dans_c10

Avertissement de l’auteur :
« Cette double histoire – celle d’un vieux musicien passionné par la musique qu’adresse spontanément la nature sans se soucier des hommes, le destin d’une femme célibataire désirant à tout prix faire reconnaître l’œuvre méconnue de son père – prit en moi la forme non pas d’un essai ni d’un roman mais d’une suite de scènes amples, tristes, lentes à se mouvoir, polies, tranquilles, cérémonieuses, très proches des spectacles de nô du monde japonais d’autrefois. »
Dans l’obscurité de l’hiver, Quignard imagine, à partir du peu qu’on en sait, la vie du révérend Simeon Pease Cheney, au XIXe dans l’État de New York. Son épouse, Eva Rosalba Vance, étant morte jeune en donnant le jour à leur fille Rosemund, il chasse celle-ci, devenue plus âgée et peut-être plus belle que sa mère, afin de demeurer dans le souvenir qu’il a de cette dernière, dans le jardin dont elle était passionnée. Il note tous les sons qui l’entourent.
« Il est possible que l’audition humaine perçoive des airs derrière la succession des sons de la même façon que l’âme humaine perçoit des narrations au fond des rêves les plus chaotiques. »

« Les songes sont surtout des retours,
d’étranges récurrences où ce qui est devenu invisible réapparaît comme visible sans qu’il atteigne pourtant le réel ni le jour. »
Les années ont passé, Rosemund, demeurée célibataire, est revenue ; elle qui enseignait le piano ne l’entend plus, ce piano qui est toute la vie de son père. Wood Notes Wild (Notes de la forêt sauvage), le livre de transcriptions de ce dernier, est refusé par les éditeurs ; il sera publié par sa fille après sa mort.
« Il y a quelque chose du paradis dans le chant des oiseaux. Dieu n’a pas damné les oiseaux dans l’Éden. »

« Je sens que quelque chose est sortie de moi et cela me rend heureuse.
Les rivières changent curieusement de nom au cours de leur parcours.
L’amour que ma mère portait à ce jardin, mon père l’a relayé. Il en a assumé la charge durant toute sa vie, c’est moi qui en ai le soin, dorénavant,
et aussi l’émotion, désormais. »
Une méditation originale, dans une forme qui ne l'est pas moins : belle adéquation du style à la pensée, devenus indissociables.
Ça m'a plu, Topocl !

\Mots-clés : #Biographie #musique #poésie #théâtre

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Message par Bédoulène Ven 4 Nov - 17:53

merci Tristram pour ton commentaire sur ce ivre qui "t'a plu" !

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Message par ArenSor Dim 17 Sep - 14:34

L'Amour, la mer

initiatique - Pascal Quignard - Page 4 97820710

L’amour, la mer, et on pourrait poursuivre les allitérations en ajoutant la musique, la mort, voire la mélancolie, tant ces thèmes sont entrelacés dans le roman.
Au début, des scènes qui auraient pu être peintes par Georges de la Tour ou un autre artiste de la mouvance caravagesque : dans une pièce éclairée par des torches, quelques personnages jouent aux cartes ou font de la musique. Luthistes, théorbistes, harpistes, clavecinistes, se défient en joutes musicales, parcourent l’Europe au gré des envies des puissants qui leur donnent asile : Rome, Paris, Vienne, Bruges, Anvers…
Nous sommes dans les années 1650, au sortir d’une période troublée par les guerres de Religion, la guerre de Trente ans, la Fronde et leur cortège de misère : famines, épidémies...
« Quelle sombre époque que celle où nous avons vécu. Quelle férocité nous avons découverte au cours de nos voyages. Combien de haines, d’aversions irréconciliables, de cruautés entre les générations et toutes les provinces de l’empire ? Que de fumées, de hantises, d’épidémies, de mouvements de foule haineuse, de craintes affreuses, de religions, de ruines dans les cités, de ruines dans les villages, de ruines dans les ports. Qu’il fut difficile de se dégager, de s’éloigner de cette malveillance insensée. »
Ces musiciens, également compositeurs, sont aussi en train d’écrire les plus belles pages de la musique baroque.
Il y a Froberger, Hanovre, Marie Aidelle - on en croise d’autres au gré des voyages, Couperin et monsieur de Sainte-Colombe par exemple- mais il y a surtout Thullyn, venue des fjords du Nord, amoureuse de la mer et Hatten, le solitaire, et leur amour impossible ; ils se rencontrent, elle le quitte, ils se retrouvent, il la quitte.
Au gré de ces errances on croise d’autres personnages attachants, la princesse Sybille, accompagnée d’un corbeau facétieux et de Josèphe, sa jument avec laquelle elle mène de longues courses dans la forêt ou encore  le vieil Abraham, revenu de tout et qui s’est créé un jardin de rêve aux bords de l’Escaut.
Mélange de récit, de réflexions philosophiques et de poésie, je trouve la prose de Pascal Quignard somptueuse. Comme à chaque fois, ce fut un grand bonheur de lecture en compagnie de cet auteur.
« Voilà : on allume la mèche de la chandelle, on remplit un verre de vin, on tire ses fugues aux cartes de tarot. Ca devient ma vie. Ma vie devient un rêve décidé par un rêve. »
« - C’est trop tard, dite Marie Aidelle en entrant dans la bibliothèque. Les cartes étaient toutes distribuées avant que nous arrivions dans ce monde. Nous commençons par jouer très mal, parce que nous ignorons que c’est un jeu et que nul ne nous a enseigné quelle pouvait en être la nature. Nous ne découvrons les règles qu’en jouant. »
« Il estimait que la vie et la nature sur la terre possédaient moins une signification qu’elles ne consistaient en une énigme insensée qui était bien plus inquiétante dans sa fin, et même dans leurs regards, qu’elle ne l’avait été dans la puissante émulsion de son commencement. »
« Car la mort est mystère. C’est le seul mystère auquel chaque être qui vit est exposé de façon absolue et, aussi, de manière solitaire. Et parce que la mort est le seul mystère auquel toutes les vivantes, tous les vivants, tous les tout petits vivants sont confrontés, seul le silence à l’état vivant lui correspond. »
« Dieu est à ce point indiscernable de sa création que plus rien n’est incompréhensible si l’on parvient à n’y voir qu’un chaos sublime qui s’étire. »
« Quel tour nous ont joué nos démons ?
Ce ne sont pas des anges gardiens, ni des fées, qui dominent nos naissances.
Ce sont des démons qui sont en nous et qui nous guettent. »
« Aux derniers jours, aux derniers âges, la vie qui a été vécue se découvre à la façon des détritus sur une plage quand l’océan s’en va. »

« Les femmes émues, les hommes effarés replongent d’abord dans la nappe muette tellement plus immédiate, tellement plus sensible, totalement immergée dans le milieu, infiniment animale et ancienne jusqu’à ce qu’un vieux langage beaucoup plus âgé que la naissance des premières cités ou que l’édification des premiers cercles de pierres vienne sourdre et brusquement ressurgir. La porte de ce chant est ce vieux mutisme inquiet, qui procède chez tous les animaux du silence de mort, ou du pressentiment de leur mort dans le silence qui se fait entendre autour du volume de leurs corps, dans la menace perpétuelle qui les entoure dans les arbres, les carrières de roches éboulées, les hautes roselières, les fougères. C’est le silence propre à la prédation. C’est le silence devant le corps qui est menacé de périr. C’est le « silence de mort ». Cet effroyable silence fait le fond de la musique. Les animaux lèvent leur visage de façon incomparable. Les musiciens quand ils ferment leurs paupières décomptent intérieurement ce silence où ils sont à mourir. »


Dernière édition par ArenSor le Lun 18 Sep - 8:19, édité 1 fois
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Message par Tristram Dim 17 Sep - 16:48

Voilà qui augure bien de cette lecture que j'ai programmée !

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Message par Bédoulène Lun 18 Sep - 9:21

merci Aren, ton commentaire donne envie !

je relève cet extrait dont l'image me touche :

« Aux derniers jours, aux derniers âges, la vie qui a été vécue se découvre à la façon des détritus sur une plage quand l’océan s’en va. »

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Message par Pinky Jeu 18 Jan - 16:06

L'amour, la mer


Beau titre auquel il faudrait ajouter la musique, celle du XVII e siècle  des différentes instruments à archets et à claviers. Une construction éclatée où les personnages apparaissent, disparaissent, se croisent, s'aiment, se séparent et voyagent à travers l'Europe, en particulier celle du Nord. En reprenant le livre après plusieurs jours, une thématique m'avait échappé, celle des cartes à jouer que Meaume, le silencieux, grave. Une sorte de métaphore de la vie qui bat et rebat les cartes.
J'ai  pris le parti de faire mon commentaire à partir de ce dont je me souvenais, ce qui m'avait frappé. J'ai eu du mal à entrer dans le livre, sans doute en partie à cause de ma lecture précédente, Le rêve de Zola qui se déroulait chronologiquement et où l'implicite n'était pas de rigueur. Puis, je me suis laissée prendre par ces différents récits faits de retours en arrière, de réflexions dans un contexte violent, celui des épidémies, des guerres comme celle de Trente Ans mais où la musique est première, une musique incarnée. Celle de Froberger, le gros homme, compositeur et virtuose sur ses claviers, clavecin et épinette, maitre de musique de la princesse Sybille de Wurtemberg. Froberger amoureux de Hanovre, le lyriste. Hatten, copiste et compositeur, joueur de théorbe, qui aime Thullyn, joueuse de viole. Thullyn qui vient des côtes de Finlande, Thullyn qui nage dans les vagues, qui aime la mer,  sa mer de Botnie au point de quitter Hatten pour y retourner une première fois puis pour y terminer son existence, loin d'Hatten qu'elle aime toujours et retrouver son amie Ilsted.

« Pour Thullyn, en tout cas, ce fut si évident qu’elle regagna la mer elle-même. La mer de son enfance. La mer de Botnie. La mer où son père avait trouvé la mort. Où il était resté lui aussi englouti, introuvable, indécelable, à jamais sous les vagues sans nombre. Elle se surpris à reparler, dans certains épisodes de ses rêves, la vieille langue saam – la vieille langue dont les lettrés et les antiquaires d’alors commençaient à dire qu’elle datait de l’origine du monde. C’était la langue que sa nourrice parlait quand elle devenait tendre, consolante, consolatrice, dans les temps où sa mère était encore auprès d’elle. Blessée, elle se précipita vers son enfance, vers les cachettes de son enfance, vers les refuges de ses souffrances de petite fille. Son père perdu au milieu du golfe revint même, très curieusement, comme une bouée de mer. Comme ce qu’on appelle un corps-mort à la surface de la mer. Comme une sorte de fantôme, de hantise bienveillante qui flottait sur la mer pour épargner désormais le naufrage. L’eau froide fait du bien à la peur. »

J'ai une affection particulière pour la princesse Sybille, claveciniste consciencieuse sous la conduite de Froberger mais qui ne trouve une raison de vivre qu'en chevauchant Josepha, sa jument à travers les forêts près de Montbéliard.
« Lors des chasses au vol ou encore à courre elle appréciait d’être autorisée à se retrouver très loin – à l’écart des hommes et des chiens- qu’elle devançait autant qu’il était possible, se repérant aux abois et aux cris et aux cors – sur sa jument Josepha. Les deux bêtes – la jument et la princesse-, quand elles étaient vraiment livrées à elles-mêmes, sous le regard de personne, sans songer à quoi que ce soit, sans songer même à songer, ayant quitter toute cérémonie, ayant abandonné tout langage, ayant laissé s’effriter et tomber en poudre toute peur, dans le bruissement des ramures de la forêt, elles respiraient. Une espèce d’envergure revenait, dilatait l’espace, amplifiait les poumons, élargissait les naseaux, les narines, les yeux. Elles étaient heureuses. »

La musique est omniprésente à travers les histoires de ces musiciens voyageurs, vagabonds et parfois presque errants.
« Il faut peut-être dans la musique comme il faut peut-être dans l’amour, au moins une sorte de regret. Une nostalgie plus vaste que la joie que le plaisir donne. Un souvenir qui l’anime. Il faut quelque chose qui s’étend au-delà d’elle et qui ne puisse se maîtriser. Quelque chose qui rêve encore dans le sommeil du désir. Quelque chose qui attende au fond du corps. Quelque chose qui continue à espérer même quand tout vient faire défaut – le corps, l’heure, la force, la grâce, l’âge, la peur. »

La sexualité y est abordée dans toute sa dimension physique, tout en gardant son mystère fondamental  ; elle n'est jamais voyeuriste ou racoleuse. Comme la musique, on pourrait dire qu’elle est incarnée.

Finalement, j'ai été prise par ces histoires parallèles, entrecroisées, ces destins mais il me manquait l’écoute. On peut bien sûr décrire les instruments, les partitions, les joutes entre musiciens mais la musique, ça s'écoute avant tout. Ainsi, j’ai revu Tous les matins du monde d'Alain Corneau et j’ai écouté des compositions de Sainte Colombe, que l'on croise rapidement dans le livre, (actuellement sur Arte Concert avec des morceaux de Marin Marais joués par Jordi Saval à la viole de gambe)
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Message par Bédoulène Jeu 18 Jan - 18:30

merci Pinky, mes lectures de l'auteur sont lointaines mais je les avais appréciées

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