Valéry Adelphe
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Re: Valéry Adelphe
Nadine a écrit:
C'est très érudit sur la faune et la flore, si on découvre comme moi c'est un handicap, mais si on le vit bien, d'être un peu dépassé, sans pression, peu à peu on trouve sa route et on entre en empathie.
Je ne sais pas si le correcteur de cette maison d'édition est entré en empathie, Nadine, mais ça représente un sacré taf de relire un texte aussi pointu !
Félicitations, Tristram, cette publication est une excellente nouvelle !
Va falloir qu'on s'y plonge, c'est sûr, à un moment donné...
Louvaluna- Messages : 1678
Date d'inscription : 19/03/2017
Re: Valéry Adelphe
C'est l'éditrice elle-même, Virginie Symaniec, qui eut cette lourde tâche de correctrice-relectrice, ce qui me valut des échanges stimulants, entre bévues atterrantes et tortures assumées de la langue françoise...
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Valéry Adelphe
Le dialogue entre l'auteur et le correcteur, je l'imagine souvent très riche. Si l'auteur est en capacité d'accueillir la critique constructive et les suggestions inspirées, et si le correcteur, tel un Vincent Munier devant la faune littéraire, sait entrer pleinement dans l'univers de l'auteur, s'en imprégner, afin de toujours respecter son esprit et son style. Les textes littéraires exigeants, érudits sur certains aspects, où la syntaxe se fait parfois funambule, demandent énormément de concentration et de travail, car le cerveau, dépassé par la nouveauté, n'est plus vraiment en mesure d'appréhender. Mais c'est justement là que ça devient intéressant. Tenter d'apprivoiser un univers très personnel en vue d'en accompagner discrètement mais efficacement la mise au monde. Une autre forme de maïeutique ? Je pense surtout à cela dans le cas de l'éditeur-relecteur-correcteur.
Louvaluna- Messages : 1678
Date d'inscription : 19/03/2017
Re: Valéry Adelphe
Dans ce cas-ci, le texte était déjà longuement mûri, à un stade d'achèvement tel qu'il n'a requis que quelques corrections mineures, la suppression de certaines phrases (et, surtout, de citations...)
Evidemment il faut être attentif à l'opinion de l'autre, ne serait-ce que parce que l'œil neuf du lecteur voit ce que l'auteur ne peut plus détecter à cause du ressassement de l'écrit figé.
Cela dit, une aide à la composition peut sans doute être fructueuse pour certains écrivains, mais il me semble qu'il s'agit d'une tendance nouvelle, l'écriture étant essentiellement intime à mes yeux.
Evidemment il faut être attentif à l'opinion de l'autre, ne serait-ce que parce que l'œil neuf du lecteur voit ce que l'auteur ne peut plus détecter à cause du ressassement de l'écrit figé.
Cela dit, une aide à la composition peut sans doute être fructueuse pour certains écrivains, mais il me semble qu'il s'agit d'une tendance nouvelle, l'écriture étant essentiellement intime à mes yeux.
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Valéry Adelphe
" l'écriture étant essentiellement intime à mes yeux" c'est ma vision d'un écrivain
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Valéry Adelphe
Dès le moment que j'appris la nouvelle, je me suis informé quant à savoir s'il y avait une version numérique disponible. Pour l'instant, je suis tombé sur l'extrait qui fait la mise en bouche pour d'éventuels lecteurs. J'y ai puisé un pourtour de l'expression particulière de ce livre :
Il me semble bien y reconnaître la plume du Tristram que nous côtoyons.
Insolites, ils se sont croisés – un motoriste debout sur l’eau
derrière sa pirogue déjaugée, tout auréolé des papillons leurrés
par son sillage – et se sont gravement salués d’une main ouverte
levée. Le takari, à cheval sur les arcs-en-ciel des gerbes soulevées par
l’étrave, n’a pas détourné son ébène figure de proue.
Les heures solaires écoulées d’un bloc, la nuit s’abat – il reste
peu de temps pour trouver un emplacement propice où nuiter,
mais lui n’en a cure: cette portion du fleuve étant relativement
fréquentée, les anciens bivouacs n’y sont pas rares.
Il me semble bien y reconnaître la plume du Tristram que nous côtoyons.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Valéry Adelphe
C'est bien à peu près le même.
L'éditrice m'a dit qu'une version numérique n'était pas prévue, son expérience étant que ces dernières étaient peu demandées.
L'éditrice m'a dit qu'une version numérique n'était pas prévue, son expérience étant que ces dernières étaient peu demandées.
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Valéry Adelphe
Terminé ma lecture, un modeste commentaire :
J’ai suivi ce couple, Luc le chasseur solitaire et elle Véronique la passagère qu’il doit emmener en voyage sur la Mana. Elle découvrit la rivière et la forêt, leurs dons et leurs emprises. Lui voyait dans sa présence, l’absence de la femme qu’il évoquait ou imaginait dans les moments de trop lourde solitude, d'abandon ou d’ébriété.
Cette lecture met tous les sens en éveil, et cette forêt où le végétal et la faune portent des noms inconnus, étranges, devient fantastique.
« Emanations d’aromates, de tilleul ou autres tisanes, de pollen, de menthol, de miel, de mélisse, d’humus, d’agrumes, d’anis, de tabac, de fraîchin, de fauve, de sauvagin, de cuir, de punaise, de buanderie, de pourriture, de champignons, de vineux, de vanille, de cire, de résines, de coumarine, de guimauve, de cadavre. »
"Grésillement de grillons, scie circulaire d'une cigale qui cymbalise.
Traverse un huron, horizontalement parti noir et gris.
Sifflement affolé d'un macaque alerté.
Un petit grimpar roux, tel un mini-parakoi qui aurait le col grivelé, traque les insectes sous les écorces des troncs desséchés.
Pétillement subit de l'anolis s'enfuyant emmi les feuilles mortes.
Par le travers des arbres, un rayon de soleil suit le fil d'araignée qui le guide."
De ce long voyage, cette découverte je ressors émerveillée, comme l’est d’ailleurs le narrateur/auteur/Luc. J’ai souhaité par moment dire à l’auteur, laisse vivre ton personnage, ne t’en mêle pas, Véronique sait comment se vêtir, mais il n' en a eu garde.
L' auteur avait tout de même prévenu :
« Et l’homme y est sans doute le plus grand danger pour l’homme :la vie d’autrui ne vaut rien, en tout cas moins parfois qu’une boite de sardines. En fait le risque n’était certainement pas plus probable que l’aléa de marcher sur un grage. La prudence suffit à écarter bien des périls. Le vrai danger n’est pas dans les jaguars, qui d’ailleurs n’attaquent pas l’homme, mais bien de s’égarer.
Quand on commence à connaître la forêt, c’est ce qui fait le plus réfléchir. »
La fin nous montrera qu’en effet le vrai danger c’est bien de s’égarer.
Et moi, me suis-je égarée ? peut-être, mais dans mon errance j’ai rencontré « la Biche blanc ». L’accord m’avait étonnée mais je sais à présent qu’ elle est en fait Il, le cerf. Et j’ai bien entendu les singes rouges.
J’ai apprécié le rapport de l’auteur aux femmes, à travers le personnage de Luc :
La femme comme une légende : celle de la femme nue qui hante la forêt,
Que l’amour soit plus une question de cœur que de sexe,
Et coup de cœur pour l’image de la femme sur le vieux briquet.
« Il fume sa cigarette, allumée avec des allumettes ; le briquet, dont l’image s’est décolorée, ne donne plus que de brèves étincelles. Il ne songe pas à le jeter, ce serait comme arracher quelque chose de lui-même, et qui peut-être le rattache à l’humanité. Et puis il ne jette jamais rien, tout est précieux, voire réutilisable – même, surtout les souvenirs. »
"Il ressort le briquet, le scrute attentivement, y cherche avide un sens nouveau, y découvre des détails inaperçus, tout un univers dans la miniature : immarcescible image dans le monde des eaux envahi, elle incarne un manque, symbolise ce que quelque part il poursuit ou perd dans sa fuite en avant."
Une délicieuse lecture qui m’ a appris de la forêt Guyanaise, de la difficulté à s’ y adapter et à y être accepté. Faut jouer franc jeu !
« Il témoignait de la Guyane dans sa chair et ses excès mêmes, la portait dans ses tripes, faisait corps avec elle. »
En exergue de tous les chapitres d’intéressantes citations littéraires en lien avec le récit.
L'écriture : sans bagage littéraire je ne peux que donner mon ressenti. Une écriture élégante, un français châtié (voire du vieux français), de la poésie et d'étonnantes métaphores.
Extraits :
« Et il avait quitté la cellule sociale où il s’était senti confiné en quelque spécialité bornée, était venu retrouver une autonomie d’animal à la fois polyvalent et perpétuellement inadapté, revenu aux sources de l’inventive agressivité, de l’animosité irrationnelle mais tangible, à d’autres valeurs qui n’avaient plus place dans l’organisme collectif du zoo humain. »
« Il sentait confusément que ce qui menait les hommes , ce n’est pas le sexe, c’est le pouvoir – ceux qui commandent, ceux qui se soumettent, et ceux qui affrontent la forêt. »
« L’homme dérange toujours la nature, où il est généralement nuisible, au mieux inutile, prélevant ses chairs et ses fruits sans compensation. »
« Il emmenait toujours du matériel de rechange en suffisance, ayant l’expérience d’incroyables séries de pannes, et disposait de bien d’autres astuces, nées de ses mésaventures, quand parfois un simple bout de ficelle fait la différence. »
Chasseur repenti ?
« Rien ne le surprend, et pourtant tout l’émerveille, lui parle. Il lui semble entrevoir le jour où, nouveau Saint-Hubert repenti, Saint-Julien recru de carnages, vieux sage sans plus de faim, il irait à la chasse sans fusil. »
J’ai suivi ce couple, Luc le chasseur solitaire et elle Véronique la passagère qu’il doit emmener en voyage sur la Mana. Elle découvrit la rivière et la forêt, leurs dons et leurs emprises. Lui voyait dans sa présence, l’absence de la femme qu’il évoquait ou imaginait dans les moments de trop lourde solitude, d'abandon ou d’ébriété.
Cette lecture met tous les sens en éveil, et cette forêt où le végétal et la faune portent des noms inconnus, étranges, devient fantastique.
« Emanations d’aromates, de tilleul ou autres tisanes, de pollen, de menthol, de miel, de mélisse, d’humus, d’agrumes, d’anis, de tabac, de fraîchin, de fauve, de sauvagin, de cuir, de punaise, de buanderie, de pourriture, de champignons, de vineux, de vanille, de cire, de résines, de coumarine, de guimauve, de cadavre. »
"Grésillement de grillons, scie circulaire d'une cigale qui cymbalise.
Traverse un huron, horizontalement parti noir et gris.
Sifflement affolé d'un macaque alerté.
Un petit grimpar roux, tel un mini-parakoi qui aurait le col grivelé, traque les insectes sous les écorces des troncs desséchés.
Pétillement subit de l'anolis s'enfuyant emmi les feuilles mortes.
Par le travers des arbres, un rayon de soleil suit le fil d'araignée qui le guide."
De ce long voyage, cette découverte je ressors émerveillée, comme l’est d’ailleurs le narrateur/auteur/Luc. J’ai souhaité par moment dire à l’auteur, laisse vivre ton personnage, ne t’en mêle pas, Véronique sait comment se vêtir, mais il n' en a eu garde.
L' auteur avait tout de même prévenu :
« Et l’homme y est sans doute le plus grand danger pour l’homme :la vie d’autrui ne vaut rien, en tout cas moins parfois qu’une boite de sardines. En fait le risque n’était certainement pas plus probable que l’aléa de marcher sur un grage. La prudence suffit à écarter bien des périls. Le vrai danger n’est pas dans les jaguars, qui d’ailleurs n’attaquent pas l’homme, mais bien de s’égarer.
Quand on commence à connaître la forêt, c’est ce qui fait le plus réfléchir. »
La fin nous montrera qu’en effet le vrai danger c’est bien de s’égarer.
Et moi, me suis-je égarée ? peut-être, mais dans mon errance j’ai rencontré « la Biche blanc ». L’accord m’avait étonnée mais je sais à présent qu’ elle est en fait Il, le cerf. Et j’ai bien entendu les singes rouges.
J’ai apprécié le rapport de l’auteur aux femmes, à travers le personnage de Luc :
La femme comme une légende : celle de la femme nue qui hante la forêt,
Que l’amour soit plus une question de cœur que de sexe,
Et coup de cœur pour l’image de la femme sur le vieux briquet.
« Il fume sa cigarette, allumée avec des allumettes ; le briquet, dont l’image s’est décolorée, ne donne plus que de brèves étincelles. Il ne songe pas à le jeter, ce serait comme arracher quelque chose de lui-même, et qui peut-être le rattache à l’humanité. Et puis il ne jette jamais rien, tout est précieux, voire réutilisable – même, surtout les souvenirs. »
"Il ressort le briquet, le scrute attentivement, y cherche avide un sens nouveau, y découvre des détails inaperçus, tout un univers dans la miniature : immarcescible image dans le monde des eaux envahi, elle incarne un manque, symbolise ce que quelque part il poursuit ou perd dans sa fuite en avant."
Une délicieuse lecture qui m’ a appris de la forêt Guyanaise, de la difficulté à s’ y adapter et à y être accepté. Faut jouer franc jeu !
« Il témoignait de la Guyane dans sa chair et ses excès mêmes, la portait dans ses tripes, faisait corps avec elle. »
En exergue de tous les chapitres d’intéressantes citations littéraires en lien avec le récit.
L'écriture : sans bagage littéraire je ne peux que donner mon ressenti. Une écriture élégante, un français châtié (voire du vieux français), de la poésie et d'étonnantes métaphores.
Extraits :
« Et il avait quitté la cellule sociale où il s’était senti confiné en quelque spécialité bornée, était venu retrouver une autonomie d’animal à la fois polyvalent et perpétuellement inadapté, revenu aux sources de l’inventive agressivité, de l’animosité irrationnelle mais tangible, à d’autres valeurs qui n’avaient plus place dans l’organisme collectif du zoo humain. »
« Il sentait confusément que ce qui menait les hommes , ce n’est pas le sexe, c’est le pouvoir – ceux qui commandent, ceux qui se soumettent, et ceux qui affrontent la forêt. »
« L’homme dérange toujours la nature, où il est généralement nuisible, au mieux inutile, prélevant ses chairs et ses fruits sans compensation. »
« Il emmenait toujours du matériel de rechange en suffisance, ayant l’expérience d’incroyables séries de pannes, et disposait de bien d’autres astuces, nées de ses mésaventures, quand parfois un simple bout de ficelle fait la différence. »
Chasseur repenti ?
« Rien ne le surprend, et pourtant tout l’émerveille, lui parle. Il lui semble entrevoir le jour où, nouveau Saint-Hubert repenti, Saint-Julien recru de carnages, vieux sage sans plus de faim, il irait à la chasse sans fusil. »
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Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Valéry Adelphe
Merci pour cette lecture, Bédoulène ! Elle me permet de réaliser qu'évidemment le personnage "il", qui s'égare, peut être les souvenirs et/ou un songe de Luc !
Oui, merci pour ces lectures qui dévoilent des ouvertures que je n'avais pas perçues, et se complètent _ complètent le livre.
Et oui, ambivalence de la chasse, une évidence pour ceux qui vivent en/de la forêt (on appelle "viandes" les animaux-gibiers sur pied en Guyane), un questionnement rattrapé par l'actualité, quand on découvre que la forêt n'est pas inépuisable...
Oui, merci pour ces lectures qui dévoilent des ouvertures que je n'avais pas perçues, et se complètent _ complètent le livre.
Et oui, ambivalence de la chasse, une évidence pour ceux qui vivent en/de la forêt (on appelle "viandes" les animaux-gibiers sur pied en Guyane), un questionnement rattrapé par l'actualité, quand on découvre que la forêt n'est pas inépuisable...
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Valéry Adelphe
Dans l'entretien avec ton éditrice tu évoques les 3 personnages féminins : je pèse mes mots pour ne pas divulgâcher non plus, mais par le fait elles m'ont beaucoup frappées ( Dom. et l'androgyne aux cheveux colorés, amie) J'ai pas cherché à m'en souvenir, je veux dire qu'en lisant l'entretien j'ai tout de suite su que c'étaient elles. Je m'en souvenais.Elles ont une présence forte. Maintenant qu'on est 3 à avoir lu je me permets ce petit retour supplémentaire. J'ai hâte que d'autres se joignent à nous pour que cette lecture se dedouble en souvenir.
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Valéry Adelphe
moi je n'ai rien écouter, je suis entrée dans le livre en découverte.
Il ne faut pas oublier aussi le basculement de l'homme du monde dit "civilisé" au monde sauvage.
à ne pas déspoiler si vous compter lie le livre, lecture à laquelle je vous engage.
Il ne faut pas oublier aussi le basculement de l'homme du monde dit "civilisé" au monde sauvage.
à ne pas déspoiler si vous compter lie le livre, lecture à laquelle je vous engage.
- Spoiler:
- je me souviens de Nadja et Véronique, l'autre femme celle de l'autre vie ?
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Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Valéry Adelphe
Oui, c'est vrai, une Dominique apparaît incidemment. Comme l'a justement noté Aventin, les "caractères" féminins sont « faiblards » : ils sont largement imaginaires, surtout pour le ou les personnages qui les évoquent, que ce soit le rêve éveillé de "il" ou la touriste de Luc. Je les ai introduites dans le récit par complaisance et malice, et elles sont en fait des regrets/remords des hommes, même en songe.
J'ai été frappé que lors des conversations au coin du feu en forêt, c'est un topos qui revient tôt ou tard, alors que la femme n'y est (était) jamais présente en réalité (mais il y a les Indiennes, les Saint-Luciennes, les femmes des Saramakas, etc.).
Il y a finalement beaucoup de femmes dans ce "monde sans femme" ; c'est curieux comme elles prennent aussi beaucoup de place dans vos commentaires, alors que je voulais surtout "rendre" le fleuve et la forêt... Elles étaient placées là pour "meubler" en tirant à la ligne, et maintenant, elles vivent !
J'ai été frappé que lors des conversations au coin du feu en forêt, c'est un topos qui revient tôt ou tard, alors que la femme n'y est (était) jamais présente en réalité (mais il y a les Indiennes, les Saint-Luciennes, les femmes des Saramakas, etc.).
Il y a finalement beaucoup de femmes dans ce "monde sans femme" ; c'est curieux comme elles prennent aussi beaucoup de place dans vos commentaires, alors que je voulais surtout "rendre" le fleuve et la forêt... Elles étaient placées là pour "meubler" en tirant à la ligne, et maintenant, elles vivent !
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Valéry Adelphe
Tristram, je n'ai pas retenu que " les femmes", loin de là, le fleuve et la forêt sont des "personnages" et à vrai dire, j'ai crains au début que la rencontre vraie ou imaginée (puisque "ils ne se sont pas rencontrés" soit plus prégnante, heureusement non ! (déjà voir ses vêtements, non mais ma fille on ne s'habille pas ainsi dans la forêt, ni sur le fleuve ! )
Mais en tant que femme, c'est naturellement que j'ai apprécié les pensées de l'écrivain à travers le chasseur.
Et oui j'ai bien noté tous les autres personnages qui sont passés, rapidement, sur leur barque, demandant aide parfois, et les indigènes, et le court séjour avec l'entomologiste.
Mais en tant que femme, c'est naturellement que j'ai apprécié les pensées de l'écrivain à travers le chasseur.
Et oui j'ai bien noté tous les autres personnages qui sont passés, rapidement, sur leur barque, demandant aide parfois, et les indigènes, et le court séjour avec l'entomologiste.
Dernière édition par Bédoulène le Sam 5 Fév - 11:17, édité 1 fois
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Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Valéry Adelphe
Mais ce n'est pas un reproche, Bédoulène ! C'est moi qui ait introduit ces présences féminines (et me suis laissé emporter par mon imagination). Et c'est normal d'avoir de la difficulté à adhérer à la forêt (équatoriale) quand on ne la fréquente pas ou guère ! Reste que restituer la forêt est extrêmement difficile, je dis cela après avoir lu quantité de livres sur le sujet, et ceux qui m'ont parlé c'était généralement en écho à mon expérience. A noter aussi qu'il existe très peu de témoignages de ceux qui la connaissent vraiment. Cette forêt, c'est beaucoup d'indistinct, des heures de marche pour croiser un animal pendant quelques dixièmes de seconde !
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Valéry Adelphe
Bédoulène a écrit:En exergue de tous les chapitres d’intéressantes citations littéraires en lien avec le récit.
Quelle surprise! je n'en reviens pas !
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8434
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Valéry Adelphe
« On me reproche de trop citer d’auteurs. Mais les citations ne sont pas des paravents derrière lesquels se réfugier. Elles sont la formulation d’une pensée qu’on a caressée un jour et que l’on reconnaît, exprimée avec bonheur, sous la plume d’un autre. Les citations révèlent l’âme de celui qui les brandit. Elles trahissent le regret de ne pas avoir su ou de n’avoir pas pu dégainer sa pensée. »
Sylvain Tesson, « Géographie de l'instant, Bloc-notes », « Citer l’autre », avril 2007
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Valéry Adelphe
Bédoulène a écrit:moi je n'ai rien écouter, je suis entrée dans le livre en découverte.
Il ne faut pas oublier aussi le basculement de l'homme du monde dit "civilisé" au monde sauvage.
à ne pas déspoiler si vous compter lie le livre, lecture à laquelle je vous engage.
- Spoiler:
je me souviens de Nadja et Véronique, l'autre femme celle de l'autre vie ?
Bédou je te réponds (allez pas voir les autres.)
- Spoiler:
- Je ne me rappelle pas de Nadja.
C'est la couturiere ? d'ailleurs je me rends compte que je la zappais. Sans doute un acte manqué (elle a eue l'air de finir par agacer, c'te'femme)
Non, je me souviens qu'"il" (Pas "luc", enfin, je crois pas) évoque une ancienne amitié , un gentille personne à la silhouette androgyne et aux cheveux courts et rouges, de mémoire. En effet elle a un nom. Mais je ne m'en souviens plus. Et à ce moment ça marque, comme on ne connait "il" que très solitaire, ça porte à penser sa vie ailleurs que dans la forêt,ce qu'on retrouve aussi quand il a des souvenirs qui le surprennent, de restaurant de jadis etc ( par exemple, j'ai adoré ce moment, on se croirait d'un coup dans un Maigret, les evocations du passé urbain font un drôle d'effet par leur rareté) et puis les deux adjectifs précis, qui étonnent. qui font vrai personne, en somme. Et vraie amitié.
Et puis une autre fois, qui fait soit famille, soit amitié, soit amour, soit décès , aussi, très pudique, et aussi elliptique que possible, lorsque le personnage parle de solitude je crois, je ne crois pas qu'il soit sujet d'amour spécifiquement, en tous cas ça le pousse à recenser des liens lointains, et "Dom" est nommée, mince j'en viens à douter, pas "Dominique, si ? enfin elle est à peine invoquée, et le mot est vraiment invoquée plutôt que évoquée, pour ensuite par la phrase rester tenue au silence des mots.
Donc je ne sais pas au fond qui sont les 3 personnages féminins auquel pense Adelphe dans son entretien avec l'éditeur car si on compte la couturiere qui est bien développée, en effet, et les deux apparitions que je releve, ça fait 4.
Sans doute que Adelphe pensait à la couturiere, Véronique, et la femme du briquet.
Mais moi j'ai apprécié rencontrer ces deux silhouettes ébauchées en moins d'une ligne.
(Bédou c'est un entretien transcrit, pas sonore.)
Je me marre à imaginer Tristam nous lire, ça doit pas être évident, tout de même, de voir comment on s'approprie des sens à sa manière. En plus moi j'ai le don pour retenir "mal", alors pardon si je dis des salades, je pars de mes souvenirs qui peuvent être très subjectifs.
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Valéry Adelphe
ah, et aussi,
D'ailleurs, et il faut bien le dire, à chaque fois que j'avais une objection de lectrice subjective, (et nous savons combien peut-être subjectif de lire le livre d'un collègue forumesque, entreprise délicate, glacée de la peur de ne pas aimer, de devoir le dire ou le cacher ) à chaque fois, donc, et j'entends par là une réserve quasi éthique, de fond, comme tout sens peut l'être, paf, de 1 à 10 pages plus loin un paragraphe m'exposait avec délicatesse et brio que ce qui me heurtait était heurtant , conçu, et développé d'une manière qui amendait toute réserve. je jure, j'invente pas. Ce livre est systémique, mes pauv'gens. pas moyen, peut pas lui tirer la queue il s'enroule.
- Spoiler:
- sur cette histoire de fringues, c'est clair que ça me poussait à pas trop y croire à la nana, et puis mine de rien, quand, en fait, ils avancent dans le voyage, la véracité émotionnelle devient bien plus grande. Les habits reviennent assez souvent dans la vision, bon ça me convoquait pas trop, moi, cet aspect, évidemment je suis pas coquette moi, perso, donc en somme me projetais pas beaucoup sur cette identité, lançons le mot (projection de lecteur sur un personnage), mais j'ai tout de même un souvenir ébloui d'une séquence où elle se détache de la rive, en barque, je me souviens plus de la couleur de l'habit mais le stylme la décrit d'une manière tellement cisellée qu'à ce moment je me suis dis "bon ok, respect, le mec a le droit de triper autant, parce que là il vient de prouver qu'en vrai c'est que c'est BEAU, pas une histoire de queue. Ou de fetichisme, quoi. (qui pourraient avoir expliqué mon quant à soi de lectrice femelle) Et en effet c'était su-per beau. j'ai inspiré d'un coup , dans le choc. Sur une phrase.
D'ailleurs, et il faut bien le dire, à chaque fois que j'avais une objection de lectrice subjective, (et nous savons combien peut-être subjectif de lire le livre d'un collègue forumesque, entreprise délicate, glacée de la peur de ne pas aimer, de devoir le dire ou le cacher ) à chaque fois, donc, et j'entends par là une réserve quasi éthique, de fond, comme tout sens peut l'être, paf, de 1 à 10 pages plus loin un paragraphe m'exposait avec délicatesse et brio que ce qui me heurtait était heurtant , conçu, et développé d'une manière qui amendait toute réserve. je jure, j'invente pas. Ce livre est systémique, mes pauv'gens. pas moyen, peut pas lui tirer la queue il s'enroule.
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Valéry Adelphe
Je parle de deux personnages féminins (principaux ?!) dans l'entretien, si on considère qu'il ne s'agit pas du même : la couturière, et Véronique. Dominique apparaît effectivement dans deux flashes, et Nadja deux fois aussi, dans une citation de Breton et dans le délire du "il" fiévreux ; ce n'est pas à proprement parler un personnage (me semble-t-il), peut-être un rapprochement possible entre les deux fils (et personnages féminins).
La femme-briquet, « ex-voto », « fétiche », « icône », briquet qui apparaît d'ailleurs dans les deux fils, est une « figure » plus qu'un personnage, à un autre degré encore.
Bon, c'est mon point de vue, qui ne vaut pas plus qu'un autre !
La femme-briquet, « ex-voto », « fétiche », « icône », briquet qui apparaît d'ailleurs dans les deux fils, est une « figure » plus qu'un personnage, à un autre degré encore.
Bon, c'est mon point de vue, qui ne vaut pas plus qu'un autre !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15648
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