Daniel Cordier
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Daniel Cordier
Daniel Cordier
(1920-2020)
(1920-2020)
Daniel Cordier est un résistant, marchand d'art et historien français.
Après avoir été membre de la Fédération nationale des « Camelots du roi », il s'engage dans la France libre dès juin 1940. Secrétaire de Jean Moulin en 1942-1943 — au contact de qui ses opinions évoluent du nationalisme intégral maurrassien à une tendance plus libérale —, il consacre à celui-ci une biographie en plusieurs volumes d'une grande portée historique. Après la guerre, il est marchand d'art, critique, collectionneur et organisateur d'expositions, avant de se consacrer à des travaux d'historien, et à la rédaction de sa biographie « Alias Caracalla » (en deux tomes), et « Les Feux de Saint-Elme ».
C'est le tuteur légal et père adoptif de Hervé Vilard.
Lors de sa mort, à 100 ans, il était l'un des deux derniers compagnons de la Libération encore en vie.
Ouvrages :
• « Jean Moulin et le Conseil national de la Résistance », 1983.
• « Jean Moulin : l’Inconnu du Panthéon », 3 vol. , 1989-1993.
• « Jean Moulin. La République des catacombes », 1999.
• « Pierre Brossolette ou Le Destin d'un héros », 2001.
• « Alias Caracalla : mémoires, 1940-1943 », 2009.
• « De l’Histoire à l’histoire », avec la collaboration de Paulin Ismard, 2013.
• « Les Feux de Saint-Elme », 2014.
• « La victoire en pleurant : Alias Caracalla 1943-1946 », 2021.
ArenSor- Messages : 3443
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Daniel Cordier
La Victoire en pleurant, alias Caracalla 1943-1946
Il s’agit du second volume des mémoires de guerre de Daniel cordier, le premier volume ayant pour titre « Alias Caracalla : mémoires 1940-1943 ».
Nous suivons donc « Bip W », alias « Alain », « Michel » et autres (le pseudonyme de « Caracalla » est postérieur, donné par Roger Vailland dans son roman « Drôle de jeu » publié en 1945) à partir de l’arrestation de « Rex », alias « Max », c'est-à-dire Jean Moulin, en juin 1943, à Lyon. Daniel Cordier qui en est le secrétaire et qui se trouve alors à Paris doit faire face à la désorganisation du réseau et aux incertitudes sur la succession face aux chefs de la Résistance qui comptent bien prendre leur indépendance vis-à-vis de Londres et du général de Gaulle. Très prudent, Cordier donne rendez-vous à ses courriers à la sortie des stations de métro. Il n’en est pas de même pour ses chefs qui disposent d’un véritable QG rue de la Pompe. En septembre 1943, une descente de la Gestapo démantèle le réseau, Cordier échappe de peu à la rafle, mais il apprend que sa photo et ses pseudonymes sont connus de la police allemande. Il est donc urgent pour lui de quitter le territoire pour ne pas avoir à mettre en péril la vie de ses camarades. La voie directe vers Londres étant interrompue, il passe par l’Espagne où il se fait volontairement interner au camp de Miranda afin d’être réclamé par le consulat britannique. Il rejoint alors Londres qui vit sous l’angoisse des V1 et y prépare le Débarquement. Revenu en France, Cordier va entrer dans le service du contre-espionnage dont il démissionne en 1946 à l’annonce du départ du général de Gaulle du gouvernement.
Le titre « La Victoire en pleurant » souligne la désillusion des engagés de la première heure face aux résistants de la dernière heure. Pire, la poignée d’individus qui a choisi de suivre de Gaulle en juin 40 est traitée « d’émigrés » ! Par ailleurs, après la Libération les oppositions politiques se déchaînent et semblent renouer avec les travers de la IIIe république. Enfin, l’arrêt des combats entraîne une forme de décompression parmi ceux qui se sont battus dans l’ombre pendant des années, au péril de leur vie. Ce n’est d’ailleurs pas le moindre mérite de l’ouvrage de nous montrer que, loin de l’unanimité souvent mise en avant, la résistance à l’occupation allemande a été traversée de courants politiques, de personnalités qui s’affrontent, de conflits larvés qui vont éclater à la fin de la guerre.
Ce tome des mémoires est resté inachevé à la mort de Daniel Cordier. Certains portraits qu’il se promettait de dresser ne l’ont pas été. Heureusement, l’auteur nous parle de ses rencontres avec Sartre, Camus, Aron, ou encore Malraux. Malgré cet inachèvement, le discours garde toute sa cohérence. Le style est d’une grande clarté, il rend très vivant ce témoignage d’un homme intègre avec ses passions, ses grandeurs et aussi ses faiblesses.
Il s’agit du second volume des mémoires de guerre de Daniel cordier, le premier volume ayant pour titre « Alias Caracalla : mémoires 1940-1943 ».
Nous suivons donc « Bip W », alias « Alain », « Michel » et autres (le pseudonyme de « Caracalla » est postérieur, donné par Roger Vailland dans son roman « Drôle de jeu » publié en 1945) à partir de l’arrestation de « Rex », alias « Max », c'est-à-dire Jean Moulin, en juin 1943, à Lyon. Daniel Cordier qui en est le secrétaire et qui se trouve alors à Paris doit faire face à la désorganisation du réseau et aux incertitudes sur la succession face aux chefs de la Résistance qui comptent bien prendre leur indépendance vis-à-vis de Londres et du général de Gaulle. Très prudent, Cordier donne rendez-vous à ses courriers à la sortie des stations de métro. Il n’en est pas de même pour ses chefs qui disposent d’un véritable QG rue de la Pompe. En septembre 1943, une descente de la Gestapo démantèle le réseau, Cordier échappe de peu à la rafle, mais il apprend que sa photo et ses pseudonymes sont connus de la police allemande. Il est donc urgent pour lui de quitter le territoire pour ne pas avoir à mettre en péril la vie de ses camarades. La voie directe vers Londres étant interrompue, il passe par l’Espagne où il se fait volontairement interner au camp de Miranda afin d’être réclamé par le consulat britannique. Il rejoint alors Londres qui vit sous l’angoisse des V1 et y prépare le Débarquement. Revenu en France, Cordier va entrer dans le service du contre-espionnage dont il démissionne en 1946 à l’annonce du départ du général de Gaulle du gouvernement.
Le titre « La Victoire en pleurant » souligne la désillusion des engagés de la première heure face aux résistants de la dernière heure. Pire, la poignée d’individus qui a choisi de suivre de Gaulle en juin 40 est traitée « d’émigrés » ! Par ailleurs, après la Libération les oppositions politiques se déchaînent et semblent renouer avec les travers de la IIIe république. Enfin, l’arrêt des combats entraîne une forme de décompression parmi ceux qui se sont battus dans l’ombre pendant des années, au péril de leur vie. Ce n’est d’ailleurs pas le moindre mérite de l’ouvrage de nous montrer que, loin de l’unanimité souvent mise en avant, la résistance à l’occupation allemande a été traversée de courants politiques, de personnalités qui s’affrontent, de conflits larvés qui vont éclater à la fin de la guerre.
Ce tome des mémoires est resté inachevé à la mort de Daniel Cordier. Certains portraits qu’il se promettait de dresser ne l’ont pas été. Heureusement, l’auteur nous parle de ses rencontres avec Sartre, Camus, Aron, ou encore Malraux. Malgré cet inachèvement, le discours garde toute sa cohérence. Le style est d’une grande clarté, il rend très vivant ce témoignage d’un homme intègre avec ses passions, ses grandeurs et aussi ses faiblesses.
ArenSor- Messages : 3443
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Daniel Cordier
J'ai les deux tomes en format poche de « Jean Moulin. La République des catacombes ». L'histoire de la Résistance et de ses complexités manque encore à ma culture. Merci Arensor!
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2492
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