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Message par Jack-Hubert Bukowski Sam 19 Fév - 12:13

Sylvia Plath
(1932-1963)


Sylvia Plath Sylvia10

Écrivain américaine (1932-1963) ayant produit essentiellement des poèmes, mais aussi un roman, des nouvelles, des livres pour enfants et des essais.

Sylvia Plath, née le 27 octobre 1932 à Jamaica Plain, dans la banlieue de Boston, et morte le 11 février 1963 à Primrose Hill (Londres), est une poétesse américaine , qui a écrit aussi un roman, des nouvelles, des livres pour enfants et des essais. Si elle est surtout connue pour sa poésie, elle tire également sa notoriété de The Bell Jar (en français, La Cloche de détresse), roman d'inspiration autobiographique qui décrit en détail les circonstances de sa première dépression, au début de sa vie d'adulte. Depuis son suicide en 1963, Sylvia Plath est devenue une figure emblématique dans les pays anglophones, les féministes voyant dans son œuvre l'archétype du génie féminin écrasé par une société dominée par les hommes, les autres voyant surtout en elle une icône dont la poésie, en grande partie publiée après sa mort, fascine comme la bouleversante chronique d'un suicide annoncé.

A l'automne 1962, le couple vole en éclats lorsque Sylvia découvre l'infidélité de Ted, qu'elle chasse de la maison. Elle vivra dans leur maison avec les enfants tout l'automne. Durant cette période, Sylvia écrit chaque matin un ou plusieurs poèmes avant de réveiller ses enfants. Ce sont ces poèmes, réunis dans le recueil Ariel, publié après sa mort, qui feront sa renommée. En décembre 1962, elle obtient la location de l'ancienne maison de Yeats, dans le nord de Londres. Le 14 janvier 1963, elle publie son premier roman, La cloche de détresse (The Bell Jar), en grande partie autobiographique, qui connaît un bon accueil critique. Son journal fait référence à deux autres romans évoquant sa relation avec Hughes, et qui auraient disparu. Le 11 février, elle se donne la mort à son domicile.

Peu de temps après sa mort, Sylvia Plath fut rangée dans les poètes « confessionnels », mouvement américain formé autour du poète Robert Lowell, et qui souffraient d'un certain déséquilibre psychologique. Bon nombre de ses écrits seront publiés après sa mort et le recueil Collected Poems obtiendra le prix Pulitzer de poésie à titre posthume.


Source : Dicocitations

Bibliographie

   Le Colossus (1960)
  La Cloche de détresse (1963)
  Ariel (1965)
   Trois femmes: un monologue à trois voix  (1968)
   Traverser l'eau  (1971)
   Arbres d'hiver  (1971)
   Lettres à la maison: Correspondance 1950-1963  (1975
   Les poèmes rassemblés  (1981)
   Les journaux de Sylvia Plath  (1982)


Source : Greenlane


Dernière édition par Jack-Hubert Bukowski le Mar 22 Fév - 10:43, édité 3 fois
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Message par Jack-Hubert Bukowski Sam 19 Fév - 12:17

On connaît Sylvia Plath surtout pour La cloche de détresse, mais elle était également une grande poétesse. Bix y revenait de temps en temps, comme s'il semblait dire que ça valait la peine de parler de son oeuvre.

Je vais vous présenter Sylvia Plath dans une déclinaison poétique :

LETTRE D'AMOUR

Pas facile de formuler ce que tu as changé pour moi.
Si je suis en vie maintenant, j'étais alors morte,
Bien que, comme une pierre, sans que cela ne m'inquiète,
Et je restais là sans bouger selon mon habitude.
Tu ne m'as pas simplement un peu poussée du pied, non-
Ni même laissée régler mon petit oeil nu
A nouveau vers le ciel, sans espoir, évidemment,
De pouvoir appréhender le bleu, ou les étoiles.

Ce n'était pas ça. Je dormais, disons : un serpent
Masqué parmi les roches noires telle une roche noire
Se trouvant au milieu du hiatus blanc de l'hiver -
Tout comme mes voisines, ne prenant aucun plaisir
A ce million de joues parfaitement ciselées
Qui se posaient à tout moment afin d'attendrir
Ma joue de basalte. Et elles se transformaient en larmes,
Anges versant des pleurs sur des natures sans relief,
Mais je n'étais pas convaincue. Ces larmes gelaient.
Chaque tête morte avait une visière de glace.

Et je continuais de dormir, repliée sur moi-même.
La première chose que j'ai vue n'était que de l'air
Et ces gouttes prisonnières qui montaient en rosée,
Limpides comme des esprits. Il y avait alentour
Beaucoup de pierres compactes et sans aucune expression.
Je ne savais pas du tout quoi penser de cela.
Je brillais, recouverte d'écailles de mica,
Me déroulais pour me déverser tel un fluide
Parmi les pattes d'oiseaux et les tiges des plantes.
Je ne m’y suis pas trompée. Je t'ai reconnu aussitôt.

L'arbre et la pierre scintillaient, ils n'avaient plus d'ombres.
Je me suis déployée, étincelante comme du verre.
J'ai commencé de bourgeonner tel un rameau de mars :
Un bras et puis une jambe, un bras et encore une jambe.
De la pierre au nuage, ainsi je me suis élevée.
Maintenant je ressemble à une sorte de dieu
Je flotte à travers l'air, mon âme pour vêtement,
Aussi pure qu'un pain de glace. C'est un don.

(Arbres d'hiver)

Il me semblait que ça proposait une voie d'entrée sur son oeuvre, certes sombre et glaciale, mais lumineuse à la fois...
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Message par Bédoulène Sam 19 Fév - 14:25

merci Jack !

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Message par Jack-Hubert Bukowski Mar 22 Fév - 10:30

Je vais vous proposer un autre poème en attendant ses textes de prose :

«Freux noir par temps de pluie»

Sur la brindille, là-haut
Un freux mouillé sous la pluie lustre
Et relustre son plumage noir.
Je n'attends pas de miracle
Ou d'accident

Qui embrase
Mon oeil et ne cherche plus
De signe dans le temps incertain mais laisse
Tomber les feuilles tachetées comme elles tombent
Sans cérémonie ni mauvais augure.

Pourtant, je l'admets, je désire
Parfois une réponse du ciel muet
Mais, honnêtement, pas de quoi me plaindre :
Un filet de lumière peut encore
Bondir incandescent

De la table de cuisine ou d'une chaise
Comme si une flamme céleste s'emparait
Des objets les plus obtus -
Consacrant ainsi un intervalle
Autrement anodin

En conférant largesse, honneur, pour ainsi
Dire amour. En tout cas, je marche maintenant
À pas prudents - car cela pourrait arriver
Même dans ce paysage pourri, sceptique
Mais finaude, ignorant

L'ange qui viendrait peut-être soudain
Flamboyer à mon coude. Je sais seulement qu'un freux
En lustrant ses plumes noires peut briller au point
De se saisir de mes sens, de forcer mes paupières
À se soulever et d'accorder

Un bref répit à la crainte
Du neutre absolu. Avec un peu de chance,
Voyageuse opiniâtre dans cette saison
De fatigue, je pourrai
Réunir tant bien que mal

Des fragments de paix. Les miracles se produisent
Si on appelle miracles ces jeux de lumière
Spasmodiques. L'attente a recommencé,
La longue attente de l'ange,
De cette rare descente erratique.
Le Colosse dans Oeuvres, Quarto Gallimard, 2011, p. 237-238.
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Message par Jack-Hubert Bukowski Mer 16 Mar - 9:18

Je l'aime bien celui-là :

«Miroir»

Je suis d’argent et exact. Je n’ai pas de préjugés.
Tout ce que je vois je l’avale immédiatement,
Tel quel, jamais voilé par l’amour ou l’aversion.
Je ne suis pas cruel, sincère seulement —
L’œil d’un petit dieu, à quatre coins.
Le plus souvent je médite sur le mur d’en face.
Il est rose, moucheté. Je l’ai regardé si longtemps
Qu’il semble faire partie de mon cœur. Mais il frémit.
Visages, obscurité nous séparent encore et encore.

Maintenant je suis un lac. Une femme se penche au-dessus de moi,
Sondant mon étendue pour y trouver ce qu’elle est vraiment.
Puis elle se tourne vers ces menteuses, les chandelles ou la lune.
Je vois son dos, et le réfléchis fidèlement.
Elle me récompense avec des larmes et une agitation de mains.
Je compte beaucoup pour elle. Elle va et vient.
Chaque matin c’est son visage qui remplace l’obscurité.
En moi elle a noyé une jeune fille, et en moi une vieille femme
Se jette sur elle jour après jour, comme un horrible poisson.
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Message par Tristram Mer 28 Sep - 13:24

La Cloche de détresse

Sylvia Plath La_clo11

La narratrice, Esther Greenwood, dix-neuf ans, est une étudiante travailleuse et une poétesse prometteuse qui a été sélectionnée dans un concours pour un séjour à New-York (elle vit dans le Massachusetts) avec d’autres lauréates.
« Je me sentais très calme, très vide, comme doit se sentir l’œil d’une tornade qui se déplace tristement au milieu du chaos généralisé. »
Elle décrit cette expérience déroutante, assez rosse avec les autres, filles ou garçons, notamment son fiancé Buddy Willard.
« Nous dansions à un kilomètre l’un de l’autre jusqu’au "Ce n’est qu’un au revoir mes frères…" où tout d’un coup il a posé son menton sur le haut de ma tête comme s’il était à bout de forces. »

« Depuis que Buddy Willard m’avait parlé de cette serveuse, je trouvais que je devrais coucher avec un homme. Ça ne compterait pas de coucher avec Buddy, parce qu’il resterait toujours en avance d’un coup sur moi, il fallait donc que cela soit quelqu’un d’autre. »
Elle ne supporte pas les limites de sa condition féminine (virginité à préserver, mariage conformiste), et rêve de liberté (les diverses formes de christianisme sont prégnantes – catholicisme, unitariens, etc.).
« Le problème était que j’avais horreur de servir les hommes en aucune façon. »
Boursière parrainée par une riche écrivaine, elle a été orpheline de père très tôt, et ne supporte pas sa mère. Un « misogyne » l’agresse, elle n’est pas reçue à ton cours de littérature estival, et peu à peu elle décroche, sombre dans la dépression. La suite est narrée par épisodes décousus ; le suicide la fascine, et bientôt elle est internée en psychiatrie, où les électrochocs la terrorisent. Bien qu’aidée par son entourage, elle a un comportement hostile ; Joan, une connaissance de collège, semble être vue comme un double ambivalent, avec des « réserves ».
« Pour celui qui se trouve sous la cloche de verre, vide et figé comme un bébé mort, le monde lui-même n’est qu’un mauvais rêve. »
Sortie de l’asile, elle se fait poser un diaphragme et déflorer par un professeur ; victime d’une hémorragie vaginale, c'est Joan qui la conduit à l’hôpital, et se pend.

\Mots-clés : #autobiographie #conditionfeminine #pathologie

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Message par ArenSor Mer 28 Sep - 19:32

« Mon visage effleurait des toiles d’araignées douces comme de la mousse. Resserrant mon imperméable noir autour de moi comme une ombre secrète, j’ai dévissé le bouchon du flacon et j’ai commencé à avaler les comprimés un à un entre des gorgées d’eau.
Au début il ne s’est rien passé. Mais en approchant du fond du flacon, des lumières bleues et rouges éclataient à intermittence devant mes yeux. Le flacon m’a échappé des mains et j’ai basculé sur le sol.
Le silence s’est retiré… barrant la route aux galets, aux coquillages et à toutes les petites épaves minables de ma vie, puis… à la limite de ma vision il s’est ramassé sur lui-même et d’une seule vague balayant tout, il m’a emportée dans le sommeil. »

« -Nous recommencerons au point où nous nous étions arrêtées Esther, avait-elle dit avec son doux sourire de martyre, nous ferons comme si tout cela n’était qu’un mauvais rêve.
Un mauvais rêve.
Pour celui qui se trouve sous la cloche de verre, vide et figé comme un bébé mort, le monde lui-même n’est qu’un mauvais rêve.
Un mauvais rêve.
Je me souvenais de tout.
Je me souvenais des cadavres, de Doreen, de l’histoire du figuier, du diamant de Marco, du marin sur le boulevard, de l’infirmière du docteur Gordon, des thermomètres brisés, du nègre avec ses deux sortes de haricots, des dix kilos pris à cause de l’insuline, du rocher qui se dressait entre ciel et mer comme un gros crâne marin.
Peut-être que l’oubli, comme une neige fraternelle, allait les recouvrir et les atténuer.
Mais ils faisaient partie de moi. C’était mon paysage. »

« Le dernier adieu de Valérie avait été : « Au revoir ! A un de ces jours ! », et j’avais pensé : « Pas si cela dépend de moi… »
Mais je n’en étais pas du tout certaine. Pas du tout. Comment savoir ? Peut-être qu’un jour, au collège, en France, quelque part, n’importe où, la cloche de verre, avec ses déformations étouffantes descendrait de nouveau sur moi ? »

Nota : c'est Bix qui m'avait incité à lire ce beau livre.
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Message par Tristram Mer 28 Sep - 20:02

Quelques extraits bien sentis pour en préciser le ton !

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Message par Bédoulène Mer 28 Sep - 23:15

merci Tristram et Aren, et si Bix avait recommandé, j'y penserai

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Message par Bédoulène Mer 16 Nov - 16:42

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fini "la cloche de détresse", je rejoins le commentaire de Tristram.

Je pense aussi que beaucoup de personnes et particulièrement des j.F doivent avoir au-dessus de leur tête une cloche de verre, une cloche de détresse susceptible de descendre pour les renfermer ; suffit de peu !

Nous retrouvons dans ce livre le poids de la religion et de l'éducation.

Buddy lui joue la comédie de l'innocence ; elle est brutalisée par un misogyne, lors de son premier rapport sexuel elle a (fait rare ) une hémorragie ; sa mère se victimise (comment sa fille a pu se faire interner) ; Joan  (son double rayonnant) se suicide.


La fin tragique de l'auteure donne sens à cette histoire.

J'ai pensé aussi au film la fièvre dans le sang avec Nathalie Wood où le personnage est aussi envoyée dans un centre psychiatrique.

Extraits :

"L’air de la cloche me confinait comme de l’ouate, je ne pouvais même pas bouger"

Lors d'une tentative de pendaison :

"C’est alors que j’ai compris que mon corps possédait plus d’un tour dans son sac ; du genre rendre mes mains molles au moment crucial, ce qui lui sauvait la vie à chaque fois, alors que si j’avais pu le maîtriser parfaitement, je serais morte en un clin d’œil.

  Il allait falloir que je le trompe avec le peu d’intelligence qui me restait, sinon il allait m’enfermer pour cinquante ans dans une cage absurde, ayant alors complètement perdu la boule. Quand les gens se rendraient compte que j’étais folle à lier – et cela ne manquerait pas de se produire malgré les silences de ma mère – ils la persuaderaient de m’enfermer dans un asile où l’on saurait me guérir.
  Seulement voilà, mon cas était incurable."

sa camarade Joan :

"Joan était le double rayonnant de mon vieux Moi, tout spécialement désigné pour me suivre et me tourmenter"

"Elle m’a mis quelque chose sur la langue ; remplie de panique, j’ai mordu et l’obscurité m’a emportée comme la craie sur un tableau noir"

"Je me souvenais de tout.
  Je me souvenais des cadavres, de Doreen, de l’histoire du figuier, du diamant de Marco, du marin sur le boulevard, de l’infirmière du docteur Gordon, des thermomètres brisés, du nègre avec ses deux sortes de haricots, des dix kilos pris à cause de l’insuline, du rocher qui se dressait entre ciel et mer comme un gros crâne marin.
  Peut-être que l’oubli, comme une neige fraternelle, allait les recouvrir et les atténuer.
  Mais ils faisaient partie de moi. C’était mon paysage."

sa mère :

" Le visage de ma mère me revenait en mémoire lors de sa première et dernière visite après mes vingt ans : une lune pâle et pleine de reproches. Sa propre fille à l’asile ! Je lui avais fait ça ! "



Je comprends que Bix ait aimé cette auteure ( lui qui aimait les blessés de la vie) et particulièrement ce livre.

Quelle sensibilité !

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Message par ArenSor Mer 16 Nov - 17:43

Une lecture qui m'avait marquée, également.
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