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Marlen Haushofer

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Message par Tristram Mer 19 Oct - 12:28

Marlen Haushofer
(1920 – 1970)

psychologique - Marlen Haushofer Marlen10

Marlen Haushofer (née Marie Helene Frauendorfer à Molln le 11 avril 1920 et morte à Vienne le 21 mars 1970) est une écrivaine autrichienne de science-fiction féministe.
Marlen Haushofer passe son enfance dans la maison forestière Effertsbach. Elle est la fille de Heinrich Frauendorfer, garde forestier, et de Maria Leitner, femme de chambre.
Après une courte période de service du travail obligatoire, elle étudie, à partir de 1940, la philologie allemande à Vienne et ensuite (à partir de 1943) à Graz. Elle épouse en 1941 Manfred Haushofer alors qu’elle est enceinte de Christian, conçu avec un autre homme. Ils s’installent à Steyr. Le couple se sépare en 1950 et se reforme en 1957. De cette union naît un fils, Manfred.
Mère de deux enfants et assistante au cabinet dentaire de son mari, elle mène, parallèlement, une activité littéraire.
À partir de 1946, Marlen Haushofer publie des contes dans des journaux. En 1952, elle obtient un premier succès avec la nouvelle La cinquième année, Das fünfte Jahr, qui décrit sobrement une année, ce qui correspond au titre de la nouvelle, dans la vie d’un enfant nommé Marili. Le roman, Le Mur invisible, un roman de science-fiction féministe publié en 1963, est certainement l’œuvre la plus importante de Marlen Haushofer. Malgré les critiques élogieuses qu’il reçut lors de sa parution, il a été oublié au même titre que ses autres ouvrages. Seuls, ses livres pour enfants font exception, même si leur diffusion est restée faible.
Les mouvements féministes et la recherche sur la littérature féminine ont permis progressivement de faire connaître le rôle particulier de la femme dans la société masculine, thème constant chez Marlen Haushofer et ont favorisé, de ce fait, la diffusion de son œuvre.
Œuvres
Romans

• Eine Handvoll Leben. Zsolnay, Wien 1955 : Une poignée de vies, traduit par Jacqueline Chambon, Arles, Actes Sud, 2020
• Die Tapetentür. Zsolnay, Wien 1957 : La Porte dérobée, traduit par Jacqueline Chambon et Liselotte Bodo, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres allemandes », 1988
• Wir töten Stella. Erzählung. Wien 1958 : Nous avons tué Stella, traduit par Yasmin Hoffmann et Maryvonne Litaize, Arles, Actes Sud, 1986
• Die Wand. Mohn, Gütersloh und Wien 1963 : Le Mur invisible, traduit par Liselotte Bodo et Jacqueline Chambon, Arles, Actes Sud, 1985
• Himmel, der nirgendwo endet. Mohn, Gütersloh 1966 : Sous un ciel infini, traduit par Miguel Couffon, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres allemandes », 1989
• Die Mansarde. Claassen, Düsseldorf 1969 : Dans la mansarde, traduit par Miguel Couffon, Arles, Actes Sud, 1987

Nouvelles
• Schreckliche Treue. Erzählungen. Claassen, Düsseldorf 1968, recueil : La Cinquième Année, traduit par Miguel Couffon, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres allemandes », 1992
• Begegnung mit dem Fremden. Gesammelte Erzählungen I. Claassen, Düsseldorf 1985, recueil : La Nuit, traduit par Miguel Couffon, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres allemandes », 1994
• Das fünfte Jahr. Nouvelle. Jungbrunnen, Wien 1952

Ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse
• Brav sein ist schwer. (Pour enfants.) Jugend und Volk, Wien 1965
• Müssen Tiere draußen bleiben?. (Jeunesse.) Jugend und Volk, Wien
• Wohin mit dem Dackel? (Jeunesse.) Zsolnay, Wien 1968
• Schlimm sein ist auch kein Vergnügen. (Pour enfants.) Jugend und Volk, Wien 1970

Autres publications
• Die Vergißmeinnichtquelle. Erzählungen. Bergland, Wien 1956
• Bartls Abenteuer. Forum, Wien 1964
• Lebenslänglich. Erzählungen. Stiasny, Graz 1966
• Die Frau mit den interessanten Träumen. Erzählungen. Deutscher Taschenbuch-Verlag, München 1990
• Marlen Haushofer: Die Überlebenden. Textes inédits de la succession. Aufsätze zum Werk. ; hg. v. Christine Schmidjell, Linz (Landesverlag) 1991
• Die Sache mit der Kuh : Cette histoire avec la vache, Paris, Éditions Être, coll. « L'étrangeté », 2008

(Wikipédia)

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Message par Tristram Mer 19 Oct - 12:45

Le Mur invisible

psychologique - Marlen Haushofer Le_mur10

Une femme écrit comment elle se retrouva seule dans un chalet de montagne en forêt autrichienne, soudainement isolée du reste du monde par un mur invisible. Avec pour toute compagnie un chien, puis une vache, et enfin une chatte (puis des chatons, puis un veau), elle raconte au jour le jour sa survie à l’écart du monde (mort ou plutôt pétrifié, peut-être par une guerre), avec comme ressources les équipements et vivres stockés là par le propriétaire de la maison forestière, un hypocondriaque. Elle plante pommes de terre et haricots, chasse (à contrecœur), explore un peu les limites de la réserve close par le mur invisible ; elle travaille dur, aussi pour ne pas se laisser aller à ses pensées.
« Ce n’est pas que je redoute de devenir un animal, cela ne serait pas si terrible, ce qui est terrible c’est qu’un homme ne peut jamais devenir un animal, il passe à côté de l’animalité pour sombrer dans l’abîme. »
Elle se conforme à l’esprit paysan, laborieux, opiniâtre et prévoyant, dépendant des saisons ; son rapport au temps évolue.
« Au moment où je revenais de la vallée, je n’avais pas encore compris que ma vie passée venait brusquement de prendre fin, ou plutôt ma tête seule le savait et c’est pourquoi je n’y croyais pas. Ce n’est que lorsque la connaissance d’une chose se répand lentement à travers le corps qu’on la sait vraiment. C’est ainsi que je n’ignore pas, comme tout un chacun, que je vais mourir, mais mes pieds, mes mains, mes entrailles l’ignorent encore et c’est pourquoi la mort me semble tellement irréelle. Beaucoup de temps s’est écoulé depuis ce jour de juin et je commence peu à peu à prendre conscience que je ne pourrai plus jamais revenir en arrière. »

« Je me demande où est passée l’heure exacte, depuis qu’il n’y a plus d’hommes. »

« Déjà, je ne suis plus qu’une fine pellicule recouvrant un amoncellement de souvenirs. »

« C’est depuis que j’ai ralenti mes mouvements que la forêt pour moi est devenue vivante. »
Son récit témoigne à un moment d’une certaine réserve vis-à-vis des hommes (ou de ses semblables) ; elle garde un bon souvenir de son défunt mari ; il me paraît excessif de considérer cet ouvrage comme "féministe" (si ce n’est qu’elle s’en sort au moins aussi bien qu’un homme).
« Je n’ai jamais eu peur la nuit dans la forêt alors qu’en ville je ne me suis jamais sentie tranquille. Pourquoi en est-il ainsi, je l’ignore, sans doute parce que dans la forêt je n’avais pas peur de rencontrer des hommes. »

« La possibilité de se décharger du travail doit être la grande tentation de tous les hommes. Et pourquoi un homme qui n’aurait plus à redouter la réprobation continuerait-il à travailler ? Non, il vaut mieux être seule. »
Elle est mentalement soutenue par la compagnie de ses bêtes, et son récit les évoque essentiellement, rapportant de fines observations.
« Quand je repense à ce premier été, il m’apparaît bien plus marqué par le souci que je me faisais pour mes bêtes que par la conscience du caractère désespéré de ma propre situation. La catastrophe ne m’avait déchargée d’une grande responsabilité que pour, sans que je le remarque, m’accabler d’un autre fardeau. Quand je pus enfin comprendre ce qui se passait, je n’étais plus en mesure d’y rien changer. Je ne crois pas qu’on puisse attribuer mon comportement à de la faiblesse ou de la sentimentalité, je ne faisais que suivre un penchant qui m’était inné et que je n’aurais pu combattre sans me détruire moi-même. C’est bien triste pour notre liberté. Il est vraisemblable qu’elle n’a jamais existé que sur le papier. Déjà on ne peut pas parler de liberté extérieure, mais je n’ai pas non plus rencontré d’homme qui ait été libre intérieurement. Et je n’ai pas éprouvé ce fait comme honteux. Je ne vois pas en quoi ce serait déshonorant de porter le fardeau imposé, comme n’importe quel animal, ni en fin de compte de mourir comme n’importe quel animal. »
Au bout d’un an, estivage à l’alpage, tandis que le monde extérieur est livré aux orties ; au-dessus de la vallée et sa forêt, elle éprouve le vaste espace, le silence et les étoiles.
« Le passé et le futur baignaient la petite île de l’ici et du maintenant. Je savais que ça ne pouvait pas durer, mais je ne me faisais aucun souci. Dans mon souvenir, l’été est assombri par des événements qui n’ont eu lieu que plus tard. Je ne sens plus combien tout a été beau, je le sais seulement. C’est une terrible différence. Pour cela, je ne parviens plus à retracer l’image de l’alpage. Mes sens se souviennent plus difficilement que mon cerveau et peut-être un jour cesseront-ils complètement de se souvenir. Avant que cela n’arrive, il faut que j’aie tout écrit. »

« Le temps passé à l’alpage avait été beau, plus beau qu’il ne le serait jamais ici, mais c’est le chalet de chasse qui était mon vrai foyer. »
Son évolution psychique est finement rendue, notamment sa confrontation directe à la réalité, ainsi hors de la société.
« Mon imagination n’était plus alimentée de l’extérieur et les désirs s’apaisaient lentement. J’étais déjà bien contente quand nous étions rassasiées, moi et mes bêtes, et quand nous n’avions pas à souffrir de la faim. »

« Depuis mon enfance, j’avais désappris à voir les choses avec mes propres yeux et j’avais oublié qu’un jour le monde avait été jeune, intact, très beau et terrible. »
(Le personnage de) Marlen Haushofer propose une intéressante définition de la littérature comme parole adressée non plus à l’autre, mais à soi-même.
« Ce qui importe c’est d’écrire et puisqu’il n’y a plus de conversation possible, je dois m’efforcer de continuer ce monologue sans fin. »
Puis c’est de nouveau l’hiver, toujours les corvées (bois, etc.), de nouvelles souffrances (fatigue, maladie), de nouvelles pertes d’animaux familiers. De nouveau alpage et fenaison. Puis un drame, la mort de son chien étant annoncée depuis longtemps, juste avant que le papier ne manque pour poursuivre le récit ; on ne saura donc rien de la suite de cette aventure.
On pense évidemment au thème de départ et fil directeur de Robinson Crusoé : un individu se retrouve seul, confronté à la nature où il doit s’organiser pour survivre.
Quoique étant le seul élément irréel du livre, l’énigmatique mur invisible en fait un roman de science-fiction à part entière, même si on a trop tendance à écarter du genre les livres de valeur. Il me semble cependant que cette frontière aberrante a surtout pour fonction de délimiter de façon plus ou moins plausible la mise à l’écart du monde de la narratrice (même si elle joue de la menace atomique hantant les années soixante) ; mais elle peut aussi être vue comme une allégorie de la finitude individuelle.
L’approfondissement des rapports avec les animaux (surtout domestiques) et la "nature" d’une part, l’introspection psychologique dans cet isolement d’autre part, constituent les deux principaux intérêts de ce roman.
Si je m’avisais de conseiller, ce livre le serait…

\Mots-clés : #nature #psychologique #sciencefiction

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Message par Bédoulène Mer 19 Oct - 14:55

le mur ne me dérange pas, c'est un livre codé sf que je pourrais lire

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Message par Tristram Mer 19 Oct - 15:51

Oui, et j'espère que ce sera une aussi bonne surprise pour toi que pour moi !

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Message par topocl Mer 19 Oct - 16:34

Plusieurs fois abordé; plusieurs fois abandonné psychologique - Marlen Haushofer 2441072346 ...

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Message par Tristram Mer 19 Oct - 17:21

C'est vrai que c'est long, la survie (et c'est lent, les rapports avec les animaux)...

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Message par topocl Jeu 20 Oct - 9:01

Oula, mais ce n’est pas une question de longueur, j'ai pas tenu plus que quelques dizaines de pages psychologique - Marlen Haushofer 1038959943

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Message par Tristram Jeu 20 Oct - 11:07

Pas d'accroche alors...

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Message par Bédoulène Mar 8 Nov - 14:45

psychologique - Marlen Haushofer Le_mur10


J'ai terminé ce livre et j'adhère entièrement au commentaire de Tristram.

"L’approfondissement des rapports avec les animaux (surtout domestiques) et la "nature" d’une part, l’introspection psychologique dans cet isolement d’autre part, constituent les deux principaux intérêts de ce roman."

Cette lecture m'a beaucoup touchée pour les deux principaux sujets relevés dans cette phrase.

Peu importe la raison du mur, cette "construction" est symbolique (d'une part catastrophe dû à la main de l'Homme, d'autre part le choix d'une femme qui dans son esprit s'isole des humains)
Effectivement la femme n'apprécie pas ses semblables et l'évènement tragique qui survient sur l'alpage ne peut que confirmer son ressenti.

Dans cet isolement le Temps (en tant que durée) est un élément essentiel et bien plus prégnant que dans la vie d'avant. le Temps et aussi le temps (météo) qui gère par exemple les travaux des champs, le rythme des traites etc....

voilà quelques extraits :

"Mais si le temps n’existe que dans ma tête, et si je suis le dernier être humain, il finira avec moi. Cette pensée me rend joyeuse. Il est peut-être en mon pouvoir de tuer le temps. Le grand filet se déchirera et tombera dans l’oubli avec son triste contenu. On devrait m’en avoir de la reconnaissance, mais personne ne saura après ma mort que c’est moi qui ai assassiné le temps. Dans le fond, ces pensées n’ont pas la moindre signification. Les choses arrivent tout simplement et, comme des millions d’hommes avant moi, je cherche à leur trouver un sens parce que mon orgueil ne veut pas admettre que le sens d’un événement est tout entier dans cet événement."

"la pitié est la seule forme d'amour que j'avais conservé à l'égard des humains"

"Je devais de temps en temps tirer un gros gibier. C’était toujours pour moi la même vilaine affaire sanglante, mais je réussissais à l’accomplir sans arrière-pensée inutile. "

"Lynx n’était plus du tout jaloux. Je crois qu’il ne prenait pas Tigre très au sérieux. Il jouait parfois avec lui ; cela voulait dire qu’il acceptait, débonnaire, les jeux du petit mais il redoutait ses accès d’exubérance. Quand Tigre en était pris et se déchaînait dans la cabane, Lynx me lançait le regard d’un adulte dépassé par les événements, légèrement irrité et peu compréhensif. Je ne devais pas oublier de le féliciter, il vivait de mes louanges et voulait s’entendre répéter sans cesse qu’il était le meilleur, le plus beau et le plus intelligent des chiens. C’était aussi important pour lui que de manger ou de courir"

" Pendant que j’hésitais et tenais ce projet pour irréalisable, je savais en mon for intérieur que j’avais résolu depuis longtemps de monter à l’alpage."


"Il n’y a que moi dans la forêt qui puisse être juste ou injuste. Moi seule peux faire grâce. Parfois je préférerais que le poids de la décision ne repose pas sur mes épaules. Mais je suis un être humain et je pense et agis comme tout être humain. Je n’en serai délivrée que par la mort."

Mon ressenti me conduit à vous conseiller cette lecture

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Message par Tristram Mar 8 Nov - 15:37

Très content que ça t’a plu !

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Message par Bédoulène Mar 8 Nov - 16:44

beaucoup, il y aurait tellement d'extraits à relever, mais il faut lire le livre.


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Message par Nadine Ven 11 Nov - 11:14

Je l'ai lu aussi, il y a 10 ans : c'est très dur et éprouvant, l'angoisse y est terrible. Brrrr
C'est un chef-d'oeuvre mais très dur. En réalité c'etait si dur que j'ai (cela m'arrive rarement) finis de le lire en sautant des pages, comme on met les mains sur les yeux face à une scène de cinéma trop trash. La solitude y est entière et glaçante.
Vous n'avez pas été trop immergés en elle ? Pour ma part c'était vraiment éprouvant.
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Message par Tristram Ven 11 Nov - 11:32

Si, justement, immergé ! La communion de ressenti avec le personnage est justement précieuse, surtout en ces temps d'apocalypse annoncée : le rendu presque tangible d'une dure réalité en présentiel...

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Message par Nadine Ven 11 Nov - 11:34

C'est tout à fait apocalyptique oui. Re brrrr. Mais chef d'oeuvre. Et puis cette forme du journal qui accuse cette finitude annoncée. Chapeau à vous de ne pas avoir caché vos yeux
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