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William Melvin Kelley

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Message par Bédoulène Ven 26 Nov - 17:21

William Melvin Kelley

1937/2017


William Melvin Kelley Melvin10

William Melvin Kelley, né le 1er novembre 1937 à New-York et mort le 1er février 2017 dans la même ville, est un romancier et écrivain afro-américain. Il est également professeur d'université. En 2008, il reçoit le Anisfield-Wolf pour l'ensemble de sa carrière.
William Melvin Kelley est étudiant à la Fieldston School à New York et à l'université Harvard (promotion de 1960). Ses professeurs sont John Hawkes et Archibald MacLeish. Il publie son premier roman, Un autre tambour (A Different Drummer), en 1962, à l'âge de 24 ans. Il se marie la même année avec Karen Gibson.

En 1964, il publie un recueil de nouvelles Danseurs sur le rivage (Dancers on the Shore) et son deuxième roman, A Drop of Patience. Puis il vient vivre à Paris, où il écrit, en 1967, son roman dem et enseigne la littérature américaine à l'université de Paris. Il séjourne fréquemment à Rome.

Après les assassinats de Martin Luther King en 1968 et de Robert F. Kennedy, Kelley et son épouse décident qu'ils ne souhaitent pas élever leurs enfants aux États-Unis. Ils s'installent avec leurs deux filles en Jamaïque jusqu'en 1977 ; pendant ces années, lui et sa famille se sont convertis au judaïsme. En 1988, il écrit et produit le film Excavating Harlem in 2290 avec Steve Bull.

Les romans de William Melvin Kelley sont revenus dans l'actualité grâce à Kathryn Schulz qui publie l'éloge de l'auteur dans le New Yorker du 29 janvier 20184.

Oeuvres traduites en français

Romans

A Different Drummer (Doubleday, 1962)
Un autre tambour (A Different Drummer), Delcourt, Paris, Casterman, 1965
A Drop of Patience, Doubleday (1965)
dem, L'Aire/Le Castor astral, 1992
Recueil de nouvelles
Dancers on the Shore (Doubleday, 1964)
Danseurs sur le rivage L'Aire/Le Castor astral, 1990

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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Message par Bédoulène Ven 26 Nov - 17:35

William Melvin Kelley Tambou10

L’autre tambour

Un lieu l’ Etat, une ville Sutton deux familles : les Willson des blancs dont l’ancêtre le Général est né et mourut ; les Caliban une famille de Noirs dont l’ancêtre était l’Africain.

Un jour de juin 1957, voici que tous les Noirs partent, pour ne plus jamais revenir.

Tucker Caliban s’est libéré, tout seul, et il est parti avec femme et enfant, abandonnant sa ferme et sa terre achetée à Mr David Willson. Alors tous les Noirs se sont eux aussi libéré.

Les hommes qui se retrouvent tous les jours sous la véranda d’un marchand, n’en croient pas leurs yeux ; ils voient défiler à pieds ou en voiture les familles Noires.

Mais comment osent-ils, pensent ces Blancs ?

Monsieur Harper, militaire confédéré à la retraite discutait tous les jours avec quelques hommes de la ville, il les instruisait de ce qui se passait ici et par le monde. Aujourd’hui tous attendent qu’il donne une explication à ce qui se passe dans leur ville ; on ne peut pas les stopper dit-il !
Mr Harry ose même ajouter que les Noirs ont le Droit de partir !

La raison pense Mr Harper, c’est une question de sang, celui de l’Africain qui coule dans les veines de Tucker Caliban ; et de raconter encore une fois l’histoire de l’Africain.

L’Africain, un esclave arrivé par bateau à New Marsails à l’époque du Général Dewey Willson  lequel l’avait  acheté mais l’esclave s’est enfui portant sous son bras son bébé. L’Africain était très grand, une force qui avait terrifié tout l’équipage du bateau.

« Il était d’un noir d’ébène et luisait tout autant que la blessure huileuse du capitaine. Sa tête était aussi grosse et paraissait aussi lourde que ces chaudrons de cannibales qu’on voit au cinéma. Il était entouré de tellement  de  chaînes  qu’on  aurait  dit  un  arbre  de  Noël  richement décoré.  C’étaient  surtout  ses  yeux  qui  attiraient  tous  les  regards, enfoncés  si  profond  dans  leurs  orbites,  de  sorte  que  sa  tête ressemblait à un gigantesque crâne noir. Il  avait  quelque  chose  sous  le  bras.  À  première  vue,  les  gens pensèrent que c’était une grosseur ou une tumeur et n’y prêtèrent pas attention. Ce n’est que quand la chose se mit à remuer d’el e-même qu’ils  remarquèrent  qu’el e  avait  des  yeux  et  que  c’était  un  bébé. »

Le Gal était venu au port récupérer une commande, une énorme horloge. Il poursuivi l’esclave et du l’abattre alors que celui-ci s’apprêtait à tuer son enfant, certainement afin qu’il ne devienne pas esclave. Le général Dewey emporta le bébé.

« Dewitt trébucha sur le tas de pierres auquel l’Africain avait parlé. C’était une pile composée de pierres plates. Dewitt resta un  moment  à  la  regarder,  puis  il  se  baissa,  ramassa  une  pierre blanche, la plus petite de toutes, et la glissa dans sa poche. »

Au fil du temps, l’Africain et la pierre blanche devinrent presque légende.

Quand l’enfant eu 12 ans le général le prénomma Caliban. Tucker Caliban est son petit-fils. Tous les Caliban ont travaillé pour la famille Willson. Au rythme des générations, des amitiés se nouèrent entre les Caliban et les Willson.

Dans plusieurs chapitres la lectrice fait connaissance avec  chaque membre de la famille Willson. Cela concerne outre leur personnalité,  la politique et le racisme.

Tucker s’est marié et sa femme attend un enfant. Il décide de devenir fermier et donc d’acheter une terre. Celle qu’il désire c’est une parcelle de la plantation des Willson.

David Willson est étonné et veut savoir pourquoi celle-là précisément.

«  Je  veux  ce  terrain  sur  la plantation parce que c’est là que le premier des Caliban a travaillé, et il est temps, maintenant, que cette terre soit à nous.
Là maintenant,  tout  ce  que  je  peux  dire,  c’est  que  mon  bébé  travaillera pas  pour  vous.  Il  sera  son  propre  maître.  On  a  travaillé  pour  vous assez  longtemps,  monsieur  Willson.  Vous  avez  essayé  de  nous libérer autrefois, mais on est pas partis, et maintenant il faut qu’on se libère nous-mêmes. »


Retour à 1957, Tucker part.

David : « Le geste de renonciation qu’il a eu hier constitue le premier coup porté à mes vingt années gâchées, à ces vingt années que j’ai perdues à me lamenter  sur  mon  sort.  Qui  aurait  pu  penser  qu’une  action  aussi humble,  aussi  primitive,  pouvait  apprendre  quelque  chose  à  un homme prétendument cultivé comme moi ?
N’importe  qui,  oui,  n’importe  qui  peut  briser  ses  chaînes.  Ce courage,  aussi  profondément  enfoui  soit-il,  attend  toujours  d’être révélé.  Il  suffit  de  savoir  l’amadouer  et  d’employer  les  mots appropriés, et il surgira, rugissant comme un tigre. »


Tucker  à David Willson : « On a une seule chance dans la vie, c’est quand on peut faire quelque chose et qu’on a envie de la faire.
Mais quand  on les a et qu’on  en  profite  pas,  on  n’a  plus  qu’à  tirer  un  trait  sur  tout  ce  qu’on voulait faire ; on a laissé passer sa chance, pour toujours. »
J’ai acquiescé. Je sais tout ça »


Et à présent que la ville s’est vidée des Noirs ? Restent les hommes sous la véranda !

« Mais  aucun  d’eux  n’était  capable  d’aller au bout de sa pensée. C’était comme s’ils tentaient de se représenter le  Néant,  une  chose  à  laquelle  aucun  d’eux  n’avait  jamais  songé.
Aucun d’eux n’avait le moindre repère auquel il aurait pu rattacher la notion d’un monde dépourvu de Noirs. »


L’alcool aidant, ils se rabattirent sur le seul Noir qu’il virent, le Révérend qui repartait chez lui après avoir vu la ferme de Tucker.

«   Les  gars,  vous  savez  pas  que c’est  notre  dernier  nègre  ?  Réfléchissez  un  peu.  Notre  dernier, dernier  nègre.  Y  en  aura  plus  après  celui-là.  Finis  leurs  chansons, leurs  danses  et  leurs  rires.  À  moins  d’aller  dans  le  Mississippi  ou dans l’Alabama, les seuls nègres qu’on verra jamais ce sera ceux de la  télévision,  et  ceux-là  ils  chantent  plus  les  vieilles  chansons  et  ils dansent plus les danses d’autrefois. Ceux-là c’est des nègres de luxe, avec  des  femmes  blanches  et  des  grosses  bagnoles.  Alors  je  me suis  dit  que,  pendant  qu’on  en  avait  encore  un  sous  la  main,  on devrait lui faire chanter une de leurs vieil es chansons. »

Des bruits, des cris réveillèrent le jeune Leland ; y aurait-il une fête à la ferme de Tucker ? mais ce n’est pas possible, il n’y a plus de ferme et Tucker est parti !

                                                               
 ------------------------------------------------------------

Quel plaisir de lecture, quelle écriture !

Beaucoup de réflexions à tirer de cette histoire, de l’attitude des personnages, leurs actions ou leur silence. Comment vivre sa vie et les précieux rapports avec les autres.
Je pense que les extraits sont parlant et qu’ils vous inciteront à faire cette lecture (185 pages)






\Mots-clés : #amitié #amour #famille #racisme #xxesiecle

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Message par Tristram Ven 26 Nov - 17:46

Oui, ton commentaire est engageant !

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Message par Tatie Dim 28 Nov - 18:17

J'ai acheté ce titre il y a quelques mois, toujours pas lu.
Mais il m'intriguait beaucoup.
A remettre sur le sommet de la PAL, grâce à ton analyse !

Edité en 10/18 aussi.
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Message par Avadoro Dim 21 Jan - 11:43

William Melvin Kelley 71c66b10

Jazz à l'âme

Je me suis aussi plongé dans l'oeuvre de William Melvin Kelley suite à la publication récente de traductions françaises  (ici le roman The Drop of Patience en VO).
Il s'agit du récit de la vie de Ludlow Washington, jazzman noir et aveugle à l'époque de la ségrégation, des années 1930 aux années 1950. Abandonné à une institution à l'âge de cinq ans où il subit de mauvais traitements, c'est la découverte de la musique et du jazz qui va lui permettre, à l'orée de l'âge adulte, de trouver un accomplissement. Sa carrière se déroule de ville en ville (du sud des Etats-Unis à Harlem), marquée par des rencontres mais autant de ruptures, dans un contexte où son talent musical ne peut combler des souffrances intimes, le poids d'un héritage personnel et sociétal qui l'a confronté à la violence et au rejet.

Si certaines pages retracent l'effervescence d'une scène jazz d'avant-garde (avec l'influence du style bop), la tonalité du roman reste ainsi assez sombre et poignante. Ludlow Washington ne parvient pas à créer une stabilité affective : ses tourments et la rancoeur peuvent même laisser à distance le lecteur qui ne voit alors le personnage que par le biais d'un masque ou d'une colère rentrée.
Ce sont cependant ces perspectives qui donnent au roman une intensité émotionnelle, ainsi qu'une sincérité dans un regard politique sur une époque.
Et à chaque instant, le pouvoir libérateur de la musique peut malgré tout s'exprimer même si ce n'est que par bribes, ou comme une parenthèse (la figure de Ludlow Washington pouvant être inspirée de musiciens tels Charlie Parker ou Clifford Brown, son instrument n'étant jamais explicitement nommé).
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Message par Bédoulène Dim 21 Jan - 12:16

merci Avadoro, revenir donc à l'auteur, dans le temps.........

ma mémoire fuyante, j'avais oublié que j'avais lu cet auteur, merci d'avoir fait remonter le fil

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Message par Avadoro Mar 23 Jan - 0:20

Oui, c'est une lecture qui remonte un peu mais les souvenirs ont aidé pour le commentaire. Un auteur important à redécouvrir.
Avadoro
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