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Message par topocl Ven 8 Déc - 12:52

Ouhla! va falloir qu e je surveille mes mots, moi amour - Mathias Enard - Page 3 1390083676 !

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Message par Tristram Ven 8 Déc - 13:01

Ton "cri du cœur" n'a peut-être pas... tort... amour - Mathias Enard - Page 3 2042282828 amour - Mathias Enard - Page 3 1090692548 amour - Mathias Enard - Page 3 1038959943

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Message par églantine Ven 8 Déc - 15:50

Tristram a écrit:
Et je note "tortueux", après "marottes" : ou comment on se fait tailler un costard peu cartésien…
clown
C'était pas méchant . Qui aime bien du reste ....
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Message par Bédoulène Ven 8 Déc - 23:09

amour - Mathias Enard - Page 3 2019269262 mais amour - Mathias Enard - Page 3 1390083676

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Message par ArenSor Mar 27 Mar - 18:05

Remonter l'Orénoque

amour - Mathias Enard - Page 3 Visuel10

Joana, jeune infirmière recommence une nouvelle vie. Elle remonte l’Orénoque à la recherche d’un père qu’elle a à peine connu, disparu depuis longtemps, quelque part dans le sud, dans la forêt du plateau des Guyanes.
Elle fuit également Paris et l’hôpital où elle travaillait :

« … Je les ai vues, je les ai accompagnées ces chairs dolentes, ces chairs allongées soignées par des hommes debout, cette humiliation constante du corps allongé à l’hôpital, on se penche vers vous, sur votre cas, vous voici dépossédé d’une grande partie de vous-même remise entre les mains d’un autre corps, médical celui-là, qui en fait son commerce et sa gloire, et moi, mes patients j’ai appris à les mettre à distance, à les rejeter loin de moi, à les soigner mécaniquement sans les guérir, malgré le trouble et les affects, inévitables, qui se fabriquent parfois dans la main d’un homme, dans le secret de doigts refermés, malgré le rejet, le dégoût, la haine même d’autres chairs pourtant tout aussi allongées : certaines ont le don de vous mettre hors de vous, d’autres vous émeuvent, et c’est peut-être par peur, par peur de ces intrusions que j’ai choisi le bloc opératoire, pour remplacer les voix des patients par le cliquetis des instruments et le silence des viscères, refuser le danger où je me voyais mise, ainsi face à la compassion. »

Là bas, Joana s’est trouvée à la pointe d’un triangle amoureux avec deux médecins. Le narrateur, Ignacio, la cinquantaine, à la vie bien réglée avec femme et enfant, malade de désir pour Joana et de culpabilité envers son épouse. Et le jeune Youri, être fantasque, fêlé au plus profond de l’être et engagé dans une course à l’abîme alcoolique :

« .. je sentais qu’il allait distribuer les responsabilités, une par une, à tout le monde, elle comprise, qu’il finirait par en revenir à lui-même, qu’il s’écouterait, se jugerait, s’apitoierait sur son sort et finirait par se condamner, comme toujours, incapable de sortir du cercle, de briser l’aporie, il se fracassait toujours contre le même écueil, fouillait, fouissait autour de lui en aveugle pour découvrir un sens, un but qu’il ne trouvait nulle part, et dès qu’il le sentait proche, dès que la vie ou la mort le lui mettait dans les mains, il le rejetait pour son absurdité, cherchant ailleurs toujours plus loin, toujours plus profond une illumination, une révélation qu’on lui refusait parce qu’il n’y croyait pas, en vérité c’est lui le hamster sur sa roue, il tourne à l’infini dans le noir, sa conscience ne lui sert à rien, tous les livres qu’il lit mal non plus… »

Joana tente de sauver Youri qui l’entraîne dans son délire suicidaire, Ignacio tente de la sauver…
Après une crise terrible, voilà donc Joana sur un vieux bateau en train de remonter l’Orénoque :

« Et moi à quoi renaîtrai-je, au bout du fleuve, à un nouvel emploi, une nouvelle vie à Sao Paulo, à Rio ou à Lima, à un enfant que je chargerai de continuer l’illusion, le cours des choses, auquel je me consacrerai, qu’il poursuive – à ma place, en mon lieu et place – l’aventure désordonnée que je tiens de ma mère, m’effaçant à mon tour, poussé hors du monde petit à petit dans l’exil, lentement, comme on voit, dans les sables, des ossements transformés doucement en opales, les corps abandonnés dans la terre deviennent des richesses, après un temps incalculable de repos, de patience, et les émeraudes ou l’ambre qu’il y a dans les sédiments sont la preuve de ce passage de la mémoire à l’or, dans la putréfaction, et mon exil ne sera ni vain ni glorieux, j’irai me mélanger aux boues de l’Orénoque et retrouver mes racines, comme on dit, elles ne sont qu’un champ de ruines fertiles où poussent les pierres précieuses, lointaines et anonymes, de tant d’humains mêlés. »

Ignacio la fait revivre par l’écriture :

« … Je la frôle dans l’encre, aujourd’hui, et l’écriture est peut-être le seul moyen que nous avons d’atteindre, de parvenir à l’autre, je peux prendre sa place, la voir, la faire tourner sous mes yeux, et même, comme un golem troublant, la tirer de la boue du fleuve pour la ramener vers moi, interrompre le voyage où elle m’oublie, sans doute, et me rappeler à elle. »

C’est un court roman, le deuxième de Mathias Enard, que j’ai trouvé d’une force étonnante par les sujets abordés : les corps, le manque, le désir :

« Le corps est la chose la plus infidèle qui soit, il essaye de combler, de remplir ses vides – défaut d’origine, de matrice – par d’autres liens, d’autres plénitudes dans une volonté aveugle, toujours, d’infini recommencement, de retrouvailles pour retenir, un temps, l’anéantissement et la décadence dans le don de soi et l’oubli,… »

« Ce sont nos blessures qui nous font, nos douleurs qui nous fabriquent, nos manques qui nous construisent, en creux, nous sommes coulés dans le moule du désir, il nous modèle en nous torturant, nous donne la forme de ce que nous n’avons pas, c’est le vide entre deux mondes, l’énergie entre deux corps qui se repoussent en se touchant, qui s’annulent dans l’étreinte si jamais ils s’atteignent, c’était prévu depuis le départ, il n’y avait rien à faire, donc rien à regretter… »

La prose de Mathias Enard est d’une beauté envoûtante. Ce sont de très longues phrases, parfois plus d’une page, qui se déploient, sinueuses, majestueuses comme les eaux du fleuve, d’autres très courtes et sèchent. On y sent la boue charriée par l’Orénoque, les cris des oiseaux dans la forêt, à la tombée du jour ou le crissement du bistouri ouvrant les corps dans la salle d’opérations.

Un énorme coup de coeur  drunken  drunken  drunken


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Message par bix_229 Mar 27 Mar - 18:10

Tentant ! amour - Mathias Enard - Page 3 1304972969
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Message par topocl Mar 27 Mar - 18:15

C'est le dernier qui me manque, à part les poèmes, celui-là.

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Message par Bédoulène Mar 27 Mar - 20:34

ah ! c'est noté (kashmir si tu passes par là..)

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Message par Tristram Jeu 13 Sep - 10:43

La Perfection du tir

amour - Mathias Enard - Page 3 La_per10

La guerre civile banalisée, le « travail » de combattant du narrateur ‒ particulièrement sordide, parce qu’en tant que sniper il abat quotidiennement le maximum possible de civils du quartier d’à côté, une routine où il s’applique et excelle. Le pragmatisme de ce jeune narrateur n’empêche pas qu’il sombre dans un univers où seule la force fait loi.
On reconnaît le Liban, et j’ai encore fortement pensé à La confession négative de Richard Millet (2009). Son côté insensible m’a aussi rappelé L’Etranger, de Camus. Evidemment cette amoralité ne facilite pas les rapports humains lorsqu’il n’y a plus la distance de tir entre lui et ses semblables… Mais cette guerre à la petite semaine lui est cathartique (autant que peut l’être une fuite en avant), elle lui donne un statut social, un rempart, même précaire, contre le sentiment, elle canalise l’émotion, le rassérène… un temps. Ce qui est particulièrement dérangeant dans cette lecture, c’est qu’elle permet de percevoir comme la guerre "structure" les intervenants ainsi qu’une évidence (on pense surtout aux enfants soldats).
Le narrateur s’exprime en phrases courtes, scandées par son souffle et le déroulement de l’action, qui saisit le lecteur.
On notera qu’il n’y a aucune référence à quelque religion, ce qui confirmerait que la guerre (même dite de religion) s’en passe très bien…
« Une fois qu’on comprend que c’est la guerre, il faut s’organiser. »

« Lorsque nous sommes arrivés devant chez la tante, je lui ai dit d’attendre en bas et de ne monter que si je l’appelais. J’ai pris une arme, je l’ai mise en bandoulière et je suis monté. J’étais entièrement en treillis, pour les impressionner encore plus. Qu’ils voient bien que les combattants étaient la Loi, et qu’on les avait condamnés. Qu’ils avaient fait une grave erreur et que s’ils ne laissaient pas Myrna repartir ils auraient affaire à moi, à mon camarade et à la crosse de son fusil. J’avais préparé cent dollars pour eux afin qu’ils quittent la ville quelque temps. La carotte et le bâton, c’est comme ça qu’on convainc les faibles. »

« Elle s’est arrêtée de marcher et m’a regardé dans les yeux.
— Cette guerre ce sont les gens comme toi qui la fabriquent. »




mots-clés : #guerre #social

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Message par topocl Jeu 13 Sep - 10:54

faut que je remonte l'Orénoque!

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Message par Chamaco Jeu 13 Sep - 11:05

je cale sur l'auteur apres une logorrhée de mots sur Boussole, par quel livre l'aborder ? Si un jour je m'y remet, et pourtant je ne sais pourquoi mais c'est tentant...
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Message par Tristram Jeu 13 Sep - 11:21

Topocl a écrit:faut que je remonte l'Orénoque!
C'est mon prochain dans la PAL "Enard" !
Chamaco a écrit:je cale sur l'auteur apres une logorrhée de mots sur Boussole, par quel livre l'aborder ?
La Perfection du tir pourrait bien te remettre en selle : pas du tout le même style, qu'Enard adapte magistralement à son propos, selon le thème de chaque livre.

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Message par topocl Jeu 13 Sep - 12:45

Oui, ou Rue des voleurs, Chamaco. (Boussole était bien indigeste, je suis d'accord)

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Message par Chamaco Jeu 13 Sep - 13:48

Merci de vos precieux conseils sur cet auteur Very Happy
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Message par Tristram Mar 25 Sep - 0:13

Remonter l’Orénoque

amour - Mathias Enard - Page 3 Visuel10

Parallèlement au récit de la remontée de l’Orénoque par Joana, Ignacio écrit ce roman (plutôt une novella, environ 150 pages) en racontant comment Youri, son collègue chirurgien, s’est mis à sombrer dans l’alcool et la folie en poussant dans ses bras son amante, Joana justement, l’infirmière dont lui-même s’est épris.
La quête de sens, le désir et l’amour, surtout le thème du corps traversent Joana enceinte et les patients, mais ce n’est que l’un des fils qui s’entrelacent dans ces histoires, et l’Histoire, qui remontent vers les vagues sources originelles.
C’est encore une nouvelle voie parcourue par Enard, avec une nouvelle voix, un style adapté au propos (deuxième roman écrit par l’auteur, cinquième que je lis de lui).
Bien sûr la promesse de la remontée du fleuve équatorial n’est pas tenue, c’est d'ailleurs un rêve inatteignable par l’écriture (mais qui ne meurt pas même si on l’a vécu parfois), sauf peut-être dans l’Ecuador de Michaux, qui n’en dit pratiquement rien…
Enard fait référence à Jules Crevaux, explorateur des Guyanes, de l’Amazone et de l’Orénoque, dont les comptes-rendus de voyage sont passionnants ; le Noir Apatou qui apparaît dans le roman est une évocation du chef boni qui suivit Crevaux jusque Paris.
Pour qui l’Orénoque intéresse, je peux citer les ouvrages suivants parmi ceux que j’ai lus :

En radeau sur l'Orénoque : des Andes aux bouches du grand fleuve, Voyages dans l’Amérique du Sud, contenant notamment À travers la Nouvelle-Grenade et le Venezuela, et Le mendiant de l'Eldorado. De Cayenne aux Andes, de Jules Crevaux
Le Superbe Orénoque, Jules Verne.
Robinson Crusoé, Daniel Defoe (son île est située dans l'embouchure de l’Orénoque).
Le partage des eaux, d’Alejo Carpentier.
Moravagine, de Blaise Cendrars.
Les Mahuzier au Venezuela et dans l'enfer vert du delta de l'Orénoque, Albert Mahuzier.
L'Expédition Orénoque-Amazone, récit du voyage effectué entre 1948 et 1950 par Alain Gheerbrant et ses compagnons.
L'Expédition (Croisière) Eldorado, de Barrancas, au Venezuela, à Buenos Aires, du bassin de l'Orénoque à celui du Paraná en passant par l’Amazone, par son navigateur, Jean-Gérard Mathé.
Légendes indiennes du Venezuela, Raymond Zocchetti.

Enard fait allusion à
« …] une source inexistante, une toile d’araignée de cours d’eau sauvages, de rivières striant les forêts pour rejoindre au hasard les entrelacs amazoniens. Pas de seuil, pas de partage des eaux, aucune frontière à laquelle se raccrocher [… »
et donc au canal de Casiquiare, un défluent qui relie l'Orénoque à l'Amazone via le rio Negro, extraordinaire phénomène de communication interbassins avec renversements de sens du courant, truc qui me fascine (aussi pour l’avoir un peu expérimenté).
Mais Remonter l'Orénoque parle d'autre chose, qu'on peut difficilement commenter sans divulguer le dénouement, d'où mes méandreuses gloses...
Sinon, belle édition d’Actes Sud, c’est agréable à feuilleter, ça change de browser la liseuse…
A propos :
« …] ces livres étant, j’en suis convaincu, le meilleur de moi qui les avait lus à défaut de les avoir écrits, ils ont fait de moi ce que je suis plus sûrement que la mère elle-même, qui me les confiait pourtant déjà. […]
…] je me contentais de lui remettre les mots des autres, par paquets, ceux qui m’étaient les plus chers, ceux, au fond tout aussi intimes, qui la reflétaient pour moi le plus fidèlement. »





mots-clés : #amour #medecine #mort

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Message par Bédoulène Mar 25 Sep - 0:43

merci Tristram, un jour je remonterais cette rivière !

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Message par Tristram Mar 25 Sep - 0:44

Et tu feras bien ! (Tu profites de la fraîche ?)

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Message par Bédoulène Mar 25 Sep - 13:55

pas encore !

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Message par topocl Mar 6 Nov - 11:32

Remonter l'Orénoque

amour - Mathias Enard - Page 3 41d96a10

Alors à vrai dire, je ne sais pas, ou je n'y ai rien compris, ou Enard a fumé la moquette, ou il est dans un délire (une supercherie?) poétique qui m'échappe, ou il lui reste beaucoup à mûrir, bien qu'il ait déjà son style hallucinant..

Difficile de m'étendre sur tout cela, car il y a deux trucs dont le dévoilement nuirait aux prochains lecteurs potentiels : le récit intercalé de la remontée de l'Orénoque, et le chapitre final.

Alors oui, comme Arensor, j'ai trouvé que
ArenSor a écrit:La prose de Mathias Enard est d’une beauté envoûtante. Ce sont de très longues phrases, parfois plus d’une page, qui se déploient, sinueuses, majestueuses comme les eaux du fleuve, d’autres très courtes et sèchent. On y sent la boue charriée par l’Orénoque, les cris des oiseaux dans la forêt, à la tombée du jour ou le crissement du bistouri ouvrant les corps dans la salle d’opérations.

Seulement voilà, peu à peu je suis sortie de l'envoûtement, agacée par cette histoire d’amour qui se veut torride (entre les eaux de l'Orénoque et la canicule de 2003), passionnée, et qui n'est que clichés :descente aux enfers compensée par la remontée fluviale, recherche du père avec un enfant « sans père » dans le ventre, image éculée de la médecine hospitalière et des amours des quinquagénaires.

Bref, le vernis est magnifique, mais entre la lecture d'Arensor et la mienne, il s'est craquelé, et je n'ai pas trouvé grand-chose derrière.

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Message par Tristram Mar 6 Nov - 11:55

C'est vrai que les "amours des quinquagénaires" prennent une place assez indue et sans grand rapport avec le fleuve Orénoque. Le procédé de tresser (au moins) deux fils de récit indépendants est de plus en plus courant, genre recette d'écriture, pour désennuyer le lecteur. Il est vrai aussi que le topos du fleuve (que généralement on remonte) est aussi inscrit dans l'imaginaire que difficile à traiter. Je suis en train à lire Voyage au Congo, de Gide sur les traces de Conrad dans Au cœur des ténèbres, et ce voyage souvent monotone fascine toujours autant, des fleuves mythiques à African queen...

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