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Mathias Enard

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Message par topocl Mar 6 Nov - 16:44

Enard, c'est ce mélange de folie géniale, sombre et emportée, et de vacuité, saupoudré de touche-à-tout et de cosmopolitisme. Selon le dosage, je peux (souvent) adorer.

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Message par ArenSor Mar 6 Nov - 20:50

Tristram a écrit:C'est vrai que les "amours des quinquagénaires" prennent une place assez indue

Comme Philip Roth ? Ah oui, non c'est vrai, lui ce sont des amours de septuagénaire Very Happy
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Message par animal Mar 6 Nov - 20:58

hahaha poésie - Mathias Enard - Page 4 3866672782

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Message par églantine Mar 6 Nov - 20:59

Razz
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Message par Invité Mar 26 Mar - 18:06

J'ai lu à mon tour Boussole.
à vrai dire, j'ai sauté de nombreuses pages, dans ce trop-plein.
Mais l'expérience ne fut pas si mauvaise.
Des passages qui m'ont plus ou moins intéressés au sein du fourre-tout. Et je ne sais pas trop quoi en penser au final. Je dirais que ça ne prend pas vraiment sans que ce soit non plus totalement vide. Mais pas transcendant non plus. poésie - Mathias Enard - Page 4 1390083676
Y a un côté surfait qui en ressort pour ma part, je trouve son style très banal. Et ça donne un côté wikipédia cette accumulation de digressions sur l'Orientalisme, thème qui m'intéresse, donc je n'ai pas appris grand-chose. Mais le traitement m'a paru sans relief. Tout comme le personnage principal. Banal, trop banal.

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Message par Bédoulène Mar 26 Mar - 18:13

un nouvel avis pas engageant sur ce livre, après d'autres donc je vais laisser le livre en fond de pile !

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Message par topocl Mar 26 Mar - 18:17

Arturo a écrit:
à vrai dire, j'ai sauté de nombreuses pages, dans ce trop-plein.
Mais l'expérience ne fut pas si mauvaise.
Des passages qui m'ont plus ou moins intéressés au sein du fourre-tout. Et je ne sais pas trop quoi en penser au final.
C'est tout à fait ça, une grande ambiguïté!

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Message par Aventin Lun 10 Aoû - 17:36

Dernière communication à la société proustienne de Barcelone

poésie - Mathias Enard - Page 4 Last10
2016, poésie, 110 pages environ dont une préface d'olivier Rolin.


Alors il y a le titre, tape-à-l'œil.
Puis la carte sur la table: nous irons donc du Liban en Syrie, puis aux steppes russes en passant par l'ex-Yougoslavie, la Pologne et en achevant à Barcelone, avec un tout bref intermède lisboète.
Mathias Énard en ses trajectoires cosmopolites.
La préface, assez copain-copain, sonne son faussement déglingo, le ton dilettante-foutraque mais initié.
Bon, passons.

Tout de même l'assez long poème "Beyrouth", qui ouvre la partie I intitulée "Faire concurrence à la mort" balance à merveille, ça y est on est embarqué.
Illustré d'écrits dans les marges, dont un petit passage en arabe que je n'irai pas décrypter, le poème a du corps, de la consistance et reste concis sous des apparences de fleuve.  

Extrait tiré des pages 6 et 7 du poème, qui en compte 13:
Je suis arrivé en bateau avec les derniers nuages de la guerre
Beyrouth au goût de thym et de pneus brûlés
Il allait se passer quelque chose
En nous peut-être
Le soleil furieux séchait le sang
Les serviettes de plage
Les poubelles
Et les abricots
Le soleil séchait tout sauf l'huile des sardines et la graisse des armes
Il s'est passé quelque chose
Entre nos doigts repliés qui n'avaient aucune détente à presser
Aucune gâchette
Les tiens servaient à faire des pansements
Des injections
J'ai failli tourner de l'œil
Quand je t'ai vue panser la blessure
De ce filc qui avait pris une balle à un barrage:
Passionné par tes mains et ta dextérité j'ai tenu à t'observer
Mal m'en a pris
J'ai vu des étoiles
Soudain toutes les étoiles de Beyrouth m'aveuglaient
Des filaments de mercure
Des poissons volants dans le regard
Le monde tournait
Et tournait et tournait un train envolé
J'ai dû partir
Fuir
Grimper la montagne.
Avec, dans la marge, commençant au vers "Aucune gâchette" et finissant au vers "Des filaments de mercure":
Je n'étais pas ce
poète kurde de
Syrie
Qui maniait la
12.7 aussi bien
que le calame
Le plus grand
styliste de la
langue arabe
Salim "Mutan-
nabi" Barakat
L'abaday à la
mitrailleuse  

De la façon dont on [enfin, je !] l'imagine, frêles semblants, reliques fabriquées en poussière, entre-notes, entr'hachurées de pages de carnet déchiré, coq-à-l'âne et bribes, fragiles fragments venus de loin, ce poème-là surprend le lecteur avant de le prendre.
Bruits, odeurs, visuels s'entrechoquent, mon imagination y ajoute comme un fond sonore de guitare électrique saturée, à faible volume, quelque chose de très insistant.

La suite ?
Un peu moins séduisante, ai-je trouvé. La fin de la première partie "faire concurrence à la mort" ainsi que les poèmes de la partie "Matière de la steppe" (en particulier Balkans - Le Consul de France ivre devant son Consulat, et Park Princeva) m'ont rappelé "La chanson de Passavant", de François Sureau, écrit considéré comme poétique, au travers duquel je suis complètement passé...

Neretva retient toutefois l'attention:
Neretva a écrit: [...]
La rivière coule si verte, si émeraude
Dans le cri des montagnes-
Peut-on obtenir du vert
Avec du rouge et du jaune, du sang et de la pierre ?
De Jablanica à Mostar
Et de Mostar à Pocitelj
Des agneaux rôtissent sur le bas-côté de la route.
Leurs yeux sans regard
Plongent dans la Neretva avant de monter vers le ciel
Puis dévalent les ravins
Jusqu'à la rivière et remontent
Encore et encore.
Des agneaux au gré de la broche.

Pour le reste du corpus, je ne suis guère éloigné de l'opinion de Shanidar:
shanidar a écrit:il faut se rendre à l'évidence , en dehors de quelques pages l'ensemble manque de relief... Bien sûr, n'étant pas très adepte de poésie, je suis sans doute passée à côté de la plupart des références (en particulier aux poètes arabes) mais si j'ai pu goûter certains passages, teintés par cette noire nostalgie qui semble toujours hanter l'auteur, je reste sur ma faim (et mon enthousiasme total envers Énard quoique non écorné reste sur la réserve).

La dernière partie, éponyme à l'ouvrage (Dernière communication à la société proustienne de Barcelone, donc) alterne au début, de façon prosodique, l'espagnol et le français.
C'est un peu un jeu, comme on peut retrouver un passage d'une langue à l'autre dans certaines chansons.

Un détour curieux sans doute, valant la peine ?
Moins, à mon avis, que ce qui suit, urbain, blues, malsain, comme  Les Stances de Barcelone (Depuis l'asile psychiatrique du Paradis) - La Ballade de la Barceloneta aussi, et voici quelques vers de Stances de la rue des voleurs, type chansonnette facile bien que crue, mais plutôt bien cadencée et pas désagréable:

La rue étroite moins de trois mètres
Séparent mon visage de son cul
Le client qui vient de la mettre
Se lève aussi il est repu
Il a une moustache de soudard
Un air de Turc ou de Malouin
Un pirate bien doté du dard
Un dur à cuire de loin en loin
Le tapin remet sa nuisette
L'artilleur range son attirail
Vire le plastique de sa quéquette
Jette la capote s'enfile un rail
Elle s'en va se faire un café
Elle m'aperçoit me lève un doigt
La baguette de cette fée
Je disparais le jour blondoie.

Mots-clés : #aventure #guerre #poésie #voyage
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Message par Bédoulène Lun 10 Aoû - 23:23

aussi bon en poésie qu'en prose donc ?

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Message par Aventin Lun 10 Aoû - 23:35

Bon... je ne sais pas, Beyrouth, du moins est-ce à mon goût. Et j'ai trouvé quelques trucs épars plaisants.

Sinon c'est très inégal, a-t-il eu de la difficulté à composer un opus complet ?
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Message par Tristram Lun 19 Oct - 0:13

Rue des voleurs

poésie - Mathias Enard - Page 4 Image159

Le narrateur, Lakhdar, est un jeune Marocain quand même assez fortuné, ne serait-ce que parce qu’il lit (essentiellement des polars, Ibn Batouta et Casanova), sait parler plusieurs langues et utiliser un ordinateur ‒ et il aura la chance, lui, de voyager.
Le roman est composé de trois parties, « Détroits », « Barzakh » (pour les Musulmans passage – détroit ‒ entre ici-bas et l’au-delà), et « Rue des voleurs » ; Tanger, Algésiras, Barcelone ; mais partout « la misère, le sexe et la drogue ».
Ce qu’Enard rapporte correspond à ce que je connais de cette société arabo-musulmane, notamment la "misère sexuelle" (« l’incurable mélancolie des couilles ») et l’absence pour les jeunes de toute "activité intéressante" ou perspective d’avenir dans leur pays (constat généralisable à l’ensemble des sociétés "défavorisées"). C’est un éclairage perspicace sur les phénomènes de terrorisme islamique et de migration vers l’Occident : « la spirale de la bêtise » dans un monde hésitant entre révolte et résignation.
« D’après ce que m’expliquait le Cheikh Nouredine, l’idée était d’obtenir le plus possible d’élections libres et démocratiques pour prendre le pouvoir et ensuite, de l’intérieur, par la force conjointe du législatif et de la rue, islamiser les constitutions et les lois. »

« Il me semblait que la question pourquoi ? resterait à jamais sans réponse, même si c’était bien Bassam qui avait aidé à poser la bombe du Café Argan et planté un grand couteau dans le dos d’un Marocain de notre âge, même si je l’avais eu devant moi, s i je lui avais demandé pourquoi ? pour quoi faire ? il aurait haussé les épaules ; il aurait répondu pour Dieu, par haine des chrétiens, pour l’Islam, pour le Cheikh Nouredine, que sais-je, mais il mentirait, je savais qu’il mentirait et qu’il ignorait très certainement la raison de son acte qui, en fait, n’en avait aucune, pas plus qu’il n’y avait de cause au tabassage du bouquiniste, c’était comme ça, c’était dans l’air, la violence était dans l’air, ce vent soufflait ; il soufflait un peu partout et avait emporté Bassam dans la bêtise. »

« Je me suis souvenu des paroles du Cheikh Nouredine, provoquer l’affrontement, déclencher des représailles qui souffleraient sur les braises du monde, lanceraient les chiens les uns contre les autres, journalistes et écrivains en tête, qui se précipitaient pour comprendre et expliquer comme s’il y avait quelque chose de réellement intéressant dans les méandres paranoïaques des méninges si réduites de cette raclure dont même Al-Qaida n’avait pas voulu.
Mounir pensait que ces attentats étaient secrètement soutenus par l’extrême droite fasciste pour décupler la haine, la méfiance envers l’Islam et justifier les ratonnades à venir ; je me suis rappelé l’expression de Manchette dans je ne sais plus quel livre, c’était les deux mâchoires d’une même connerie. »
Aperçus inattendus sur différents petits boulots : saisie de texte « au kilomètre » pour numérisation, pompes funèbres pour émigrants clandestins à identifier en vue d’un rapatriement éventuel (ce dernier épisode étant l’occasion du remarquable personnage de M. Cruz et de son agonie).
Juste appréciation des conséquences du tourisme :
« …] et je me suis dit que le tourisme était une malédiction, comme le pétrole, un leurre, qui apportait fausse richesse, corruption et violence [
… »

« il n’y avait plus rien d’autre à faire pour Marrakech qu’investir du fric en campagnes publicitaires pour que revienne la manne perdue, même si on savait pertinemment que c’était cet argent du tourisme qui provoquait le sous-développement, la corruption et le néocolonialisme, comme à Barcelone, petit à petit, on sentait monter le ressentiment contre le fric de l’étranger, de l’intérieur ou de l’extérieur ; l’argent montait les pauvres les uns contre les autres, l’humiliation se changeait doucement en haine … »
Rien ne m’a vraiment enthousiasmé dans le style employé par Mathias Enard, qui tente de coller au langage de son personnage mais glisse parfois vers une certaine grandiloquence.

Mots-clés : #terrorisme

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Message par Bédoulène Lun 19 Oct - 11:25

me rappelle que j'avais plutôt apprécié !

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Message par Tristram Lun 19 Oct - 11:45

L'histoire n'est pas inintéressante, même si elle n'apporte pas grand'chose sur les motivations des terroristes islamiques. Mais le texte lui-même ne m'a pas apporté grand'chose non plus, et même si on sent l'implication émotionnelle sous-jacente de l'auteur, je me suis demandé s'il ne fallait pas plutôt lire des études de sciences humaines plutôt que des romans qui resucent vaguement la misère et la bêtise humaines. Cela dit, il y a des passages qui méritent la lecture.

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Message par Bédoulène Lun 19 Oct - 19:54

ce n'est qu'un roman !

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Message par ArenSor Lun 1 Fév - 14:40

Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs

poésie - Mathias Enard - Page 4 Le_ban10

Le livre se divise en plusieurs parties assez dissemblables les unes des autres, aussi bien  par le contenu que par la forme. Les premiers chapitres sont un journal de bord d’un jeune doctorant venu dans la région de Niort trouver les matériaux d’une thèse en ethnologie consacrée à la ruralité française. La suite de ce journal constitue la dernière partie  du roman. Ce sont des morceaux  plutôt légers, avec beaucoup d’humour, écris d’une plume alerte et qui se lisent avec plaisir.

« Il y a un rapport entre l’égyptologie et l’agriculture : le montant des investissements nécessaires pour s’octroyer un salaire de misère au bout de cinq ans est pharaonique. »

Entre-deux, Mathias Enard tente d’explorer cette région des marges du marais poitevin, dont il est issu, par différents procédés originaux.
Le premier consiste  à pasticher  Rabelais en décrivant le fameux repas annuel des fossoyeurs mentionné dans le titre. En réalité, il s’agit d’un mélange à la fois de Rabelais et de Pétrone,  le côté grande boustifaille et grande beuverie de  Gargantua se trouvant associé à des réflexions sur la mort dignes du Trimalcion du Satyricon. On évoque tour à tour Lucain, Sénèque, Bossuet…
Par ailleurs, l’auteur relaie de vieilles croyances en la transmigration des âmes. Après leur mort, les individus se réincarnent en entités vivantes selon une échelle dépendant de leur moralité. Les plus méchants se retrouvent ainsi insectes, microbes, amibes… Tous se trouvent précipités, les uns après les autres, et Ad libitum dans la grande Roue du Temps.  Ceci permet à Mathias Enard d’évoquer différents épisodes de la petite et grande histoire de la campagne niortaise. C’est, par exemple, le cheval de Clovis à Vouillé, lors de la bataille contre les Wisigoths, un noble vendéen promis en 1793 à la noyade dans la Loire…
Le problème, à mon sens, est que tout cela reste très artificiel et sent trop la marque de fabrique. De même, le « à la façon de Rabelais » reste un pastiche. Malgré quelques marques d’actualisation amusantes : forces de l’ordre et gilets jaunes s’affrontant aux pieds des tours de la cathédrale de Poitiers sur lesquelles Gargantua est en train de se masturber, le récit n’apporte guère plus que les écrits originaux du sieur François.
Il y a pourtant de bien belles choses dans ce roman de Mathias Enard, comme la fin de vie de Marcel :

« … Magali et Nicoleau sentent que le point va bientôt mettre un terme à la phrase, que la voix s’apprête à retomber avec la fin de la proposition, que le souffle, de moins en moins soutenu par les virgules, s’épuise dans les spires des sifflantes, dans la fréquence des fricatives, après la longue envolée des nasales et s’éteint soudain. »

Malgré cela, l’ensemble ne m’a pas entièrement convaincu.
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Message par Bédoulène Lun 1 Fév - 17:06

ah ! mais pas complètement déçu du coup !

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Message par ArenSor Lun 1 Fév - 21:24

Bédoulène a écrit:ah ! mais pas complètement déçu du coup !

Un peu déçu tout de même, mais avec Enard je place la barre assez haut. Ce n'est pas un mauvais roman, loin de là, et beaucoup y trouveront leur compte...
Je crois que Tristram est en train de le lire. Il nous donnera ses impressions.
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Message par topocl Mar 2 Fév - 8:22

Tu as lu quoi de lui?

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Message par ArenSor Mer 3 Fév - 21:07

"Parle-leur de batailles...", "Remonter l'Orénoque" et "Boussole". J'avais bien aimé les deux premiers, moins le troisième. Il faudra que je lise "Zone" un jour.
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Message par topocl Jeu 4 Fév - 9:29

ArenSor a écrit: Il faudra que je lise "Zone" un jour.
Oui Very Happy !

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