Jean-Christophe Rufin

Le collier rouge



Deux ans après la fin de la Grande guerre, un juge militaire traite sa dernière affaire avant de retrouver la vie civile : un jeune paysan rebelle revenu des combats dont on connaîtra le forfait à la dernière page, et pour lequel, jour et nuit, son chien aboie devant la prison.

Oserai-je dire que ce roman manque de chien ?
C'est un joli et court roman, à l'écriture soignée, avec des personnages bien typés, de nobles sentiments, un agencement un peu trop ordonné qui cache mal un manque d'ambition. J'ai surtout en outre été gênée par cette supercherie qui consiste à ne révéler qu'aux dernières pages l'épisode fondateur dont tous les personnages du roman sont, eux, au courant. Le but était d’attiser ma curiosité mais a plutôt déclenché mon indifférence. Finalement seul le « personnage » du chien apporte une originalité à ce récit un peu trop classique, c'est un peu maigre.

Récup 2014

j'en remets une couche.

Check-point



Je ne suis décidément pas rufinophile.

C'est un huis clos à cinq humanitaires qui s'affrontent dans des cabines de camions traversant la Bosnie
Mais Rufin malheureusment ne se contente pas de l'aventure humaine, il écrit un roman démonstratif pour  montrer les déviances de l'humanitaire, sa perte de neutralité.
D'où des psychologies appuyées, une histoire d'amour qui est à la fois improbable et prévisible dès la  dixième page.
Le livre se contente la plupart du temps d'être correctement écrit, avec parfois des envolées lourdingues comme :

Elle se demanda soudain si tout ne s'expliquait pas comme ça : le danger était le seul moyen pour elle de briser les obstacles qui la séparaient de l'amour.

Le malheur ressemblait à un décret divin qui ne devait rien aux hommes.

La neige, surtout la première de l'année, est comme ses accessoires de mode qui donnent  du chic à la tenue la plus banale.

Pourquoi les femmes ont-elles ce don de voir toujours l'enfant dans l'homme adulte ?

Récup 2015

Jean-Christophe RUFIN : Immortelle randonnée

Rien qu'en écrivant ces mots, je souris, car la narration du pélerinage de Jean-Christophe Rufin vers Saint-Jacques de Compostelle est hilarante....

" Pourquoi ? C'est évidemment la question que se posent les autres, même quand ils ne vous la posent pas.

Chaque fois qu'au retour vous prononcerez la phrase : " Je suis allé à Compostelle à pied ", vous noterez la même expression dans les regards. Elle se traduit d'abord par l'étonnement (" Qu'est-ce qu'il est allé chercher la-bas ?") puis, à une certaine manière de vous dévisager, à la dérobée, la méfiance.

Rapidement, une conclusion s'impose : "Ce type doit avoir un problème". Vous sentez le malaise s'installer. Heureusement, nous vivons dans un monde où la tolérance est une vertu ; l'interlocuteur se ressaisit bien vite. Il peint sur son visage une mimique enthousiaste qui exprime la joie, en même temps que la surprise: "Quelle chance tu as !" Et il ajoute, car tant qu'à mentir autant le faire avec conviction et emphase : "C'est mon rêve de faire ce chemin un jour..."

Voilà, le ton est donné ! Humour,  pensées philosophiques, description de sa vie de clochard (céleste) lui, n'aime pas loger dans des chambrées, donc il campe tout seul avec son matériel transporté sur son dos (évidemment) ...un sacré personnage ce Jean-Christophe Rufin....

Ce chemin est un haut-lieu de rencontres, parfois sentimentales, inattendues ( quelques personnages hauts en couleur et originaux)   toujours intéressantes...

C'est un parcours néanmoins très fréquenté....quasiment le dernier lieu où l'on cause.....très touristique  et très bien organisé....j'ignorais qu'il fallait acheter un carnet avant le départ ( le credencial...en fait un carton qui se déplie en accordéon) que l'on fait tamponner à chaque étape...et à la fin on brandira fièrement celui-ci comme preuve de son exploit..car c'en est bien un malgré tout !

Pour ceux ou celles qui seraient tentés d'emprunter ce chemin (de croix) je conseille fortement la lecture de ce récit...très drôle et instructif....ça donnerait (presque) envie

Intéressant. Je note, notamment pour le conseiller à des personnes qui, je pense, seront susceptibles de vouloir le lire à leur tour.

merci Simla !

Immortelle randonnée

J'ai trouvé très intéressante cette autobiographie. Elle est empreinte de réalisme et nous permet un voyage actuel au coeur des villes industrielles, des villages et des vallées français et espagnols. Rufin n'idéalise rien. Cette marche est éprouvante physiquement et source de mille doutes.

Parallèlement à l'aspect extérieur, fait de sueur, de fatigue, et de rencontres diverses, il y a évidemment le sens du pélerinage. Certes, initiatique, mais alourdi par le matérialisme du 21è siècle, que décidément, nous avons du mal à quitter.

Rufin nous esquisse, par touches impressionnistes, les imperceptibles changements intimes.

Rien de spectaculaire. Ni révélation, ni miracle. Mais plutôt un chuchotement intérieur sur cette drôle de chose qu'on appelle la vie et cette drôle de chose qu'on appelle la croyance en Dieu.

Aucune réponse.

Que des murmures... Le pèlerin EST et cela lui suffit.

Je l'aime bien, Rufin. Intelligent cultivé, concret. Pas un mystique de pacotille. Un homme ouvert sur le monde. Et ça me convient.

Quant à aller à Compostelle ?

Why not ?

Et bien, en ce qui me concerne, Tatie, aucune envie de rejoindre la horde de pélerins sur cette route mystique qui m'a l'air aussi fréquentée que le métro à 18 h !!!! Tu dois tout réserver d'avance..rien que ça..c'est niet Je préfère les bonnes vieilles randos sans portée spirituelle, à moins que communiquer avec la nature n'en soit une, ce que je pense réellement en fait....la nature plutôt que les humains

En réalité, je pense que marcher est en soi un exercice spirituel (en dehors de toute autre considération). Je le fais dès que possible, plusieurs heures par semaine. C'est reposant...

Pour Compostelle, ça semble bien être un bon commerce aussi. J'ai d'ailleurs aimé le moment où il évoque Alfonse X et les raisons politiques de ce pèlerinage. Je n'y avais jamais pensé !

Le collier rouge

Ce livre m'a été recommandé par un ami qui 'a assuré que c'était vraiment sympa. Je reprends l'expression, car en réalité c'est le mot, oui.
Une lecture très sympa.
Je ne connaissais pas cet auteur, son écriture est assez simple, il y a un petit problème de trame énonciative, je trouve, dans l'écriture des récits du prisonnier, parfois teintées de véracité sociologique grâce à un ton, un vocabulaire, qui ensuite pourront être totalement négligées, on sent une écriture plaisir, qui galope, quoi, en fait, pour raconter et non faire une pièce d'horlogerie, mais comme je suis une lectrice qui aime que l'on me raconte, c'était un détail négligeable. Distrayante et attachante histoire.


Le genre de livre à mettre dans la boîte à livres, ce que je vais faire de suite d'ailleurs.

"parfois teintées de véracité sociologique" ça +  ici le non renoncement du chien !

(et une lecture qui bien sur me rappelle Igor !)