Robert Goolrick
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Robert Goolrick
Robert Goolrick est un écrivain américain né en Virginie en 1948.
Œuvres traduites en français
Une femme simple et honnête, [« A Reliable Wife »],
Féroces, [« The End of the World as We Know It: Scenes from a Life »]
Arrive un vagabond, [« Heading Out to Wonderful »],
La Chute des princes [« The Fall of Princes »],
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Robert Goolrick
Arrive un vagabond
Je ne sais pas si ça vous arrive, certains livres où on sent l’émotion vous gagner dès les premières pages, un petit quelque chose vibre dans la poitrine qui fait qu’on s’émerveille de l’adéquation parfaite entre le livre et soi-même, et au fil des pages , on retient son souffle et ce petit miracle se poursuit, on ressent une intense jubilation.
J’ai trouvé cela dans le roman de R Goolrick: l’évocation d’une douceur ordinaire, l’impression de personnages à la fois droits dans leurs bottes et infiniment fragiles , et une violence sombre qui rôde, un désespoir tragique, ont déclenché en moi une émotion intense.
Cela commence par ce titre magnifique (je n’ai pas su traduire le titre anglais) qui traîne derrière lui un relent de vieux westerns, de bleds paumés où débarque un étranger. Et plus rien ne sera jamais pareil ni pour lui, ni pour la bourgade tranquille. Une petite ville de Virginie de l’après-guerre « quand la terrible avidité américaine n’avait pas encore frappé » ordinaire, plutôt heureuse dans sa grande banalité, éprise d’une religiosité assez débonnaire, respectant sa communauté noire à condition qu’elle reste à sa place.
Là débarque Charlie, un homme sans passé, qui« cherche juste un endroit tranquille ». Bel homme, travailleur, sympathique, il est vite adopté par le boucher et son épouse, leur petit garçon qui voit en lui un deuxième papa, les femmes qui adorent son sourie, les hommes qui voient en lui un gars de confiance, les enfants qu’il initie au base-ball. Bien vite, il se trouve
Mais l’amour s’en mêle, la passion plutôt, et avec elle la haine, la jalousie, la violence et le désespoir.
Personne ne sortira indemne de cette histoire qui commence dans les délices de l’amitié, et finit… au lecteur de découvrir
Belle histoire , parfois a la limite de la crédibilité, mais l’auteur nous l’a annoncé dès l’ouverture du livre. J'y ai surtout adoré l’empathie et la tendresse de Goolrick pour ses personnages, les principaux comme les secondaires, comme il sait nous faire partager la douceur de leurs joies radieuses et de leurs bonheurs calmes…
… leurs passion échevelée, l’amitié d’un homme et d’un garçon, la confiance entre deux amis, la folie d’un homme amoureux, un frère intensément fidèle, et tout un tas de petits détails doux, chaleureux, amicalement moqueurs…qui laissent peu à peu la place à la tension, à l’inquiétude jusqu’à la fin, partialement annoncée dès les premières pages, véritable apothéose d’une noirceur troublante.
Comme dans Féroces, des adultes, plutôt gentils mais totalement inconscients marquent à vie des enfants gentils et qui les aiment. Comme dans Une femme simple et honnête, la femme est un objet qu'on achète, qui aime et qui souffre. Goolrick, conteur formidable, est là encore aussi virtuose dans la sérénité que dans le déchaînement de la violence.
(commentaire récupéré)
Je ne sais pas si ça vous arrive, certains livres où on sent l’émotion vous gagner dès les premières pages, un petit quelque chose vibre dans la poitrine qui fait qu’on s’émerveille de l’adéquation parfaite entre le livre et soi-même, et au fil des pages , on retient son souffle et ce petit miracle se poursuit, on ressent une intense jubilation.
J’ai trouvé cela dans le roman de R Goolrick: l’évocation d’une douceur ordinaire, l’impression de personnages à la fois droits dans leurs bottes et infiniment fragiles , et une violence sombre qui rôde, un désespoir tragique, ont déclenché en moi une émotion intense.
Cela commence par ce titre magnifique (je n’ai pas su traduire le titre anglais) qui traîne derrière lui un relent de vieux westerns, de bleds paumés où débarque un étranger. Et plus rien ne sera jamais pareil ni pour lui, ni pour la bourgade tranquille. Une petite ville de Virginie de l’après-guerre « quand la terrible avidité américaine n’avait pas encore frappé » ordinaire, plutôt heureuse dans sa grande banalité, éprise d’une religiosité assez débonnaire, respectant sa communauté noire à condition qu’elle reste à sa place.
« Des gens bien. Heureux, dans l'ensemble.
-Et nous avons de bonnes manières. Cela compense ce que le bonheur n'apporte pas ».
Là débarque Charlie, un homme sans passé, qui« cherche juste un endroit tranquille ». Bel homme, travailleur, sympathique, il est vite adopté par le boucher et son épouse, leur petit garçon qui voit en lui un deuxième papa, les femmes qui adorent son sourie, les hommes qui voient en lui un gars de confiance, les enfants qu’il initie au base-ball. Bien vite, il se trouve
… à sa place. Il était enfin arrivé chez lui, dans ce lieu de bonheur et de plénitude qui l’ attendait au bout de cette longue route chaotique.
Il était chez lui.
Mais l’amour s’en mêle, la passion plutôt, et avec elle la haine, la jalousie, la violence et le désespoir.
Mais c'est ici, et maintenant. Elle n'est pas la première mais elle est l’unique, et le goût de sa peau est éternellement neuf pour lui, chaque souffle d’elle est une bonté comme il n'en avait jamais espéré et qu’il ne méritent pas. Ici même, dans la lueur du crépuscule, dans ce lit avec un couvre-lit en chenille et des taies d’oreiller à fleurs, à la vue de ce corps féminin si blond, son désir à lui, sauvage et diffus, a trouvé son objet. Le chemin est devenu clair, menant à elle et elle seule, à eux deux, dans cet instant pleinement voulu.
Personne ne sortira indemne de cette histoire qui commence dans les délices de l’amitié, et finit… au lecteur de découvrir
Belle histoire , parfois a la limite de la crédibilité, mais l’auteur nous l’a annoncé dès l’ouverture du livre. J'y ai surtout adoré l’empathie et la tendresse de Goolrick pour ses personnages, les principaux comme les secondaires, comme il sait nous faire partager la douceur de leurs joies radieuses et de leurs bonheurs calmes…
Le jour de l'anniversaire d'un enfant, tout est différent. Chaque instant est nimbé de grâce, dune lumière de tout l’être - la conscience que chaque geste, chaque parole sont un geste et une parole d'anniversaire. Les gens savent qui vous êtes, ce jour-là.
… leurs passion échevelée, l’amitié d’un homme et d’un garçon, la confiance entre deux amis, la folie d’un homme amoureux, un frère intensément fidèle, et tout un tas de petits détails doux, chaleureux, amicalement moqueurs…qui laissent peu à peu la place à la tension, à l’inquiétude jusqu’à la fin, partialement annoncée dès les premières pages, véritable apothéose d’une noirceur troublante.
Comme dans Féroces, des adultes, plutôt gentils mais totalement inconscients marquent à vie des enfants gentils et qui les aiment. Comme dans Une femme simple et honnête, la femme est un objet qu'on achète, qui aime et qui souffre. Goolrick, conteur formidable, est là encore aussi virtuose dans la sérénité que dans le déchaînement de la violence.
(commentaire récupéré)
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
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