Graham Greene
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Re: Graham Greene
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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Bédoulène- Messages : 21745
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Re: Graham Greene
Je pense, Topocl, d'autant qu'à le lecture du livre j'ai une impression de déjà-lu, ou déja-vu...Topocl a écrit:Tu as vu le film, Tristram ?
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15964
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Re: Graham Greene
Par coïncidence, Philip Kerr dans le 3e opus de la "Trilogie Berlinoise", "Un requiem allemand", que j'ai lu tout récemment, et qui se passe à Vienne juste après-guerre, fait à plusieurs reprises allusion à ce film (sans le nommer).
ArenSor- Messages : 3436
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topocl- Messages : 8560
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Londres : le narrateur, Bendrix (Maurice) est un écrivain athée qui retrouve en janvier 1946 Henry Miles, fonctionnaire ministériel marié à Sarah, dont il fut l’amant de 1939 à 1944. Miles soupçonne que sa femme le trompe, et Bendrix, qui le déteste, sans rien lui révéler, mandate un détective privé pour suivre cette dernière afin de découvrir son successeur. Haine et passion amoureuse, c’est surtout la jalousie qui l’anime, paradoxalement imputée à la complaisance de Sarah, qui pourrait valoir pour un rival. Magistralement décrite, la suspicion morbide de Bendrix est absurde puisque Sarah l’a quitté après un raid de V1 où il fut blessé. Surtout, elle atteint à une forme de grotesque à la limite du sordide, notamment avec son intention première qui avait été d’obtenir d’elle « de la documentation » sur son époux afin de construire un personnage, le piètre limier Parkis secondé de son fils de douze ans, les « oignons », ancien nom de code dans leur liaison en raison de l’aversion qu’a pour eux le mari trompé.
Décidément cruel, Bendrix confie toute l’histoire à Henry, puis rencontre le supposé nouvel amant de Sarah, Richard Smythe, un militant rationaliste. Dieu et Diable sont souvent invoqués par ces non-croyants. Parkis vole le journal intime de Sarah et le remet à Bendrix. Celui-ci apprend donc que son amante l’a quitté par vœu à Dieu, auquel elle ne croit pas, si par miracle il n’était pas mort dans le bombardement.
Bendrix rencontre de nouveau Sarah qui lui promet de fuir avec lui, avant de mourir de maladie.
Bendrix, dont le chagrin est à peine évoqué, emménage avec Henry ; surviennent d’étranges coïncidences, qui peuvent être assimilées à des miracles.« J’ai attrapé la foi comme on attrape une maladie. Je suis tombée croyante comme on tombe amoureuse. »
La partie finale est encore plus tourmentée que le début, assez incohérente, et peu concluante. Dostoïevskien, ce drame pathétique et ce roman torturé s’achèvent dans une confuse indécision.
« J’écris un roman. Comment pouvez-vous prouver que les événements que je rapporte ne se sont jamais produits, que les personnages ne sont pas réels ? »
\Mots-clés : #amour #religion
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James Raven est un tueur sans état d’âme pour ses victimes.
Le sergent détective Mather est fiancé à Anne Crowder.« Un bec-de-lièvre était un sérieux désavantage dans son métier ; on le lui avait mal recousu à la naissance, en sorte qu’il avait maintenant la lèvre supérieure tordue et balafrée. Quand on porte sur soi un moyen d’identification aussi visible, on ne peut éviter quelque brutalité dans ses méthodes. Depuis le début, Raven avait toujours été forcé d’éliminer tous les témoignages. »
Raven a tué le ministre de la Guerre, et Cholmondeley, l’intermédiaire de son commanditaire, l’a payé en billets volés qui lancent la police à ses trousses.« Elle parlait toujours du bonheur avec gravité ; elle préférait rire quand elle était triste. Elle ne pouvait se garder d’être grave si les choses lui tenaient à cœur, et le mot bonheur l’attristait parce qu’elle pensait à tout ce qui pouvait le détruire. »
Au commencement de ce thriller, un réjouissant chassé-croisé des différents protagonistes les fait se frôler sans se connaître encore.
On est à Londres, à l’approche de Noël et de la Seconde Guerre mondiale (cette fois la foule n’exulte plus, elle a peur ; à noter que le livre a été publié en 1936 !).
Raven suit Cholmondeley à Nottwich (Nottingham), où se rend aussi Anne, puis Mather.
Anne compatit avec le tueur qui l’a prise en otage plus ou moins consentante : confidences dostoïevskiennes, mais les incohérences et le rocambolesque font que ce roman est loin d’être le meilleur de Graham Greene.
\Mots-clés : #polar
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Re: Graham Greene
Dans la province de Tabasco au Mexique et dans les années trente, le gouvernement socialiste traque le clergé, au point qu’il ne demeure qu’un seul prêtre ; c’est cet homme dont nous suivons les tribulations, et surtout les tourments moraux. Il fut ambitieux et mondain, profitant de son état ; alcoolique, il eut une fille, Brigitte, d’une villageoise, Maria ; se sentant inutile, au bord du désespoir, il est déchiré entre le sentiment de son indignité et son devoir de continuer à porter la parole divine aux paysans de cette région déshéritée (malgré l’ancrage traditionnel de la religion, il est peu supporté par la population).
Le roman commence sur la côte, avec Mr. Tench, un Anglais échoué là, qui vivote du commerce apparemment prisé des dents en or, et rencontre le prêtre qui a la tentation de prendre un bateau.
On rit du Padre José, autre rescapé, qui s’est laïcisé et a pris femme pour sauver sa vie.
Un lieutenant de police acharné à le retrouver par idéal politique, ayant décidé de prendre des otages dans les villages (et d’en exécuter quelques-uns), le prêtre doit se réfugier en ville. Il s’y fait prendre par un « Chemise Rouge », ayant négocié l’achat de vin (pour l’eucharistie) sous ce régime où l’alcool est interdit (au peuple), et est jeté en prison. La nuit qui suit dans ce microcosme de la société constitue un passage fort : il y rencontre une dévote ; personne ne le dénonce, pas même le métis qui cherche à toucher la prime sur sa tête.
Il est libéré par le lieutenant, qui ne l’a pas reconnu, et lui fait même l’aumône.« — Vous êtes tous les mêmes, vous autres croyants ; la religion ne fait que des poltrons, dit la voix avec mépris.
— Oui. Sans doute avez-vous raison. Voyez-vous, je suis un mauvais prêtre et un mauvais homme. Mourir en état de péché mortel (il eut un petit rire gêné), cela porte à réfléchir.
— Voilà : c’est exactement ce que je viens de dire.
Croire en Dieu vous rend lâche. »
« Je ne sais pas comment me repentir »
Une chienne affamée, à qui il prend l’os pour le manger lui-même (chez les Fellows, des étrangers cultivant la banane, qui l’ont précédemment hébergé une nuit) :
Il passe la frontière avec une autre province, où les églises n’ont pas été détruites, est hébergé chez les Lehr, des luthériens ; il retrouve ses anciens comportements, comme monnayer ses services.« À la différence du prêtre, elle gardait encore un espoir : l’espoir est un instinct que seul peut tuer un raisonnement de l’esprit. »
(Ce point de vue m’a ramentu celui des psychanalystes, autres experts en psychologie populaire.)« Une voix qui montait d’un passé lointain lui murmurait énergiquement à l’oreille : "Ils n’apprécient que ce qu’ils paient." C’était le vieux prêtre qu’il avait remplacé à Concepción qui lui avait donné ce renseignement : "Ils vous raconteront toujours qu’ils sont pauvres, qu’ils meurent de faim, mais ils cachent tous quelque part un petit magot, dans un pot de terre." »
Le métis l’a rejoint, et bien qu’il ne soit pas dupe (à la fois lâche et autodestructeur), le prêtre le suit et retourne donner les derniers sacrements à un gringo, un assassin qui était aussi recherché et qui agonise, blessé par la police. Il est arrêté par le lieutenant, et tente de lui expliquer qu’il était resté le dernier prêtre par orgueil ; il ne cache pas sa peur du peloton. Il demande à être confessé par le Padre José, qui refuse. Lui mort, un autre prêtre arrive clandestinement.
L’écriture (ou la traduction) de ce roman qui n’échappe pas totalement au pathos m’a déçu. Le ton est parfois caricatural, les Indiens sont à peine présentés comme des êtres humains, la critique politique est plutôt grossière, mais émerge quand même la tragédie humaine de ce faible prêtre anonyme ; lui comme le lieutenant et même le Judas ne sont pas d’une seule pièce, et entièrement blâmables.
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