Maylis de Kerangal
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Re: Maylis de Kerangal
Seyvoz
Maylis de Kerangal et Joy Sorman
Elles se sont mises à deux pour écrire, l’une après l’autre, parties alternées.
Ca parle d’un type qui vient travailler sur un barrage dans une atmosphère absurde de désolation et de rendez-vous raté. Et cela alterne avec l’époque de l’évacuation du village englouti.
Cela a des relents de déjà-lu pour l’aspect village englouti, c’est un peu mince, un peu vain et inabouti au final. Même s’il y a un certain plaisir de l’instant grâce à la si belle et personnelle écriture de Maylis de Kerangal, cela reste un exercice de style.
Maylis de Kerangal et Joy Sorman
Elles se sont mises à deux pour écrire, l’une après l’autre, parties alternées.
Ca parle d’un type qui vient travailler sur un barrage dans une atmosphère absurde de désolation et de rendez-vous raté. Et cela alterne avec l’époque de l’évacuation du village englouti.
Cela a des relents de déjà-lu pour l’aspect village englouti, c’est un peu mince, un peu vain et inabouti au final. Même s’il y a un certain plaisir de l’instant grâce à la si belle et personnelle écriture de Maylis de Kerangal, cela reste un exercice de style.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
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Localisation : Roanne
Re: Maylis de Kerangal
Réparer Les vivants
Quel plaisir de retrouver une vraie écrivaine contemporaine (plutôt qu’auteure, je crois qu’il ne faut pas avoir peur de reconnaître la vanité de l’écriture) ! J’apprécie ses longues phrases denses, chargées d’information (c’est très documenté, avec un vocabulaire étendu, notamment technique – surf, médecine). Au-delà d’un grand art de la description, le lyrisme est contenu : mais le cœur n’est pas qu’un muscle dans l’humain.
J’avais une certaine réticence concernant le titre (dû à Tchekhov dans Platonov), ramentevance d’un médecin (ou d'un enseignant, voire d’un prêtre) qui critiquait l’emploi du verbe "réparer" à propos des humains (qui ne sont pas des machines), mais il peut se comprendre maintenant qu’on remplace un organe comme une pièce de véhicule (voir la remarque de Marie en 2017) – pourtant la dimension humaine est mise en évidence dans ce roman, de même que les prouesses techniques de la médecine (et de la logistique) contemporaine.
L’égale précision des descriptions, de ce qui a lieu, eut lieu ou aurait pu être, donne la même valeur aux éléments fictifs qu'à ce qui est à considérer comme vrai, présent.
\Mots-clés : #contemporain #medecine #mort
Quel plaisir de retrouver une vraie écrivaine contemporaine (plutôt qu’auteure, je crois qu’il ne faut pas avoir peur de reconnaître la vanité de l’écriture) ! J’apprécie ses longues phrases denses, chargées d’information (c’est très documenté, avec un vocabulaire étendu, notamment technique – surf, médecine). Au-delà d’un grand art de la description, le lyrisme est contenu : mais le cœur n’est pas qu’un muscle dans l’humain.
J’avais une certaine réticence concernant le titre (dû à Tchekhov dans Platonov), ramentevance d’un médecin (ou d'un enseignant, voire d’un prêtre) qui critiquait l’emploi du verbe "réparer" à propos des humains (qui ne sont pas des machines), mais il peut se comprendre maintenant qu’on remplace un organe comme une pièce de véhicule (voir la remarque de Marie en 2017) – pourtant la dimension humaine est mise en évidence dans ce roman, de même que les prouesses techniques de la médecine (et de la logistique) contemporaine.
L’égale précision des descriptions, de ce qui a lieu, eut lieu ou aurait pu être, donne la même valeur aux éléments fictifs qu'à ce qui est à considérer comme vrai, présent.
Ces quelques remarques viennent en complément des excellents commentaires précédents.« La recherche cristallise et Marthe avance son visage vers l’écran, ses yeux énormes et anamorphosés derrière les verres de ses lunettes. »
..] dénudant un buste splendide que composent différents cercles – seins, aréoles, mamelons, tétons, ventre, nombril, double amorce des globes fessiers –, que modèlent différents triangles pointés vers le sol – l’isocèle du sternum, le convexe du pubis et le concave des reins –, que creusent différentes lignes – la médiane dorsale qui souligne la division du corps en deux moitiés identiques, sillon qui rappelle en la femme la nervure de la feuille et l’axe de symétrie du papillon –, le tout ponctué d’un petit losange à l’endroit de la crête sternale – le bréchet sombre –, soit une recollection de formes parfaites dont il admire l’équilibre des proportions et l’agencement idéal [… »
\Mots-clés : #contemporain #medecine #mort
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
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Re: Maylis de Kerangal
Ca reste un excellent souvenir. Et Maylis de Kerangal une valeur sûre.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
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Re: Maylis de Kerangal
Oui ; je ne sais pas pourquoi je ne suis pas revenu à elle plus tôt. Maintenant, quel pourrait être son prochain livre dans ma PAL ?
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Tristram- Messages : 15559
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Re: Maylis de Kerangal
Corniche Kennedy ?
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
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Re: Maylis de Kerangal
Je note !
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Tristram- Messages : 15559
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Re: Maylis de Kerangal
Corniche Kennedy
Une bande d’ados des quartiers pauvres de Marseille s’ébat sur une plate-forme artificielle en bordure de mer, délaissée du grand nombre. Les jeunes y pratiquent notamment un rite jubilatoire du plongeon depuis les rochers, avec prise de risque graduée.
Ce fil principal est entrecroisé avec celui de Sylvestre Opéra, policier directeur de la Sécurité du littoral depuis sept ans, qui les surveille, et est sommé de les réprimer.
Eddy le chef de groupe est confronté à une jeune fille extérieure à la bande, Suzanne, issue d’un milieu plus aisé, et mal acceptée par la bande. Ils vont se séduire réciproquement, tels Roméo et Juliette. Mario, le petit protégé d’Eddy, minot débrouillard qui tente de s’affirmer, aura aussi un rôle important dans l’escalade entre les insolents gamins épris de liberté et la municipalité avec ses forces de l’ordre.
Ce roman est aussi (et surtout) l’opportunité pour Kerangal de déployer une esthétique originale – son style.
Avertissement : le résumé de ce livre donné par Wikipédia est truffé d’erreurs, on peut croire qu’il a été pondu par un algorithme mal rôdé sur la base d’une quelconque traduction automatique. Je remarque de plus en plus fréquemment des articles de l’encyclopédie devenue de référence qui manquent de relecture, et c’est aussi dommage qu’inquiétant.
\Mots-clés : #social
Une bande d’ados des quartiers pauvres de Marseille s’ébat sur une plate-forme artificielle en bordure de mer, délaissée du grand nombre. Les jeunes y pratiquent notamment un rite jubilatoire du plongeon depuis les rochers, avec prise de risque graduée.
Ce fil principal est entrecroisé avec celui de Sylvestre Opéra, policier directeur de la Sécurité du littoral depuis sept ans, qui les surveille, et est sommé de les réprimer.
Eddy le chef de groupe est confronté à une jeune fille extérieure à la bande, Suzanne, issue d’un milieu plus aisé, et mal acceptée par la bande. Ils vont se séduire réciproquement, tels Roméo et Juliette. Mario, le petit protégé d’Eddy, minot débrouillard qui tente de s’affirmer, aura aussi un rôle important dans l’escalade entre les insolents gamins épris de liberté et la municipalité avec ses forces de l’ordre.
Ce roman est aussi (et surtout) l’opportunité pour Kerangal de déployer une esthétique originale – son style.
Kerangal esquisse un compte-rendu socio-ethnologique des différents groupes marginaux qui interfèrent sur cette corniche, des rituels d’intégration adolescents aux transactions criminelles, laissant ouverte la question de la prépondérance de la sécurité ou de l’indépendance.« Alors, le sentiment de sa présence le porte vers le cosmos comme par politesse : il lève les yeux sur la lune montée énorme dans le ciel ambigu, et qui brille certains soirs d'une clarté singulière, très blanche, le contour détracé de vibrations infimes comme si le disque chauffait tout doux, poli à l'égrisée pour plus de joliesse, plus de tranchant, et l'intérieur en pelade – taches ombreuses, amas grenus, filaments ; d'un calme. »
Avertissement : le résumé de ce livre donné par Wikipédia est truffé d’erreurs, on peut croire qu’il a été pondu par un algorithme mal rôdé sur la base d’une quelconque traduction automatique. Je remarque de plus en plus fréquemment des articles de l’encyclopédie devenue de référence qui manquent de relecture, et c’est aussi dommage qu’inquiétant.
\Mots-clés : #social
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Tristram- Messages : 15559
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Re: Maylis de Kerangal
Très mitigée et même peu réceptive j’étais.
Ça, c’est fait.
J’ai réservé celui sur le pont et l’autre réparant les vivants, 2 thématiques très proches de moi en ce moment (à voir comment elles sont traitées et si on finit par se rencontrer….mais ça n’engage que moi).
On en reparle ;-)
Ça, c’est fait.
J’ai réservé celui sur le pont et l’autre réparant les vivants, 2 thématiques très proches de moi en ce moment (à voir comment elles sont traitées et si on finit par se rencontrer….mais ça n’engage que moi).
On en reparle ;-)
Cliniou- Messages : 916
Date d'inscription : 06/12/2016
Age : 53
Re: Maylis de Kerangal
D'accord !
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Tristram- Messages : 15559
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Re: Maylis de Kerangal
En dehors du style, il y a je trouve un caractère compact et une densité comme marque de fabrique chez Maylis de Kerangal qui fait qu'elle écrit vraiment une œuvre.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
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Localisation : Roanne
Re: Maylis de Kerangal
Oui, une certaine saturation du thème _ mais ça fait encore partie du style (moyen d'expression, manière de dire et de penser) !
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
Re: Maylis de Kerangal
faudrait peut-être que je lise ce livre ; peu de chance de reconnaître la Corniche de ma jeunesse ?
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
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