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Message par Bédoulène Dim 8 Oct - 8:23

eh bien que voilà un commentaire intéressant Chrysta. J'avais vu un téléfilm sur la Vouivre mais là tu donnes des dimensions et évoque des interprétations qui surement m'avaient échappées.
merci Chrysta !

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Message par Nadine Dim 22 Juil - 19:19

ruralité - Marcel Aymé - Page 2 Tete0410

La tête des autres

Je continue ma découverte d'Aymé, cette fois par cette pièce de théâtre dénichée à Emmaüs.
Sa lecture, aisée, assez prenante, a été rapide. C'est par un premier acte bien cynique que l'auteur plante le décor de cette mordante critique écrite en 1952. Des procureurs se congratulent d'avoir obtenu la peine de mort pour un accusé dont on doute pourtant peut être de la culpabilité. S'ensuit de véritables rebondissements vaudevillesques et mafieux qui en une sorte de spirale n'auront de cesse de démontrer la noirceur des intérêts individuels.
Mon père me signale que cette pièce est truffée d'allusions d'époque, certains personnages font référence à des personnalités au passé trouble, ça a été un scandale lors de sa création.
De mon point de vue moins averti, je reste marquée par un truc qu'Aymé distille tout du long, une espèce de démonstration du pouvoir de la communication : les personnages, tous "ennemis" les uns des autres, trouvent sans cesse moyen de communiquer, voir de laisser filer la rancoeur, sans être dupes pour autant des malveillances, une espèce de tableau de la loi de la jungle individualiste, où la communication primerait pourtant, supplantant l'appareil judiciaire, lui totalement vérolé.
Corrosif.
Malgré toutes les critiques qu'il avait adressées à la justice, il s'est trouvé, en 1961, un conseiller
à la Cour d'Aix-en-Provence pour solliciter et obtenir une contribution de Marcel Aymé à une
réflexion sur l'art de juger. (Michel Lécureur, Président de la Société des Amis de Marcel Aymé)
:
« Cher Monsieur,
Je suis très touché de votre bienveillante insistance, mais je me sens peu qualifié pour dire sur le
sujet dont vous êtes occupé rien qui puisse intéresser des Juges. Je n'ai pas fait d'études de droit
et je n'ai jamais eu de procès.
Pourtant, à deux reprises dans ma vie, mon attention a été fixée sur la Justice de mon pays et
sur son appareil : la première fois, alors qu'étant collégien, je faisais l'école buissonnière, je
fréquentais, les jours de grand froid, le Tribunal correctionnel dont l'audience était chauffée. À
cette époque, en 1916, la Justice était une Justice de classe (il semble qu'elle le soit encore,
quoique avec précaution). J'ai été profondément remué et scandalisé par la dureté et la
grossièreté avec lesquelles les Juges traitaient les gens pauvres. La deuxième fois, ce fut à la
Libération, le spectacle sans précédent en France, d'une Justice d'exception acharnée à la
vengeance, et à laquelle une magistrature craintive n'a pas ménagé son concours. Comme tout le
monde, j'ai été également au courant des nombreux scandales où la Justice s'est gardée
d'intervenir, sinon de venir en aide aux concussionnaires. Voilà qui n'est pas fait pour donner
une idée rassurante de ce qu'est devenue, en France, la plus haute des fonctions. Certes, des
Juges peuvent se sentir à l'aise dans une recherche consciencieuse du verdict, lorsqu'il s'agit de
l'assassinat d'une rentière ou de l'attaque d'un coffre-fort. Mais est-ce là tout l'exercice de la
Justice ?
Les profanes de mon espèce attendent des Juges qu'ils aient le courage de poursuivre le crime et
le délit sans égard à l'argent ni au pouvoir. Il leur semble que si la Justice consent à se laisser
entamer dans ses positions les plus avancées, elle n'est plus la Justice et qu'un Juge ne peut
avoir bonne conscience, même en face d'un criminel de droit commun. Je souhaite que, dans
votre discours d'ouverture, vous mettiez en garde la magistrature contre l'indifférence et la
légèreté, bien sûr, mais d'abord contre toute espèce de complaisance. Et je souhaite que vous
soyez entendu ! »

Marcel Aymé


mots-clés : #humour #justice #théâtre
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Message par Tristram Dim 22 Juil - 19:57

Ah oui, la justice, on aime(rait) pouvoir compter dessus...

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Message par Bédoulène Dim 22 Juil - 20:16

merci Nadine ! la justice déshonore parfois son nom !

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Message par Silveradow Dim 16 Fév - 16:41

J'ai découvert par hasard et avec plaisir, (sur le coup), "Le Passe Muraille" de Jean Boyer avec Bourvil (vous allez dire que je débarque... je le reconnais). J'étais vraiment toute contente de découvrir ce film et j'ai été bien déçue qu'il ne suive malheureusement pas la nouvelle de Marcel Aymé ...
Par contre j'ai découvert cette petite merveille : Guillaume Gallienne : ça peut pas faire de mal

Bonne écoute Smile
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Message par Nadine Lun 17 Fév - 18:18

J'ai vu en replay (mais plus dispo malheureusement) le passe Muraille de Dante Desarthe. Avec podalydès. c'était magnifique. J'avais le moral en berne, et cette version est totalement douce. Je regrette de ne pouvoir te filer le lien. Toi qui bosses dur quelques mois encore, c'est hyper precieux ce genre de formules. Il finit BIEN.
Une petite liberté de réalisateur...

J ai jamais vu celui dont tu parles, j'espere que je le verrai un jour.
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Message par Silveradow Lun 17 Fév - 18:25

Je vais le chercher en streaming, tu veux le lien de celui que j'ai vu ? Peut être plutôt en privé Wink
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Message par Nadine Lun 17 Fév - 18:26

ça marche
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Message par bix_229 Lun 17 Fév - 19:16

Nadine a écrit:J'ai vu en replay (mais plus dispo malheureusement) le passe Muraille de Dante Desarthe. Avec podalydès. c'était magnifique. J'avais le moral en berne, et cette version est totalement douce. Je regrette de ne pouvoir te filer le lien. Toi qui bosses dur quelques mois encore, c'est hyper precieux ce genre de formules. Il finit BIEN.
Une petite liberté de réalisateur...

J ai jamais vu celui dont tu parles, j'espere que je le verrai un jour.
J'ai aussi aimé le film qui doit beaucoup à Podalydès.
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Message par Silveradow Mar 25 Fév - 5:05

J'ai regardé hier soir le film de Dantes Desarthe et j'ai beaucoup aimé ! Podalydès, Claude Perron, Grégoire Oestermann, plein d'acteurs que j'apprécie, avec du talent, une histoire encore une fois pas très fidèle à la nouvelle (bien que je commence à douter, il faudra que j'aille la relire !), mais très émouvante. Humour, tristesse, tout se mélange à merveille ! Je conseille vivement le visionnage de ce film ruralité - Marcel Aymé - Page 2 421465245

Spoiler:
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Message par Invité Ven 6 Nov - 17:48

Quelqu'un qui a lu le dernier recueil de Marcel Aymé, En arrière, et notamment la nouvelle Rechute ?
(Pour ma part, je n'ai lu que le recueil Le passe-muraille.)

Philippe Murray en cause dans ses chroniques (Exorcismes spirituels IV), et le pitch a l'air vraiment intéressant.

 Lorsque Rechute commence, une loi est sur le point d’être votée au Parlement. Elle vise à instituer l’année de vingt-quatre mois, ce qui aura pour conséquence que tout le monde, d’un seul coup, va rajeunir de la moitié de son âge. Dans la famille de Josette, qui a dix-huit ans au début de l’histoire, les adultes sont en effervescence. La grand-mère se montre la plus enthousiaste : dès que la loi passera, en effet, elle n’aura plus que trente-quatre ans. Pierre, son petit-fils, qui a vingt-quatre ans et qui est le frère aîné de Josette, tente de la raisonner :
« Si le gouvernement décrète que les années sont de vingt-quatre mois, tu seras en droit de proclamer que tu as trente-quatre ans. Et après ? Au fond, il n’y aura rien de changé.
— On a tout de même l’âge qu’on paraît, appuya maman.
— Non, répliqua grand-mère, on a l’âge qu’on a. »
Seule Josette, qui vient de se fiancer avec Bertrand d’Alleaume, dont elle est très amoureuse, demeure indifférente à l’agitation générale, n’imaginant pas que cette loi puisse compromettre l’idylle qu’elle commence à vivre. Quelques jours passent. Un matin, elle se réveille transformée. La loi a été votée dans la nuit et elle s’est aussitôt appliquée au pied de la lettre. Josette n’a plus que neuf ans. Tout le monde, autour d’elle, a rajeuni : sa mère a vingt-jeux ans, son père vingt-neuf et la grand-mère, comme prévu, trente-quatre. Quant à son frère Pierre, il n’en a plus que douze et il est catastrophé : la veille encore, confie-t-il à sa sœur, il était épris d’une jeune femme de trente-quatre ans qui doit en avoir à présent dix-sept et qui ne daignera plus jeter le moindre regard au gamin de douze ans qu’il est redevenu.
Josette elle-même ne tarde pas à découvrir les conséquences désastreuses de la « loi des vingt-quatre », comme on l’appelle désormais, sur ses propres amours : Bertrand d’Alleaume, qui avait hier vingt-six ans, n’en a plus que treize et il n’éprouve aucune attirance pour la maigre fillette sans seins ni fesses qu’elle est à présent. Renvoyée dans des limbes d’où elle venait de sortir, elle est désespérée.
Les adultes rajeunis mènent leur nouvelle vie. La grand-mère a un fiancé de quarante ans. La mère prend un amant (un colonel de vingt-cinq ans). Quant au père, qui est redevenu un jeune avocat de vingt-neuf ans, il découvre certains effets malencontreux du nouvel ordre des choses : « Au cours de l’après-midi, d’illustres avocats qui, la veille encore, semblaient n’avoir plus à attendre que la mort, avaient réapparu au Palais où leur célébrité, leur verdeur et leur fringale d’éloquence contrariaient pas mal d’ambitions. » Pire : un oncle à héritage de soixante-huit ans, la veille encore paralysé, est désormais un homme de trente-neuf ans en pleine santé. « Papa, qui attendait son héritage avec une impatience décente, n’avait pas été sans songer déjà que le vieillard bénéficiait de la loi des vingt-quatre, mais il lui était désagréable de le constater », commente Josette.

[...]

Avec dix-neuf ans d’avance sur les événements, Marcel Aymé, dès 1940 avait donc inventé Mai 68 et ses suites : l’éternelle jeunesse au pouvoir, la société désinhibée et le désir qui fait loi. 

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Message par Tristram Ven 6 Nov - 17:53

C'est en tout cas un thème bien dans l'esprit de Marcel Aymé. Et celui-là n'a été repris de personne !

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Message par Tristram Mer 14 Avr - 2:36

Je recommande à mon tour la version de Dante Desarthe du Passe-muraille, visible ici jusqu'au 7 juillet :
https://www.arte.tv/fr/videos/057874-000-A/le-passe-muraille/
Avec Satie !

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Message par Nadine Dim 8 Jan - 19:09

Lu Uranus, pardon mon retour sera assez peu monté. pas de photo etc.. Pas de titre en gras, mais l'avantage de faire remonter le fil. Ce texte, Uranus, a été monté au cinema, par C.Berri en 1990.

wiki :
"C'est le troisième volet d'une saga qui couvre les périodes de l'avant-guerre, la guerre et l'après-guerre. Le premier est Travelingue (1941) dont l'action se déroule à l’époque du Front populaire, le deuxième s'appelle Le Chemin des écoliers (1946) et évoque la période de l'Occupation. Uranus, en 1948, s'intéresse à la France de l'après-guerre et, principalement, à l'épuration."
Je commence à mieux comprendre pourquoi cet auteur brillant est si peu cité de nos jours : il est certainement en effet un "anarchiste de droite", étiquette qu'il ne revendiquait pas mais que je lui ai vue collée lorsque je m'étais renseignée sur lui lors de mes premières découvertes. Qu'est-ce que peut bien être un anarchiste de droite ? je n 'en sais rien mais peut-être quelqu'un qui , en anarchiste, ne reconnait que l'homme et non la société, et "de droite accolé" : peut-être qui ne condamne pas plus l'humanisme que le manque d'humanisme ? Je ne sais pas, et le redis : c'est une étiquette que j'ai rencontré à son propos.
Ce livre là, Uranus, que j'ai lu dans une édition héritée de ma tante, illustrée par Topor tiens-donc, est un livre dérangeant, parce qu'aucun des protagonistes n'échappe au tableau prototypal d'une lâcheté essentialiste ou paraissant telle.
Et précisément, cet ouvrage se paye le luxe de développer les ratiocinations d'anciens collabos, à l'égal des ratiocinations des jeunes communistes post-guerre, pour au final dépeindre une humanité loin d'être parfaite, idéale.
Ce prisme est comme je l'avais noté déjà dans d'autres lectures de cet auteur, très tendre pourtant. On se demande si l'humanisme ce n est pas croire en l'humanité comme valable même médiocre, tout simplement. Personne n'y échappe, on rigole pas mal tant les traits sont justes, mais ils ne condamnent personne vraiment. Je regrette qu'il n'y ait pas plus de lecteurs ici de cet homme, c'est très riche , il remue. Il brasse et ressert la sauce, qui est attentive au réel.
Singulier, décidemment.
Frondeur, aussi.
Mais enfin et surtout, hors politique, redoutable de tendre acuité.
Je conseille.
Noter que le traitement de cet après-guerre se fait en absence totale et symptomatique des points de vue judaïques, je suppose que l'auteur est de souche chrétienne, et l'on a une représentation assez symptomatique d'une France qui cherche, si elle est de gauche, son juif de bonne conscience. C'est ainsi et crûment dit. Et c'est le regard d'Aymé qui souligne aussi. Comment le penser plébiscité ? cette posture qui réifie les codes societaux français à l'égal des mentalités dominantes met les pieds dans le plat. Son intelligence des situations ne pouvait certainement que déranger un peu. Je note que l'esprit de Marcel Aymé réussit le tour de force de n'être dupe d'aucun travers humain sans tomber dans quelque pessimisme réel. Heureux les intelligents qui ne s'effraient ?


Dernière édition par Nadine le Dim 8 Jan - 19:50, édité 1 fois
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Message par Nadine Dim 8 Jan - 19:21

Enfin, mon père, qui est né en 1945, me dit qu'Aymé a été critiqué d'avoir plaidé clémence envers des personnes collabos. Il m'a dit cela lorsque je m'étonnais qu'il ne soit plus trop lu. C'est très probable que ça s'enracine là. Pour autant j'ai le sentiment qu'il n'aime pas tant que ça la xénophobie. On dirait plutôt qu'il ne se fait pas d'illusions et qu'à tout prendre, du coup..etc. J'attends des lecteurs. je veux leurs vues.


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Message par Nadine Dim 8 Jan - 19:24

Qui etait l'invité qui avait commenté "la loi des 24", plus haut ? dommage, je n'avais pas lu ce post à l'époque.
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