Serge Tisseron
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Serge Tisseron
Serge Tisseron
Né le 8 mars 1948
Né le 8 mars 1948
Serge Tisseron est né à valence le 8 mars 1948. Il est psychiatre et psychanalyste, docteur en psychologie habilité à diriger des recherches (HDR), chercheur associé au Centre de Recherche Psychanalyse Médecine et Société à l’université Paris VII Denis Diderot.
Après un baccalauréat en section philosophie, il a préparé l’Ecole Normale Supérieure en section littéraire au lycée du Parc à Lyon. C’est là qu’il a découvert les poètes surréalistes et leur fascination pour les dérèglements de l’esprit, et qu’il a décidé de devenir médecin psychiatre.
Il a réalisé sa thèse de médecine, en 1975, sous la forme d’un album de bandes dessinées consacré à l’histoire de la psychiatrie (Université Grange Blanche Lyon II) afin de montrer que les images sont une forme de symbolisation du monde à part entière à égalité avec le langage parlé/écrit.
Il a été praticien hospitalier de 1978 à 1997, et a fondé au début des années 1990 une unité mobile de soins palliatifs (Hôpital de Villeneuve Saint Georges) dont il a assuré la direction pendant cinq ans, puis a enseigné la psychologie à l’Université Paris VII.
Il a découvert un secret dans la famille de Hergé à partir de la seule étude des albums de Tintin plusieurs années avant que la biographie de cet auteur ne soit connue et ce secret confirmé (Tintin chez le psychanalyste, 1985). Il a ensuite publié le premier ouvrage français entièrement consacré à la honte (La Honte, psychanalyse d’un lien social, 1992) et a été l’un des premiers à analyser les effets pathogènes des secrets de famille (Secrets de famille, mode d’emploi, 1996).
Ses recherches portent sur trois domaines : les secrets liés aux traumatismes et leurs répercussions sur plusieurs générations ; les relations que nous établissons avec les diverses formes d’images ; et enfin la façon dont les nouvelles technologies bouleversent notre rapport aux autres, à nous même, au temps, à l’espace et à la connaissance. Il a été l’initiateur en France des travaux sur les secrets de famille et a notamment posé les bases d‘une théorie de la réception des images qui fait une grande place au corps (Psychanalyse de l’image, des premiers traits au virtuel, en 1995). Il a successivement interrogé les relations spécifiques que nous établissons avec la bande dessinée (Psychanalyse de la bande dessinée, 1987), la photographie (Le Mystère de la chambre claire, 1995), la télévision (L’intimité surexposée, 2001) le cinéma (Comment Hitchcock m’a guéri, 2003) et les écrans d’ordinateur (Qui a peur des jeux vidéo ? et Virtuel, mon amour 2008).
Il a passé son habilitation à diriger des des thèses (HDR) en 1998, sous le titre : Conditions, figuration et transmission des opérations psychiques.
Il a proposé le mot extimité dès 2001 pour rendre compte du processus par lequel nous montrons de facettes de notre intimité pour les valoriser (L’intimité surexposée, Aout 2001).
Il a lancé, de 1997 à 2000, une étude sur les conséquences des images violentes sur les enfants de 11 à 13 ans, soutenue par les Ministères de la Culture, de la Famille et de l’Education Nationale.
Lui même photographe, son intérêt pour la photographie l’a conduit à retrouver les photographies du psychiatre Gaétan Gatian de Clérambault et il a été à l’origine de leur restauration et de leur exposition (Centre Pompidou, 1989). Il a également été commissaire de l’exposition rétrospective « Flous et modernité : une rêverie du devenir » à l’occasion du trentième anniversaire des Rencontres Internationales de la Photographie à Arles (1999).
Enfin, Serge Tisseron est dessinateur de bandes dessinées (quatre albums publiés à ce jour) et d’ouvrages pour enfants.
Œuvres
Il a publié une quarantaine d'ouvrages personnels et participé à des ouvrages collectifs. Ses livres sont traduits dans quatorze langues.
Deux d'entre eux ont reçu des distinctions:
L’Intimité surexposée, 2001, Prix du Livre de télévision en 2002.
Les Bienfaits des Images, 2002, Prix Stassart de l’Académie des Sciences Morales et Politiques en 2003.
Ouvrages personnels et participation à des ouvrages collectifs
Tintin chez le psychanalyste, 1985.
Hergé, 1987
Psychanalyse de la bande dessinée, 1987 (rééd. 2000)
La Bande dessinée au pied du mot, 1990
Tintin et les Secrets de famille, 1990
La Honte, psychanalyse d’un lien social, 1992,(rééd. 2007)
Tintin et le Secret d'Hergé, 1993
Psychanalyse de l'image, des premiers traits au virtuel, 1996 (rééd. 2005)
Secrets de famille, mode d’emploi, 1996
Nos secrets de famille. Histoire et Mode d’emploi, Ramsay, 1999 et 2004.
Le Bonheur dans l'image, 1996
Le Mystère de la chambre claire, 1996
Y a-t-il un pilote dans l'image ?, 1998
Du bon usage de la honte, 1998.
Comment l'esprit vient aux objets, 1999
Enfants sous influence. Les écrans rendent-ils les jeunes violents ?, 2000
Petites Mythologies d'aujourd'hui, 2000
L'Intimité surexposée, 2001
Les Bienfaits des images, 2002.
Comment Hitchcock m'a guéri, 2003
Manuel à l'usage des parents dont les enfants regardent trop la télévision, 2004
Vérités et Mensonges de nos émotions, 2005
La Résilience, Paris, 2007
Virtuel mon amour, 2008.
Qui a peur des jeux vidéo ?, 2008
Les Dangers de la télé pour les bébés, 2009
Faut-il interdire les écrans aux enfants ? avec Bernard Stiegler, 2009
Préface de Freud, Fliess, Ferenczi. Des fantômes qui hantent la psychanalyse par Barbro Sylwan et Philippe Réfabert, 2010
L'Empathie au cœur du jeu social, 2010.
Les Secrets de famille, 2011
Rêver, fantasmer, virtualiser, du virtuel psychique au virtuel numérique, 2012
Préface de L'Adolescente et le Cinéma. De lolita à Twilight, sous la direction de Sébastien Dupont et Hugues Paris, 20132
Fragments d'une psychanalyse empathique, 2013
Préface de Photos d'ados à l'ère du numérique de Jocelyn Lachance, 2014
Le Jour où mon robot m'aimera. Vers l'empathie artificielle, 2015
Bandes dessinées
Histoire de la psychiatrie en bandes dessinées, 1978
Les Oreilles sales, 1994
Bulles de divan, 2001
Journal d'un psychanalyste 2003
Tintouin chez le psychanalyste, 2004
Dessous de divan, 2004
Ouvrages illustrés pour enfants
La Télé en famille, oui !, 2004
Le Petit Livre pour bien vivre les secrets en famille, 2006
Le Mystère des graines à bébé, 2008 (dessins de Aurélie Guilleret).[/u]
chrysta- Messages : 568
Date d'inscription : 15/01/2017
Age : 51
Localisation : Var
Re: Serge Tisseron
C'est allèchant.
Merci ! Je vais noter !
Merci ! Je vais noter !
Nadine- Messages : 4882
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 49
Re: Serge Tisseron
d'accord avec toi Nadine, attendons de voir le livre choisi par Chrysta
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Serge Tisseron
Ben dis donc , il bulle pas le monsieur !
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Serge Tisseron
Côté livre choisi, je suie en train de terminer "La honte, psychanalyse d'un lien social". Et je mettrai un commentaire dès que terminé.
J'ai lu aussi "Secrets de famille", je ferai de même pour celui ci
Et celui que je suis en train de lire m'a donné envie de compléter mes lectures de ce monsieur avec encore quelques écrits
J'ai lu aussi "Secrets de famille", je ferai de même pour celui ci
Et celui que je suis en train de lire m'a donné envie de compléter mes lectures de ce monsieur avec encore quelques écrits
chrysta- Messages : 568
Date d'inscription : 15/01/2017
Age : 51
Localisation : Var
Re: Serge Tisseron
Il y a un cycle de docu sonore sur la honte, qui est trouvable sur france culture, je ne me rappelle plus l'émisson, mince.
Une thématique sur 4 émissions, si tu veux nourrir a-formellement, après ça.
Une thématique sur 4 émissions, si tu veux nourrir a-formellement, après ça.
Nadine- Messages : 4882
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 49
Re: Serge Tisseron
La honte, psychanalyse d'un lien social
Cet ouvrage, publié pour la première fois en 1992, arrive dans un paysage culturel où la question de la honte est inexistante (ou presque). Depuis, même si certaines œuvres, qu’elles soient littéraires ou cinématographiques notamment, traitent de ce sujet, il reste assez peu représenté, certainement parce qu’il n’est pas simple à aborder du fait même de la nature de cette émotion.
Avec « La honte, psychanalyse d'un lien social », Tisseron signe un ouvrage riche à propos de ce sentiment qu’est la honte, qu’il va définir comme un sentiment social, ouvrant ici un champ plus large que la vision psychanalytique freudienne qui assimile essentiellement la honte à ce que l’enfant éprouve au moment de l’Œdipe. Néanmoins, l’Œdipe et la renonciation à ce moment à l’objet du désir amorce déjà l’idée que la honte est prise dans le lien d’attachement et la peur de perdre quelque chose. Tisseron va aller plus avant et développer l’idée que la honte est à penser à la confluence de trois courants d’investissements : d’attachement, d’objet et narcissique.
Dans cet ouvrage de référence, il va déplier successivement à propos de la honte les caractéristiques qu’elle emprunte, ses différentes sources et mode d’expression, son lien au groupe d’appartenance, ses phases et degrés, sa différence avec la culpabilité, comment elle peut se cacher derrière d’autres émotions, etc. Cela en proposant au lecteur nombre d’exemples fouillés pour illustrer son propos. Une analyse assez complète et intéressante du sujet qui ouvre maintes pistes de réflexion.
Il propose aussi, dans ses derniers chapitres, une approche thérapeutique pour la prise en charge de personnes, soit confrontées à la honte, soit chez lesquelles elle suinte sans s’exprimer vraiment. Il avance et développe l’idée de la médiation par les images qui est, selon lui, un moyen privilégié d’accéder à la représentation.
J’ai beaucoup apprécié cet ouvrage et l’ai dévoré, même si certaines parties, plus éloignées de mes points d’intérêt, ont suscité moins d’engouement. Au contraire, les parties dans lesquelles il met en lien honte et traumatisme ainsi que honte, secrets de famille et transgénérationnalité ont été un plaisir. Si tant est même que l’on puisse parle de parties spécifiques tant il émaille son écrit du lien de la honte à ces dimensions-là.
J’ai aussi beaucoup aimé son analyse de la transmission des hontes parentales, et de comment, dés l’enfance, la honte s’inscrit chez le sujet, avec une référence très détaillée à l’ouvrage d’Annie Ernaux : « Les armoires vides ».
Il fait aussi référence à la question de la honte dans différentes situations des camps de concentration, et invite de ce fait à lecture ou relecture d’ouvrages à ce sujet pour une vision enrichie des ouvertures proposées par Tisseron.
Pour terminer, car je pense qu’il est difficile de résumer ou de présenter dans sa globalité la richesse de cette œuvre, je ferai un point sur son abord par les lecteurs non sensibilisés à la psychanalyse. A ce propos, je pense qu’une grande part de cet écrit est assez accessible, mais certaines parties sont plus complexes que d’autres dans leur référence à la théorie psychanalytique et peuvent amener à devoir chercher un peu ce que sont certaines notions. Il reste malgré tout à mon sens un ouvrage que je recommande à tous ceux intéressés par la question, un ouvrage fouillé, riches de multiples ramifications sur les différents aspects de la honte.
chrysta- Messages : 568
Date d'inscription : 15/01/2017
Age : 51
Localisation : Var
Re: Serge Tisseron
Nadine a écrit:Il y a un cycle de docu sonore sur la honte, qui est trouvable sur france culture, je ne me rappelle plus l'émisson, mince.
Une thématique sur 4 émissions, si tu veux nourrir a-formellement, après ça.
Je jetterai un œil sur le net pour voir. Merci de l'info
chrysta- Messages : 568
Date d'inscription : 15/01/2017
Age : 51
Localisation : Var
Re: Serge Tisseron
merci Chrysta pour ton commentaire accessible à ma compréhension.
je vais lire Ernaux donc
je vais lire Ernaux donc
_________________
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Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Serge Tisseron
Carrément, je note aussi cet ouvrage d'Ernaux,
ton commentaire est très complet merci beaucoup .
ton commentaire est très complet merci beaucoup .
Nadine- Messages : 4882
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 49
Re: Serge Tisseron
4e de couverture :
Le Covid a révélé un syndrome épidémique : le syndrome de l'autruche. Déni de la gravité de la pandémie, déni de l'utilité de la vaccination, déni d'humanité à l'égard des personnes âgées interdites de visite dans les Ehpad... Si la liste est longue, l'origine de la situation est la même : une réalité à laquelle il nous semble impossible, au moins provisoirement, de faire face, parce qu'elle est trop différente de ce que nous désirons, ou parce qu'elle remet en cause notre représentation de nous-mêmes, des autres et du monde.
Alors, comment un déni s'installe-t-il ? Quelles en sont les particularités ? Peut-on être dans le déni d'une partie de soi ? Et surtout, comment en sortir ?
Dans cet essai passionnant, Serge Tisseron décrypte la fabrique contemporaine de l'aveuglement, qui empêche les sociétés et les individus d'agir face aux crises. Il donne ainsi les clés pour comprendre cet enfermement qui peut amener au complotisme et s'en libérer afin de démêler, ensemble, les situations « incroyables » auxquelles nous sommes de plus en plus souvent confrontés.
Serge Tisseron, psychiatre, docteur en psychologie, membre de l'académie des technologies, est l'auteur de nombreux ouvrages dont, aux éditions Albin Michel, Vérités et mensonges de nos émotions, L'empathie au coeur du jeu social.
Je me suis intéressé au terme de "déni" en lisant la presse et quelques ouvrages autour de la crise climatique parce que ce terme est employé à tout bout de champ. Selon le site de l'Académie française, on pourrait tout aussi bien dire négation... Si on s’intéresse à la psychanalyse, à mon humble avis, cet ouvrage est vraiment bien court : quelques vignettes cliniques ultra rapides, très peu de théorie (le déni est-il un mécanisme inconscient, semi-conscient ? et si oui, comment ça fonctionne ? distinction déni/ refoulement expédiée en quelques lignes...). Si on ne s’intéresse pas spécialement à la psychanalyse, on balaye à fond de train tout un tas de domaines et de moments sociétaux, auxquels le déni s'appliquerait, qui vont du Covid aux théories complotistes, du "moi-je" aux réseaux sociaux, du bon usage du numérique à la théorie de l'image, etc... L'impression que le déni est partout (donc nulle part ?). Vite écrit, vite lu...
Laurentides- Messages : 216
Date d'inscription : 18/05/2023
Age : 67
Localisation : Bretagne
Re: Serge Tisseron
merci Laurentides pour ton ressenti !
_________________
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Serge Tisseron
Il me semble que le déni (ou dénégation) est un refus de reconnaître un fait pour se défendre d'en accepter l'existence et ses conséquences. La négation serait un refus peut-être plus argumenté, et moins délirant. Mais bien sûr cela dépend du contexte, du domaine de pensée en cause.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15922
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Serge Tisseron
Le déni, en psychanalyse, est un mécanisme de défense, qui comme tout mécanisme de défense nous protège de la souffrance immédiate, mais peut également nous empêcher de mettre en place des attitudes plus adaptées.
Il est inconscient, nous savons sans vouloir savoir ce que nous savons.
Merci pour le commentaire: vite écrit, vite lu caractérise bien l'auteur! Donc vite écarté d'une liste de lecture!
Il est inconscient, nous savons sans vouloir savoir ce que nous savons.
Merci pour le commentaire: vite écrit, vite lu caractérise bien l'auteur! Donc vite écarté d'une liste de lecture!
Albert- Messages : 160
Date d'inscription : 23/04/2023
Localisation : région parisienne
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