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Message par bix_229 Ven 16 Déc - 19:08

Lawrence Durell (1912-1990)

Lawrence Durrell  Durrel10

Lawrence Durrell est un écrivain et voyageur britannique, né à Jalandhar (Indes britanniques) en 1912 et décédé à Sommières en France en 1990.

Envoyé au Royaume-Uni à l'âge de 11 ans pour faire son éducation, il subit la vie britannique qu'il considère comme une corvée, et finit par refuser de passer ses examens à l'université. Il veut être écrivain et publie son premier roman, Pied Piper of Lovers en 1935, et un deuxième, Panic Spring, en 1937, cette fois sous le pseudonyme de Charles Norden.

1935 fut pour lui une année décisive. Il persuada sa mère, sa famille et sa femme Nancy Myers d'aller s'installer sur l'île grecque de Corfou, afin d'y vivre plus simplement et d'échapper à la rigueur du climat britannique.

Ce fut également cette année qu'il décida d'écrire à Henry Miller après avoir lu son Tropique du Cancer (1934). Cette première lettre fut le début d'une amitié qui allait durer 45 ans.

En 1942, séparé de sa femme, Durrell déménagea à Alexandrie, et devint attaché de presse pour le British Information Office, poste qui lui servit de « couverture » pour s'inspirer de la vie égyptienne durant la Seconde Guerre mondiale et gagner sa vie. C'est dans cette ville qu'il rencontra Eve Cohen, une juive d'Alexandrie qui devait devenir son modèle pour Justine, premier tome de Le Quatuor d'Alexandrie, également appelé Livre des Morts (Book of the Dead).

Entre temps, Durrell a vécu en Égypte, en Grèce, à Rhodes, en Argentine, en Yougoslavie puis finalement à Sommières, petit village situé à une quarantaine de kilomètres d'Uzès dans le Gard. Il se sera marié quatre fois et publiera plus de vingt-cinq livres avant de disparaître en 1990.

Il est le frère de Gerald Durrell, zoologiste et naturaliste (1920-1995).
source : Babélio

Bibliographie :

Romans
Petite musique pour amoureux, 1935
Le carnet noir, 1938
Les aigles blancs de Serbie, 1957

Le quatuor d'Alexandrie : Page 1
1) Justine, 1957
2) Balthazar, 1958
3) Mountolive, 1958
4) Cléa, 1960

The revolt of Aphrodite
1) Tunc, 1968
2) Nunquam, 1970

The Avignon Quintet
1) Monsieur, ou le Prince des ténèbres, 1974
2) Livia ou Enterrée vivante, 1978
3) Constance ou les pratiques solitaires, 1982
4) Sébastian ou les passions souveraines, 1983
5) Quinte ou la version Landru, 1985

Nouvelles
Sauve qui peut, 1973
Un peu de tenue, messieurs ! 1983
Esprit de corps

Récits de voyage
L'île de Prospero, 1945
Vénus et la mer, 1953
Citrons acides, 1957
L'Esprit des lieux, (anthologie de lettres et d'essais de voyages uniquement parue en français), 1972
Le Carrousel  sicilien, 1977 : Page 2
Les piles grecques, 1978
Le sourire de Tao, 1980 : Page 1
L'ombre infinie de César : regards sur la Provence, 1990

Théâtre
Sappho, 1967

MAJ le 17/12/2020
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Message par Tristram Sam 17 Déc - 1:30

Le quatuor d'Alexandrie donne à exercer divers angles de vue sur Justine, superbe femme fatale, et le milieu diplomatique alexandrin de l'entre-deux guerres. Il n'y a pas de fil conducteur dans les intrigues ésotériques (l'Egypte est le pays d'origine de l'alchimie) de la cosmopolite Alexandrie, mais toute l'atmosphère de la ville est restituée (c'est d'autant plus précieux qu'il n'en reste pratiquement rien aujourd'hui). Petit plus, une part est faite à la communauté copte, autrement étouffée dans ce pays.
Là aussi, c'est une symphonie ; les personnages, les interprétations s'entrelacent, servis par un style magistral. Dans le premier roman, c'est le narrateur, un écrivain, qui parle _ procédé bien exploité depuis.
C'est pour moi un chef-d'oeuvre, et une référence ; il n'est pas loin dans ma PARL (de préférence les quatre volumes à la suite).

« L’appeler nymphomane ou faire du freudisme ici, mon cher, c’est lui retirer toute sa substance mythique – la seule chose qu’elle soit réellement. Comme tous les êtres amoraux, il y a de la déesse en elle. »
Lawrence Durrell, « Justine »

Quintette d'Avignon : je n'ai lu que Sébastien ou les passions souveraines ; à la fin de la deuxième guerre mondiale, et à Genève (cette fois, je mets les cinq dans la LAL).

« Tout, disait la phrase, se conquiert par la soumission, jusqu’à la soumission elle-même, comme la matière est con-quise par l’entropie et la vérité par son contraire. Même l’entropie, apparemment si absolue dans son fonctionnement, est capable, laissée à elle-même, de se convertir à une forme régénératrice. Le phénix n’est pas un mythe ! »
Lawrence Durrell, « Sébastien ou les passions souveraines »

Le sourire du Tao est un petit livre plein de charme : l'auteur rencontre un vieux taoïste, et ils font la cuisine ensemble...

« À vous Chantal de Légume
où que vous soyez et qui que vous soyez. »
Lawrence Durrell, dédicace à « Le sourire du Tao »
« Mais du jour où mes yeux tombèrent sur le Tao-tö king, œuvre d’une grande beauté et d’une merveilleuse précision qui renferme une énigmatique description du grand moteur de l’univers et de son fonctionnement, je m’aperçus que c’était à cela que je croyais – ou choisirais de croire si je découvrais un jour que croire m’était devenu nécessaire. »
« …] la grande métaphore du monde – celle du TAO. »
« Son attitude dépend d’une proposition bien simple, à savoir que ce monde est un Paradis et qu’il est de notre devoir de le rendre le plus présent possible avant de le quitter. Le grand impératif, en cette affaire, c’est de ne supporter aucun gaspillage, aussi minime soit-il, dans ce grand festin de vie innocente. »
Lawrence Durrell, « Le sourire du Tao », I

Cefalû (roman, dans un labyrinthe de Crète), Vénus et la mer (l'auteur en Grèce), et Citrons acides (le même mais à Chypre) m'ont moins marqué.

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par bix_229 Jeu 8 Mar - 16:19

Souvenirs de lecture :

- Il pensait et il souffrait beaucoup, mais il manquait de la force nécessaire pour oser,
qui est la condition essentielle pour entreprendre quoi que ce soit.

- Pour tous ceux qui sentent profondément et qui ont conscience de l' inextricable labyrinthe de la pensée humaine,
il n' y a qu' une seule réponse possible : une tendresse ironique et le silence.

- J' avais l' impression qu' elle s' efforçait de ne donner d' elle qu' une série de caricatures, mais c 'est là un trait commun
à tous les solitaires qui ont le sentiment que leur moi véritable ne peut trouver aucune correspondance  chez autrui.

- Je me rends compte que ce que les autres savent de nous se réduit à un seul aspect, particulier de votre caractère.

- Il y a des natures dans ce monde qui sont voués à l' autodestruction et pour celles-là il est inutile d' en appeler à des
arguments rationnels.

Justine
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Message par églantine Lun 19 Mar - 11:00

Le quatuor d'Alexandrie
Lawrence Durrell  10162-10


Et voilà . La boucle n'est pas bouclée , je n'ai pas l'impression de revenir au même endroit , et c'est tant mieux , voilà que je vais continuer à chercher , pour trouver le chemin , et avec toutes les pistes que m'offrent ce roman , j'ai de la matière ..
Mais je pense que j'y retournerai dans ce Quatuor car une seule traversée ne suffit pas , et probablement que deux non plus .
Quel est donc ce parcours qui semble se dérober sous nos pas au fur et à mesure que nous avançons ?
Pourtant les repères littéraires sont bien là : une syntaxe classique , un vocabulaire élaboré mais accessible à tous , une intrigue banale avec tous les ingrédients qui tient son lecteur en haleine mélangeant dans un savant équilibre espionnage et amour à la façon James Bond le tout baignant dans une atmosphère orientale sensuelle et enivrante , espace/temps traités dans une forme tout sauf défragmentée même si le parti pris de Durrell (et qui constitue au final une des clés essentielles du Quatuor ) se résume dans cette phrase que Darley le personnage principal de Justine et qui devra rester présent à l'esprit du lecteur embarqué pour ne pas se noyer :
Je dois absolument rapporter les faits , non dans l'ordre chronologique -car cela c'est de l'histoire-mais dans l'ordre où ils prennent signification pour moi ."

 A priori , présenté ainsi , il n'y aurait pas de quoi déstabiliser son lecteur , hormis la densité peut-être puisque l'ouvrage s'étale quand même sur presque 1100 pages divisées en quatre parties qui devraient permettre au lecteur de reprendre son souffle .
Et pourtant .
Pourquoi ce sentiment de frustration intense en refermant les dernières pages avec la sensation de n'avoir qu'entraperçu , à travers des voiles de brumes Alexandrienne une seule ombre à peine esquissée avec la furieuse envie de recommencer un tour de manège !
Intrigués ?
Tant mieux .
Je n'ai aucun goût pour les résumés , et je m'en affranchis volontiers dans mes bafouilles , privilégiant une approche plus analytique ancrée dans ma toute puissante subjectivité revendiquée sans laquelle je ne saurais utiliser les mots .

Alors pour ce roman , cette bête tentaculaire , je vous renverrai à des quatrièmes de couverture ou des internautes plus disciplinés et surtout moins flemmards que moi .

Le quatuor commence par Justine , premier tome , qui constitue une forme de noyau presque hermétique , invitant le lecteur à accepter de sortir de sa zone de confort s'il veut poursuivre l'aventure . Probablement que beaucoup d'entre nous déclareront forfait lors de ce passage qui pourtant ne s'adresse à aucun initié : il suffit de lâcher prise , de se laisser enserrer par la bête et de se laisser guider par la curiosité .
Justine , nous ne la connaîtront qu'à travers le filtre amoureux de Darley , écrivain irlandais en exil sur une île , en train de raconter sa Justine interdépendante d'Alexandrie , ville égyptienne ensorceleuse à l'image d'Alexandrie dans ses multiples facettes .
Avec Balthazar , tome 2 , il faudra apprendre à revoir son positionnement puisque ce Balthazar renvoie une correction du travail de Darley en apportant un autre regard sur Justine .

Par la suite Mountolive , tome 3 , jeune ambassadeur fraîchement émoulu , victime du charme d'ALEXANDRIE et de ses habitants nous portera vers une connaissance ramifiée , accentuant l'effet de tangage du lecteur .

Dès lors, si tant est que jusqu'ici vous aviez parcouru ce voyage avec la ferme détermination de maîtriser les éléments , vous finissez enfin par adopter la seule position possible pour cette première traversée : s'accrocher au gré du vent et de vos dispositions du moment pour continuer .

Quant à Cléa , Tome 4, qui pourrait apporter enfin le lever de voile , si les sentiments du lecteur embrassés avec ceux des personnages trouveront un peu de quiétude , la lumière pure , vérité attendue , nue et révélée enfin ne sera pas au rendez-vous .
Quelle vérité ?
Existe-t-elle ?
Et au final ?
Qu'une envie en refermant la dernière page , : recommencer très vite Justine !
Est-ce à dire que je n'ai rien compris ?
Non il ne s'agit pas de cela . Même si les complications de l'intrigue policière motiveront de façon ludique les adeptes du genre Polar . Cet ouvrage n'est pas non plus un OVNI littéraire comme on serait en droit de le penser en suivant mon expérience , je l'ai dit plus haut , à aucun moment nous sommes confrontés à un écrit expérimental , bien au contraire .
J'ai plutôt l'impression de lire une sorte de palimpseste échappant à la temporalité et m'offrant multiples vérités d'un seul coup inaccessibles dans l'immédiateté à un seul cerveau et qu'une paire d'yeux . Et là c'est carrément jouissif .

Et de moi à penser que sans une forme de transcendance , sans une main "divine" , supérieure, ce chef-d'oeuvre n'existerait pas .

Amateurs de romans policiers, amateurs de romans d'aventure, philosophes en herbe, inconditionnels des romans d'amour, poètes ( c 'est sa grande force. Il y a de quoi prendre de la graine, Le quatuor D'Alexandrie est avant tout un long poème en prose, musical, décliné sous multiples tonalités comme son nom l'indique. ),  osez : c'est un peu" physique" mais l'effort requis est largement récompensé.
Et puis relire en essayant la presque simultanéité , intercalant des bouts des quatres tomes , pour tricoter votre ouvrage à vous avec vos choix , vos grilles choisies , vos interprétations , vos sympathies , vos humeurs du moment .
Puis recommencer autrement .
Et pourquoi ne pas le choisir pour votre île déserte et le fameux choix : avec un seul roman vous en construisez à l'infini , vous nourrissez vos questionnements existentiels sans limite , vos assouvissez vos désirs d'évasion en musique et vibrations puissantes , sensuelles et souterraines .

Spoiler:


Dernière édition par églantine le Lun 19 Mar - 13:02, édité 2 fois
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Message par Tristram Lun 19 Mar - 11:24

Merci de ton "effort", Églantine, pour nous donner ton commentaire perspicace, qui nous fait aborder d'emblée au noyau impalpable du Quatuor.

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Message par églantine Lun 19 Mar - 11:30

Pffffff.
Faut croire queje vous aime bien au final pour accepter de vous dévoiler l'étroitesse de mon chemin à moi face à ce CHEF D'OEUVRE et de continuer dans ma frustration de lecture en synthétisant ce qui ne peut pas l'être et SURTOUT de quitter ponctuellement ma léthargie chronique .
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Message par Bédoulène Lun 19 Mar - 11:50

eh bien églantine merci ! je retiens le mot "manège", dans ton commentaire, qui évoque, pour moi, des sensations bien diverses

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Message par Invité Jeu 12 Juil - 18:55

Pourquoi ai-je tant attendu pour lire Justine ?

Une plume magnifique, et un roman tout à fait prenant. Je le déguste gentiment, page après page.
J'ai retenu aussi certaines des citations que vous avez notées.

Aussi celle-ci :

Nous cherchons tous des motifs rationnels de croire à l'absurde.

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Message par Nadine Ven 16 Oct - 14:09

Je viens d'acheter "Le sourire du Tao". je vois plus haut que tu l'évoques, Tristam, c'est parfait. PAL
(Trouvé en ressourcerie)
L'extrait que tu en donnes, Tristam , me plais bien :
« À vous Chantal de Légume où que vous soyez et qui que vous soyez. » Lawrence Durrell, dédicace à « Le sourire du Tao » « Mais du jour où mes yeux tombèrent sur le Tao-tö king, œuvre d’une grande beauté et d’une merveilleuse précision qui renferme une énigmatique description du grand moteur de l’univers et de son fonctionnement, je m’aperçus que c’était à cela que je croyais – ou choisirais de croire si je découvrais un jour que croire m’était devenu nécessaire. » « …"] la grande métaphore du monde – celle du TAO. » « Son attitude dépend d’une proposition bien simple, à savoir que ce monde est un Paradis et qu’il est de notre devoir de le rendre le plus présent possible avant de le quitter. Le grand impératif, en cette affaire, c’est de ne supporter aucun gaspillage, aussi minime soit-il, dans ce grand festin de vie innocente. » Lawrence Durrell, « Le sourire du Tao », I"
Je ne sais pas encore si le Tao to king est le "yi king" mais je connais, en tous cas, le "yi king" et ce qu'il dit dans cette citation me ravis, c'est ainsi que je me formulais confusément ce que le Yi King propose comme version du monde.
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Message par Nadine Ven 16 Oct - 15:13

Pour fêter ça je regarde ce documentaire de 50 mn, et quelques, de Claude Gallot, il est super,
non seulement d'"auteur" (il y a des montages osés de rythme, de plans etc, c'est marrant parce que j'ai peu vu de trucs ,de l'époque ,dans le métier de reportage, et réalise que le present croit inventer  des formes et des tons : pff quelle bêtise..)
mais aussi long ,
et plein de séquences intéressantes et/ou amusantes :

docu INA

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Message par Tristram Ven 16 Oct - 16:45

Nadine a écrit:je vois plus haut que tu l'évoques, Tristam
Merci de préciser, ce qui m'évite de débouler comme un dingue avec mes citations...
Le Tao-tö-king ou "livre de la voie" et le Yi-king ou "livre des changements" sont deux œuvres totalement différentes.
Souvenir d'une lecture réjouissante, notamment la cuisine avec l'adepte taoïste !
Je me programme le docu.

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Message par Invité Ven 16 Oct - 18:57

Je vais y revenir à Durrell, j'ai enfin mis la main sur le tome qui me manquait du Quatuor d'Alexandrie. Lawrence Durrell  1304972969

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Message par Tristram Ven 16 Oct - 19:31

Ah ! le Quatuor d'Alexandrie ! Je souhaite qu'il te soit aussi enthousiasmant qu'il le fut pour moi !

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Message par Nadine Ven 16 Oct - 20:05

Enregistrements de la comedie musicale sur Ulysse :

clic
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Message par Avadoro Ven 16 Oct - 23:01

Un voyage poétique d'une richesse infinie, bonne lecture !
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Message par Tristram Lun 19 Oct - 1:43

@Nadine, mille mercis : j'ai vu le docu INA, double interview extraordinaire dans la forme ! C'est moi qui suis vieux, passéiste, réactionnaire, ou pire, ou il n'existe plus de tels entretiens en vidéo, de tels moments mis dans la boîte ?!
Au-delà des intervenants (dont Blanco), il y a tant de choses jouissivement montrées/ perçues !

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Message par Quasimodo Lun 19 Oct - 14:46

Je vais le voir !
Ça tombe bien, je viens d'acheter par hasard un livre de Durrell, Citrons acides.
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Message par Tristram Lun 19 Oct - 15:02

J'ai lu ce livre il y a longtemps, c'est la vie à Chypre toujours déchirée par l'Histoire, une sorte de pendant à Le Colosse de Maroussi, avec qui Durrell partage l'amour du monde grec/ de la Méditerranée. Ce serait sans doute intéressant de lire les deux à la suite l'un de l'autre.

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Message par Bédoulène Mer 21 Oct - 9:26

Nadine a écrit:Pour fêter ça je regarde ce documentaire de 50 mn, et quelques, de Claude Gallot, il est super,
non seulement d'"auteur" (il y a des montages osés de rythme, de plans etc, c'est marrant parce que j'ai peu vu de trucs ,de l'époque ,dans le métier de reportage, et réalise que le present croit inventer  des formes et des tons : pff quelle bêtise..)
mais aussi long ,
et plein de séquences intéressantes et/ou amusantes :

docu INA

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écouté : très bien et le Blanco quel type !

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Message par Nadine Mer 21 Oct - 21:37

Le sourire du Tao
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Désopilée par ce livre.

Comme le dit Tristam plus haut,
un récit, réjouissant au possible ,d'une rencontre avec Chang Jolan, autour d'une table de cuisine et de nombreux hors champs excellemment traduits,
et puis un second volet puissant sur la mémoire,
enfin un troisième volet que je reçois instinctivement comme délétère et morbide au sens premier (medical).
Donc je suis désopilée.
Et un quatrièpme volet , très touchant, rééditant un "incipit de l'auteur", un article de sa jeunesse sur le Tao.

Pour autant, je recommande la lecture de ce livre, ne serait ce que pour la joie de son premier volet, et le talent du second.
Le troisième n'est pas dénué d'analyse, mais c'est du point de vue de l'instinct de récepteur que j'émets une réserve. Une réserve qui relève de l'exigence d'engagement. Je ne pouvais m'y engager totalement, je sentais ça chiqué.       ? La belle affaire. Essayez donc, nous sommes tous tant différents, la réception est si mystérieuse, tissée de quêtes intimes...
Voilà pour "mon avis". (Qui est plutôt encourageant, donc)

Je me suis pourtant , il est vrai, trouvée comme esseulée, à la fin de l'ouvrage, comme orpheline d'un frère qui paraissait naitre. mais ce n'est qu' haute subjectivité de ma part.
Je peux tout de même préciser que le volet relatif à Véga m'a paru morbide au sens clinique du terme dans la mesure où il n'est pas si tenu que je m'y attendais, après les débuts, (dysfonctionnement cognitif et donc narratif, masque narratif grossier) . Quelques adjectifs noyés dans la masse des premeirs volets m'avaient alertée sur une lecture possible à multiples entrées (une condescendance comme échappée à l'auteur, subliminale)
parce qu'il semble faussement filer le sourire du tao, si habilement ourlé auparavant,(ce ne pourrait être que l'aveu de béances psychiques, mais elles se captent instinctivement et non de son fait de démiurge littéraire) ou précisément et paradoxalement l'annihiler sauvagement par un délirium discret (je ressens cela sur la base de dérapages lexicaux isolés qui déscellent la fluidité d'idée attendue et révèle une singularité de pensée bien plus sombre complexe et torturée qu'il n'y paraissait)
parce que ce troisième volet , "véga", révèle une ambivalence, finalement, qui n'est pas à mon goût, dans la psyché de l'auteur, témoignée par une perte de qualité de véracité, par des ficelles outrées de mélo chaste, par une perte soudaine de flamme incarnée, antithèse suprême du tao qu'il nous montrait si bien, jusqu'à, même, un coeur de récit littéraire et intellectuel. Sentiment de dychotomie trop vive pour être volontaire, ou de dychotomie si vive qu'elle trahit le masque, sensation de malaise face aux salades sentimentales qu'il expose, ou pour dire sans filtre : "sentiment qu'il nous tartine Véga pour la forme mais est , en vrai, en pleine phase down bipolaire, et au dépend de ce qu'il faisait espérer comme totale philosophie intégrée".

C'est le problème, d'être public : le public exige qu'on tienne jusqu'au bout la route : là commence ma subjectivité;

il déroule subtilement, microscopiquement , une posture cognitive que je rejette.

C'est pour moi une impression très intime, très fondée, et très subjective. je place mes quêtes littéraires au coeur de mes besoins, avant que de goûter l'art énonciatif et créatif. C'est ce qui me rends perméable au mainstream aussi. Ici il y a de l'art, une maitrise absolue , ou si non absolue, un génie expressif et didactique. Certes.

Dans ce livre j'ai cru trouver les deux aspects, beauté et accointance à mes quêtes, et, vous disais-je, depuis, erre comme une orpheline d'espoir en mon home triste. Fausse joie.

Je le lirai quand même, trop intriguée, mais sûrement pas bientôt, trop sûre qu'il n'était pas solide. S'il était puissant.
Qui suivrait Achille à fond, à l'heure de l'âge sensible du mûrissement sans retour, hein ? Celui qui y trouverait miroir. Et ce n'est pas le miens.


Forte de votre absolution, je n'omettrai cependant pas de vous recopier deux extraits très denses.
Cette lecture est tout de même une découverte majeure car j'ignorais totalement cette oeuvre.




(Tristam, Bédou, très heureuse de savoir que nous sommes trois minimum  à avoir goûté ce filmdocu, je le reverrai volontiers ces jours -ci ^^)

hashtag"totalemaîtrisesedel'expressiondidactique"

\Mots-clés : #autobiographie #philosophique


Dernière édition par Nadine le Mer 21 Oct - 22:29, édité 2 fois
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