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Ivy Compton Burnett

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Message par bix_229 Dim 18 Déc - 15:43

Ivy Compton-Burnett (1884-1969)

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Romancière discrète de la première moitié du xxe siècle, Dame Ivy Compton-Burnett (elle fut anoblie par la reine Elizabeth II peu de temps avant sa mort) fut un écrivain très apprécié par ses pairs.

Née en 1884 (bien que certaines sources en France indiquent la date erronée de 1892) elle est l'aînée d'une fratrie de sept enfants. Fille du médecin homéopathe James Compton-Burnett, elle perdit très tôt sa mère. Après les secondes noces de son père, Ivy et ses frères et sœurs reçurent une éducation à domicile, ce qui est un premier élément d'explication à la thématique des romans à venir, où l'univers familial et coupé du monde crée un climat lourd et prompt à tous les débordements criminels et amoraux.

Son père mourut alors qu'elle avait 16 ans, en 1901. Les années sombres débutèrent alors pour Ivy qui devait souffrir de l'autorité de sa belle-mère avant de perdre deux de ses frères (l'un mourut des suites d'une pneumonie et l'autre fut tué à la guerre) puis deux de ses sœurs qui se suicidèrent ensemble. Hormis ces éléments on dispose de peu d'informations concernant la biographie d'Ivy Compton-Burnett. Elle s'installa avec sa compagne, la journaliste Margaret Jourdain, dans un appartement londonien au milieu des années 1920. Les deux femmes devaient partager, jusqu'à la mort de Margaret en 1951, près de trente années de vie commune. Ivy Compton-Burnett est morte à Londres en 1969.

Bibliographie sélective de ses oeuvres traduites en français

1929 : Frères et Sœurs
1931 : Des hommes et des femmes
1933 : Plus de femmes que d'hommes
1935 : Une famille et son chef
1939 : Une Famille et une Fortune
1941 : Parents et Enfants
1944 : Les Vertueux Aînés (réédité sous le titre L'excellence de nos aînés)
1947 : Serviteur et Servante
1959 : Un Héritage et son Histoire
1963 : Un Dieu et ses Dons





Ivy Compton-Burnett fait partie de ces écrivains dont l'originalité est aussi irréfutable que paradoxale. C'est un véritable cas. J'y reviendrai...

Elle est née en 1884 et morte en 1969 à Londres.
Elle perdit sa mère très tot et souffrit de l'autorité de sa belle-mère, d'autant que son père mourait alors qu'elle n'avait que 16 ans...
Ainée de 7 enfants, elle allait encore perdre deux de ses frères, puis deux de ses soeurs qui se suicidèrent ensemble. Il y a des destins comme celà...
Dans les années 2O, elle se fixa à Londres avec sa compagne.

C'est tout ce qu'on sait sur elle...

Mais son oeuvre est un pavé dans la mare de taille, dans la société figée et bien pensante qu'était la société victorienne. Société qu'elle ne connut pas directement puisqu'elle était née en 1884.

C'est une oeuvre déconcertante. Surprenante même. On pourrait presque dire qu'elle écrit toujours le même livre...

Les thèmes sont pratiquement les mêmes et les personnages presque interchangeables. Le milieu, c'est celui d'une bourgeoisie moyenne, d'origine terrienne ayant connu visiblement des jours meilleurs. Les situations semblent figées dans les demeures closes sur leurs secrets. Et les personnages sont rigides, sans consistance réelle et leurs dialogues stéréotypés. Leurs rapports sont absolument hiérarchisés et ciconscrits à la famille ou aux voisinage immédiat.

Comment tirer parti d'une matière aussi banale et ingrate ?
Il y a d'abord la franchise brutale des propos échangés. Sous la courtoisie apparente des mots se dissimulent des charges explosives d'une violence inouïe. Violence qui ne fait que révéler des faits aussi inattendus qu'inconcevables : chantage, inceste, meurtres, et j'en passe !
La bataille se passe en coulisse aussi bien qu'au grand jour et ne s'achève qu'avec la défaite des plus faibles -et parfois des plus forts- et souvent par leur mort.
La grande force d'Ivy Compton-Burnett, c'est la force de son style, qui sous une apparence parfaitement lisse dissimule une férocité hallucinante... et que je n'ai personnellement trouvée nulle part ailleurs, même pas dans le théatre elizabéthain ou la violence au moins résulte des passions humaines...

La grande originalité d'Ivy Compton-Burnett, c'est de nous présenter ces familles comme des foyers totalitaires dont la répression est la sanction naturelle et aussi le plaisir de faire souffrir et de dominer.
Elle avait eu le loisir d'étudier dans sa propre famille ce qu'on appelle la nature humaine, les instincts destructeurs, le désir de puissance.
Le plaisir de faire souffrir n'est jamais nommé, mais toujours présent sous le discours pontifiant.
Mais s'agit il encore de sauver les apparences ?

Lorsque, lors d'un entretien, elle évoquera ces rapports de force qui s'exercent dans le cadre étroit de la famille, elle ajoutera froidement qu'elle voyait dans la famille, ce qui, assemblé chez des millions d'individus avait provoqué la montée d'Hitler au pouvoir.

Comme vous pouvez vous en rendre compte, Ivy Compton-Burnett n'est pas une romancière aimable ni de tout repos.
Même si on n'est pas obligé de cautionner ses théories sur la famille, il y a un plaisir terrible, féroce, à lire ces livres qui font exploser les apparences, la bienséance et finalement une forme d'hypocrisie sociale...


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Dernière édition par bix_229 le Dim 18 Déc - 15:57, édité 1 fois
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Message par bix_229 Dim 18 Déc - 15:44

D'une certaine façon, Ivy Compton-Burnett rejoint les analyses de l'anti-psychiatrie anglaise des années 7O. Celles de Laing et Cooper sur la famille en tant que milieu pathogène...

Mais, même pas besoin de les lire pour savoir. J'ai la tête pleine d'exemples personnels ou proches. Qui n'en a pas ?
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Message par bix_229 Dim 18 Déc - 15:47

Drôle de monde que celui de I. Compton Burnett !
"Le sommeil de la raison engendre des monstres", écrit Goya. Sauf que dans les romans de I CB, ce sont les humains qui sont des monstres. Des monstres froids, calculateurs, toujours à l'affut...Derrière les apparences, les faux semblants, la politesse, la courtoisie, derrière les masques, on affûte les armes...

On s'adapte pour survivre, on plie ou on s'en va. Ou on meurt.

Un monde théatral aussi. Et c'est volontaire. C'est derrière ces échanges verbaux faussement polis et courtois que sont ce théâtre de la haine et de la destruction, que se développe la machine infernale des rapports de force entre homme et femmes, patrons et domestiques, parents et enfants...

Rien n'est jamais vraiment dit de ce qui se passe dans les coulisses de ce théâtre monstrueux. On l'apprend simplement au détour d'un de ces monologues justificatifs que résume l'un des personnages aux autres. Gommant l'essentiel, juste un assassinat, un empoisonnement, un inceste, une fuite au détour d' une phrase. Et le souffle de l'explosion est d' autant plus saisissant que les faits sont minimisés, banalisé, escamotés.

Mais le lecteur, lui, sait à quoi s'en tenir !..

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