Jean-Claude Pirotte
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Re: Jean-Claude Pirotte
Merci Jack Hubert ! Tu m'as remis sur la piste...
A le lire, on est toujours ému
Parfois le temps s'arrondit
comme une clairière
dans le demi-jour inespéré
les nuages vont lentement
au rythme du feuillage
qui se penche et prend la lumière
venue d'on ne sait quelle source
toute cette lenteur vous caresse
endort toute inquiétude
alors que vous êtes perdu
et qu'il n'y a pas de chemin.
comme une clairière
dans le demi-jour inespéré
les nuages vont lentement
au rythme du feuillage
qui se penche et prend la lumière
venue d'on ne sait quelle source
toute cette lenteur vous caresse
endort toute inquiétude
alors que vous êtes perdu
et qu'il n'y a pas de chemin.
Dernière édition par bix_229 le Sam 22 Mai - 16:07, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jean-Claude Pirotte
Je t'aimerai toujours chantait mon amoureuse
et le vent tournoyait autour des jupons clairs
et la mer se levait en un grand souffle d'ailes
et les moulins soumis tendaient leurs toiles bleues
le ciel se dėversait sur les toits éblouis
le polder était jaune et la mer était verte
elle allait répétant je t'aimerai toujours
le vent chassait le sable au coeur des rues désertes
et la mer arrachait les digues de la nuit
Il n'y a que les morts qu'on peut aimer toujours
("Passage des ombres")
et le vent tournoyait autour des jupons clairs
et la mer se levait en un grand souffle d'ailes
et les moulins soumis tendaient leurs toiles bleues
le ciel se dėversait sur les toits éblouis
le polder était jaune et la mer était verte
elle allait répétant je t'aimerai toujours
le vent chassait le sable au coeur des rues désertes
et la mer arrachait les digues de la nuit
Il n'y a que les morts qu'on peut aimer toujours
("Passage des ombres")
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Jean-Claude Pirotte
j'aime beaucoup !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21081
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Jean-Claude Pirotte
Je vais poursuivre la foulée :
dans Cette âme perdue
le bonheur des jours de pluie
quand la lucarne est un tambour
c'est la musique du ciel
l'enfant dit : les larmes des anges
et nous pensons qu'il faut mourir
afin de toujours entendre
pleurer le ciel du fond des siècles
aurons-nous le temps d'attendre
la mort de près la mort de loin
les disparus de naissance
l'enfant dit je serre les poings
c'est à la pluie que je ressemble
dans Cette âme perdue
Dernière édition par Jack-Hubert Bukowski le Mar 25 Mai - 11:27, édité 1 fois
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Jean-Claude Pirotte
Un autre poème simple :
Cette âme perdue, p. 292
que s'entrechoquent dans l'esprit
les raisons de déraisonner
il reste la saveur des fruits
du passé l'humour des damnés
il faut apprendre à désapprendre
la vraie syntaxe et le temps comme il vient
se souvenir meubler l'attente
et s'inventer le jeu de rien
(i.m. Pierre Emmanuel)
Cette âme perdue, p. 292
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Jean-Claude Pirotte
Misd à l'honneur avec le polaroid d'entree de 2022, super ! Merci à vous
Nadine- Messages : 4832
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Jean-Claude Pirotte
Portrait craché
Un vieil homme solitaire, diminué par un cancer et la paralysie faciale, s’accommode de ses peines, revisite sa vie et les livres qui l’ont toujours accompagné (notamment les Carnets de Joseph Joubert, Neruda, Michaux, Dhôtel, Chardonne, Perros). Il écrit et lit des poèmes. On y reconnaît l’auteur lui-même.
Il garde l’espoir, sans illusion.
\Mots-clés : #mort #relationenfantparent #vieillesse
Un vieil homme solitaire, diminué par un cancer et la paralysie faciale, s’accommode de ses peines, revisite sa vie et les livres qui l’ont toujours accompagné (notamment les Carnets de Joseph Joubert, Neruda, Michaux, Dhôtel, Chardonne, Perros). Il écrit et lit des poèmes. On y reconnaît l’auteur lui-même.
« L’homme » se répète dans le quotidien sans cesse repris des traitements, à la cadence de son écriture journalière dans ses carnets. Il se voit avec un humour grinçant, et regarde l’époque avec dureté.« Les livres le relient à tous les passés mémorables, et ce qu’il a négligé de lire constitue un avenir, car les livres font échec au temps. »
« Déjà, dans l’adolescence, il était hanté par cet étrange devoir qu’il entendait s’assigner : parler à la mort comme à la seule compagne. »
Puis il retrace son enfance, en conflit avec sa mère, la bonne, le « faux père », malgré le médecin et le grand-père attentifs, solitaire lecteur qui se dit malade pour éviter l’école, et bientôt fugue.« Rien de plus simple que de prolonger chez l’adulte les effets d’un infantilisme insidieux. Un infantilisme appris au biberon. L’héritage naturel de l’enfance, le rêve et la liberté, ou le rêve de la liberté, s’est évanoui devant des jeux abscons. Le mal des écrans vient à bout de la lumière du ciel, avec une facilité déconcertante. »
Souvenirs aussi de Namur (sans la nommer), la ville où il vécut, « avocat subversif » en lutte contre la démolition urbanistique, et où il aurait voulu ne pas revenir, alors qu’il s’était retiré à la campagne avec sa compagne.« La mort telle que je la concevais enfant était mon amie. »
« La mère le traitait de prétentieux et de rebelle. »
Puis dans sa vie il y eut les amitiés, les amours, les alcools.« Tout est là-bas, à Saint-Léger, les livres, le bureau, le feu ouvert, l’évolution du ciel et des arbres du jardin, le cerisier centenaire, immense, qu’il voit de sa table par la fenêtre, les merles, les loriots, la vie. »
Il garde l’espoir, sans illusion.
J'ai beaucoup pensé à Bix au cours de cette belle lecture, attachante malgré la généralité du thème.« Survivre est un miracle quotidien. »
« Étrange de convoiter toujours ce qui manque alors que l’on oublie ce qui est là, si proche et si familier que cela même ressemble à une absence. »
« Il faut mourir un jour. Cela aussi, à condition d’y arrêter sa pensée, est rassurant. Le scandale serait celui d’une vie interminable, dégradante et dénuée du moindre attrait, de l’heureuse incertitude qui fait de la surprise devant un instant de beauté le prix d’un moment, et la valeur de la mémoire. Or, le voici désarçonné de constater combien l’idée même du cancer devient vivifiante. Enfin l’ennemie ou l’amie la mort se déclare et le rassure. Il est mortel et conserve le droit de lutter pour la vie. »
« Le père, c’était d’abord et en tout le grand-père – maternel, bien sûr, il n’en a pas eu d’autre –, monsieur Prins ensuite, Jean Jannin en Bourgogne, et quand ce dernier est mort, il y a une douzaine d’années, il n’a simplement plus eu de père.
En face du père supposé, il n’éprouvait que de l’indifférence, du mépris, de l’hostilité certes, mais rien, dans son esprit, ne correspondait à l’idée qu’il s’était faite d’un père. Il en avait conclu très vite, avec un "petit sourire" qu’il n’était que le fruit bâtard d’une immaculée conception.
Les pères, il se les est donc choisis. C’est à eux qu’il ressemble dans toutes leurs diversités, c’est eux qui l’ont construit. »
\Mots-clés : #mort #relationenfantparent #vieillesse
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15597
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Jean-Claude Pirotte
"on y reconnaît l'auteur lui-même" d'où le titre "portrait craché" ?
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21081
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Jean-Claude Pirotte
Tout à fait, c'est patent.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15597
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Jean-Claude Pirotte
C'a l'air intéressant comme lecture!
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
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