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Robert Louis Stevenson

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Message par bix_229 Sam 24 Déc - 16:43

Robert Louis Stevenson
(1850-1894)


historique - Robert Louis Stevenson Steven10

Né à Edimbourg , le 13/11/1850
Mort à : Vailima (Samoa) , le 3/12/1894

Robert Louis Stevenson né Robert Lewis Balfour Stevenson, est un écrivain écossais qui est réputé un grand voyageur.

Il suit d'abord le chemin de son père en s'inscrivant dans une école d'ingénieur. Mais il ne tarde pas à changer de voie. Il s'oriente après vers le droit, qu'il abandonne aussi pour se consacrer à sa passion l'écriture.

Atteint de tuberculose, Stevenson parcourt le monde à la recherche d'un climat plus propice et doux que celui de l'Europe et surtout de sa ville natale. C'est dans ses nombreux voyages qu'il puise son inspiration littéraire ("Voyage avec un âne dans les Cévennes" publié en 1879). Mais le succès vient avec ses romans "L'Île au trésor" (1883) et "L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde" (1885), où se mêle aventure, psychologie et manichéisme.

Toujours pour fuir les symptômes de la maladie, il s'installe aux îles Samoa, et y passe ses dernières années. Il y meurt d'une crise d'apoplexie à l'âge de 44 ans (3 décembre 1894) et y est enterré sous le nom de Tusitala, "celui qui raconte des histoires" et selon son désir face à la mer au sommet du mont Vaea surplombant Vailima.

Sa tombe porte en épitaphe les premiers vers de son poème "Requiem" composé à Hyères en 1884 :
« Under the wide and starry sky,
Dig the grave and let me lie,
Glad did I live and gladly die,
And I laid me down with a will. »
Babelio

Pour accéder à la bibliographie de cet écrivain prolifique, cliquer ici :

màj le 13/12/2020
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Message par bix_229 Sam 24 Déc - 17:02

historique - Robert Louis Stevenson Falesa10

CEUX DE FALESA

Je connais Stevenson depuis l'enfance et j'ai lu et relu l'Ile au trésor avec beaucoup de plaisir.
J'ai lu ensuite des nouvelles, dont le superbe Ollala, Un mort encombrant, Le voyage en âne dans les Cévennes.
Docteur Jekyll et Mr Hyde m' a paru plutôt caricatural. Mais j'ai beaucoup apprécié ses récits de voyage en Amérique : Sur la route de Silverado.
Même si Stevenson n' avait écrit que cela, il aurait déjà beaucoup apporté, tant son style est fluide et nouveau.
Et enfin j' ai lu -et relu- Le Maitre de Ballantrae qui est un chef d' oeuvre d' ambiguité et de fascination.

Et ces jours-çi, Ceux de Falesa.

On sait que Stevenson est allé vivre aux Iles Samoa et son regard sur ces îles est étonnamment neuf. Ces îles étaient déjà ravagées par le colonialisme, l'aculturation et le trafic de copra, et Stevenson jette un coup d' oeil étonnament empathique sur leur population.

Le narrateur du livre est un traficant de copra et il a tous les préjugés et défauts du métier : cynique, brutal, cruel. Il change peu à peu sous l'influence d' une femme, une indigène, qu'il "épouse" fictivement d' abord, puis réellement. Ses sentiments changent, son regard sur les indigènes, leur culture aussi.
Je ne raconterai pas ce roman étonnant qui recèle un mélange de subtilité, de mystère et de violence qui en font un livre vraiment beau et nouveau.

Mais il faut dire un mot sur l'histoire du livre. Stevenson n'a pu voir de son vivant son livre publié. Le manuscrit provoqua un véritable scandale chez ceux qu' il pensait être ses amis. L'histoire du "mariage", mais aussi le fait qu' un blanc vivait maritalement avec une indigène et s'en trouvait bien. Et parvenait même a avoir une opinion sans trop de préjugés sur la société où il vivait. Etc.
Bref, le manuscrit fut sabré, censuré, retouché et publié de façon immonde sans que Stevenson puisse intervenir.
Michel Le Bris aime beaucoup Stevenson, et s'est livré à un travail d'archives considérable pour publier un manuscrit complet et digne de ce nom, ce qui n'a pas encore été fait en Angleterre, du moins en 1994 quand il a fait éditer le manuscrit.

Ceux de Falesa. - La Table ronde. Coll. La petite Vermillon


mots-clés : #insularite #minoriteethnique

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Message par bix_229 Sam 24 Déc - 17:13

Stevenson a beaucoup écrit et il est mort jeune. Et ous ses livres ne sont pas du meme niveau.
Etcertains de ses meilleurs livres ne sont pas forcément les plus connus.

A commencer par Le maitre de Ballantrae, Ceux de Falesa, Les aventures de David Balfour
(Kidnappé et Catriona), La route de Silverado, Will du moulin...

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Message par bix_229 Sam 24 Déc - 17:18

historique - Robert Louis Stevenson Enlevy10

Les Aventures de David Balfour. Enlevé. - Le Serpent à plumes

Pendant les années 1700-1720, l'Ecosse est déchirée entre les partisans du roi George et  ceux de jacques III exilé en France. Stevenson est en passe d'écrire un roman historique à la Walter Scott sur le sujet : conjurations, coups d' épées, enlèvements, etc.
Heureusement pour lui et pour nous, il rencontre mentalement les deux personnages qui vont animer le roman. Il écrit dans une lettre :

"J'avais commencé Enlevé à moitié pour le plaisir, à moitié pour faire bouillir la marmite. Et soudainement tout bascula. David et Alan s'échappèrent du canevas et je m'aperçus que j'étais dans un autre monde."

A dix huit ans, David Balfour devenu orphelin part de chez lui pour gagner sa vie. Il se rend chez un oncle, le frère de son père. Mais il est tellement bien accueilli qu'il manque de peu être assassiné. On apprendra rapidement que l'oncle en question craint que son neveu fasse valoir ses droits.
David est un solide gaillard et il a oublié d'être sot. Mais l'oncle réussira quand même à l'assommer et à le faire embarquer contre son gré sur un bateau pirate en route vers l'Amérique.

La suite est délectable, vous pourrez vous en assurer vous même. Stevenson a le talent de conteur d'Alexandre Dumas et quelques autres dons en plus.
Sachez seulement que le sort de David va être rapidement lié à celui d'Alan Breck, partisan de George, le roi en exil. Sa tête est mise à prix et il a l'armée de Jacques III à ses trousses.
Les voilà donc en fuite, aux prises avec la faim, la fatigue, le froid. Et forcés inlassablement de marcher, courir, se cacher à travers landes et fougères. Au risque d'être dénoncés.

Heureusement David et Alan sont jeunes et courageux. Leurs rapports certes sont  par moments orageux. Stevenson ne cache jamais leurs faiblesses. Trop pauvres pour ne pas être fiers, un brin vaniteux et bravaches, ils se disputent souvent.
Alan, l'aîné, est  téméraire et semble inflexible, mais David, tire parti au mieux de sa jeunesse et de ses caprices pour faire tourner Alan en bourrique.
Et tel est le sel de cette aventure et des rapports entre les deux amis. Qui, quand ils ne se chamaillent pas sont les meilleurs amis du monde. Amitié amoureuse ? On peut se le demander tant l'attraction des ces deux-là est forte.
Et puis, Stevenson est très à l'aise quand il s'agit de traiter de  l'ambivalence des sentiments. Ceux qui ont lu Le Maitre de Balantrae ne me contrediront pas.

C'est peut-être aussi la raison pour laquelle, Henry James aima tellement le roman.

"Personne d'autre que Stevenson , écrit James, n'aurait pu, je pense, camper un tel mélange d'observation sympathique et ironique… La plus nette supériorité du livre réside dans le fait qu'il campe deux personnages d'aplomb, d'une manière admirable."
Dans le portrait d'Alan Breck, James voit un chef-d'oeuvre et la "querelle entre les deux hommes un coup de génie."

Sachez encore que Enlevé, n'est que la première partie de David Balfour et que la suite, Catriona, sera publiée quatre années plus tard. Peu avant la mort de Stevenson.


mots-clés : #aventure #historique
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Message par Tristram Sam 24 Déc - 17:38

Merci bix : j'ai bien peur de n'avoir pas lu la version de Le Bris ?? Et de n'avoir lu que la première partie de David Balfour ???

J'ai effectivement pu remarquer, au cours de mes propres voyages, que l'Anglais voit souvent le Français comme un porc qui n'hésite pas à se mixer avec les "natives"...

Quelques commentaires sur, et de Stevenson :

« Il y a des gens plein de sagacité qui soutiennent que si on ne répond pas à une lettre elle finit par faire la réponse toute seule. »
Henry James, introduction à l’œuvre de Robert Louis Stevenson

« L’aventure est un mot qui se dérobe dès qu’on tente de l’expliquer et de fait c’est le mot le plus émouvant et le plus substantiel de la condition des hommes. »
Pierre Mac Orlan, préface à « L’Île au Trésor », de Robert Louis Stevenson

« Le Dehors guérit ; tout grand livre est quelque part un récit de voyage ; tout récit de voyage est un fragment d’autobiographie. »
Stevenson cité par Michel Le Bris, in « La littérature française au présent »

« J’ai insisté sur le fait que cette carte a été la pièce maîtresse dans la genèse du roman et je peux même ajouter qu’elle constitua la totalité de la question. […]
J’irai nettement plus loin encore dans ma conviction – presque une superstition, si vous voulez – selon laquelle celui qui a pleine confiance dans sa carte, qui la consulte fréquemment et en tire son inspiration, jour après jour, heure après heure, y gagne une aide positive et non pas seulement l’aspect négatif de se prémunir contre l’erreur accidentelle. Le roman y plonge ses racines et il pousse dans ce sol-là ; c’est son épine dorsale qui sert de charpente à la chair des mots. »
Robert Louis Stevenson, « Mon premier livre, L’Île au Trésor »

« Ça avait l’air de ressembler à une route qui aurait conduit partout à la fois. »
Robert Louis Stevenson, « Voyage avec un âne dans les Cévennes », « Velay », II

« …] j’ai remarqué que deux individus ne sont jamais plus étrangers l’un à l’autre qu’en étant à la fois mariés et brouillés : on les croirait alors sourds ou parlant une autre langue. »
Robert Louis Stevenson, « Le Maître de Ballantrae », IV

« Le lieu était à coup sûr bizarre, comme notre hôte. Au cours de sa longue vie cachée, Cluny avait acquis toutes sortes de manies, à l’instar d’une vieille fille. Il avait sa place déterminée, où nul autre ne devait s’asseoir ; tout dans la Cage était rangé avec un ordre immuable, que personne ne devait troubler ; sa principale fantaisie était la cuisine, et tout en nous congratulant, il ne cessait de surveiller la confection des collops [escalopes écossaises (de venaison)]. »
Robert Louis Stevenson, « Enlevé ! », XXIII

« Faire une fin ? Ah oui, mais ce n’est pas ma façon d’écrire ; l’histoire tout entière est en cause ; je n’utilise jamais un effet, quand je peux l’éviter, s’il ne prépare pas les effets qui viendront ensuite ; c’est en cela que consiste une histoire. Écrire une fin, c’est rendre le commencement mauvais. Le dénouement d’une longue histoire n’est rien ; c’est simplement une "cadence pleine" que vous pouvez introduire et accompagner à votre guise – c’est un code et non un élément essentiel du rythme ; mais le corps et la fin d’une nouvelle est l’os de l’os et le sang du sang du commencement. »
Robert Louis Stevenson, lettre à Sidney Colvin du 5 septembre 1891 [parlant de La côte à Falésà]

« Mais l’étrangeté du lieu est plus difficile à décrire, à moins que ce ne soit à quelqu’un qui a lui-même été seul dans la haute brousse. Par le jour le plus éclatant, il y règne une lumière toujours trouble. On ne voit rien jusqu’au bout ; de chaque côté qu’on regarde, le bois se referme, un rameau se repliant sur l’autre comme les doigts de la main ; et chaque fois qu’on écoute, on entend quelque chose de nouveau […] On a beau se dire qu’on est seul avec les arbres et les oiseaux, on ne parvient pas à le croire : de quelque côté qu’on se retourne, tout l’endroit semble vivre et vous observer. »
« Je suis persuadé qu’une superstition pousse dans un lieu déterminé comme les différentes espèces de plantes ; »
Robert Louis Stevenson, « La côte à Falésà » [d'abord appelé Les Grands Bois par l’auteur], IV

« C’était un homme modeste ; il ne s’était jamais exagéré ses talents ; il se savait incapable d’écrire un livre, de faire tourbillonner savamment un rond de serviette, d’égayer une veillée de Noël par des tours de passe-passe, en un mot d’exécuter aucune de ces prouesses que l’on considère communément comme la marque du génie. »
Robert Louis Stevenson, « Un Mort Encombrant », XV

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Message par bix_229 Sam 24 Déc - 19:29

Quelques mots d' explications sur Les Aventures de David Balfour,  Tristram :

"Dans la première partie, Enlevé !, le jeune David Balfour se retrouve orphelin et manque de se faire assassiner par son oncle, propriétaire du domaine de Shaws, en Écosse.

Séquestré par les pirates, Balfour rencontre Alan Breck qui transporte des fonds à des chefs écossais exilés en France. Breck, orgueilleux fuyard qui se prétend «fils de roi», aide David à s'évader. Au terme de l'aventure, David découvre enfin la vérité. Il est le véritable propriétaire du domaine de Shaws. Avec l'aide de son ami, il démasque son oncle et prend possession de ses terres.

Dans Catriona, écrit quelques années plus tard, Balfour tente d'obtenir la réhabilitation de Breck le proscrit : notre héros parcourt à nouveau la lande, de fuites éperdues en rendez-vous secrets.

Quête inspirée par l'amitié et la fidélité, David Balfour était le roman préféré de Stevenson."
Babélio

J'ai beaucoup aimé Enlevé et Catriona serait encore meilleur...
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Message par animal Sam 24 Déc - 20:44

Stevenson c'est le pied. Ses nouvelles sont incontestablement dans mes plus grands bonheurs de lecture. Un sens du récit, art discret de la narration auxquels je ne résiste pas. C'est un auteur qui peut vous emmener partout des côtes sauvages de son pays aux îles lointaines en passant par un sens plus intérieur du confort. Votre imaginaire s'abandonne le temps des pages et vous rapportera peut-être le souvenir d'un vent favorable pour porter ceux qui dans la tourmente ne sont pas les favoris.

Le pied ses nouvelles. Le pied.

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Message par animal Dim 7 Mai - 22:01

C'est chouette ça :

Je me demande s'il n'eût pas été plus adroit de m'abstenir. Car du point de vue "lacunes", je me flatte que ce volume a un certain cachet. Bien qu'il contienne plus de deux cents pages, je n'y ai point fait observer une seule fois que l'univers du bon Dieu ne signifie rien ; je n'y insinue pas une seule fois que j'eusse pu moi-même en construire un meilleur. Je ne sais vraiment pas où j'avais mes esprits. J'avais apparemment oublié tout ce que représente de glorieux la condition humaine. Voilà une omission qui enlève à l'ouvrage tout mérite philosophique, mais je compte que cette singularité lui vaudra des sympathies dans les sociétés frivoles.

Dans la préface à En canoë sur les rivières du Nord.

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Message par Barcarole Dim 7 Mai - 22:03

@animal, tu me conseillerais quel recueil de nouvelles pour prendre mon pied ?
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Message par animal Dim 7 Mai - 22:21

Direct l'intégrale des nouvelles chez Phébus. historique - Robert Louis Stevenson 3656795967

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Message par Barcarole Dim 7 Mai - 23:33

Merci ! Je vais m'occuper de ça dans la semaine !
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Message par animal Lun 8 Mai - 6:56

La mise en bouche pour moi avait été :

historique - Robert Louis Stevenson 97829010

Le Club du suicide


Les aventures (déguisées) du prince Florizel de Bohême et de son fidèle Géraldine. Des déguisements, du mystère entre ombres et lumières à Londres et Paris. C'est la première partie des Nouvelles mille et une nuits. La référence ainsi que l'utilisation du "narrateur arabe" sont on ne peut plus explicite... le but premier est de consacrer l'art et le jeu de la narration. Je marche, je suis les yeux fermés. Il s'agit de lecture divertissement bien construite et bien écrite et c'est très réussi.

ça donne envie de chercher les quelques autres histoires...

quatrième de couverture a écrit:

« C’est à Londres, la grande ville corrompue, favorite des auteurs noirs fin-de-siècle, que se situe l’action du Club du suicide, le premier récit des Nouvelles Mille et une nuits. La
ville envoûtante de Dorian Gray et de Mister Hyde abrite une

mystérieuse maison fréquentée par ceux qui, lassitude ou défi, ont
choisi d’en finir. Un très élégant et très gentilhomme prince de Bohême
est entraîné, au bout d’une nuit de dérive, dans une demeure
inquiétante où se réunit le club du suicide et où règne un sinistre
gentleman à la volonté d’airain et aux desseins morbides, le président
du club. » (Thierry Marignac).

« Comme leur titre l’indique, Les Nouvelles Mille et une nuits

nous offrent le merveilleux sous sa forme la plus franche et la plus
délectable. En partie extravagantes, en partie très spécieuses, elles
sont le fruit d’une idée fort heureuse : situer une série d’aventures,
de pures aventures, dans le cadre de la vie anglaise contemporaine et
les raconter sur le ton calme et ingénu de Shéhérazade. Dans cette
veine, Le Club du suicide est la plus grande réussite de R. L.
Stevenson. Ses deux premières pages, sans parler des autres, demeurent
gravées dans la mémoire. Pour des raisons que, j’en ai bien conscience,
je suis incapable de présenter comme suffisantes, I’incident du prince
Florizel et du colonel Geraldine me laisse une impression ineffaçable
véritablement obsédante. » (Henry James)


et histoire de se répéter : ces petits bouquins bleus de la Petite Bibliothèque Ombres donnent une irrépressible envie de lire.

(récup').


mots-clés : #nouvelle

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Message par Tristram Lun 8 Mai - 11:55

Ce recueil des Nouvelles mille et une nuits, que je n'ai pas (encore) lu, fait penser à Chesterton, d'après ce que tu en dis, non ?

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Message par animal Lun 8 Mai - 12:13

je n'ai lu qu'un livre de Chesterton. il doit y avoir des ressemblances mais le côté policier détourné est très secondaire dans ces nouvelles mille et une nuits, Stevenson plus versatile ?

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Message par Aventin Mer 10 Mai - 16:44

Le maître de Ballantrae

historique - Robert Louis Stevenson Map-ba10

1745. Une pièce de monnaie décide du sort de deux frères nobles. A l'un (James) le clan Jacobites des Stuart de "Bonnie Prince Charlie", dont l'épopée se terminera à la très célèbre bataille de Culloden, bien connue de l'Histoire pour être la dernière bataille à s'être déroulée entièrement (c'est-à-dire avec les deux protagonistes) sur la terre de Grande-Bretagne, et pour sceller définitivement (et jusqu'à nos jours) l'inféodation de l'Écosse à la Couronne britannique et au gouvernement de Londres.
A l'autre (Henry) le nom, le titre nobiliaire, et le clan des futurs vainqueurs.

Sous la plume du narrateur, Mackellar, homme de confiance de la maison, de cœur comme de raison dans le clan d'Henry, nous sommes transportés d'aventures en extorsions de fonds familiaux, ballotés d'un démon à face d'ange (James) en un juste impopulaire jusqu'à la détestation (Henry), passant par moult tensions, rapports de force, affrontements psychologiques comme physiques.
Pour continuer, ballottés de château de bord de sound environné de croquants, contrebandiers et gens de peu en champs de batailles, fuites éperdues, France, Amérique du nord, Indes, etc...

Stevenson ?
Un des plus grands noms du roman d'aventure et un des fondateurs, au XIXème, du roman psychologique, créateur d'un genre qui fit et fait toujours florès (beaucoup trop, à mon goût, mais c'est une autre histoire), les histoires de pirates, en outre écrivain apprécié des gens de mer même si là n'est pas l'essentiel de sa plume (comme Chateaubriand, par exemple, pour un cas similaire).  

Nous avons toutes, absolument toutes les facettes de la maîtrise reconnue de Stevenson dans ces genres-là dans ce seul ouvrage. Le final est, littéralement et dans tous les sens, fantastique.  

On décèlera sans aucune difficulté des traces de romantisme et de naturalisme dans la verve du Maître :
Comme une fidélité aux plus grands noms de la littérature écossaise, peut-être ?
Du thrill aussi, allié à une fine construction, et comme toujours dans son œuvre romanesque le sens de la narration:
Oui, Stevenson est un utmost brightest conteur.

Ajoutons pour finir et pour le détail petit-historique qu'il n'est pas anodin que les deux protagonistes principaux se nomment Henry et James, je le vois pour ma part comme une œillade de Stevenson à son ami Henry James.



(Ravaudé depuis un message du 11 août 2013 sur Parfum)


mots-clés : #aventure
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Message par Aventin Jeu 11 Mai - 15:35

Barcarole a écrit:@animal, tu me conseillerais quel recueil de nouvelles pour prendre mon pied ?

En voici une entrant, à mon humble avis, dans la catégorie "les dix nouvelles que vous emporteriez sur une île déserte, et pas pour un séjour, hein, s'il s'agissait d'y faire votre vie":



Les Gais-Lurons.

NB: se trouve parfois intitulé Les Gais Compagnons, les Joyeux Lurons, etc...
Titre original: The Merry Men. Première publication: 1889.

historique - Robert Louis Stevenson Top-of10

Erraid to Iona, par Libby Anderson.

Il s'agit d'une nouvelle, de quarante-cinq pages environ, vous pouvez, à ce qu'il semble, trouver le texte intégral ici (je n'ai pas vérifié dans le détail s'il y a bien tout).


Stevenson est déjà installé dans son coin de paradis des mers du sud quand il compose The Merry Men, qui se déroule pourtant dans l'Écosse de sa jeunesse, et devait être le titre-phare d'un recueil de nouvelles projeté (The Merry Men and other tales).

Il attend beaucoup de cette nouvelle, le texte est, à maintes reprises, affiné, épuré de çi mais augmenté de là.

R.-L. Stevenson, Lettres du vagabond a écrit: The Merry Men est bien plus qu'à moitié écrite et j'en pense réellement du bien. C'est une sonate fantastique à propos de la mer et des naufrages; je la place loin au-dessus de toutes mes tentatives de récit; je la trouve singulière; si je dois jamais avoir un succès, je crois que là, je tiens le bon bout.

Évidemment, en 2017, on ne peut pas dire que le pronostic se soit réalisé; Stevenson est passé à la postérité par deux romans qui sont autant de grands mythes, L'île au trésor et L'étrange cas du Dr Jekill et Mr Hyde.
Le souci est qu'ils ont éclipsé, pour partie ou totalité, le reste de son œuvre.

Quant à ladite sonate, c'est plutôt une symphonie, à vrai dire.
Il y a là une sublimation de thèmes récurrents chez Stevenson, et d'abord, comme dit par lui-même, la mer qui n'est pas une amie, mais l'antichambre de l'enfer, l'élément dominant mais malfaisant par excellence, qui échappe à Dieu en quelque sorte, comme c'est habilement mis en exergue dans la nouvelle; les naufrages et les "trésors", donc, rêvés, comme ceux de l'Espiritu Santo, ou fort tangibles, concrets, comme ceux du Christ-Anna).

On y trouve le bien, le mal, la cupidité, la démence. Les pages et descriptions marines sont de facture exceptionnelle, sans doute ce qu'il m'a été donné de lire de plus extraordinaire sur cette thématique (en cela je rejoins tout à fait Stevenson dans l'espoir qu'il portait pour ce qui concerne ces pages).

Le reste du contenu évoque pas moins que du Kafka additionné de Melville, si comparer n'est pas réduire, en fait, c'est tout bonnement du Stevenson de très haut de gamme !

Au demeurant, selon un connaisseur de choix:
José-Luis Borges, entretiens, à propos de The Merry Men a écrit:C'est la meilleure [nouvelle] qu'il ait jamais écrite, avec Le club du suicide.

L'île d'Aros de cette nouvelle existe vraiment, c'est Earraid sur la côte sud-ouest écossaise. Stevenson y séjourna à plusieurs reprises dans sa jeunesse, en particulier avec son père, qui était constructeur de phares (ingénieur).

Il n'est sans doute pas innocent que l'oncle Gordon soit dépeint sous les traits d'un cameronien intransigeant (pléonasme, si l'on parle de caméroniens !), ce qui renforce la problématique liée aux gains des naufrages (qui sont l'exact pendant maudit, "envoyé par le Mal", de la biblique manne divine), au tertre trouvé par Charles, à la mer comme création: divine ou infernale ?

Un léger regret ? Que Stevenson n'ait pas donné un peu plus d'épaisseur aux trois personnages secondaires, en premier lieu à Mary Ellen (non, je ne vais pas entonner à nouveau le couplet sur la faiblesse de peinture des personnages féminins dans l'œuvre de Stevenson  Laughing  !), ensuite à Rorie, et enfin à l'"homme sorti de la mer".

En même temps, c'est un regret qui ne l'est pas vraiment, le format nouvelle n'est pas très compatible avec la description fouillée, très tramée, de plus de deux caractères, ce qui n'est déjà pas si mal, somme toute...

En guise de dernier mot, permettez-moi d'être on ne peut plus d'accord avec Borges et l'auteur lui-même, cette nouvelle cèle le tout meilleur du maître écossais:
Si vous ne deviez lire, de votre vie, qu'un ouvrage de Stevenson, choisissez ces quelques pages-là !




(Homéopathiquement toiletté d'un message sur Parfum du 23 février 2014).


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historique - Robert Louis Stevenson Empty Re: Robert Louis Stevenson

Message par Aventin Ven 12 Mai - 18:11

Les trafiquants d'épaves
historique - Robert Louis Stevenson On-the10
Stevenson (& LLoyd, & 3 membres d'équipage) sur le schooner "The Equator", date probable de la photo: juin 1889.
Date de première parution: 1892.
Titre original: The Wrecker.
Ce qui signifie littéralement le brise-tout, le brise-fer. Mais surtout nom élaboré d'après le mot anglais qui correspond à épave: wreck.
(NB: titre parfois mis au singulier, selon les traductions: "Le trafiquant d'épaves").





Dès la page de garde, une curiosité: "traduit de l'américain par Anne-Marie Hertz".
En fait, il est écrit au "je" et le personnage principal est Loudon Dodd, américain.
Mais surtout, il fait partie des deux ouvrages de Stevenson composés sur la fin de sa vie, malade, et écrits à quatre mains avec son beau-fils, Lloyd Osbourne (l'autre livre ainsi co-composé est Le creux de la vague).
Et Lloyd Osbourne, le fils de Fanny, est bien sûr américain.
Mais Stevenson se réservait toujours la dernière main sous ce qui devait être publié sous son nom.
Le cas est différent pour Un mort encombrant, que le duo fera paraître sous leur double signature.

Beaucoup de souffle, d'action, pas mal d'humour et, bien entendu, de l'aventure et du suspense comme vous vous y attendez certainement. Quelques réminiscences, ou emprunts à la vie de Stevenson lui-même.
Ainsi le père de Loudon doit quelques traits à Thomas, le père de Stevenson.
Les descriptions du Paris "bohème" et du Barbizon des peintres proviennent des visites que Stevenson fit à son cousin Bob, peintre installé à Paris dans l'atelier de Carolus-Durand.
La partie écossaise vient de sa jeunesse, quant à la Californie et l'Océan Pacifique, les a-t'il assez arpentés ?

Des pages de grande envergure, l'anticonformiste et talentueux Stevenson, pourtant vers la fin de sa vie, la quarantaine à peine passée, n'a rien perdu de sa patte.
J'ai une petite prédilection toute personnelle pour ses pages marines.

Les trafiquants fut écrit dans son domaine de Vailima, où il ne vit pas comme, ou tel un, chef de clan Samoan:
Il en est un.
Les indigènes l'ont surnommé Tusitala, celui-qui-raconte-les-histoires.
En 1893, un an après la sortie des trafiquants d'épaves, la guerre civile éclate aux Samoas et Robert-Louis s'apprête à aller libérer le chef des insurgés Samoans, Mataafa, exilé de force aux îles Marshall.
Mais une hémorragie cérébrale, tandis qu'il peaufinait cette expédition loyale et risquée, l'emporte en décembre 1894...

Allez, embarquement immédiat pour un extrait, voilà en tous cas un livre captivant pour renflouer votre envie de parcourir toujours un peu plus l'œuvre de Stevenson:

Prologue a écrit:
Un sourire et un regard d'intelligence passèrent de l'un à l'autre, et Loudon exprimait probablement le sentiment commun lorsqu'il déclara:
- A propos de bonnes affaires ! Je ne connais rien de tel qu'un schooner, un capitaine qui connaît son travail, et un bon récif sérieux.
- De bonnes affaires, cela n'existe pas, dit l'homme de Glasgow. Personne ne s'en tire, sauf les missionnaires, nom d'un chien !
- Je ne sais pas, fit un autre, l'opium ne marche pas si mal.
- Ce qui est assez bon, c'est de tomber sur une île à perles interdite, par exemple la quatrième année, remarqua un troisième, vous écumez toute la lagune en douce et vous filez avant que les Français n'aient eu vent de votre présence.
- Un pon betit vilon t'or, c'est pon aussi, observa un Allemand.
- Les épaves, ça paie bien, dit Havens. Voyez plutôt ce type d'Honolulu et ce bateau qui s'est échoué sur le récif de Waikiki; il soufflait un kona du diable; et le bateau a commencé à se briser dès qu'il a eu touché. Une heure ne s'était pas passée que l'agent de la Lloyd's l'avait déjà vendue, et avant qu'il fasse nuit et que le bateau ne se fût brisé en miettes pour de bon, le gars qui l'avait acheté avait fait sa pelote. S'il avait eu trois heures de clarté de plus, il aurait pu se retirer des affaires. Toujours est-il qu'il s'est fait construire une maison dans Beretania Street, et qu'il lui a donné le nom du bateau.
- Oui, les épaves, ça rend quelquefois, fit la voix de Glasgow, mais pas souvent.
- D'une façon générale, rien ne rend beaucoup, dit Havens.  
- Oui, je crois que c'est la vérité vraie, s'écria l'autre. Moi, je voudrais bien connaître un secret sur un type bien placé et qui ait de l'argent, pour le faire cracher.
- Je suppose que vous savez que cela n'est pas considéré comme une chose à faire, lança Havens.
Ca, alors, je m'en moque: moi ça me convient, cria l'homme de Glasgow avec force. Seulement, le diable c'est qu'un type ne peut pas découvrir de secret dans un patelin comme les mers du Sud; pour ça, il n'y a vraiment que Londres ou Paris.
- Mc Gibbon a dû lire un roman de quatre sous, dit l'un des membres du club.
[...]
La soudaine acrimonie de ses remarques tira Loudon de sa réserve.
- C'est assez curieux, mais je crois bien que j'ai exercé toutes ces professions.
- Affez-fous jamais drouvé un vilon ? s'enquit le peu éloquent Allemand, d'une voix émue.
- Non. J'ai fait l'idiot de bien des manières, répliqua Loudon, mais je n'ai jamais été de l'espèce "chercheur d'or". Tout le monde a son petit côté normal.
- Alors, suggéra un autre, avez-vous jamais fait la contrebande de l'opium ?
- Si, dit Loudon.
- Est-ce que ça paie ?
- Et comment ! répondit Loudon.
- Peut-être que vous avez aussi acheté une épave ?
- Oui, dit Loudon.
- Et ça valait le coup ? poursuivit l'interlocuteur.
- Eh bien, mon épave à moi était d'un genre un peu particulier, répliqua Loudon. Je ne sais si, dans l'ensemble, je peux recommander ce genre d'activité.
- Le bateau s'est brisé en mille morceaux ?
- C'est plutôt moi qui me suit senti brisé ! dit Loudon. Mon cerveau était trop petit pour une telle entreprise.
- Avez-vous jamais essayé le chantage ? demanda Havens.
- Aussi simple qu'un jeu d'enfant, répondit Loudon.
- Ca paie ?
- Eh bien, vous savez, je n'ai pas de chance, répliqua le nouveau venu. Cela aurait normalement dû me rapporter beaucoup.
- Vous aviez découvert un secret ?
- Un secret grand comme l'Etat du Texas.
- Et le type était riche ?
- Oh, il n'en avait pas autant que Jay Gould, mais à mon avis il aurait pu acheter ces îles s'il en avait eu envie.
- Eh bien alors, pourquoi est-ce que ça n'a pas marché ? Vous n'avez pas pu lui mettre le grappin dessus ?  
- Si, j'y ai mis le temps, mais je suis à la longue arrivé à le coincer, seulement, alors...
- Alors, la situation s'est complètement retournée. Je suis devenu l'ami intime du gars en question.
- Sans blague !
- Il n'était pas difficile, vous voulez dire ? demanda Dodd plaisamment. Mais non. C'était un homme aux idées larges.  



Renfloué quasi intact d'un message sur Parfum du 1er décembre 2013.





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Message par animal Mer 17 Mai - 22:04

historique - Robert Louis Stevenson Oeuv_c10

Voyage en canoë sur les rivières du Nord

Le petit périple, d'abord en Belgique puis en France pour traverser le Nord et remonter l'Oise, de "L'Aréthuse" accompagné par "La Cigarette". Stevenson et un copain partis se dégourdir le ciboulot à l'anglaise (ou à l'écossaise ?) sur le continent.

De petits chapitres par étapes, des péniches, de la pluie, du soleil, des péripéties de voyage, des rencontres. Une manière de faire vivre le voyage avec ce qu'il faut de pittoresque, d'étonnement et de certitudes. La description documentaire du pays au milieu des années 1870 ne manque pas d'intérêt sans non plus verser dans le fracassant. De même que l'ensemble du texte à mon sens si je dois être honnête.

On y trouve quand même de quoi faire et on a aussi l'occasion d'entrevoir l'auteur derrière son oeuvre, un homme, encore jeune et qui se cherche. Sans s’appesantir sur ses malheurs, sans courir après n'importe quoi mais avec une attente manifeste, une faim, une soif de quelque chose à venir qui se trouve déjà sans doute d'une manière dans le décor de ce voyage mais incomplète.

Effet de traduction ou de fatigue j'ai trouvé que ça accrochait un peu à la lecture.

Ce qui n'empêche pas à l'envie de liberté et de plénitude d'être communicative...


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Message par animal Lun 21 Mai - 21:49

historique - Robert Louis Stevenson The-wr10

Le trafiquant d'épaves

Il s'en passe tellement dans ce livre que ce n'est pas facile de trouver un point d'entrée à ce commentaire. Il faut dire que d'un Paris bohème aux atolls perdus de l'océan Pacifique on passe par Sidney, l'Angleterre et l'Ecosse et surtout San Francisco, chaque étape une variation d'ambiance ou d'humeur, une exaltation différente.

L'unité de cette fresque ou plutôt course échevelée est dans le ton, sorte d'humour courtois qui permet de faire passer les trucs les plus dingues, les coups les tordus et quelques horreurs. Entre gens très respectables et plus ou moins fauchés selon la saison on est le plus souvent aux marges de la vie rangée de tout le monde et toute la naïveté affichée par notre Loudon Dodd de narrateur est d'abord un irrévérencieux enthousiasme, assez charmant cependant.

Ca ne manque donc pas de souffle ces affaires, ces aventures riches en rencontres et en récits secondaires qui viennent mêler leur couleur au cœur de cette étonnante cuisine. Étonnante parce qu'une fois le livre refermé on se demande toujours ce qu'on a lu avec tant d'avidité... policier d'aventure(s) édifiant agrémenté de documentaire(s) ? C'est dingue, il m'est impossible de mettre le doigt sur LE truc qui fait que j'ai dévoré toutes ces histoires ! En même temps l'exercice, l'expérience de narration est clairement revendiquée...

Alors agrémenté de véritables morceaux (auto)biographiques vous serez généreusement servis si vous embarquez pour ce grand voyage non sans détours, et ce que votre Phébus, ou autre édition de votre choix, se décolle ou non !!!

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Message par animal Lun 21 Mai - 21:56

Et pour illustrer le modeste commentaire que j'espère complémentaire à celui d'Aventin, je vous ressers une citation déjà postée sur le fil d'Alain Robbe-Grillet :

Nous étions depuis longtemps tout à la fois attirés et rebutés par la forme, toute moderne, du roman dit policier ou à énigme, qui consiste à entamer le récit n'importe où sauf à son début et à le faire se terminer n'importe où sauf par la fin ; attirés par son intérêt particulier lorsque bouclé et par les contraintes particulières qui accompagnent sa rédaction ; rebutés par cette apparence d'insincérité et cette superficialité de ton qui semblent en être les inévitables inconvénients. Car le lecteur, toujours soucieux de relever des indices, n'en retire nulle impression de réalité ou de vie, et y voit plutôt une mécanique aussi minutieuse que confinée ; et si le livre demeure captivant, il n'en est pas moins insignifiant, et ressemble plus à une partie d'échecs qu'à une production artistique.

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