Flâneries urbaines
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Re: Flâneries urbaines
Jack-Hubert Bukowski a écrit: J'imagine qu'il y a un peu de cette solitude du flâneur qui sommeille en moi.
Je n'irai certes pas jusqu'à oser "géopoétique" (d'ailleurs ici en local il y a L'Atelier du Goéland, Jean-Paul Loubes), mais:
Voilà c'était cet après-midi, je rentre et pose mon premier jet de premier brouillon ici - il faudra re-travailler, pétrir cela, jeter, tailler, "tirer les bois" comme on dit en viticulture, couper, amender, greffer etc...
(allez, hop - et un nouveau canevas pour un mois de boulot !)
Magudas
Concession
Ligne à haute-tension
Pylônes rouges et blancs
En trépieds
Câbles épais
Acier noirci
Boules rouges et blanches
Clairsemées
Avions de lignes
Parallèles et surplombantes
À la ligne la
Ligne à haute-tension
Lignes de bus de tramways
Arrêts sobres
Arrêt minute
Atelier-minute à la
Concession
Pont de rocade jouxtant
Les feux rouges verts
Orange brièvement
Magasins préfabriqués
Criards d'enseignes
Boîtes
Concession
Un feu piéton
Orphelin de bandes blanches
Ne mène donc pas à bon port
L'emprunter
L'empreinte du pied gauche
Dans la boue épargnée
Et traverser en ligne
Ciel brouillé
Suie lumineuse
À peine de souffle
Endroit voulu
Pour être vu du volant
Vite
Véhicules de livraisons
Toutes tailles
Le concret manufacturé
En eux
Brouhaha
Messagerie en étoile
Réseau
Pin parasol
Seul habitant
Nourri de ce sol
Sol revêtu
Pour être traversé
Sans cesse
Concession à son
Enracinement
Solitude fixe
Dans le mouvement
Des lignes
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Flâneries urbaines
J'admire le rythme, Aventin, la cadence que tu crées (et j'aime "Orange brièvement") !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Flâneries urbaines
Non mais ce type qui ramène toujours tout à lui...
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Flâneries urbaines
Tu parles d'orange, là !
_________________
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Flâneries urbaines
Tristram a écrit:J'admire le rythme, Aventin, la cadence que tu crées (et j'aime "Orange brièvement") !
Merci Tristram, bah c'est toujours pareil, tu écris le 1er jour et c'est un peu l'euphorie, c'est là que j'ai envie de partager, de montrer (ici !).
Celui-ci ce sera la faute à...Jack-Hubert qui m'a fait découvrir la géopoétique urbaine, et à Jacques Réda (bien entendu), merci à ces deux gentilshommes.
C'est donc là (hier) le bon moment, et puis après c'est ingrat, ardu, environ un mois avec la nouvelle marotte, il m'arrive de pester, de ne pas y arriver, de laisser le joujou là quelque temps, et puis je continue à travailler le truc, ce qui dure...jusqu'au prochain jour d'euphorie de la nouvelle inspiration - c'est un peu ce qu'on appelait un ouvrage pour dames, du type broderie, tricot, dentelle, canevas, dans les familles bourgeoises au XXème... mais bon, ça tient occupé !
Et toi, Tristram, ça s'
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Flâneries urbaines
Tailler, polir, y revenir, un petit coup de canif, de lime, la belle ouvrage !« Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. »
Nicolas Boileau-Despréaux, « L’Art poétique », Chant I
Ah, le poème de la connexion en Guyane, à l'ombre portée des lanceurs qui décollent ! Là j'ai un ping >900 ms, une latence telle que lorsque s'ouvre enfin la page que j'ai demandée, je ne sais plus ce que je voulais y chercher.
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Flâneries urbaines
je comprends Tristram, je trouve moi-même souvent que c'est lent à s'ouvrir mon Opera !
mais pour toi je me doute que c'est plus que laborieux !
@ Aventin, merci de partager ta flânerie urbaine !
mais pour toi je me doute que c'est plus que laborieux !
@ Aventin, merci de partager ta flânerie urbaine !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Flâneries urbaines
Par convention, on ne parle pas vraiment d'architecture lorsque vient le moment de narrer le récit des flâneries. Mais bon, j'ai tendance à broder à côté des conventions moi aussi.
Il y a un poète que je dirais est resté dans le thème des flâneries, du moins dans son premier recueil... il s'agit de Stéphane D'Amour et de L'Île. Il écrit dans une maison d'édition que j'affectionne beaucoup - plus pour son registre et sa fidélité à une conception beat -, Les Herbes rouges. Stéphane D'Amour a également écrit À demeure qui évoque à propos d'architecture. C'est très impressionniste, mais d'un recueil à l'autre, l'auteur veut vraiment rester décalé en tentant diverses approches d'écriture.
Il y a un poète que je dirais est resté dans le thème des flâneries, du moins dans son premier recueil... il s'agit de Stéphane D'Amour et de L'Île. Il écrit dans une maison d'édition que j'affectionne beaucoup - plus pour son registre et sa fidélité à une conception beat -, Les Herbes rouges. Stéphane D'Amour a également écrit À demeure qui évoque à propos d'architecture. C'est très impressionniste, mais d'un recueil à l'autre, l'auteur veut vraiment rester décalé en tentant diverses approches d'écriture.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Flâneries urbaines
pourtant il y a "urbaines" et je vois mal ne pas regarder l'architecture
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Flâneries urbaines
Alors flâneries urbaines nocturnes ?
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Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Flâneries urbaines
Bédou,
C'est que vois-tu, il y a un aspect d'épuration de l'oeuvre. La flânerie urbaine fait le vide et ne s'attarde pas vraiment aux objets, elle rend surtout compte de la déambulation. Elle va évoquer ce qui a été vu, mais sans le circonscrire comme on le ferait à propos d'une oeuvre architecturale précise. Je n'ai pas d'exemple précis en tête, mais la flânerie est surtout mouvante et fuit le tout défini.
C'est que vois-tu, il y a un aspect d'épuration de l'oeuvre. La flânerie urbaine fait le vide et ne s'attarde pas vraiment aux objets, elle rend surtout compte de la déambulation. Elle va évoquer ce qui a été vu, mais sans le circonscrire comme on le ferait à propos d'une oeuvre architecturale précise. Je n'ai pas d'exemple précis en tête, mais la flânerie est surtout mouvante et fuit le tout défini.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Flâneries urbaines
je pense avoir saisi ce que tu expliques Jack, merci
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Flâneries urbaines
Dans Les chasseurs I et II André Hardellet publie une nouvelle intitulée Le logis d'Aramis, sur laquelle j'attire l'attention de tout flâneur urbain; en voici les premières lignes:
Vous n'avez qu'à pousser la porte d'un ancien lavoir, dans une impasse de mon quartier, et à suivre la rivière qui coule là. Tantôt elle passe sous des voûtes moussues, éclairées (mal) par des soupiraux, tantôt elle se fait jour entre des constructions vétustes, inhabitées en apparence. Inutile de chercher son tracé sur des plans, même très vieux; elle fait sans doute partie de ces paysages clandestins que contient toute grande ville, et soigneusement tenus à l'écart des documents offciels.
Toute activité y a disparu, mais çà et là les pierres gardent encore un soupçon de ce bleu exquis, délavé, dont se servaient les agenouillées d'autrefois. À ciel ouvert, des herbes et des touffes de jonc ont poussé sur les minces berges; des grenouilles plongent. Vous atteignez un de ces subtils points de non-retour appartenant à la géographie secrète de Paris et qui expliquent certaines disparitions subites de ses habitants.
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Flâneries urbaines
Je vous parlais tantôt de Jean-Claude Pirotte et de son attrait pour les flâneurs et les poètes. Je vais vous livrer quelques extraits dans Cette âme perdue qui en rendent compte :
Voici maintenant un poème que je considère flâneur par l'allure et les thématiques abordées :
Jean-Claude Pirotte, Ajoie précédé de Passage des ombres et de Cette âme perdue
ainsi marchait Léon-Paul Fargue
entre les ruines des refuges
piéton de Paris sans attache
sinon le croc des solitudes
ainsi dans la ville déserte
les trottoirs vêtus d'uniformes
disparaissent comme sous l'herbe
et les gravats l'ancien fantôme
de l'ami ou de la grisette
on se glissait entre les murs
plaqués d'affiches meurtrières
et le vent nu des carrefours
enveloppait d'ombres les jours
p. 251
Charles-Albert vous portez encore
vore automédon sur l'épaule
le vélo c'est votre cocher
il vous emmène où vous allez
puis il devient le voyageur
dont la place n'est pas payée
à l'auberge vous empruntez
de quoi vous transporter ailleurs
et vivre avec vos pneus sonores
des aventures stylistiques
en longeant sous une pluie fine
une prairie de boutons-d'or
(avec Cingria)
p. 252
Voici maintenant un poème que je considère flâneur par l'allure et les thématiques abordées :
c'était le temps des chanteurs de rues
et j'ignorais que la mort était là
dans les chansons dans les bals et dans la
foule qui gigotait au coin des avenues
il y avait le soleil et la pluie
les autos luisantes les regards de filles
et tout ce qui fait la ville au printemps
les fleurs des jardins les cris des marchands
et le ciel qui verse le bleu sur les murs
de la pluie bleue comme les corsages
et des soirs bleus comme des yeux d'enfant sage
il y avait tout cela banal et surprenant
et dans les bistrots les bouteilles en rang
les verres scintillants et la mort dedans
ou la vie c'était pareil et rassurant
comme les chansons où les amants tristes
se perdent où les peintres en bâtiment
sifflent des airs connus par tous les artistes
et que les façades en plein ravalement
toisent de très haut les événements
p. 290
Jean-Claude Pirotte, Ajoie précédé de Passage des ombres et de Cette âme perdue
Dernière édition par Jack-Hubert Bukowski le Lun 9 Sep - 10:21, édité 1 fois
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Flâneries urbaines
j'aime beaucoup le dernier extrait Jack, merci !
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Flâneries urbaines
Je reviens à peine d'une autre promenade. Que je le veuille ou non, je suis rendu à cet état de veille attentive qui fait que je revêt cet habit de flâneur. Il a fallu que je m'immerge dans mes quelques lectures, que je les rumine et que je prenne un coup de frein sur les flâneries antérieures dans mon quartier... avec cette conscience limitrophe que j'entretiens à propos de la perception des espaces, des frontières et des quartiers environnants, j'en suis rendu à voir d'un oeil nouveau le quartier que j'habite, mais que je n'habite pas moins... il y a tellement de possibilités par ce que j'ai entrevu cette nuit.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Flâneries urbaines
Ramené cette inspiration-ci de mon court séjour (ou long week-end) parisien, à vous la primeur de l'objet brut, non affiné.
(Et hop, comme d'habitude, c'est parti pour quelques semaines de remaniements avant que ce soit achevé ).
(Et hop, comme d'habitude, c'est parti pour quelques semaines de remaniements avant que ce soit achevé ).
Château Rouge
aurorale
bronze
bonté profonde fixe
la fontaine wallace
luit
les Anciens méditaient
dans les yeux des vachesvolète mèche chevelure
artificielle
papillonne affichette
d'un voyant
sol jonché souillé fange
plastique goudron pétrifiétibia nu d'hommesang épaiscoulée entoiléelave rouge noirâtre
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Flâneries urbaines
merci du partage Aventin ! où l'homme laisse traces ?
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Flâneries urbaines
Voilà, le tibia ensanglanté est le mien pour une confidence, déjà à modifier ce truc depuis hier, ça me tient lieu de canevas, d'occupation.Bédoulène a écrit:merci du partage Aventin ! où l'homme laisse traces ?
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Flâneries urbaines
aïe,tu as chuté ? j'espère que tu vas vite être réparé !
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Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
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