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Honoré de Balzac

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violence - Honoré de Balzac - Page 5 Empty Re: Honoré de Balzac

Message par Tristram Ven 28 Mai - 14:18

Cela ramentoit un autre texte court de Balzac, Le Chef-d'œuvre inconnu, qui évoque aussi la puissance de la peinture.

_________________
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violence - Honoré de Balzac - Page 5 Empty Re: Honoré de Balzac

Message par Tatie Mar 1 Juin - 13:55

violence - Honoré de Balzac - Page 5 Ursule10

Ursule Mirouët

Quel livre ! Très riche en émotion et en réflexion !

Nous sommes en 1829 en début de roman.

L'action se déroule dans un village provincial (Nemours) où tout le monde se connait, où les familles enracinées sont littéralement entremêlées .

Un riche vieil oncle, M. Minoret, ayant fait une fructueuse carrière à Paris, revient vivre dans le coin.

Ses neveux, attentifs à son patrimoine, espèrent le gros lot à sa mort.

C'est sans compter sur une étrange pensionnaire vivant avec ce monsieur, Ursule, une jeune fille apparemment sans lien filial avec lui. Qui est-elle ? Risque t-elle de capter l'héritage convoité ?

La cupidité, la médisance, et l'avidité des neveux leur donnent une dimension gloutonne, pittoresque, souvent drôle, mais très peu flatteuse pour le genre humain !

Bien sûr, Ursule est un vrai miracle d'authenticité, d'innocence entourée de vautours.

Elle est profondément chrétienne et intègre. La relation d'affection avec M. Minoret est bouleversante. Au point qu'elle réussit à le convertir à Dieu, lui, le médecin athée. De très belles pages sur cette révélation...

Balzac évoque d'ailleurs en toile de fond le mesmérisme ou la télépathie. C'est assez envoûtant...

L'histoire est surtout l'occasion d'une analyse magistrale des rapports toujours antagonistes entre les deux clans ennemis : bourgeoisie/aristocratie.

Si la première est obsédée par l'argent et les biens matériels (il faut paraître), la seconde, incarnée par une vieille famille Bretonne, reste éprise de valeurs ancestrales : honneur, convenances, manières, etc...

L'amour va évidemment pointer son nez dans cette affaire d'intérêt et apporter la touche de rebondissements nécessaire à tout bon roman. Le souffle Balzacien !

Je ne livre pas trop de détails mais rappelle ici la langue savoureuse de ce très grand observateur qu'est Balzac. Un entomologiste de l'espère humaine, à l'esprit vif, curieux, toujours sidéré par les limites étroites de certaines âmes.

Mais la figure d'Ursule rattrape à elle seule ce zoo ridicule. Voici un être épris de transcendance et tellement élevé...

C'est peut-être un brin outré, mais c'est beau, sensible et rassurant.

Bref, de la littérature.

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violence - Honoré de Balzac - Page 5 Empty Le père Goriot

Message par Plume Mar 1 Juin - 21:37

Ursule Mirouët

Merci Tatie pour ce beau commentaire  sur Ursule Mirouet!

Le père Goriot est donc le livre central de La comédie humaine, beaucoup de personnages récurrents (sur 600 au total)  y figurent ou sont évoqués (Gobseck par exemple).

Mon personnage préféré je crois est Delphine de Nucingen, l'une des deux filles du père Goriot, Jean-Joachim de son prénom, selon Wikipedia (tiens tiens, où ont-ils pioché cette info, je ne crois pas que ca apparaisse dans le livre).
Dans mon imagination, Delphine est la plus jolie, la plus "classe". Elle est plutôt bien mariée (à confirmer en lisant La maison Nucingen), et elle a bon goût pour choisir ses amants...

Eugène, finalement, m'a un peu déçue! Il est moins Rastignac que je l'avais pensé! On le dit ambitieux, mais il me semble plutôt porté par les événements...  C'est seulement en lisant la dernière (et célèbre) phrase du livre qu'on se dit, ah te voilà enfin!

Citations:

"Le démon du luxe le mordit au cœur, la fièvre du gain le prit, la soif de l'or lui sécha la gorge."

Pour nos amis Parisiens, "Quand on connaît Paris, on ne croit à rien de ce qui s'y dit, et on ne dit rien de ce qui s'y fait."

"Les peuples ont la liberté pour idole ; mais où est sur là terre un peuple libre ? Ma jeunesse est encore bleue comme un ciel sans nuage : vouloir être grand ou riche, n’est-ce pas se résoudre à mentir, plier, ramper, se redresser, flatter, dissimuler ? n’est-ce pas consentir à se faire le valet de ceux qui ont menti, plié, rampé ? Avant d’être leur complice, il faut les servir. Eh bien, non. Je veux travailler noblement, saintement ; je veux travailler jour et nuit, ne devoir ma fortune qu’à mon labeur. Ce sera la plus lente des fortunes, mais chaque jour ma tête reposera sur mon oreiller sans une pensée mauvaise. Qu’y a-t-il de plus beau que de contempler sa vie et de la trouver pure comme un lis ?"


Moins que Dumas, Balzac est cependant un feuilletonniste! On s'en rend bien compte dans Le père Goriot.  Il semble que le texte ait été directement copié collé des journaux où il avait été publié en feuilleton, sans que personne ne prenne la peine de le reformater en roman; d'où de très nombreuses "erreurs". Un personnage porte un nom et en change en plein milieu du livre, par exemple (merci les notes de bas de page)! Moi qui suis si intransigeante avec nos écrivains contemporains...  promis je serai plus indulgente à l'avenir...

Il faut savoir que Balzac était peut-être surtout un homme d'affaires (ratées)!
Je suis sûre qu'il en est de même pour certains d'entre nous...  (Quelqu'un dans le groupe serait-il vermicellier?) On vit de notre clavier, mais hélàs pas en composant de la littérature!  Bon courage pour ceux qui s'y essaient! Bonne chance! lancez-vous! Balzac nous le dit, tout est possible!

violence - Honoré de Balzac - Page 5 Goriot10
Charles Aznavour (un beau Jean-Joachim non?) et Florence Darel, qui incarne Delphine de Nucingen, une des filles du Père Goriot. (Photo Jacques Morell - France 2)
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Message par Tristram Mar 1 Juin - 22:13

Merci Plume, pour partager ta passion balzacienne ! C'est vrai qu'il y a beaucoup à découvrir dans son oeuvre.

_________________
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Message par Aventin Dim 6 Juin - 11:21

Tristram a écrit:Cela ramentoit un autre texte court de Balzac, Le Chef-d'œuvre inconnu, qui évoque aussi la puissance de la peinture.
Pour une manière de transition:

________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Pierre Grassou

violence - Honoré de Balzac - Page 5 Phgras10
Nouvelle, vingt-cing pages environ, 1839.

Peut se lire ici.

La genèse, et la manière détournée dont cette brève nouvelle fut insérée dans La Comédie Humaine, méritent d'être signalées. Pierre Grassou est d'abord une commande que Balzac s'était passée à lui-même pour l'opération Babel qu'il s'était engagé à mener à bien au nom de la Société des gens de lettres: cadeau de coup d'envoi, en somme.
Avec obligation - c'était dans les statuts de Babel - ne ne pas retoucher et de ne pas publier l'opus ailleurs:
Ce que Balzac, pourtant fer de lance de Babel et -dit-on- auteur déterminé de ces deux exigences-là, ne fit évidemment pas.

Finalement, comme une fin d'inventaire n'ayant pas trouvé sa place, Pierre Grassou  se case dans les Scènes de la vie parisienne de La Comédie Humaine.

Pierre Grassou dit de Fougères (car il est né à Fougères) ?
Un peintre de second ordre, un tâcheron, dont le moins mauvais de sa production consiste à singer, sur commande du marchand d'art (ou maquignon de tableaux) Elias Magus, les effets, les manières et la palette de maîtres.

Balzac introduit assez finement le personnage de Grassou de Fougères, via une critique vitriolée/diluée de l'Exposition, du Salon de l'Art. En distinguant un avant juillet 1830, l'exposition était cohérente avec véritablement les artistes les plus huppés, tandis qu'ensuite il s'agit surtout d'exhiber les artistes les plus vendables à coup sûr, voire de modeler le goût du public en faveur de ceux-ci, cornaqués par les agents ayant pignon sur rue:
Problématique tout à fait contemporaine, à mon humble avis.

Or Elias Magus a, dans sa clientèle, une famille bourgeoise aisée, les Vervelle, qui se piquent d'Art pictural.
Magus convainc Fougères de laisser le trio Vervelle (père-mère-fille à marier) venir à son atelier.  

Fougères "détestable artiste, excellent citoyen", vit de peu, économise, se suffit d'un rien, et trouve là l'occasion d'une ascension sociale, d'aisance, de reconnaissance officielle et d'honneurs multiples: il épouse la fille.

Balzac aimerait tellement que l'on prenne Fougères pour l'anti-Balzac, mais je ne sais trop si je dois enfoncer cette porte, qu'il tient désespérément grande ouverte.
Dans le fond, Fougères est un fort honnête homme, qui ne prend la place de personne.

Reste une jolie petite pépite de nouvelle d'un Balzac sobre et concis, posant une vraie problématique sur un sujet éternel et encore si vivement aigü de nos jours, avec quelques petits délices, comme ce passage où Balzac semble se prendre pour l'un de ses illustrateurs-caricaturistes favoris, Daumier:

En entendant le bruit de plusieurs pas dans l’escalier, Fougères se rehaussa le toupet, boutonna sa veste de velours vert-bouteille, et ne fut pas médiocrement surpris de voir entrer une figure vulgairement appelée un melon dans les ateliers.
Ce fruit surmontait une citrouille, vêtue de drap bleu, ornée d’un paquet de breloques tintinnabulant.
Le melon soufflait comme un marsouin, la citrouille marchait sur des navets, improprement appelés des jambes. Un vrai peintre aurait fait ainsi la charge du petit marchand de bouteilles, et l’eût mis immédiatement à la porte en lui disant qu’il ne peignait pas les légumes.
Fougères regarda la pratique sans rire, car monsieur Vervelle présentait un diamant de mille écus à sa chemise.
Fougères regarda Magus et dit : – Il y a gras !
en employant un mot d’argot, alors à la mode dans les ateliers.

En entendant ce mot, monsieur Vervelle fronça les sourcils. Ce bourgeois attirait à lui une autre complication de légumes dans la personne de sa femme et de sa fille. La femme avait sur la figure un acajou répandu, elle ressemblait à une noix de coco surmontée d’une tête et serrée par une ceinture. Elle pivotait sur ses pieds, sa robe était jaune, à raies noires. Elle produisait orgueilleusement des mitaines extravagantes sur des mains enflées comme les gants d’une enseigne.
Les plumes du convoi de première classe flottaient sur un chapeau extravasé. Des dentelles paraient des épaules aussi bombées par derrière que par devant : ainsi la forme sphérique du coco était parfaite. Les pieds, du genre de ceux que les peintres appellent des abatis, étaient ornés d’un bourrelet de six lignes au dessus du cuir verni des souliers.
Comment les pieds y étaient-ils entrés ?
On ne sait.

Suivait une jeune asperge, verte et jeune par sa robe, et qui montrait une petite tête couronnée d’une chevelure en bandeau, d’un jaune-carotte qu’un Romain eût adoré, des bras filamenteux, des taches de rousseur sur un teint assez blanc, des grands yeux innocents, à cils blancs, peu de sourcils, un chapeau de paille d’Italie avec deux honnêtes coques de satin bordé d’un liséré de satin blanc, les mains vertueusement rouges, et les pieds de sa mère.
Ces trois êtres avaient, en regardant l’atelier, un air de bonheur qui annonçait en eux un respectable enthousiasme pour les Arts.

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Message par Aventin Jeu 10 Juin - 19:20

Un début dans la vie

violence - Honoré de Balzac - Page 5 Cpa-vi10


Roman, paru en feuilleton en 1842 sous le titre Le Danger des mystifications puis parution augmentée en 1844 sous le titre définitif. Inséré dans les Scènes de la vie privée de La Comédie Humaine.

Très plaisante études de mœurs, croquignolesque et fort théâtrale. Aux alentours des années 1825, un voyage en diligence -qu'on appelait coucou- se révèle extrêmement déterminant pour les destins futurs des protagonistes-passagers.
Sujet fourni à Balzac par sa sœur Laure Surville, auteur d'une petite nouvelle intitulée Un voyage en coucou, pointant les conséquences des bavardages imprudents qui s'y déroulent parfois.
On peut lire Un voyage en coucou ici.

Les inconséquences sont ici terribles, outrées bien sûr, mais enfin on mord volontiers dans ce bon Balzac bien troussé, quelle que soit la fin, capillotractée et peu crédible, même pas nécessaire pour une morale que l'Ogre de la Littérature a cru bon de ne pas insérer, en renvoi dos à dos des caractères: bref, on a vu l'auteur mieux clore.  
Mais ce sera le seul léger grief sur ce petit roman (par sa taille), rondement mené, car, en revanche l'entame, très fournie et nouée comme à l'accoutumée, s'avère fort preste et de belle tenue, et le corpus qui suit tient largement en haleine.

Peut-être même Balzac s'est-il bien amusé (?), je veux dire par là que ça sonne léger, loin des accouchements présumés dans la douleur qui parsèment son parcours.
Pas mal de souvenirs, de réminiscences aussi: parce que le trajet de Paris à L'Isle-d'Adam dans une vieillerie de diligence de seconde classe, Balzac l'a effectué un paquet de fois, pour aller visiter son ami de Villers-La-Faye.
Quant à la vie (malgré tout minable) d'Oscar Husson, dans une Étude de Notaire, c'est celle de Balzac jeune, entre 1818 et 1820.
Idem le séjour en Afrique dans l'armée, c'est du vécu proche, par son gendre Surville, mari de Laure Balzac, instigatrice du roman...
(NB: je pense qu'on doit pouvoir ajouter et cœtera)  

Toutes ces destinées entrecroisées, qui nous font dire "à quoi ça tient ?", ces trahisons, ces espoirs, ces chutes, ces rédemptions, ces carrefours de vie et ces chemins-faisant, ça reste quand même la belle marque de la fabrique balzacienne.

Le comte avait mis un pantalon blanc et des bottes fines, un gilet blanc et un habit noir sur lequel brillait, à droite, le crachat des GrandCroix de la Légion d’Honneur ; à gauche, à une boutonnière pendait la Toison d’Or au bout d’une chaîne d’or. Le cordon bleu ressortait vivement sur le gilet. Il avait lui-même arrangé ses cheveux, et s’était sans doute harnaché ainsi pour faire à Margueron les honneurs de Presles, et peut-être pour faire agir sur ce bonhomme les prestiges de la grandeur.
– Eh ! bien, monsieur, dit le comte en restant assis et laissant Moreau debout, nous ne pouvons donc pas conclure avec Margueron ?
– En ce moment il vendrait sa ferme trop cher.
– Mais pourquoi ne viendrait-il pas ? dit le comte en affectant un air rêveur.
– Il est malade, monseigneur...
– Vous en êtes sûr ?
– J’y suis allé...
– Monsieur, dit le comte en prenant un air sévère qui fut terrible, que feriez-vous à un homme de confiance qui vous verrait panser un mal que vous voudriez tenir secret, s’il allait en rire chez une gourgandine ?
– Je le rouerais de coups.
– Et si vous aperceviez en outre qu’il trompe votre confiance et vous vole ?
– Je tâcherais de le surprendre et je l’enverrais aux galères.
– Écoutez, monsieur Moreau ! vous avez sans doute parlé de mes infirmités chez madame Clapart, et vous avez ri chez elle, avec elle, de mon amour pour la comtesse de Sérisy, car le petit Husson instruisait d’une foule de circonstances relatives à mes traitements les voyageurs d’une voiture publique, ce matin, en ma présence, et Dieu sait en quel langage !
Il osait calomnier ma femme. Enfin, j’ai appris de la bouche même du père Léger, qui revenait de Paris dans la voiture de Pierrotin, le plan formé par le notaire de Beaumont, par vous et par lui, relativement aux Moulineaux. Si vous êtes allé chez monsieur Margueron, ce fut pour lui dire de faire le malade, il l’est si peu que je l’attends à dîner, et qu’il va venir. Eh ! bien, monsieur, je vous pardonnais d’avoir deux cent cinquante mille francs de fortune, gagnés en dix-sept ans...
Je comprends cela. Vous m’eussiez chaque fois demandé ce que vous me preniez, ou ce qui vous était offert, je vous l’aurais donné: vous êtes père de famille. Vous avez été, dans votre indélicatesse, meilleur qu’un autre, je le crois...
Mais vous qui savez mes travaux accomplis pour le pays, pour la France, vous qui m’avez vu passant des cent et quelques nuits pour l’Empereur, ou travaillant des dix-huit heures par jour pendant des trimestres entiers, vous qui connaissez combien j’aime madame de Sérisy, avoir bavardé là-dessus devant un enfant, avoir livré mes secrets, mes affections à la risée d’une madame Husson...
– Monseigneur...
– C’est impardonnable. Blesser un homme dans ses intérêts, ce n’est rien; mais l’attaquer dans son cœur ?... Oh ! vous ne savez pas ce que vous avez fait !
Le comte se mit la tête dans les mains et resta silencieux pendant un moment.
– Je vous laisse ce que vous avez, reprit-il, et je vous oublierai. Par dignité, pour moi, pour votre propre honneur, nous nous quitterons décemment, car je me souviens en ce moment de ce que votre père a fait pour le mien.
Vous vous entendrez, et bien, avec monsieur de Reybert qui vous succède.
Soyez, comme moi, calme.
Ne vous donnez pas en spectacle aux sots. Surtout, pas de galvaudages ni de chipoteries. Si vous n’avez plus ma confiance, tâchez de garder le décorum des gens riches.

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Message par ArenSor Lun 21 Juin - 21:18

Histoire des treize 2 : « La Duchesse de Langeais », 1834

violence - Honoré de Balzac - Page 5 Duches10

C’est après avoir regardé le film de Jacques Rivette, « Ne touchez pas à la hache », premier titre du roman, belle et fidèle adaptation avec Jeanne Balibar et Guillaume Depardieu, que j’ai eu envie de lire « La Duchesse de Langeais ». Puis j’ai interrompu la lecture, je l’ai reprise ces jours derniers grâce à l’incitation de Plume que je remercie.
Armand de Montriveau, général d’Empire, est un soldat droit dans ses bottes, fier et doté d’une volonté dure comme une coque de noix. A l’inverse, Antoinette de Navarreins, ayant fait l’objet d’un mariage d’argent avec le duc de Langeais, est une jeune coquette qui anime un des salons les plus en vue du quartier Saint-Germain et qui adore voir une nuée de gandins prétentieux paillonner autour d’elle. On devine que la rencontre de ces deux personnalités ne va pas être un chemin de tout repos… C’est le grand mérite de Balzac d’avoir analysé avec beaucoup de finesse cette étrange relation entre deux êtres au caractère de feu, éperdument amoureux l’un de l’autre, qui agissent en décalage et qui finalement ne se trouvent pas, ou trop tard.  
Le côté inquiétant des Treize se manifeste lorsque le général recourt à la société secrète pour marquer au fer rouge le front de son amante.

« Mais il n’y a pas de petits évènements pour le cœur ; il grandit tout ; il met dans les mêmes balances la chute d’un empire de quatorze ans et la chute d’un gant de femme, et presque toujours le gant y pèse plus que l’empire. »

« Quand un outrage est public, une femme aime à l’oublier, elle a des chances pour se grandir, elle est femme dans sa clémence ; mais les femmes n’absolvent jamais de secrètes offenses, parce qu’elles n’aiment ni les lâchetés, ni les vertus, ni les amours secrètes. »

« Jouet de ses caprices, Montriveau devait rester stationnaire tout en sautant de difficulté en difficulté comme un de ces insectes tourmenté par un enfant saute d’un doigt sur un autre en croyant avancer, tandis que son malicieux bourreau le laisse au même point. »

« En effet, les classes élevées ont en tout pays un jargon de clinquant, qui lavé dans les cendres littéraires ou philosophiques, donne infiniment peu d’or au creuset. A tous les étages de la société, sauf quelques salons parisiens, l’observateur retrouve les mêmes ridicules que différencient seulement la transparence ou l’épaisseur du vernis. »

« Ah ! ça dit Ronquerolles à Montriveau quand celui-ci reparut sur le tillac, c’était une femme, maintenant ce n’est rien. Attachons un boulet à chacun de ses pieds, jetons-là dans la mer, et n’y pense plus que comme nous pensons à un livre lu pendant notre enfance.
- Oui, dit Montriveau, car ce n’est plus qu’un poème. »
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Message par Bédoulène Mar 22 Juin - 7:30

merci Arensor pour le commentaire et les extraits !

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Message par Armor Mar 22 Juin - 23:44

Ca donne envie... Même si marquer son amante au fer rouge, oufff !

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Message par ArenSor Lun 28 Juin - 23:09

Histoire des 13 : « La Fille aux yeux d’or »,1835

violence - Honoré de Balzac - Page 5 Cvt_la13


Troisième et dernier volet de l’Histoire des treize.
Henry de Marçay est un jeune dandy, beau, friqué, sûr de lui et prétentieux. Bref, un personnage imbuvable !
Lors d’une promenade, il tombe amoureux d’une jeune femme, la fille aux yeux d’or, surveillée de prés par une duègne. Toutefois, les deux jeunes gens vont réussir à se rencontrer. C’est alors que Henry de Marçais a l’impression d’être manipulé et de jouer un rôle pour une troisième personne cachée…
Ce court roman relève beaucoup de l’orientalisme. Est-ce en rapport avec la dédicace adressée à Eugène Delacroix? La profusion de tissus précieux, la volupté des corps dénudés, les parfums capiteux, l’évocation de l’homosexualité féminine donnent à « La Fille aux yeux d’or » un parfum pré-baudelairien.



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Message par Armor Ven 2 Juil - 13:30

Tiens, ça pourrait me tenter. J'ai toujours eu du mal avec Balzac, j'aimerais bien qu'on se réconcilie tous les deux. Wink

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Message par ArenSor Ven 2 Juil - 22:04

Des trois romans constituant "L'Histoire des treize", le plus abouti est, à mon avis, "La Duchesse de Langeais". Le film de Rivette tiré de l'ouvrage est aussi excellent.
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Message par Jack-Hubert Bukowski Ven 16 Juil - 10:01

Ferragus :

Je voulais tout à fait lire Ferragus dans la mesure où j'y voyais une source d'inspiration de l'oeuvre d'un auteur québécois - Hubert Aquin. Comme d'aucuns l'ont déjà dit, la force de Balzac réside dans les descriptions. Je dirai que les descriptions brossent un tableau de Paris. On peut y trouver une certaine veine qui fait la part belle aux flâneries.

L'incipit est de quoi à voir. On voit par la suite une certaine surenchère de ce qu'implique l'adultère et il est impliqué sous la rubrique étude de moeurs. Les essais de descriptions se déclinent en divers aspects et fourmillent la narration du livre. Je ne saurais le dire, mais cette narration me semble assez élaborée et imbriquée en elle-même.

Il me semble qu'il y a une quête perpétuelle dans le fait de se rendre à, de percer le mystère de la double-vie de Madame Jules (Clémence). On finit par s'apercevoir que Ferragus a un lien caché. Le roman se décline sur la trame de l'élucidation d'une affaire policière de meurtre.

Comme je le dis et insiste, la description comme fait-divers fait l'habillement du roman :

Cet homme n’est ni un suisse, ni un concierge, ni un portier ; porte qui reçoit les morts est toujours béante ; puis, quoiqu’il ait des monuments à conserver, ce n’est pas un conservateur, enfin c’est une indéfinissable anomalie, autorité qui participe de tout et qui n’est rien, autorité placée, comme la mort dont elle vit, en dehors de tout. Néanmoins cet homme exceptionnel relève de la ville de Paris, être chimérique comme le vaisseau qui lui sert d’emblème, créature de raison mue par mille pattes rarement unanimes dans leurs mouvements, en sorte que ses employés sont presque inamovibles. Ce gardien du cimetière est donc le concierge arrivé à l’état de fonctionnaire, non soluble par la dissolution. Sa place n’est d’ailleurs pas une sinécure : il ne laisse inhumer personne sans un permis, il doit compte de ses morts, il indique dans ce vaste champ les six pieds carrés où vous mettrez quelque jour tout ce que vous aimez, tout ce que vous haïssez, une maîtresse, un cousin. Oui, sachez-le bien, tous les sentiments de Paris viennent aboutir à cette loge, et s’y administrationalisent. Cet homme a des registres pour coucher ses morts, ils sont dans leur tombe et dans ses cartons.

Pour débuter la conclusion :

Qui n’a pas rencontré sur les boulevards de Paris, au détour d’une rue ou sous les arcades du Palais-Royal, enfin en quelque lieu du monde où le hasard veuille le présenter, un être, homme ou femme, à l’aspect duquel mille pensées confuses naissent en l’esprit ! À son aspect, nous sommes subitement intéressés ou par des traits dont la conformation bizarre annonce une vie agitée, ou par l’ensemble curieux que présentent les gestes, l’air, la démarche et les vêtements, ou par quelque regard profond, ou par d’autres je ne sais quoi qui saisissent fortement et tout à coup, sans que nous nous expliquions bien précisément la cause de notre émotion. Puis, le lendemain, d’autres pensées, d’autres images parisiennes emportent ce rêve passager.

[...]

Nous sommes tentés d’interroger cet inconnu, et de lui dire : Qui êtes-vous ? Pourquoi flânez-vous ? De quel droit avez-vous un col plissé une canne à pomme d’ivoire, un gilet passé ? Pourquoi ces lunettes bleues à doubles verres, ou pourquoi conservez-vous la cravate des muscadins ? Parmi ces créations errantes, les unes appartiennent à l’espèce des dieux Termes ; elles ne disent rien à l’âme ; elles sont là, voilà tout : pourquoi, personne ne le sait ; c’est de ces figures semblables à celles qui servent de type aux sculpteurs pour les quatre Saisons, pour le Commerce et l’Abondance.
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Message par Quasimodo Ven 16 Juil - 12:44

Mon premier Balzac (choisi uniquement sur son titre). Je me revois parfaitement le prendre dans le rayon d'une librairie vésulienne qui n'existe plus depuis très longtemps. Je me souviens aussi de l'histoire de la tournure, que j'ai découverte avec sidération, comme la révélation d'un mystère de l'espèce humaine qui me restait malgré tout très largement opaque. En fait, j'ai lu Ferragus comme un récit fantastique, ce qu'il est probablement à mille lieues d'être.
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Message par Plume Ven 20 Aoû - 14:05

L'interdiction

Résumé:

Le juge Jean-Jules Popinot, qui réapparaît dans Splendeurs et misères des courtisanes et dont c’est ici la première apparition, donne l’exemple d’un magistrat intègre. Juge d’instruction au tribunal de première instance de la Seine, il lui faut comprendre la démarche de la marquise d'Espard, qui demande au tribunal la mise sous tutelle de son mari.

Agréable surprise! Petit livre (3h de lecture max). Epoustouflée par le style! l'écriture, surtout dans la 1ère moitié!
Encore une fois, Balzac est d'une modernité...

Pour les amateurs de LC, je commence Le contrat de mariage aujourd'hui...
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Message par bix_229 Ven 20 Aoû - 15:14

Mon premier Balzac, c'était Eugénie Grandet. Je ne sais meme pas si c'était une édition
intégrale. Mais c'était à une période, proche de l'enfance, où je lisais avec avidité, en
découvrant un univers étrange mais réel et que je ne connaissais que par la lecture.
Un univers concentrationnaire, étouffant et rance autour de ce psychopathe de Grandet.
Impression de malaise pesant et de curiosité ambigue comme celle d'un voyeur.


Dernière édition par bix_229 le Ven 20 Aoû - 15:24, édité 1 fois
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Message par Plume Ven 20 Aoû - 15:19

Tous ces livres que nous avons lu trop tôt...
Un vrai plaisir de les relire aujourd'hui...
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Message par Bédoulène Ven 20 Aoû - 15:20

merci Plume !

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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Message par Hanta Ven 27 Aoû - 10:17

Le Père Goriot

violence - Honoré de Balzac - Page 5 Extern10

Selon moi le grand roman de Balzac où l’on voit apparaître pour la première fois le célèbre Rastignac qui sera un des personnages principaux de la Comédie Humaine.
Un roman où la pension Vauquer, est pratiquement un personnage à elle seule tant elle est le marqueur et quasiment le déterminisme de l’ascension ou de la chute sociale des différents protagonistes.
Si le Père Goriot est le personnage éponyme il n’est pas nécessairement le héros de l’œuvre car Balzac préserve un équilibre subtil d’une égale importance entre les différents personnages habitant la pension. Ancien homme fortuné on le voit petit à petit descendre les étages de la pension métaphore de sa ruine progressive à laquelle ses filles participent allègrement et qui éveilleront le cynisme ambitieux de Rastignac.

Il est inutile de préciser que le style de Balzac dans cette œuvre est magnifique décrivant avec précision les différentes situations, mais là où Balzac excelle selon moi, est dans la description des différentes psychologies des personnages.

Une œuvre majeure.
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Message par Plume Ven 27 Aoû - 12:20

Oui Hanta,

L'oeuvre centrale! J'en recommande la lecture pour ceux qui ne souhaitent pas lire Balzac chronologiquement.
C'est vrai que la maison Vauquer en est finalement le personnage principal.
Je me demande si elle réapparait dans d'autres romans?
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