Le One-shot des paresseux
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Re: Le One-shot des paresseux
Olivier Bellamy est un journaliste, animateur radio, auteur, présentateur, passionné de musique et qui a publié une biographie de Martha Argerich. Je me réjouissais de faire la connaissance de Prokofiev à travers ce roman, au titre et à la couverture attractifs, après avoir fait connaissance avec Chostakovitch grâce à Julian Barnes. Déception complète. Je savais déjà que Prokofiev avait écrit Pierre et le loup, ainsi que la musique des films propagandistes de Eisenstein, et qu'il était mort le même jour que Staline. J'ai appris qu'il était arrogant et égocentrique, sans amour pour sa femme Lina qu'il a laissée partir au goulag avec un sentiment de quasi-satisfaction puisque cela laissait avantageusement la place à sa maîtresse Mira. Le récit s'en tient à quelques scénettes chronologiquement éparses, assemblées en une pseudo pièce de théâtre (souvent vaudevillesques sur ce sujet tragique) aux didascalies un peu développées. Pas grand-chose à retirer pour moi de cette lecture, et en tout cas, pas de plaisir.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8516
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Re: Le One-shot des paresseux
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21461
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Re: Le One-shot des paresseux
Sylvester Stallone héros de la classe ouvrière
De David Da Silva
C'est le hasard du Salon de l'autre livre qui m'a fait tombé dessus. La filmo de Stallone regorge autant de films iconiques que de films très improbables, sans compter les oubliés et il est un personnage, une figure du cinéma populaire. Impossible de passer à côté ?
Et moi aussi il y a des films que j'aime bien chez lui : Rocky, Rambo et d'autres... les suites c'est des fois plus compliqué et je n'oubliais pas tombé dans le pas possible les côtés pourtant sympathiques d'un scénario signé par l'acteur (Over the top ça reste gentil dans le fond). Bref, j'étais curieux, convaincu avant lecture même.
Mais je suis resté sur ma faim parce qu'une fois passée l'affirmation des valeurs positives qui se superposent au parcours personnel ou la démonstration de la générosité du bonhomme ça tourne un peu à vide. De façon maladroite on a l'opposition d'une critique 'intello' d'époque qui jugeaient Rocky 4 (contre le russe joué par le suédois) et Rambo 2 (retour au Vietnam) et Rambo 3 (Afghanistan) réac-reaganiens au possible et la réception populaire ou des spectateurs du genre qui valorisent l'humanisme pourtant bien présent et le mélange détonnant de blessure-sacrifice-dépassement de soi.
Quelques timides percées vers d'autres réalisateurs (Capra souvent cité par Stallone), des extraits d'interviews mais beaucoup de répétitions et un propos qui semble vite délayé pour meubler le bouquin.
A mon avis le problème est de ne pas aborder le fait qu'un film peut mélanger consciemment ou non les influences. De ne pas aborder non plus, et pourtant ça pèse lourd dans le cinéma américain, les regards divergents de l'écriture et de la production (combien de films gâchés ?). Il manque tout ça alors que ça serait intéressant de voir si l'humanisme ne peut pas être récupéré pour vendre et formater une pensée de guerre froide ?
Pas désagréable, pas mal écrit mais pas très bien construit et trop léger et réducteur. Et il aurait fallu ratisser plus large en panorama cinématographique.
Petite déception.
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Re: Le One-shot des paresseux
shanidar- Messages : 1592
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Re: Le One-shot des paresseux
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topocl- Messages : 8516
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Re: Le One-shot des paresseux
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Bédoulène- Messages : 21461
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Re: Le One-shot des paresseux
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Re: Le One-shot des paresseux
j'ai bien aimé Rambo 1, Rocky et d'autres films comme Copland, l'expert...
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Bédoulène- Messages : 21461
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Re: Le One-shot des paresseux
Gregory Mahieux et Audrey Levitre.
BD sur le combat quotidien d'un couple de jeune parents: deux jumeaux, dont l'un est atteint de galactosémie congénitale et l'autre sourd profond. Témoin du désarroi pas toujours bien accompagné, un vrai parcours du combattant et une tendance générale de l'entourage, familial et professionnel à fermer les yeux devant les difficultés. Touchant.
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topocl- Messages : 8516
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Re: Le One-shot des paresseux
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Bédoulène- Messages : 21461
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Re: Le One-shot des paresseux
Une femme drôle
In babelio, résumé : a écrit:Cette " femme massive tout en noir, sans maquillage, sans mèche affriolante, les cheveux tirés et la robe noire comme une paysanne ", c'est Zouc. Maryline Desbiolles l'a découverte un jour à la télévision, dans les années 70. Depuis, elle ne l'a jamais quittée. Zouc, cette comédienne étrange, pourvue d'un accent suisse et d'une voix capable de monter très haut dans les aigus lorsqu'elle se livre à l'une de ses incarnations : en scène, elle est à la fois la petite fille capricieuse, la mère exaspérée, la maîtresse d'école, la paysanne du Jura... Zouc, drôle à faire peur. En suivant le fil de son obsession, Maryline Desbiolles explore son propre passé. Souvenirs d'une enfance niçoise - la place Masséna, les camarades de classe -, mais aussi savoyarde, avec la campagne où l'on passe les vacances, les odeurs fortes, le lapin qu'on saigne.
J'ai trimballé à la plage ce court livre, pour me rendre compte au bout d'un tiers de celui-ci que je l'avais déjà lu cet hiver. Même sentiment d'être sur du contenu sincère, mais sans pouvoir accrocher véritablement.
Ceci posé,
je crois que c'est dû au fait que l'entreprise du livre vise à une mise en abime du sentiment, étrange, de décalé/ familier que la connaissance de zouc a produit dans la vie de Desbiolles .
Du coup, on se sent un peu décalé , en effet, dans la réception.
L'auteur sait très justement transmettre ce drôle d'effet que Zouc produit, et je crois avoir donc compris le projet du livre, croquer ce qu'un ton, (celui de zouc), impressionnant, a d'étrange et de persistant, au cours d'une vie, après l'avoir rencontré avec force. On note l'arrivée de cette réminiscence, sans la souhaiter, sans la reconnaitre, sans l'aimer, sans en tirer réconfort. Même si on la reconnait et l'aime. C'est à dire qu'elle arrive avant tout. Comme un effet Pavlov, un effet totem.
En somme, c'est un livre qui parle de ça : quand on vit un truc et qu'une persistance rétinienne ou auditive brode en parallèle à un présent une réminiscence totalement hors contexte, une image type . Qui enclôt autant qu'elle appuie le réel, le dédouble, et le désincarne de réalité, le kidnappe.
Cela m'a permis de découvrir l'existence de ZOUC, humoriste suisse étrange et douée.
sketch de ZOUC sur le site INA
Nadine- Messages : 4882
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Re: Le One-shot des paresseux
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Le One-shot des paresseux
Nadine- Messages : 4882
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Re: Le One-shot des paresseux
topocl a écrit:Tombé dans l'oreille d'un sourd
Gregory Mahieux et Audrey Levitre.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8516
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Re: Le One-shot des paresseux
Nadine a écrit:
J'ai trimballé à la plage ce court livre, pour me rendre compte au bout d'un tiers de celui-ci que je l'avais déjà lu cet hiver.
Invité- Invité
Re: Le One-shot des paresseux
Nadine a écrit:Tu veux dire qu'elle est évoquée par Deroy-Pineau sur le même mode, en décalé /réminiscence ?
Non, non, juste qu'on parle d'une figure qui sort du passé et comme l'image de ton livre semble être celle d'une religieuse, j'ai pensé tout de suite à Marie de l'Incarnation. Je viens de voir par ailleurs qu'elle est née à Tours.
Topocl,
J'ai apprécié cette référence. Toutefois, avec mon côté sociologue dissimulé, j'ai tendance à accumuler les monographies à valeur de témoignage historique et à propos de théorie sur la condition sourde en général. J'ai même amassé des films, et il y en avait plusieurs qui me manquaient... quoique mon angle de traitement du sujet ne soit pas déterminé encore à ce trait. Donc, pour une BD, il faut vraiment qu'elle m'allèche... à ce propos, les divers travaux de Véro Leduc sont intéressants (C'est tombé dans l'oreille d'une Sourde pour citer un exemple).
Dernière édition par Jack-Hubert Bukowski le Mer 19 Juil - 10:34, édité 1 fois
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Le One-shot des paresseux
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topocl- Messages : 8516
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Re: Le One-shot des paresseux
Il faut relever l'ironie de la reproduction du titre... mais l'expression tomber dans l'oreille d'un-e sourd-e est tellement galvaudée.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Le One-shot des paresseux
Bienvenue au club ! (on se sent moins seul)Nadine a écrit:J'ai trimballé à la plage ce court livre, pour me rendre compte au bout d'un tiers de celui-ci que je l'avais déjà lu cet hiver.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15868
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Re: Le One-shot des paresseux
Julie de Carneilhan de Colette
C'est dans cette jolie édition ci dessus que j'ai trouvé ce court roman de Colette, chez mon bouquiniste du coin. Alors que j'ai 4 livres en train j'ai cédé à la boulimie et l'ai lu très vite (il est court) et avec grand plaisir : parce que Colette est une très bonne styliste, et parce que ce livre, parait-il écrit avec douleur, est tout léger à lire, mondain, mordant et bluetteux. Il a été écrit en pleine guerre et édité en plusieures parties dans un organe de presse collaborationniste (glups). Et lis-je sur le net, écrit, donc, dans la douleur parce que transposant le suc d'un grand chagrin d'amour de Colette.
On suit donc Julie de Carneilhan sur 15 jours , au coeur de son quotidien, une femme habituée au luxe mais désargentée, calculant ses bouchées et ses écus, toute tendue vers ses sorties, inscrites au coeur d'un jeu social étudié.
Son caractère est fier, cynique. J'ai eue le sentiment aigü de lire un texte parent de ceux de Sagan, je ne crois pas me souvenir que cette dernière ait jamais revendiqué cet héritage mais il est flamboyant et flagrant. La psychologie, le milieu, et le style, tout concoure à faire le lien.
Sous ses atours cyniques donc légers, ce texte m'a assez touché pour ce qu'il dit de l'aveuglement : la narration est soumise aux impressions , énonciations et actions du personnage, nous donnant le sentiment d'être en lui, et la mauvaise foi avec laquelle Julie ignore et néglige tous les signes les plus grâves (la guerre à venir, la mort à venir de son dernier époux) est touchante, et le travail d'écrivain ciselé autour de cette orchestration du déni : il est montré sans ostentation, et en découle toute la teneur dramatique.
Pour autant, moins recueilli sur la finesse, posée à légères touches ici et là, on pourrait tout à fait juger assez médiocre cet opus là.
Voilà pour le retour. J'aimerais bien un fil Colette, mais pas l'inaugurer ainsi, aussi : one shot !
Nadine- Messages : 4882
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