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Milan Kundera

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psychologique - Milan Kundera Empty Milan Kundera

Message par topocl Mar 3 Jan - 14:20

Milan Kundera
Né en 1929

psychologique - Milan Kundera Image232

Milan Kundera, né le 1er avril 1929 à Brno (Moravie), est un écrivain tchèque naturalisé français. Ayant émigré en France en 1975, il a obtenu la nationalité française le 1er juillet 1981. Il a écrit ses premiers livres en tchèque, mais utilise désormais exclusivement le français. Il reçoit le prix Médicis étranger en 1973 pour La vie est ailleurs, le prix Jérusalem en 1985, le prix Aujourd'hui en 1993 pour Les Testaments trahis, le prix Herder en 2000, le grand prix de littérature de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre en 2001, le prix mondial Cino Del Duca en 2009 et le prix de la BnF en 20122. Son nom a été plusieurs fois cité sur les listes du Prix Nobel de littérature. Son œuvre est traduite dans une trentaine de langues.

Publications

Romans et nouvelles

Écrits en tchèque (selon la date de publication en France)
Žert,  1967 : La Plaisanterie, 1968 ; Page 1
Směšné lásky,  1963 : Risibles Amours, (Nouvelles) 1970
Život je dinde : La vie est ailleurs, 1973
Valčík na rozloučenou : La Valse aux adieux,  1976
Kniha smíchu a zapomnění : Le Livre du rire et de l'oubli,  1979
Nesnesitelná lehkost bytí : L'Insoutenable Légèreté de l'être,  1984 ; Page 1
Nesmrtelnost : L'Immortalité,  1990

Écrits en français (selon la date de publication en France)
La Lenteur, 1995
L'Identité, 1998
L'Ignorance, 2003
La Fête de l'insignifiance, 2014 ; Pages 1, 2
Théâtre

Écrits en tchèque
Majitelé klíčů : Les Propriétaires des clés, 1969
Ptákovina, 1967 : La Sotie (jouée en 1969).

Écrits en français
Jacques et son maître, hommage à Denis Diderot, 1981

Essais

Écrits en français
L'Art du roman, 1986
Jeannie Dumesnil, artiste peintre, Ville de Champihny-sur-Marne, 1991 (avec Claude Roy (écrivain) et Jean-Marie Dunoyer)
Les Testaments trahis, 1993
D'en bas tu humeras des roses, illustrations d'Ernest Breleur, 1993
Le Rideau, 2005
Une rencontre, 2009

MAJ de l'index le 28/09/2018


Dernière édition par Armor le Mar 3 Jan - 15:50, édité 2 fois

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Message par topocl Mar 3 Jan - 14:23

La plaisanterie

psychologique - Milan Kundera Image276

Que voilà un roman de la désespérance ! Torturé, sombre, douloureux… Ne cherchez pas le bonheur de vivre,  l'amour épanoui ou des personnages bienheureux. Il est douloureux de vivre dans le totalitarisme des pays de l'Est de ce milieu du XXe siècle, car l'emprise de ce contexte politique est partout, jusqu'au plus intime des êtres. La perversion est telle qu'elle donne à l'histoire des hommes une tournure d’infâme plaisanterie. Le destin se joue des hommes et de leur être profond. Avec Nizan, Ludvig Jahn peut dire « J'ai eu vingt ans je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. ». Pris entre ses convictions communistes et ses révoltes de grand adolescent, il est  aussi maladroit avec les femmes qu’avec sa hiérarchie.

Mais qui étais-je réellement ? Force m’est de le redire : J'étais celui qui avait plusieurs visages.
Pendant les réunions, j'étais sérieux, enthousiaste et convaincu ; désinvolte et taquin en compagnie des copains, laborieusement cynique  et sophistiqué avec Marketa ; et quand j'étais seul (quand je pensais à Marketa), j'étais humble et troublé comme un collégien.


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Message par shanidar Mar 3 Jan - 17:33

Il faut que je relise Kundera, il m'avait enchanté quand je l'avais découvert et j'avais dévoré La Valse aux adieux, Risibles amours et La plaisanterie mais j'ai du mal à resituer des souvenirs précis...
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Message par ArenSor Mar 3 Jan - 18:59

shanidar a écrit:Il faut que je relise Kundera, il m'avait enchanté quand je l'avais découvert et j'avais dévoré La Valse aux adieux, Risibles amours et La plaisanterie mais j'ai du mal à resituer des souvenirs précis...

Je suis un peu pareil, j'ai beaucoup aimé, mais hormis L'Insoutenable légèreté de l'être, j'ai peu de souvenirs. Je retiens tout de même ses réflexions sur les traductions (Testaments trahis notamment). Je n'avais pas lu ses premiers livres, il faudrait que je m'y mette. Smile
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Message par shanidar Mar 3 Jan - 19:01

Ton message me permet de découvrir que L'insoutenable légèreté de l'être a disparu des étagères (une envolée impromptue) !
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Message par ArenSor Mar 3 Jan - 19:05

shanidar a écrit:Ton message me permet de découvrir que L'insoutenable légèreté de l'être a disparu des étagères (une envolée impromptue) !
C'est un beau roman. Mais peut-être m'en souviens-je car le film m'avait aussi beaucoup plu.
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Message par shanidar Mar 3 Jan - 19:09

Mmmm... je dois dire que je ne souviens plus du tout du livre et de seulement quelques bribes du film... Mais je vois que je lisais La Valse aux adieux en 1990, ce qui explique sans doute cela...
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Message par topocl Jeu 5 Jan - 11:37

L'insoutenable légèreté de l'être

psychologique - Milan Kundera Image277

Quand on me met dans les mains un livre avec l'amicale injonction « Lis-le ! », même si je n'aime pas, je fais  toujours un effort pour trouver quelque chose qui rattrape le reste. Mais là... je dois dire que c'est au-dessus  de mes forces. Cherchant à rester polie, je dirai que j'ai dû zapper des choses, ne pas comprendre ou... je ne sais quoi. J'ai trouvé ce livre excessivement cérébral. Kundera a des idées, exprime en permanence des théories , souvent vaseuses, une espèce de truc qui se veut philosophique et prend le dessus sur le roman (vivrait-on pareil si on avait une deuxième chance, cette fameuse opposition entre légèreté et pesanteur, qui se continue dans l'opposition entre la merde et le kitsch, le rôle du hasard dans nos vies, l'animal n'est-il pas meilleur que l'homme...) On alterne entre le primaire et l'incompréhensible vaguement provocateur. Il crée des personnages pour illustrer ces théories, montrer tout le poids de ces interrogations profondes . Seulement ces personnages sont des fantoches dont les rêves sont lourdement démonstratifs . Eux aussi totalement cérébraux et leurs sentiments ne sont que des théories . Par exemple pour justifier que Tomas multiplie les aventures alors que sa femme, le grand amour de sa vie, le voudrait fidèle, Kundera justifie les choses ainsi :

C’était donc non pas le désir de volupté (la volupté venait pour ainsi dire en prime) mais le désir de s'emparer du monde (ouvrir au scalpel le corps gisant du monde) qui le jetait à la poursuite des femmes.

C'est mieux que de dire qu'il baise à droite et à gauche, non ? Kundera se prend considérablement   au sérieux dans une certaine philosophie de bazar, est souvent péremptoire.

Le temps humain ne tourne pas en cercle mais avance en ligne droite. C'est pourquoi l'homme ne peut être heureux puisque le bonheur est désir de répétition .

Car les questions vraiment graves sont celles – et celles-là seulement -  que peut formuler un enfant.

Ah, bon ?

Il décrit des situations sans construire un vrai roman, tout cela m'ennuie et m'irrite alternativement, me lasse définitivement, d'autant que la distance factuelle de son écriture donne souvent un texte d'une platitude qui frise  le médiocre. Une ou deux autres citations où il échappe à cette platitude, touche au pompeux, mais, est-ce meilleur?

Les cuvettes des waters moderne se dressent au-dessus du sol comme la fleur blanche du nénuphar.

Le héros beethovénien est un haltérophile soulevant des poids métaphysiques.

(commentaire récupéré)


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Message par Mordicus Jeu 5 Jan - 16:11


(Topocl Présidente ! J'adore ton commentaire sur Kukundera)
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Message par animal Jeu 5 Jan - 18:19

(ce midi j'avais raté la citation nénuphar).

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Message par Nadine Jeu 5 Jan - 20:25

Quand j'étais jeune j'avais adoré La plaisanterie, et lu un kilo de kundera. j'étais très jeune, je sais pas ? 16 ans ? Je dévorais beaucoup de choses ce qui faisait dire à mes copains pions, plus vieux , que j'étais mûre. Je mesure aujourd'hui la périphrase. A voir les adolescents mûrs. On voit en eux le cerveau encore inachevé. ce devait être pareil. Bref je prenais tout cela très exhaltée, et il y a 6/7 ans, j'ai été fort surprise de lire dans Professeurs de désespoir Nancy Huston tailler un gentil costard à Kierkegaard, Kundera, et d'autres. Je n'avais jamais remarqué qu'il était super négatif et nihiliste. Aujourd'hui je ne sais pas très bien si j'admire Huston, j'ai eue du mal à lire certains romans d'elle, mais cet essai m'a descillée sur un sentiment nauséeux que je trainais depuis 20 ans. j'ai une nature lente, je me sais susceptible d'avoir tout à fit singé des postures qui ne m'étaient aucunement adressées ni utiles. Cet essai littéraire a été un tournant qui tombait au bon moment dans ma vie. je me suis sentie plus habitée par mon libre arbitre , lors de mes lectures, après cela. Mais je n'ai pas relu Kundera. il faudrait car j'avais adoré rencontrer une forme moins connue d'acte litteraire. je rencontrais la philo je suppose, à travers lui. En fait non, il ne faudrait pas. Je n'aime pas le nihilisme, ne l'ai jamais goûté. La vie est assez dure, à mon sens, point n'est utile de me baigner dans des aspects décourageants. Il y en a assez quant au développement de soi.
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Message par Tristram Sam 28 Jan - 13:23

Animal a écrit:(ce midi j'avais raté la citation nénuphar).
Je ne m'en souvenais pas non plus ; dommage, ça aurait fait une signature très kitsch.

Pour en revenir au point de vue de Topocl sur L'insoutenable légèreté de l'être, il décrit bien le côté agaçant de cette lecture.
Aspect pontifiant, déroulement du raisonnement ayant un côté componctueux, genre démonstration scolaire, tout cela est vrai, de même que le manque d'enthousiasme évident chez l'auteur (j'ai connu quelqu'un qui l'a rencontré, et il paraît qu'il n'est pas drôle dans la vie non plus). Mais il a cette tonalité très Europe centrale, Bernhardt, Kertész, etc. et tous ces gais lurons... un style musical, orchestral, litanique, sans tonitruance.
Souvent aussi il m'a semblé que ses réflexions portent sur des points anecdotiques, sans grand intérêt général.
J'ai cependant trouvé foison de remarques intéressantes dans son oeuvre, dont :

« Seul le hasard peut nous apparaître comme un message. Ce qui arrive par nécessité, ce qui est attendu et se répète quotidiennement n’est que chose muette. Seul le hasard est parlant. »

« Qui vit à l’étranger marche dans un espace vide au-dessus de la terre sans le filet de protection que tend à tout être humain le pays qui est son propre pays, où il a sa famille, ses collègues, ses amis, et où il se fait comprendre sans peine dans la langue qu’il connaît depuis l’enfance. »

« …] les régimes criminels n’ont pas été fondés par des criminels, mais par des enthousiastes convaincus d’avoir découvert l’unique voie du paradis. »

« Comme je l'ai déjà dit, les personnages ne naissent pas d'un corps maternel comme naissent les êtres vivants, mais d'une situation, d'une phrase, d'une métaphore qui contient en germe une possibilité humaine fondamentale dont l'auteur s'imagine qu'elle n'a pas encore été découverte ou qu'on n'en a encore rien dit d'essentiel.
Mais n'affirme-t-on pas qu'un auteur ne peut parler d'autre chose que de lui-même ? […]
Les personnages de mon roman sont mes propres possibilités qui ne se sont pas réalisées. C'est ce qui fait que je les aime tous et que tous m'effrayent pareillement. Ils ont, les uns et les autres, franchi une frontière que je n'ai fait que contourner. Ce qui m'attire, c'est cette frontière qu'ils ont franchie (la frontière au-delà de laquelle finit mon moi). Et c’est l'autre côté seulement que commence le mystère qu'interroge le roman. Le roman n'est pas une confession de l'auteur, mais une exploration de ce qu'est la vie humaine dans le piège qu'est devenu le monde. »

« Einmal ist keinmal.  Une fois ne compte pas. Une fois c'est jamais. L'histoire de la Bohème ne va pas se répéter une seconde fois, l'histoire de l'Europe non plus. L'histoire de la Bohème et l'histoire de l'Europe sont deux esquisses qu'a tracées la fatale inexpérience de l'humanité. L'histoire est tout aussi légère que la vie de l'individu, insoutenablement légère, légère comme un duvet, comme une poussière qui s'envole, comme une chose qui va disparaître demain. »

Puisqu'on parle de kitsch, son opinion à ce sujet est pour le moins originale :

chapitre VI a écrit:« La merde est un problème théologique plus ardu que le mal. Dieu a donné la liberté à l'homme et on peut admettre qu'il n'est pas responsable des crimes de l'humanité. Mais la responsabilité de la merde incombe entièrement à celui qui a créé l'homme, et à lui seul. »

« Retenons bien cela : au Paradis la volupté existait, mais pas l'excitation. […] En chassant l'homme du Paradis, Dieu lui a révélé sa nature immonde et le dégoût. L'homme a commencé à cacher ce qui lui faisait honte, et dès qu'il écartait le voile il était ébloui d'une grande lumière. Donc, aussitôt après avoir découvert l'immonde, il découvrit aussi l'excitation. Sans la merde (au sens littéral et figuré du mot) l'acte sexuel ne serait pas tel que nous le connaissons : accompagné d'un martèlement du cœur et d'un aveuglement des sens. »

« Derrière toutes les croyances européennes, qu’elles soient religieuses ou politiques, il y a le premier chapitre de la Genèse, d’où il découle que le monde a été créé comme il fallait qu’il le fût, que l’être est bon et que c’est donc une bonne chose de procréer. Appelons cette croyance fondamentale accord catégorique avec l’être.
Si, récemment encore, dans les livres, le mot merde était remplacé par des pointillés, ce n'était pas pour des raisons morales. On ne va tout de même pas prétendre que la merde est immorale ! Le désaccord avec la merde est métaphysique. L'instant de la défécation est la preuve quotidienne du caractère inacceptable de la Création. De deux choses l'une : ou bien la merde est acceptable (alors ne vous enfermez pas à clé dans les waters !), ou bien la manière dont on nous a créé est inadmissible.
Il s'ensuit que l'accord catégorique avec l'être a pour idéal esthétique un monde où la merde est niée et où chacun se comporte comme si elle n'existait pas. Cet idéal esthétique s'appelle le kitsch.
C'est un mot allemand qui est apparu au milieu du XIXe siècle sentimental et qui s'est ensuite répandu dans toutes les langues. Mais l'utilisation fréquente qui en est faite a gommé sa valeur métaphysique originelle, à savoir : le kitsch, par essence, est la négation absolue de la merde ; au sens littéral comme au sens figuré ; le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l'essence humaine a d'essentiellement inacceptable. »

« Ce qui fait d’un homme de gauche un homme de gauche ce n’est pas telle ou telle théorie, mais sa capacité à intégrer n’importe quelle théorie dans le kitsch appelé Grande Marche. »

Topocl, je complète un de tes extraits, ce qui le rend plus parlant :

« Car les questions vraiment graves ne sont que celles que peut formuler un enfant. Seules les questions les plus naïves sont vraiment de graves questions. Ce sont les interrogations auxquelles il n’y a pas de réponse. Une question à laquelle il n’y a pas de réponse est une barrière au-delà de laquelle il n’y a plus de chemins. Autrement dit : ce sont précisément les questions auxquelles il n’est pas de réponse qui marquent les limites des possibilités humaines et qui tracent les frontières de notre existence. »
Milan Kundera, « L'insoutenable légèreté de l'être », IV, 6

J'ai aussi trouvé très intéressants les L'art du roman, Les Testaments trahis et autres essais sur la littérature, où il commente ses oeuvres et celles d'autres (Broch, Musil, Kafka, etc.).

« Un roman n'est souvent, me semble-t-il, qu'une longue poursuite de quelques définitions fuyantes. »
Milan Kundera, « L'art du roman »

« C'est ce qui m'enchantait chez lui [Rabelais] et d'autres romanciers anciens : ils parlent de ce qu'ils trouvent fascinant et ils s'arrêtent quand la fascination s'arrête. Leur liberté de composition m'a fait rêver : écrire sans fabriquer un suspense, sans construire une histoire et simuler sa vraisemblance, écrire sans décrire une époque, un milieu, une ville ; abandonner tout cela et n'être au contact que de l'essentiel ; ce qui veut dire : créer une composition où des ponts  et des remplissages n'auraient aucune raison d'être et où le romancier ne serait pas obligé, pour satisfaire la forme et ses diktats, de s'éloigner, même d'une seule ligne, de ce qui lui tient à cœur, de ce qui le fascine. »
Milan Kundera, « Les testaments trahis »

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Message par topocl Sam 28 Jan - 15:08

Merci , Tristram, je me sens toujours un peu gênée de critiquer des "classiques". Je me dis que c’est à moi qu'il manque une case...(ce qui est peut-être vrai, mais au moins plus ou moins partagé...)

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Message par ArenSor Sam 4 Fév - 21:37

Tristram a écrit: Pour en revenir au point de vue de Topocl sur L'insoutenable légèreté de l'être  
Topocl, je complète un de tes extraits, ce qui le rend plus parlant  
toploc et non Toploc Tristram ! Smile
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Message par Armor Sam 4 Fév - 22:09

ArenSor a écrit:
toploc et non Toploc Tristram ! Smile

psychologique - Milan Kundera 1390083676 Je crois que tu ne vas jamais y arriver !
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Message par Tristram Sam 4 Fév - 22:13

De l'alexie des harengs...

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Message par topocl Dim 5 Fév - 9:52

Armor a écrit:
ArenSor a écrit:
toploc et non Toploc Tristram ! Smile

psychologique - Milan Kundera 1390083676 Je crois que tu ne vas jamais y arriver !

Pas du tout, utilisons la méthode Coué : tu VAS y arriver, Tristram!!!

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Message par tom léo Dim 18 Mar - 16:43

psychologique - Milan Kundera 41llzm10

La fête de l’insignifiance


Originale : Français, 2014

CONTENU :
4ème de couv raccourci a écrit:Jeter une lumière sur les problèmes les plus sérieux et en même temps ne pas prononcer une seule phrase sérieuse, être fasciné par la réalité du monde contemporain et en même temps éviter tout réalisme, voilà La fête de l'insignifiance. Celui qui connaît les livres précédents de Kundera sait que l'envie d'incorporer dans un roman une part de «non-sérieux» n'est nullement inattendue chez lui. Dans L'Immortalité, Goethe et Hemingway se promènent ensemble pendant plusieurs chapitres, bavardent et s'amusent. Et dans La Lenteur, Véra, la femme de l'auteur, dit à son mari : «Tu m'as souvent dit vouloir écrire un jour un roman où aucun mot ne serait sérieux... je te préviens : fais attention : tes ennemis t'attendent.» Or, au lieu de faire attention, Kundera réalise enfin pleinement son vieux rêve esthétique dans ce roman qu'on peut ainsi voir comme un résumé surprenant de toute son œuvre. Drôle de résumé. Drôle d'épilogue. Drôle de rire inspiré par notre époque qui est comique parce qu'elle a perdu tout sens de l'humour. Que peut-on encore dire ? Rien. Lisez !

REMARQUES :
Sept parties entre 14 et 21 pages, se déroulant pour une large partie à Paris entre amis et connaissances (tous des hommes) , entre rencontres à deux ou plusieurs ou, un moment donné, lors d’une fête d’un des protagonistes (les héros principaux de ce livre sont tous des hommes). Celui-ci, d’Ardelo, a prononcé vis-à-vis d’une de ses connaissances (Ramon) et au détour d’une conversation le constat (pour se rendre important?) qu’il était atteint par le cancer. Des personnages entre questions futiles et « si importantes », entre pathos et mensonge, pas classables.

A l’image de phrases comme :
« Les gens ne peuvent pas se ruer les uns sur les autres dès qu’ils s’aperçoivent. Au lieu de cela, ils essaient de jeter sur l’autre l’opprobre de la culpabilité. Gagnera qui réussira à rendre l’autre coupable. »

Dans un autre fil de narration – et ils vont se réjoindre vers la fin – on est devant Staline et son Politbureau : impossibilité de rire d’un mot avant que le rire soit autorisé, obligation de rire quand le maître en donne l’exemple. Une societé qui a désappris de rire, de faire et comprendre des blagues.

… on pourrait méditer quelques profondeur de propos, ou alors se désoler d’une certaine forme de cynisme. Il s’agit, comme dit un protagoniste, de « ne pas prendre au sérieux le monde » « et « d’un ton léger et amusant ». Selon le texte de la couverture, ce choix est fait : le choix de rire, d’applaudir devant l’auteur. Vraiment ? Je n’y arrive pas pleinement : je trouve cela à l’image du titre (et où est-il dit qu’il voulait faire autre chose?) : insignifiant. Et comme certains spectateurs dans le livre je me demande si je dois « siffler ou applaudir ».

Avec une mise en page très généreuse (taille des caractères et pages libres entre les chapitres), on a peu de texte et un prix pas mal.

Comme dans le passé j’ai plutôt de la peine avec Kundera. J’avoue donc ma limitation et je vous invite (?) de vous former votre propre opinion pour élargir ce fil.


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Message par Invité Dim 18 Mar - 16:59

J'avais beaucoup aimé La plaisanterie, il y a quelques années. Ensuite j'avais été déçu de ma lecture de L'insoutenable légèreté de l'être, j'en ai un souvenir d'un livre plat et sans grand intérêt. Du coup, j'ai une impression contrastée de l'auteur, que je n'ai pas fréquenté depuis un bon moment.

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Message par topocl Dim 18 Mar - 17:01

Arturo a écrit:J'avais beaucoup aimé La plaisanterie, il y a quelques années. Ensuite j'avais été déçu de ma lecture de L'insoutenable légèreté de l'être, .

Ca m'a fait exactement pareil.
Lesquels as-tu lus, Tom leo?

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