Thierry Jonquet
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Thierry Jonquet
Thierry Jonquet
(1954 - 2009)
(1954 - 2009)
Thierry Jonquet est un écrivain français, né le 19 janvier 1954 dans le 14e arrondissement de Paris et mort à l'hôpital de la Salpétrière à Paris le 9 août 2009. Auteur de polar contemporain, il a écrit des romans noirs où se mêlent les faits divers et la satire politique et sociale. Il a également publié sous les pseudonymes de Martin Eden et Ramón Mercader1, et utilisé les noms de Phil Athur et Vince-C. Aymin-Pluzin lors d'ateliers d'écriture.
Thierry Jonquet a une enfance marquée par le cinéma. Il fait ses études secondaires au lycée Charlemagne à Paris, puis étudie la philosophie à l'université de Créteil et plus tard l'ergothérapie. Il travaille ainsi en gériatrie.
Devant le spectacle de la mort omniprésente, il commence à écrire pour raconter l'horreur et pour rendre hommage à un pensionnaire avec qui il s'était lié d'amitié. Lassé de l'environnement hospitalier, il brigue un poste d'instituteur. Il se voit affecté à un centre de neuropsychiatrie infantile. Puis il est nommé par l'Éducation nationale dans les cités de banlieue nord-parisienne où il a en charge une classe de section d'éducation spécialisée.
Tous ces métiers l'ont mis en contact avec les « éclopés de la vie ». Lorsque Thierry Jonquet découvre assez tardivement les romans de la Série noire, il peut faire le lien entre la violence du réel et la violence littéraire. Il publie son premier roman, Mémoire en cage, en 1982. Si les romans sont de pures fictions où il réinvente la réalité, il puise dans les faits divers, en revendiquant une totale liberté. Son roman Moloch lui a ainsi valu un procès. Bien que ses romans mettent en scène une société malade qui engendre la violence, la haine, le désir de vengeance, Thierry Jonquet refuse de porter l'étiquette d'auteur engagé. Même s'il ne cache pas qu'il est un homme de gauche, ses convictions ne s'expriment que très discrètement dans son œuvre. Thierry Jonquet mène de front deux activités distinctes — celle de scénariste et celle de romancier. Les personnages de son roman Les Orpailleurs ont donné naissance à une série télévisée, Boulevard du Palais. Il est aujourd'hui reconnu comme l'un des grands auteurs de romans noirs et ses livres sont autant de merveilles de construction, d'angoisse et d'intelligence narrative.
Œuvre
- Pour accéder à la bibliographie de cet écrivain prolifique, cliquer ici:
- Romans
Mémoire en cage (1982 )
Le Bal des débris (1984) ;
Mygale (1984)
La Bête et la Belle (1985)
Le Manoir des immortelles (1986)
Le Secret du rabbin (1986)
Comedia (1988)
Le Pauvre nouveau est arrivé (1990)
Les Orpailleurs (1993,)
L’Enfant de l’absente, avec Jacques Tardi et Jacques Testart (1994)
La Vie de ma mère ! (1994)
Moloch (1998)
Ad vitam æternam (2002)
Mon vieux (2004)
Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte (2006)
Vampires (2011) (roman inachevé, publié à titre posthume)
Récits
Quelques dimanches au bord de Marne (1990), avec Patrick Bard)
La Banlieue des quatre dimanches (1996, avec Patrick Bard)
Rouge c’est la vie (1998)
Jours tranquilles à Belleville (1999)
Ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse
On a volé le Nkoro-Nkoro (1986) ;
L’Ogre du métro (1988, Rééd. sous le titre Lapoigne et l’ogre du métro)
Paolo Solo (1989)
Pourquoi demander la lune ? (1990)
Un enfant dans la guerre (1990)
Belle-Zazou (1993. Rééd. sous le titre Les Fantômes de Belleville)
Lapoigne et la fiole mystérieuse, (1993)
La Bombe humaine (1994)
Lapoigne à la chasse aux fantômes (1995)
Lapoigne à la Foire du Trône (1997)
Ateliers d'écriture
Plus de toutous du tout (Ville de Rennes, 1991, sous le pseudonyme de Phil Athur) ;
C’est trop ! (Ville de Rennes, 1991, sous le pseudonyme de Vince C. Aymin Pluzin) ;
Sur la piste de Bostanzim (Findakly, 1999).
Recueils de nouvelles
La Vigie et autres nouvelles (1998)
La Folle aventure des Bleus… suivi de DRH (2004)
400 coups de ciseaux et autres histoires (2013)
Nouvelles isolées- Spoiler:
- Sans titre (in 813 no 9-10, 1984) ;
Automne (in Agenda noir, Locus, 1986) ;
Les Rats (Cahier du CCI, 1986) ;
That’s Entertainment (in Mystères 87, Livre de Poche no 6365, 1987) ;
Chers détectives (in Le Monde no 13190, 26/06/1987) ;
Les Gars du 16 (in Black Exit to 68, La Brèche, 1988) ;
Sommeil (in Sous la robe erre le noir, Mascaret, “ Mascaret-Noir ”, 1989) ;
Trente-sept annuités et demie (Le Dilettante, 1990) ;
Juste pour la photo (in Une saison d’enfer, Messidor, 1991) ;
Où l’on apprend que Jiri détient un étonnant secret (Le Faucon de Prague, chap. 2) (in Le Nouvel Économiste n °904, 23/07/1993) ;
Saint-Cantan in memoriam (in Noces d’or, Série noire hors série, 1995) ;
Le Témoin (in Pages noires, Gallimard “ Page noire ”, 1995) ;
La Bataille des Buttes-Chaumont (La Loupiote “ Zèbres ” no 3, 1996 ; jumelé avec Un quart d’heure, pas plus de Francis Mizio) ;
Natalya (in Chorus no 16, 1996) ;
La Vigie (in Le Monde no 16030, 10/08/1996) ;
La Colère d’Adolphe (in Les Treize morts d’Albert Ayler, Série noire no 2442, 1996) ;
L’Imprudent (in Douze et amères, Fleuve noir “ Les Noirs ” no 36, 1997) ;
C’est toujours les p’tits qui trinquent (in Libération no 5339, 20/07/1998) ;
Je ne vous dirai rien (in Télérama no 2533, 29/07/1998) ;
Belleville : Abel dans les tunnels (in Libération no 5655, 24-25/07/1999) ;
Nadine (in À mots ouverts, manuel scolaire de Français de classe de 5e, sous la dir. de Alain Pagès, Nathan, 2001).
Ahmed, violé en garde à vue (in L’Événement du jeudi no 759, 20-26/05/1999) ;
Art conceptuel (in Ras l'front no 76, juillet-août 2000)
Le Mystère de la cellule 604 (in Libération no 5986, 15/08/2000 ; in Les 7 familles du polar, Baleine hors coll., 2000) ;
Hambourg, premier amour (in Hambourg : fictions, Eden Productions “ Eden noir ”, no 5, 2000) ;
Vingt-cinq (in Lire no 289, 10/2000) ;
Ma puce (in Noir de taule, Les Belles lettres “ Le Cabinet noir/policier ”, 2001) ;
Votre histoire ne tient pas la route (in Spécial livres Télérama, suppl. à Télérama no 2670, 14/03/2001) ;
La Folle aventure des Bleus… (in Le Monde no 17886, 27/07/2002) ;
Le Chef du réseau, ill. Jean-Christophe Chauzy (Casterman, hors commerce, 2003) ;
DRH (novélisation de la pièce radiophonique La Leçon de management (in La Folle aventure des Bleus…, Gallimard "Folio 2 €" no 3966, 2004) ;
Un débat citoyen, ill. Jean-Claude Götting (in Senso : magazine des sens et des mots no 17, décembre 2004-janvier 2005).
« Dans d'autres pays, qui sait… ». In Pouy, Jean-Bernard (dir.). Bloody Birthday : nouvelles. Paris : la Branche, 2008, p. 28-36. . ill. Baru.
Romans sous pseudonymes
Sous le pseudonyme de Ramón Mercader
Du passé faisons table rase (1982) > réédité sous le nom de Thierry Jonquet
Cours moins vite, camarade, le vieux monde est devant toi ! (1984)
URSS Go Home ! (1985)
Sous le pseudonyme de Martin Eden
L’Enfant américain (1989)
Le Gang des limousines (1989)
Bandes dessinées, avec Jean-Christophe Chauzy
La Vigie (Casterman, “ BD À Suivre ”, 2001) (Adapt. par T. Jonquet de sa nouvelle) ;
La Vie de ma mère, face A (tome 1/2) (2003)
La Vie de ma mère, face B (tome 2/2) (2003)
DRH (2004) (Adapt. par T. Jonquet de sa pièce radiophonique La Leçon de management) ;
Du papier faisons table rase (2006)
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Thierry Jonquet
La bête et la belle
On se dit au début que c’est un petit roman noir, assez drôle, qui ne craint pas la caricature (mais c'est un conte, n'est-ce pas) et qui ne se fatigue pas à creuser ses personnages, ni à tirer pas autant profit qu'on l'aurait voulu de sa situation dans une banlieue ouvrière. On apprend finalement que c'est une double supercherie, dans laquelle j'ai totalement marché, et que j'ai donc trouvée habilement menée. C'est donc sur la fin assez malin et cocasse, les défauts-même s'expliquent plus ou moins, mais j'ai trouvé le chemin un peu long avant de le découvrir.
(commentaire récupéré, c’est drôle, parce qu'à distance l'impression qui me reste est bien meilleure)
mots-clés : #creationartistique #polar
On se dit au début que c’est un petit roman noir, assez drôle, qui ne craint pas la caricature (mais c'est un conte, n'est-ce pas) et qui ne se fatigue pas à creuser ses personnages, ni à tirer pas autant profit qu'on l'aurait voulu de sa situation dans une banlieue ouvrière. On apprend finalement que c'est une double supercherie, dans laquelle j'ai totalement marché, et que j'ai donc trouvée habilement menée. C'est donc sur la fin assez malin et cocasse, les défauts-même s'expliquent plus ou moins, mais j'ai trouvé le chemin un peu long avant de le découvrir.
(commentaire récupéré, c’est drôle, parce qu'à distance l'impression qui me reste est bien meilleure)
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Flore Vasseur
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Re: Thierry Jonquet
Mygale
Malheureusement je n'ai pas mis très longtemps à réaliser que Mygale était le roman qui avait servi de base à Almodovar pour La piel que habito, et cela a perverti ma lecture. Car l’intérêt du livre est surtout dans l'intrigue, à laquelle j'ai beaucoup moins adhéré dans cette version, et la façon de la dévoiler. La comparaison avec le film est pour moi nettement au détriment du roman, habilement ficelé mais (très) moyennement écrit, pour une histoire qui parait un peu vieillotte , datée, malgré la reprise pour la nouvelle édition dix ans plus tard par l'auteur. Alors que le côté glacé, quasi technique du film lui donnait au contraire une modernité, sans éliminer le malaise dont parle shanidar, au contraire. L'impression de relecture ne m' a sans doute pas aidée à passer par dessus la fameuse "coïncidence" qui sous-tend le tout (existait-elle dans le film? je ne m'en souviens pas)
(commentaire récupéré)
Malheureusement je n'ai pas mis très longtemps à réaliser que Mygale était le roman qui avait servi de base à Almodovar pour La piel que habito, et cela a perverti ma lecture. Car l’intérêt du livre est surtout dans l'intrigue, à laquelle j'ai beaucoup moins adhéré dans cette version, et la façon de la dévoiler. La comparaison avec le film est pour moi nettement au détriment du roman, habilement ficelé mais (très) moyennement écrit, pour une histoire qui parait un peu vieillotte , datée, malgré la reprise pour la nouvelle édition dix ans plus tard par l'auteur. Alors que le côté glacé, quasi technique du film lui donnait au contraire une modernité, sans éliminer le malaise dont parle shanidar, au contraire. L'impression de relecture ne m' a sans doute pas aidée à passer par dessus la fameuse "coïncidence" qui sous-tend le tout (existait-elle dans le film? je ne m'en souviens pas)
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Flore Vasseur
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Re: Thierry Jonquet
Du passé faisons table rase
Un vrai régal que ce roman qui n’est pas vraiment policier, ni même d’espionnage, mais… politique ! Le personnage central de René Castel ramentoit furieusement Georges Marchais, un Secrétaire général de ce Parti tellement au-dessus des individus que la fin justifie tous les moyens. Le souvenir du bonhomme à la télé (en noir et blanc) colle avec l’image d’un pantin, d’un homme de paille sous la botte de Moscou : c’est vrai que les activités du personnage pendant l’Occupation ont été questionnées, et que l’appareil soviétique savait tenir les hommes politiques en main, gardant trace de ce qu’ils avaient à cacher :
Mots-clés : #historique #polar #politique
Un vrai régal que ce roman qui n’est pas vraiment policier, ni même d’espionnage, mais… politique ! Le personnage central de René Castel ramentoit furieusement Georges Marchais, un Secrétaire général de ce Parti tellement au-dessus des individus que la fin justifie tous les moyens. Le souvenir du bonhomme à la télé (en noir et blanc) colle avec l’image d’un pantin, d’un homme de paille sous la botte de Moscou : c’est vrai que les activités du personnage pendant l’Occupation ont été questionnées, et que l’appareil soviétique savait tenir les hommes politiques en main, gardant trace de ce qu’ils avaient à cacher :
Judicieusement agrémenté de citations d’Aragon, ce livre dont le titre est tiré de L'Internationale est paru en 1982 sous le pseudonyme de Ramon Mercader (assassin de Trotski sur ordre de Staline, NDT) ; et Thierry Jonquet fut lui-même un trotskiste engagé…« …] à chaque fois qu’un camarade grimpait un échelon, il lui fallait passer par le rite obligé de la rédaction de sa "bio". Personne ne pouvait conserver un double de ses déclarations. Des anomalies, même minimes, étaient parfois décelables lors des rédactions successives, à des années de distance. »
Mots-clés : #historique #polar #politique
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Thierry Jonquet
merci Tristram ! c'est pour moi ! (dans la pal)
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21020
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Thierry Jonquet
Excellent souvenir de cette lecture. Un ouvrage un peu à part, livre codé mais passionnant pour ceux qui ont vécu cette époque.
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
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