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Patrick Declerck

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Message par topocl Jeu 13 Avr - 9:50

Patrick Declerck
Né en  1953


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Patrick Declerck, né le 18 novembre 1953 à Bruxelles, est psychanalyste, membre de la Société psychanalytique de Paris et écrivain. Dans ses ouvrages il s'intéresse à des questions d'ordre anthropologique, psychanalytique et philosophique.

Après des études d’ethnologie et de philosophie, il fait une analyse. Dans les années 1990, il s'intéresse particulièrement à l’expérience de la vie dans la rue, de la mendicité et à l'accueil dans les centres d’hébergement d’urgence. Il exerce durant une quinzaine d'années comme consultant au centre d’accueil et de soins hospitaliers (CASH) de Nanterre.

En 2001, il publie, en lien avec son expérience sur les questions de l’accueil d’urgence, de la grande marginalisation, Les Naufragés - Avec les clochards de Paris. Le Sang nouveau est arrivé évoque quant à lui l'univers des « clochards » qui lui semblent porteurs « d’une pathologie psychiatrique spécifique », il y dénonce ce qu'il estime être « la cécité » de la société vis-à-vis des personnes sans-abri.

Il publie ensuite plusieurs livres, des nouvelles, Garanti sans moraline (Flammarion, 2004) et des contes pour enfants, Arthur, hippopotame et autres histoires....

Il est collaborateur ponctuel de revues, Les Temps Modernes et Esprit.

En avril 2012, il annonce que, depuis 6 ans, il a une tumeur au cerveau inopérable. Il publie un roman autobiographique où il évoque sa tumeur au cerveau (Socrate dans la nuit). Opéré, il continue à écrire et rédige un nouveau roman Crâne, véritable "mémento mori".

Œuvres

   Les Naufragés - Avec les clochards de Paris 2001 : Page 1
   Garanti sans moraline, Éditions Flammarion, 2004
   Arthur, hippopotame et autres histoires... Éditions Plon, 2004.
   Le Sang nouveau est arrivé, 2005 : Page 1
   Socrate dans la nuit, Éditions Gallimard, 2008,
   Démons me turlupinant, Éditions Gallimard, 2012,
   Crâne, Éditions Gallimard, 2016 : Page 1

màj le 19/11/2017


Dernière édition par topocl le Jeu 13 Avr - 11:58, édité 1 fois

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Message par topocl Jeu 13 Avr - 9:51

Et bien grâce à Patrick Declerck, j'aurai déjà appris ce qu'est un memento mori:

wikipedia a écrit:Memento mori est un genre artistique de créations de toutes sortes, qui partagent toutes le même but, celui de rappeler aux hommes qu'ils sont mortels et la vanité de leurs activités ou intérêts terrestres.

Il tire son nom de la locution latine qui signifie « souviens-toi que tu vas mourir »

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Message par Jack-Hubert Bukowski Jeu 13 Avr - 9:57

Topocl,

Je ne suis pas nécessairement là pour aborder le contenu du livre puisque je ne l'ai pas lu. J'imagine qu'il doit y avoir une part d'inconnu et de fascination face à l'univers du cerveau qui demeure présente dans ce qu'il aborde. Je dois d'ailleurs dire moi-même que je suis sensible au sujet car une personne proche a déjà connu une expérience similaire - tumeurs au cerveau. Tu nous diras si tu as aimé cette lecture sur un plan littéraire. J'imagine qu'il y a une question qui relève des sciences humaines en tout cas...
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Message par chrysta Jeu 13 Avr - 10:18

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Résumé :

Clochards, nouveaux pauvres, marginaux, mendiants, SDFÀ, exclus… les titres ne manquent pas pour recouvrir ces vies innommables d'un semblant d'identité. À quoi ressemblent-ils, pourtant, ces fantômes de la rue, ces ombres éthyliques qui s'acharnent impitoyablement contre eux-mêmes et détruisent très méthodiquement ce que la vie avait commencé à faire d'eux ? À travers ce voyage ethnologique dans les bas-fonds de l'enfer, Patrick Declerck, psychanalyste et ethnologue qui a suivi pendant quinze ans cette population, nous fait comprendre et ressentir la singularité de ces naufragés qui ne sont ni des victimes, ni des sages, ni des fainéants, ni des réfractaires mais des hommes et des femmes pris dans une logique du pire, embarqués dans un processus intérieur de désocialisation tout aussi violent et imparable que celui de l'effondrement psychotique. Que faire de ces créatures à la dérive ? Le vagabondage n'est plus un délit depuis 1992. Ce ne sont plus des institutions pénitentiaires, des maisons de travail qui accueillent les "exclus". Les lois, les statuts juridiques ont changé. En est-il de même des pratiques et des mentalités ? Quelle place la société peut-elle faire, en son sein, à ceux qui lui tournent le dos ? Jusqu'où ira-t-elle sur la voie du devoir d'asile ? Un regard cru mais humain sur un univers cruel et pathétique. --Emilio Balturi


J'ai lu ce livre il y a déjà quelques années dans une visée de travail. Cette expérience d'immersion dans le "monde" des "clochards", comme l'auteur a choisi de les appeler, de Paris, dans leurs nuits, a été une expérience particulière et très intéressante pour une sorte de prise de conscience de certaines dimensions que l'on occulte en général de ce monde là, pour un décalage dans notre point d'observation, de regard, mais aussi et surtout pour cette expérience qui renvoie à une perte / distorsion identitaire et à un vécu dans son corps de ce qu'il traverse. C'est une perte de coordonnée des repères qui font notre monde, notre réalité, qui s'effondre et amène de ce fait à cette expérience aux tonalités psychotiques.
C'est une immersion dans la plus dure désocialisation, aux côtés et avec des personnes pour lesquelles la misère et l'abandon social se double d'un abandon de soi.

Un livre dont on ne peut sortir indemne, qui vient témoigner de la fragilité de nos assises dans des circonstances telles et de la rapidité avec laquelle il est possible de basculer; un livre qui est une porte entrouverte vers moults interrogations et réflexions quant au vécu des SDF, à leur place dans la société et aux différentes manières qu'elle a d'y faire face (déplacement, soin, etc ...), aux tentatives de leur prise en charge et aux échecs auxquels elle peut confronter, à leur fonction dans le tissu social, etc ...

Un livre pas forcément simple par la prise de conscience qu'il suscite et l'immersion aux côtés de l'auteur dans ce monde parfois chargées de banales horreurs, mais un livre actuel que je recommande


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Message par Tristram Jeu 13 Avr - 10:26

J'ai beaucoup retiré de la lecture de Les Naufragés (Avec les clochards de Paris) (dans la collection Terre Humaine, qui fait référence).

« Un coup de téléphone dans le bureau où je m’étais retranché. Retranché d’une guerre de désordres, de bruits, d’odeurs. Pour lire un livre. N’importe quel livre. Plus je consulte, plus j’aime les livres. Ça sent bon, un livre. C’est propre, c’est assignable. Ça vous délivre un moment de l’écœurement des choses et de vous-même. Bienheureuse passivité. Se laisser aller aux images d’un autre… Cet autre, le devenir un instant, par la noce douce et silencieuse de la lecture. Un livre. Un monde. Une redoute. Radeau dans le flux chaotique des choses. »
Patrick Declerck, « Les Naufragés (Avec les clochards de Paris) », première partie, « Routes », « Pourquoi je suis si bon médecin… »

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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par topocl Jeu 13 Avr - 18:13

Crâne

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Et Nacht se dit, une fois de plus, qu'il était une noire jouissance à ce que le pire se rie du pire.

Alexandre Nacht, dont on sait bien qu'il s'appelle en fait Patrick Declerck, sait depuis 8 ans qu'il a une tumeur cérébral, à potentiel évolutif lent, mais susceptible de se cancériser. Là, étape cruciale, il est dans sa chambre d’hôpital et attend pour demain la chirurgie qui a été finalement décidée et va lui ouvrir le crâne. Une chirurgie en pleine conscience, pour qu'il puisse aider le chirurgien dans sa progression, avec un risque vital ou majeur de 3%.

Nacht, Hamlet de pacotille, maintenant, vit seul, et pense seul, et hurle seul, et meurt seul, seul, seul…

Et donc, il est seul dans la nuit, voulant vivre pleinement ce qui est peut-être ses dernières heures. Et pour lui, vivre pleinement c'est écrire et penser. Mais bien sûr, le lecteur le sait, et l'écrivain en train d'écrire aussi, il survivra. Du moins pour le moment. Depuis le début, il crâne. Et se regarde crâner, sans se duper, dans un effort soutenu depuis ces années. Par un choix des armes que sont le cynisme, le contrôle, la provocation, même, plutôt que les larmes et l'auto-apitoiement.Il voit ce qu'il y a de dérisoire dans cette crânerie, qu'il s'attache à moquer elle aussi : elle masque sans cacher, ne rend pas meilleur, ni plus fort; elle est juste un moyen de continuer lucidement, en payant le moins possible.

On a les boucliers qu'on peut.

Dans cette nuit effrayante tout à la fois interminable et trop brève, Nacht vaque de pensées sombres en évocations farceuses, de réflexion philosophique en blague de potache. Il s'enfile la lecture d'Hamlet, tient le compte des femmes avec qui il a couché, va du sordide au joyeux, se laisse sans savoir guider par son esprit vagabond. Sans savoir? Si, en sachant très bien qu'il veut bien mourir, peut-être, mais décemment. Et quand il le faut, toute cette dysporie cède la place à l'action, et là, il n'est plus question de tergiverser.

Aussi ridicules fussent-elles - et ridicules, il savait fort bien qu'elles l'étaient - , ses pitreries, peut-être in extremis, constituaient rien moins que sa dernière gloire, sa peut-être ultime vocifération rappelant qu'il n'était pas encore tout à fait mort. Pas tout à fait…

Et donc, il en est revient. L'histoire n'est pas finie. La tumeur est toujours là, tapie, et si Nacht a remporté cette première victoire, elle le guette et le nargue. Et Nacht bien sûr, homme d'écriture, se doit de raconter, de remercier ces médecin qui l'ont impressionné par leur "inimaginable respect" autant que par leur performance technique, d'offrir ce récit dérisoire et primordial,cette farce tragique, à la connaissance et à la réflexions des autres hommes, qui tout comme lui, mourront un jour, quelle importance? Puissent-ils en rire.

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Message par topocl Lun 17 Avr - 21:11

Le sang nouveau est arrivé - l'horreur SDF

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Patrick Declerck écrit un pamphlet virulent,  pour dénoncer l'abandon dont font preuve les SDF: le mépris qu'ils se voient opposer, l'incompréhension de leurs problèmes (causes et conséquences), le manque de moyens et l'inadéquation du peu qu'il y en a . Il soulève l'idée (non, il décide) qu'il y a là une volonté politique de conserver les SDF au sein de la société comme repoussoir et contre-exemple montrant à quoi mènent l'abandon de la norme, ou le "refus" du travail : "Travaille, mon petit, sinon tu finiras clochard".
Il propose le revenu universel comme solution au problème.
Tout cela est bien intéressant,  un peu simpliste sans doute, et il faut garder en tête que le livre a été écrit en 2005.

Cependant  (malgré une dernière page de remerciements qui rappelle à quel point des gens dévoués et intelligents œuvrent pour cette cause) il eut mieux valu adopter un ton qui ne consistait pas à insulter tout le monde et à montrer  l'auteur comme seul clairvoyant et  détenteur du savoir. Même si je comprends qu'il soit bien énervé par ce qui se passe.


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