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Antonio Moresco

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Message par bix_229 Jeu 12 Jan - 22:24

Antonio MORESCO
Né en 1947

Antonio Moresco Antoni10

"Écrivain Patrimoine", ainsi que l’a défini Roberto Saviano, Antonio Moresco a un parcours humain et littéraire riche et complexe. Alors qu'il est jeune enfant, sa famille a dû s'installer chez une famille noble pour survivre. Il passe ensuite une partie de son enfance comme séminariste dans un collège religieux, puis entame une longue période d’activisme politique, sans pour autant entrer dans la lutte armée ; ces deux expériences sont racontées dans Gli esordi. Il exerce différents métiers comme portier de nuit, ouvrier ou éboueur, et se consacre en même temps à l’écriture, à partir de 1977, alors qu'il a trente ans.

Pendant quinze ans, ses textes sont refusés par de nombreux éditeurs, ce qu'après coup il juge bon, car cela lui a permis d'être plus proche de lui-même. Son premier livre, Clandestinità, ne sortira qu’en 1993. En 2001, il a organisé avec Dario Voltolini un débat entre écrivains et intellectuels intitulé Scrivere sul fronte occidentale dont les actes ont été publiés en 2002 chez Feltrinelli.
En 2003, il fait partie des co-fondateurs du blog collectif Nazione Indiana qu’il quitte en 2005 pour fonder la revue «Il primo amore».
Il est traduit pour la première fois en français en 2014 avec La Petite Lumière, qui reçoit le Prix de la Librairie Nouvelle 2014 (Voiron) et le Prix des Rencontres à Lire de Dax 2015, et dont le style « entre roman et fable métaphysique » a été noté par la critique. Dès l'année 2015, il fait l'objet d'un colloque international à la Sorbonne (19 et 20 octobre).

Œuvres traduites en français

La petite Lumière [« La lucina »], 2014.
Fable d'amour [« Fiaba d'amore »], 2015.
Duo, [« Duetto »], 2016
Les incendiés [« Gli incendiati »], 2016.

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Message par bix_229 Jeu 12 Jan - 22:29

Antonio Moresco Fable_10

FABLE D' AMOUR

"Il était une fois un vieil homme qui s'était éperdument pris d'amour pour une fille merveilleuse. Ce n'était pas simplement un vieil homme, c'était aussi un clochard, un de ceux qui dorment la nuit dans la rue sur des cartons, un homme perdu, un déchet humain. Personne ne savait qui il était, pas même les autres, parce qu'il restait toujours seul, et ne parlait jamais à personne."

Lui aussi ignore qui il est parce qu'il est devenu amnésique et muet. Il survit à peine dans la grande ville. De temps en temps, comme à regret, il va fouiller dans les poubelles pour survivre. Chercher des cartons secs et des vieilles nippes. Mais il a quand même un compagnon, un pigeon éclopé qui partage sa solitude et les miettes de pain sec. Le bruit court parmi les clodos qu'il fut riche jadis, et qu'il a tout abandonné... Un jour passe une belle, pas celle de Disney, non, une fille merveilleuse. Elle passe et repasse devant lui, le regarde  attentivement, au fond des yeux, lui sourit et finalement l'invite chez elle. Elle le déshabille, le douche, le nourrit. Stupéfait il se laisse faire d'abord passivement, puis il retrouve gout à la vie. Il retrouve l'amour, tout ce qu'il pensait perdu et oublié à jamais. Et les mots pour le dire.

"J'avais éteint toutes les lumières commença-t-il à dire, tout à coup une nuit...D'abord une, et puis une autre, recommençait-il à dire tout de go le lendemain... J'avais fait le tour de toutes les pièces, reprit-il au bout d' un moment, d'une voix si basse qu'on l'entendait à peine... J'avais éteint toutes les lumières de de ma maison et de ma vie...J'avais fermé toutes les portes... je m'étais mis à coucher dehors..."

Les histoires d' amour, comme vous le savez, ne durent pas, finissent mal... Oui, mais non! Enfin, vous verrez! Une histoire impossible ? Improbable ? Qui sait ? Quand on quitte la réalité factuelle et décevante du réalisme, on peut atterrir sur les territoires libres de la fable et du conte, se trouver dans l'espace surréel de l'imaginaire comme Peter Ibbetson.

Antonio Moresco  le dit très bien dans sa postface :

"Pour peu qu'elle se libère de ses intentions édifiantes comme de ses morales consolatoires, défensives et normalisatrices, la fable peut être révolutionnaire. Car elle continue à nous rappeler -en ce temps d'expansion strictement horizontale et de fermeture de l'horizon des possibles - que l'impossible et l'inattendu peuvent encore faire irruption dans le possible et dans la vie. Car elle nous dit que la réalité n'est pas le simple reflet en miroir du monde, mais la traversée de ce miroir, qu'elle ouvre grand et qui nous permet de passer de l'autre coté."

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Message par animal Dim 26 Fév - 18:41

Antonio Moresco 41miae10

La petite lumière

Il faut éviter de trop en dire pour préserver un maximum de mystère. Seulement dire que c'est un homme dont on ne connait pas l'âge mais qu'on imagine ayant déjà suffisamment vécu et d'un enfant qui habite en face. La crête d'en face dans un hypothétique coin d'Italie dont des villages se videraient et qui se situeraient dans une marge hors d'âge sans être tout à fait coupés du monde. Divers signe d'actualité indiquant l'actualité.

Le reste c'est une nature très présente. Alternance du jour et de la nuit, saisons, animaux (oiseaux beaucoup) et végétaux. Chaque petit chapitre rend le cycle destructeur de la nature omniprésent. Destructeur mais constant, immuable. C'est peut-être envers cette destruction, cette noirceur insinuante et méthodique que j'ai le plus de réserves.

A côté de ça la petite histoire fait son chemin et on y trouve rapidement et sereinement un confort indéniable. Dans les temps du récit ou dans la simplicité du cadre il y a un repos. Il y a une attente, un doute, des inquiétudes (ah les tremblements de terre) mais une égalité tranquille des conditions qui fait un peu plus que compenser. Une sorte, non pas de paysage mental mais d'espace mental, familier, un familier idéalisé. Peut-être.

Et puis le texte est clair et précis, minutieux, avec un soupçon d'hésitation. A la lecture j'ai retrouvé de façon frappante le rythme de la parole de l'auteur (comprend rien à l'italien mais le rythme je peux percevoir), pas trop rapide mais constant, il y a une longueur suffisante dans le souffle et la pensée. D'ailleurs le traducteur, Laurent Lombard, qui est celui du livre a semble-t-il fourni dans les deux cas le même très beau travail.

Pour conclure sur ce livre assez court (120 pages environ) je dirai que je pensais en avoir entendu beaucoup dessus avant de le lire et qu'effectivement j'ai reconnu ce que j'avais entendu mais heureusement il y en avait encore dedans. Pas des moindres l'effet de la lecture, du texte, qui est une partie du sens.

Il m'avait semblé comprendre que d'autres traductions étaient dans les cartons (et plus épaisses je crois). Tant mieux (surtout que l'auteur n'est pas un inconnu dans son pays).

(récupéré mais n'aurais-je pas autre chose à retrouver ?)

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Message par silou Lun 27 Fév - 19:14

Antonio Moresco 41miae10

La Petite Lumière (La lucina, 2013), traduit par Laurent Lombard, Verdier, 2014, 124 p.

Je reprends ce que j'avais noté lors de la lecture du livre

C'est le sixième livre d'Antonio Moresco, le premier traduit en français.

" Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. Le soleil vient tout juste de s'effacer derrière la ligne de crête. La lumière s'éteint. En ce moment, je suis assis à quelques mètres de ma petite maison, face à un abrupt végétal. Je regarde le monde sur le point d'être englouti par l'obscurité. "

Cet homme, le narrateur,  mène ainsi une existence d’ermite, ne descendant que rarement au village pour quelques courses. Il vit là au milieu d’une nature qui n'a rien d'apaisant, la région est sismique, les insectes agressifs,  les chats peu engageants, les petits animaux quand ils ne luttent pas pour leur territoire le jour, cavalent dans le grenier la nuit.

" Le ciel est traversé par les dernières hirondelles qui volent, çà et là, comme des flèches. Elles passent en rase-mottes au-dessus de moi, s’abattant tête la première sur de vastes sphères d’insectes suspendus entre ciel et terre. Je sens le vent de leurs ailes sur mes tempes. Je vois distinctement devant moi le corps noir, plus caréné et plus grand, de quelque insecte englouti par une hirondelle qui le suivait le bec grand ouvert en lançant des cris. Le silence est tel que j’arrive même à entendre le craquement de son corps qui continue à souffrir, broyé et démembré, dans le corps de l’autre animal qui remonte grisé dans le ciel ".

Chaque soir, il aperçoit au loin une petite lumière :

" Et puis, quand le soleil disparaît derrière la ligne de crête et qu’il commence à faire nuit, et que ce monde végétal devient invisible et noir comme une grande éponge nocturne, de l’autre côté, là-bas, au loin, chaque nuit, chaque nuit, toujours à la même heure, s’allume soudain cette petite lumière."

Il se renseigne, d’où peut provenir cette lumière, quelqu’un habite-t-il là-bas, on ne sait où ?

Il va aller à la recherche de cette lumière, découverte étrange, début d’un récit entre réalisme et fantastique, quête existentielle,  dans une langue si empreinte de poésie,  soucieuse de chaque détail,  où on entend aussi respirer le silence.

" Comment savoir si au-dessus du ciel il y a un autre ciel ? je suis en train de me demander, assis devant le précipice. Du moins celui qu'on voit d'ici, de cette gorge, au-dessus de cet agglomérat de maisons et de ruines abandonnées. Comment savoir si la lumière n'est pas elle aussi à l'intérieur d'une autre lumière ? "

C’est un bien beau roman que nous offre là Antonio Moresco, je ne demande qu’à être à nouveau envoutée.
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Message par bix_229 Lun 27 Fév - 19:58

Je l' attends avec impatience ! Peut etre à la Médiathèque départementale.
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