Arno Geiger
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Arno Geiger
Arno Geiger
Né 1968
Né 1968
Arno Geiger a grandi à Wolfurt, dans le Vorarlberg. Il a étudié la germanistique, l’histoire de l’Antiquité et la littérature comparée à Innsbruck et Vienne. En 1993, il a rédigé un mémoire diplômant dont le titre est "la façon de traiter ce qui est étranger dans les textes allemands narrant des voyages de longue distance à fin du Moyen Age".
Œuvres publiées en français
Tout va bien (“Es geht uns gut“). Gallimard, 2008
Le vieux roi en son exil (“Der alte König in seinem Exil“). Gallimard, 2012, Page 1,
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Arno Geiger
Le vieux roi en son exil
Ca n’est pas très nouveau pour moi, la maladie d'Alzheimer. Chaque fois que je lis un témoignage de quelqu'un qui a affronté cette épreuve dans sa famille, je me dis que je vais toujours retrouver les mêmes choses ressassées, mais j'ai quand même besoin d'y jeter un oeil… Et chaque fois je me rends compte que j'apprends quand même encore quelque chose. On dit et répète que la maladie est chaque fois différente, que chaque malade est unique, mais ce qu'on ne dit pas assez c'est que chaque famille, chaque individu confronté est unique aussi. Et il y a toujours quelque chose à prendre dans ces textes, pour affronter les maladies, mais aussi pour affronter la vie, la comprendre et l’aimer quand même.
Le livre d’Arno Geiger nous parle de ce père, homme tout à fait ordinaire, casanier, besogneux, guère heureux en ménage, taciturne. Sans se voiler aucunement la face sur les désastres de la maladie, Arno Geiger hausse son père malade et vieillissant au titre de vieux roi en exil, à travers une certaine sérénité sans complaisance qu’il apporta par ce biais à sa famille, une douceur dans les rapports à son fils qui n’avait jamais existé jusque là.
Je n’ai pas bien envie de me transformer en voyeuse et de dire « bien vu », je dirais plutôt bien vécu, l’apaisement cheminant main dans la main avec la douleur tout au fil du livre. Tout est dit dans le titre, à la fois le roi et l’exil.
(commentaire récupéré)
mots-clés : #pathologie #vieillesse
Ca n’est pas très nouveau pour moi, la maladie d'Alzheimer. Chaque fois que je lis un témoignage de quelqu'un qui a affronté cette épreuve dans sa famille, je me dis que je vais toujours retrouver les mêmes choses ressassées, mais j'ai quand même besoin d'y jeter un oeil… Et chaque fois je me rends compte que j'apprends quand même encore quelque chose. On dit et répète que la maladie est chaque fois différente, que chaque malade est unique, mais ce qu'on ne dit pas assez c'est que chaque famille, chaque individu confronté est unique aussi. Et il y a toujours quelque chose à prendre dans ces textes, pour affronter les maladies, mais aussi pour affronter la vie, la comprendre et l’aimer quand même.
Le livre d’Arno Geiger nous parle de ce père, homme tout à fait ordinaire, casanier, besogneux, guère heureux en ménage, taciturne. Sans se voiler aucunement la face sur les désastres de la maladie, Arno Geiger hausse son père malade et vieillissant au titre de vieux roi en exil, à travers une certaine sérénité sans complaisance qu’il apporta par ce biais à sa famille, une douceur dans les rapports à son fils qui n’avait jamais existé jusque là.
Je n’ai pas bien envie de me transformer en voyeuse et de dire « bien vu », je dirais plutôt bien vécu, l’apaisement cheminant main dans la main avec la douleur tout au fil du livre. Tout est dit dans le titre, à la fois le roi et l’exil.
L'impression torturante de n'être pas à la maison fait partie de la maladie. Je me figure qu'une personne atteinte de démence a perdu, en raison de son délabrement intérieur, le sentiment d'être en sécurité, et qu'il éprouve la nostalgie d'un endroit celle-ci serait rendue. Mais comme cette sensation de confusion ne s'estompe pas, même dans les lieux les plus familiers, vous n’êtes plus chez vous même dans votre propre vie. (...). En pareil cas changer de lieu n'apporte aucune amélioration, une distraction tout au plus, et que nous offrirait aussi bien, sinon mieux, la chanson. Il est plus amusant de chanter, les personnes démentes chantent volontiers. La chanson est une émotion, un chez-soi au-delà du monde tangible.
Je vis dans le journal que des blattes ont survécu aux essais atomiques sur l'atoll de Bikini, et qu'au bout du compte elles survivront aussi à l'humanité. Encore quelque chose qui me survivra. Je m'étais déjà accommodée du fait que le vin et les jeunes filles me survivront. Et que des blattes jouissent encore de la vie quand j'aurai déjà quitté la scène, c'est un peu douloureux.
Si les hommes étaient immortels, ils réfléchiraient moins. Et si les hommes réfléchissaient moins, la vie serait moins belle.
(commentaire récupéré)
mots-clés : #pathologie #vieillesse
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Flore Vasseur
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