M.-Y. Thomas et K.S. Espineira
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M.-Y. Thomas et K.S. Espineira
THOMAS Maude-Yeuse et ESPINERA Karine Solène
Sociologues, chargées de cours, conférencières, activistes, Maude-Yeuse Thomas et Karine Solène Espineira sont deux des figures les plus marquantes du monde trans*féministe francophone et sans aucun doute celles qui, en France et en Belgique , ont le mieux pensé les transidentités.
A l'origine de la création, avec Arnaud Allessandrin, de l'Observatoire de Transidentés, elles n'ont de cesse depuis d'analyser les discours « experts », les implications entre l'ensemble du corps médical et l'idéal sociétale naturaliste et les représentations diverses (et pourtant standardisées) des transidentités, ramenées souvent à une histoire de transformation, comme si être trans* ne pouvait qu'être un-e drag* (Queen ou King) amélior-é-e.
Il y a dans leurs travaux une volonté, non pas seulement affichée mais, active, de ne plus laisser les récits trans* aux seuls « experts » auto-proclamés qui, depuis plus de cent-cinquante ans, reniant les avancées de Magnus Hirschfeld (considéré comme le père spirituel des associations LGBT+), se sont permis de dire, de mettre en scène et de contrôler ce que le sexologue allemand avait appelé la « transsexualité ».
Dans le sillage des associations nées au début des années 90 (l'ASB, Caritig ou La PASST -encore sous l'influence importante des protocoles hospitaliers-) et s'étant inspirées des travaux, entre autres, de Judith Butler, Monique Wittig ou Pierre Bourdieu ; à la suite des Kate Bornstein, Sandy Stone ou Julia Serano (toutes trois activistes trans*féministes américaines) K. Espineira et M.Y. Thomas réfléchissent sur les particularités de ce féminisme dont les données prennent naissance dans des assignations forcées et des injonctions à ne pas déclassifier le binôme naturaliste sexe-genre qui débouchent souvent sur une seconde injonction à l’invisibilité, passant, ainsi,d'un silence à l'autre.
Mettant en perspective le rôle de la psychanalyse et de la psychiatrie dans la construction d'une « norme » « transsexuelle », invitant des psychologues, des sociologues, des chercheur-euse-s, des anthropologues, des biologistes, des artistes ou de simple activistes à débattre et à oser re-prendre la « parole » longtemps mise sous séquestre pour construire, à la manière des mouvements gays et lesbiens, une voix et/ou une agora où les trans*, dans toute la multitude de leurs existences et expérimentations-experiences, auraient enfin non seulement le droit de citer mais le droit de se dire en premier et non pas en second voir en troisième lieu.
Elles sont devenues, pour certain-e-s, les symboles intelligents et académiques d'un mouvement de fond qui, grâce aux activités incessantes des associations LGBT+, voit, enfin, les droits les plus élémentaires des personnes trans* en passe, si pas d'être respectés, du moins d'être entendus.
Quelques travaux :
« La trans-yclopédie » avec A. Allessandrin Edts Des Ailes sur un tracteur
« Transidentités : histoire d'une dépathologisation » avec A. Allessandrin Edts L'Harmattan
« Transféminismes » avec N.B. Grüsig Edts L'Harmattan
« La transidentité : de l’espace médiatique à l'espace public » Edts L'Harmattan
« Quand la médiatisation fait genre » avec A. Allessandrin Edts L'Harmattan
« Corps trans*, corps queer » avec A. Allessandrin. Edts L'Harmattan
« Tableau noir : les transidentités à l'école » avec A. Allessandrin. Edts L'Harmattan
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