Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Jeu 28 Mar - 15:44

4 résultats trouvés pour litteraturejeunesse

Janusz Korczak

Le roi Mathias 1er

Tag litteraturejeunesse sur Des Choses à lire Le_roi10

L’ouvrage est publié en 1922 alors que la Pologne est devenue indépendante à l’issue de la Première guerre mondiale (1918). Le récit est rédigé à hauteur d’enfant.
Face à sa photo enfant, Korczak écrivait :

Tag litteraturejeunesse sur Des Choses à lire Korcza10

« Quand j’étais ce tout jeune garçon que l’on voit sur cette photographie, je voulais faire moi-même tout ce qui est raconté dans ce livre. Ensuite, je l’ai oublié, et à présent, me voilà vieux. Je n’ai plus le temps ni les forces de mener des guerres, ni de partir chez les cannibales. »
……………………………………………
« Je pense qu’il est préférable de montrer des photos de rois, de voyageurs ou d’écrivains sur lesquelles ils ne sont pas encore vieux. Autrement, on pourrait croire qu’ils ont toujours été aussi sages, et qu’ils n’avaient jamais été petits. Et les enfants penseraient à tort qu’ils ne peuvent pas devenir ministre, voyageur ou écrivain.
«Les adultes ne devraient pas lire mon livre ; il y a des chapitres inconvenants, ils ne comprendraient pas et ils s’en moqueraient. Mais s’ils tiennent absolument à le lire, qu’ils essaient. Le leur interdire ne servirait de toute façon à rien.. Ils n’obéiraient pas ! »


Mathias devient roi à la mort de son père. Il n’a que dix ans et désire gouverner personnellement malgré l’avis de ses ministres.  Il commence à partir à la guerre, en cachette, avec son ami Félix. Une guerre qui ressemble à celle qui vient de se terminer et où il découvre la réalité  de la vie au front, loin de l’imagerie héroïque dont il rêvait :
« C’est vrai ! les civils peuvent comme bon leur semble obéir ou non, trainer, rouspéter, mais un militaire n’a qu’une chose à faire : exécuter les ordres sur le champ ! »


Il découvre aussi, ce qui reviendra plusieurs fois dans le livre, que ses administrés ne sont pas tous en admiration devant ceux qui les gouvernent. Force de l’opinion et des médias qui les influencent voire les manipulent :

« Tous les rois sont pareils, autrefois c’était peut-être différent mais les temps ont changé.
- Qu’est-ce que nous en savons ? Peut-être qu’autrefois se prélassaient-ils aussi sous un édredon, mais comme personne ne s’en souvient, on nous raconte des bobards !
- Pourquoi nous mentirait-on ?
- Dis-nous alors combien de rois sont morts à la guerre, et combien de soldats ?
- Ce n’est pas comparable, le roi est un, alors qu’il y a beaucoup de soldats !
- Et toi, tu voudrais peut-être qu’il y en ait plus qu’un ? avec un seul, on a déjà bien assez de tracas …
Mathias n’en croyait pas ses oreilles. Il avait tant entendu parler de l’amour de la nation, et surtout de l’amour de l’armée, pour leur roi. Hier encore, il croyait qu’il devait se cacher afin que par excès d’amour on ne lui fît du mal. Et il voyait à présent que si l’on découvrait qui il était, cela n’éveillerait aucune admiration ! »


La guerre terminée Mathias désire introduire ses trois réformes essentielles  qui émanent quasi directement des enfants mais avec une vision qui est celle de son époque. On aurait du mal à souhaiter à tous ces animaux de vivre dans des cages :

«
1. Faire construire dans les forêts, les montagnes et au bord de la mer beaucoup de maisons où les enfants pauvres pourraient passer leur été.
2. Installer dans toutes les écoles des balançoires et des kiosques à musique.
3. Créer dans la capitale un grand jardin zoologique où il y aurait dans des cages un tas d’animaux sauvages : lions, ours, éléphants, singes, serpents et animaux exotiques. »


Sa vision des cannibales, chez qui il se rend, navigue entre approche bienveillante et ce qui nous semblerait une condescendance proche du racisme. On y retrouve aussi ce qui pourrait être une des racines du colonialisme :

« Il voulait aider ses amis cannibales mais il voulait aussi se procurer de l’argent pour les réformes qu’il comptait introduire dans son Etat.
Il visitait justement une grande mine d’or. Mathias demanda au roi Boum-Droum s’il ne pouvait pas lui en prêter un peu. Le roi fut pris d’un fou rire : il n’avait que faire de tout cet or … »


Mathias pense aussi à faire une œuvre civilisatrice :

« Que Boum-Droum fasse venir ici une centaine de Noirs, nos tailleurs leur apprendront à coudre les vêtements, nos cordonniers à faire des chaussures, nos maçons leur diront comment construire des maisons. Nous leur enverrons des phonographes pour qu’ils apprennent de jolies mélodies, puis des tambours, des trompettes et des flutes et encore des violons et des pianos…et aussi du savon et des brosses à dents. Et nous leur apprendrons nos danses. Une fois qu’ils auront assimilé tout ça, ils ne seront peut-être plus aussi noirs. Quoi qu’à vrai dire, ça ne fait rien qu’ils aient un aspect un peu différent. »


Klou-Klou, fille du roi Boum-Droum est un des personnages essentiels du récit. Face au roi, petit garçon, elle représente la petite fille et la petite fille émancipée qui donne une véritable peignée aux petits machistes qui essaient de faire la loi dans le Parlement des enfants.

« Mon cher Mathias, permets-moi d’assister à la prochaine séance. Je vais leur dire ce que j’en pense ! D’ailleurs, pourquoi n’y a-t-il pas de filles dans votre Parlement ?
- Si, il y en a,  mais elles ne disent rien.
- Alors, je parlerai pour toutes. Comment ça ? Parce que dans une cour il y a une fille insupportable, il faudrait qu’il n’y ait plus de filles du tout ? Ils sont combien, les garçons insupportables ? Devraient-ils disparaître eux aussi pour cette raison ? Je ne comprends comment les hommes blancs qui ont inventé tant de bonnes choses peuvent être encore aussi sauvages et stupides ? »


A l’issue de la bataille qui l’oppose aux garçons, l’auteur revient sur ce que Klou-Klou a pensé de ce qui lui est arrivé :
« Qu’ils sachent donc ce qu’elle pense d’eux ! Ils lui avaient dit qu’elle était noire ? Elle le savait. Qu’elle aille rejoindre les singes dans leur cage ? Eh bien, elle y avait été mais qu’ils essaient à nouveau de l’y forcer à nouveau ! »

On pense alors à ces expositions exhibant des « cannibales » quasiment en cage, sorte de musées humains. Cf entre autres, une exposition du musée du Quai Branly en 2012 : Exhibitions, l’invention du sauvage.

C’est avant tout une fable écrite pour les enfants, abordant des demandes de leur âge :

« - Je veux élever des pigeons !
- Et moi un chien !
- Qu’il soit permis aux enfants de téléphoner !
- Qu’on ne nous embrasse pas !
- Qu’on nous lise des contes
- Qu’on puisse manger du saucisson !
- […]
- Qu’il n’y ait jamais d’examens blancs !
- …ni de dictées ! »


Et des thèmes politiques : la guerre, la démocratie représentative avec le rôle du Parlement, de la Presse, des relations avec les autres États, les autres cultures…
Le livre a été un immense succès. Il a été publié en France, entre autres, dans la collection Folio Junior, sans doute abrégé car il fait tout de même 300 pages.
Je l’ai lu avec beaucoup de plaisir car je m’intéresse à la littérature de jeunesse et aussi à l’éducation politique au sens large du terme. Certains pourront le trouver peu littéraire, trop didactique, daté. A chacun sa lecture.


Mots-clés : #contemythe #initiatique #litteraturejeunesse #xxesiecle
par Pinky
le Mar 7 Déc - 13:57
 
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Isabel Allende

Zorro

Tag litteraturejeunesse sur Des Choses à lire Zorro11
Roman, 525 pages environ, 2005. Titre original: El Zorro: Comienza la leyenda.

Parti pour voir si c'était compatible pour une lecture par mes garçons (ça l'est, juste une petite interrogation sur la distance, qui passe les 500 pages), et puis je me suis laissé prendre à ce bouquin, somme toute pas mal déconfinant; puis, parti pour poster un petit message sur le fil one-shot, je me retrouve à ouvrir un fil d'auteur dont je n'avais jamais rien lu...

Roman de cape et d'épée, donc genre littéraire regardé comme plutôt mineur, mais casse-figure tout de même:
Tout le monde n'est pas Dumas père ou encore Théophile Gautier (Le Capitaine Fracasse), ni même Roger Nimier (D'Artagnan amoureux).

Le sujet (voir le titre en langue originale) est l'enfance et la jeunesse de Don Diego/Zorro, en d'autres termes la genèse de Zorro.

Mme Allende s'en sort fort bien, portée par une documentation qu'on pressent solide (sur Barcelone aux temps de l'occupation française -napoléonienne-, les amérindiens, la Californie colonie de la couronne espagnole au XIXème naissant, les mœurs des gitans en Espagne, ceux des Gentilshommes de fortune du démocratique "royaume de Barataria" de Jean Lafitte, le vaudou à cette époque, l'administration royale et coloniale, etc, etc.).

Portée aussi par un sens narratif, ou peut-être un talent éprouvé de conteuse (?) ainsi que sa biblio incite à le supposer.

Peut-être une plume qui possède déjà, en 2005, beaucoup d'expérience, est-ce de l'ordre du flair, je ne sais pas, je découvre l'écriture d'Isabel Allende (mon impression est que l'excellence dans le domaine du sens narratif, il arrive qu'elle procède d'une articulation constructive sans faille - style Flaubert dans Salammbô si vous voulez - ou bien d'un flair, d'une intuition -à la Stevenson, même s'il y a sûrement beaucoup de boulot derrière l'apparente facilité, et sans doute le plus souvent d'un alliage intuition/colossale charge de travail).

Je lui sais gré que son Zorro soit un héros et non un super-héros, avec ses vulnérabilités, son romantisme, ses à-côtés, la sympathie qui va avec le personnage, antithétique du justicier froid.
Toisième Partie, Barcelone 1812-1814 a écrit:Il n'avait pas eu clairement conscience jusqu'à cet instant de sa double personnalité: d'un côté Diego de La Vega, élégant, minaudier, hypocondriaque, de l'autre Zorro, audacieux, insolent, joueur. Il supposait que son véritable caractère se situait quelque part entre ces deux extrêmes [...].

La dualité entre le personnage un peu gandin, frivole et peu signifiant de Diego et le héros Zorro est d'autant mieux exploitée qu'elle se double d'une dualité quasi gémellaire entre Bernardo et Diego, frères de lait, communiquant par gestes et télépathie, avec la part indienne de Zorro révélée (Bernardo est indien, dans ce Zorro-là).

Il m'est difficile pourtant, en lisant, de ne pas imaginer Zorro Le Renard sous les traits de Guy Williams, or j'ai toujours détesté cette intrusion dans mon imaginaire des aspects physiques de personnages que le cinéma ou les séries parviennent à imposer: je le prends toujours pour faiblesse, ou méforme, de ma part.

Il y a du burlesque, du gymnique, du fer croisé, des méchants, des veules, des passages secrets, des exploits et toutes sortes de prouesses, des coups du sort, des traîtrises, des torts à redresser, de l'imprévu, le camp du bien, celui du mal, etc...(vous n'en doutez évidemment pas !).

Un tout léger petit regret ?  
Dommage toutefois que Mme Allende ait escamoté toutes les possibilités de littérature équestre qu'offre un sujet aussi en or que Zorro: mais enfin l'opus pèse son pavé, on peut lui fournir une excuse...

Extrait:
Première Partie, Californie 1790-1810 a écrit:Bientôt il se trouva perdu dans l'immensité des montagnes. Il tomba sur une source et en profita pour boire et se laver, puis il s'alimenta de fruits inconnus cueillis aux arbres.
Trois corbeaux, oiseaux vénérés par la tribu de sa mère, passèrent en volant plusieurs fois au-dessus de sa tête; il y vit un signe de bon augure et cela lui donna le courage de continuer.  
À la tombée de la nuit, il découvrit un trou protégé par deux rochers, alluma un feu, s'enveloppa dans sa couverture et s'endormit à l'instant, priant sa bonne étoile de ne pas l'abandonner - cette étoile qui, d'après Bernardo, l'éclairait toujours -, car ce ne serait vraiment pas drôle d'être arrivé si loin pour mourir entre les griffes d'un puma.
Il se réveilla en pleine nuit avec le reflux acide des fruits qu'il avait mangés et le hurlement des coyotes tout proches. Du feu il ne restait que de timides braises, qu'il alimenta avec quelques branches, songeant que cette ridicule flambée ne suffirait pas à tenir les fauves à distance.
Il se souvint que les jours précédents il avait vu plusieurs sortes d'animaux, qui les entouraient sans les attaquer, et il fit une prière pour qu'ils ne le fassent pas maintenant qu'il se trouvait seul. À ce moment il vit clairement, à la lueur des flammes, des yeux rouges qui l'observaient avec une fixité spectrale. Il empoigna son couteau, croyant que c'était un loup, mais en se redressant il le vit mieux et s'aperçut qu'il s'agissait d'un renard. Il lui parut curieux qu'il reste immobile, on aurait dit un chat se réchauffant aux braises du feu.
Il l'appela, mais l'animal ne s'approcha pas, et lorsque lui-même voulut le faire, il recula avec prudence, maintenant toujours la même distance entre eux. Pendant un moment Diego s'occupa du feu, puis il se rendormit, malgré les hurlements insistants des lointains coyotes.
À chaque instant il se réveillait en sursaut, ne sachant où il se trouvait, et il voyait l'étrange renard toujours à la même place, comme un esprit vigilant. La nuit lui parut interminable, jusqu'à ce que les premières lueurs du jour révèlent enfin le profil des montagnes. Le renard n'était plus là.
Au cours de jours suivants, il ne se passa rien que Diego puisse interpréter comme une vision, excepté la présence du renard, qui arrivait à la tombée de la nuit et restait avec lui jusqu'au petit matin, toujours calme et attentif.
Le troisième jour, las et défaillant de faim, il essaya de trouver le chemin du retour, mais fut incapable de se situer.    



Mots-clés : #amérindiens #corruption #discrimination #esclavage #initiatique #litteraturejeunesse #segregation #social
par Aventin
le Lun 20 Avr - 18:34
 
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Sujet: Isabel Allende
Réponses: 4
Vues: 653

Jules Supervielle

L'enfant de la haute mer

Tag litteraturejeunesse sur Des Choses à lire L_enfa11


Comment s'était formée cette rue flottante ? Quels marins, avec l'aide de quels architectes, l'avaient construite dans le haut Atlantique à la surface de la mer, au-dessus d'un gouffre de six mille mètres ? Cette longue rue aux maisons de briques rouges si décolorées qu'elles prenaient une teinte gris-de-France, ces toits d'ardoise, de tuile, ces humbles boutiques immuables ? Et ce clocher très ajouré ? Et ceci qui ne contenait que de l'eau marine et voulait sans doute être un jardin clos de murs, garnis de tessons de bouteilles, par-dessus lesquels sautait parfois un poisson ?
Comment cela tenait-il debout sans même être ballotté par les vagues ?
Et cette enfant de douze ans si seule qui passait en sabots d'un pas sûr dans la rue liquide, comme si elle marchait sur la terre ferme ? Comment se faisait-il... ?
Nous dirons les choses au fur et à mesure que nous les verrons et que nous saurons. Et ce qui doit rester obscur le sera malgré nous.
À l'approche d'un navire, avant même qu'il fût perceptible à l'horizon, l'enfant était prise d'un grand sommeil, et le village disparaissait complètement sous les flots. Et c'est ainsi que nul marin, même au bout d'une longue-vue, n'avait jamais aperçu le village ni même soupçonné son existence.
L'enfant se croyait la seule petite fille au monde. Savait-elle seulement qu'elle était une petite fille ?



L'Enfant de la haute mer

Tel est le début de ces drôles d'histoires en forme d'images kaléidoscopiques, avec un dosage subtil d'angoisse, d'humour faussement naïf.

L'entreprise de Supervielle m'a fait penser à celle d'un autre poète, André Dhotel.

Créer un pont entre le réel et l'irréel, la vie et la mort, tenter de retrouver l'univers imaginatif enfantin.

Un univers parallèle où l'on peut se réfugier quand le trop plein du réel nous étouffe et nous empêche de vivre.

Et donc de réclamer au lecteur une réconciliation de  l'enfant et de l'adulte.

Supervielle y parvient grâce à une qualité rare qu'on pourrait nommer grâce, à l'originalité de ses inventions, au ton et à l'imagination sans failles.

J'ai beaucoup apprécié aussi L'Inconnue de la Seine qui reprend un fait divers qui avait frappé l'imagination des surréalistes.

Une jeune noyée avait été repéchée, sans doute une suicidée. Mais ce qui avait frappé l'attention de tous, c'était son mystérieux sourire.

Supervielle l'imagine morte mais consciente, l'objet d'attention de mystérieux compagnons qui l'invitent à oublier le passé, à s'adapter, mais elle résiste.

"Grimaces affreuses de la vie, laissez moi tranquille, pensait-elle. Mais laissez moi donc tranquille ! Que voulez vous que je fasse de vous, quand le reste n'existe plus !"

Quand elle eut laissé loi derrière elle tous les poissons-torches et qu'elle se fut trouvée dans la nuit profonde, elle coupa le fil d'acier qui l'attachait au fond de la mer avec les ciseaux noirs qu'elle avait ramassés, avant de s'enfuir.

"Mourir enfin tout à fait", pensait-elle , en s'élevant dans l'eau.

Dans la nuit marine ses propres phosphorescences devinrent lumineuses, puis s'éteignirent pour toujours. Alors son sourire d'errante noyée revint sur ses lèvres. Et ses poissons favoris n'hésitèrent pas à l'escorter, je veux dire à mourir étouffés, à mesure qu'elle regagnait les eaux moins profondes.

Mais il faudrait citer aussi Les Boiteux du ciel, La Jeune fille à la voix de violon, La Piste et la mare.

A vous de vous faire une idée.

Moi j'ai envie de lire Le Voleur d'enfants.




Mots-clés : #litteraturejeunesse #nouvelle
par bix_229
le Jeu 20 Juin - 17:44
 
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Sujet: Jules Supervielle
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André Dhôtel

Le pays ou l’on n’arrive jamais

Tag litteraturejeunesse sur Des Choses à lire Andre-10


Ce livre est sur ma LAL depuis des décennies ; en fait, j’aurais dû le lire avant l’adolescence. Il s’agit d’un texte assez onirique, un conte bleu qui a lieu principalement dans les Ardennes, les aventures de Gaspard, un gamin de quinze ans plus ou moins en fugue.
Un petit garçon blond aux yeux bleus qui se révèle être une fille (qu’attend la police du genre pour réécrire ce livre ?), un méchant, barbu et roux, qui s’appelle Parpoil (il n’est jamais trop tôt pour apprendre à reconnaître les vilains) ; c’est le monde de l’enfance, et aussi celui des camelots forains, des baladins ambulants, des « camp-volant » nomades et vagabonds.
« C’était simplement la vie avec ses multiples chemins. »

« En regardant cette belle vallée [la Meuse], on a le loisir de songer que la terre entière c’est le grand pays, mais cela ne nous satisfait pas complètement. On se dit qu’il faut rendre la terre encore plus belle, par le bonheur des hommes et par les histoires que l’on reprend inlassablement. Il semble que la vie restera toujours inachevée. Mais on demande une chance supplémentaire. »

« L’horizon du grand pays recule sans cesse au fond de l’espace et du temps. C’est le pays où l’on s’éloigne toujours ensemble, et l’on ne parvient en un lieu désert que pour en trouver d’autres plus beaux. »


Mots-clés : #enfance #litteraturejeunesse #reve #voyage
par Tristram
le Sam 25 Mai - 13:33
 
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Sujet: André Dhôtel
Réponses: 13
Vues: 1071

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