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103 résultats trouvés pour pathologie
Ernesto Sábato
Le tunnelJuan Pablo Castel un peintre torturé, pris dans un tunnel d'incommunicabilité. Il croit un jour en sortir en tombant follement amoureux de Maria, en qui il reconnaît la seule femme capable de comprendre le sens profond de ses tableaux et donc son sens profond à lui. Mais son amour ne s'entend que dans l' absolutisme, et Maria est une jeune femme libre... Il raconte dans cette confession comment, incapable d'admettre l'échec de cette résurrection attendue, il en vient à assassiner Maria.
Plus que la description de cet amour contrarié par la jalousie, c'est l'implacable auto-analyse de m'a tenue à ce livre. On endosse dès les premières pages une chape de plomb dont aucun souffle n 'arrive à se libérer. Dans une lucidité totale,il dissèque sa propre personnalité et analyse les situations jusqu’à l'obsession, et, enfermé dans ce moi qui fait tout à la fois sa fierté et son malheur mène à son terme son un raisonnement implacable .
L'écriture précise et économe de Sabato est à la hauteur de cet enfermement. On en sort oppressé, tenté malgré soi par une empathie pour ce personnage déchiré.
(commentaire rapatrié)
mots-clés : #psychologique #pathologie
- le Mar 6 Déc - 12:54
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- Sujet: Ernesto Sábato
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Joëlle Gardes
Quatrième de couverture : "Tourmentée par sa liaison avec le mari de sa meilleure amie, qu'elle accompagne vers une mort annoncée, la narratrice se penche sur la véritable nature de cette singulière relation à trois.
Court roman paru en 2003 chez un très bon éditeur, il faut le signaler, les éditions Leo Sheer qui offrent une jolie qualité de papier et de couverture.
Ce récit, est mon plus gros choc de cette année et fait partie de mon top 10 désormais.
L'histoire, qui me parle, avec cette atroce maladie si bien décrite par l'auteure, si bien représentée, et dont on ressent tellement la douleur et la malédiction qui l'accompagnent. Cette histoire, ponctuée de considérations philosophiques et existentielles sur l'amour et l'amitié, est émouvante à un point que les larmes peinent à être retenues. De belles larmes non celle résultant d'un atermoiement mièvre, mais de vraies larmes, qui pleurent des sentiments tranchants, si réalistes et si vivants.
Trois personnages centraux, si complexes, qu'on juge puis qu'on excuse, pour les condamner à nouveau par la suite, des personnages réalistes, si prisonniers des difficultés sentimentales, des aléas incontrôlables et des tergiversations propres à nos difficultés de décider, de choisir, de surmonter pour finalement subir un chaos, un chaos qui tue ou qui empêche de vivre.
Place au style maintenant. Il est éblouissant, simplement, l'auteure est spécialiste de linguistique mais la technique n'est pas revendiquée, elle sert l'histoire, le langage est poétique sans être précieux, il est signifiant et assez majestueux, on ressent une sorte de grande dignité dans cet ouvrage, au sein d'une histoire qui pourrait sembler le lot de tellement de personnes.
D'un point de vue personnel, j'ai rarement vu la description de la maladie de manière si fidèle, mieux exprimée que ce que j'aurais moi même déclaré quand je l'ai vécu.
Une grande oeuvre assurément.
mots-clés : #pathologie
- le Sam 3 Déc - 23:30
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- Sujet: Joëlle Gardes
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Blaise Cendrars
Déjà le titre m’interpelle : mor , ravage Moravagine !
Malaise dès le début de la lecture. Qui et pourquoi accompagner pendant des années un homme dans sa folie ? Qu’est-ce qui attire le narrateur chez Moravagine ? qu’est-ce qui le séduit ? Des raisons à découvrir dans sa propre âme.
Il voit et reconnait peut-être sa part d’ombre dans Moravagine, dans sa folie qui pourrait être la sienne. Le cerveau humain est un inconnu, même pour son propriétaire.
Tout au long de cette aventure morbide le narrateur (Raymond) s’interrogera sur certains aspects et réactions de Moravagine mais aussi sur les siens. Il assumera ses idées sur la société, le masochisme de la religion juive, la révolution, la médecine et plus particulièrement la psychiatrie.
Comme l’assure B. Cendrars c’est l’Autre Je qui écrit. Si les explications de l’auteur permettent de
comprendre ce qui l’ a longtemps lié à Moravagine, son état d’esprit à certaine période, l’écriture périodique, la difficulté à poursuivre, la lettre du Dr Ferral elle est claire : B. Cendrars a tué son double au point final.
Les longues énumérations dans les descriptions accentuent l’ambiance lourde de même les paysages souvent inamicaux ; les nombreuses fuites, les poursuites qui suggèrent l’urgence .
L’intervention de B. Cendrars dans la fin de l’aventure m’a rappelé celle d’ Hitchcock dans ses films.
Ce fut encore une lecture intéressante mais qui coûte, il faut aussi que le lecteur parvienne en s’en détacher.
mots-clés : #pathologie
- le Ven 2 Déc - 22:33
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- Sujet: Blaise Cendrars
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