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Graham Swift

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Message par Ouliposuccion Mar 7 Mar - 9:52

Graham Swift
Né en 1949


Graham Swift Tylych59

Né à Londres en 1949, Graham Swift a été, dès ses premiers romans, Le Marchand de douceurs (1980) et L'Affaire de Shuttlecock (1981), considéré comme l'un des auteurs les plus prometteurs de sa génération.
Il est l'auteur de neuf romans et d'un recueil de nouvelles, dont Le pays des eaux (1983), qui remporta le Guardian Fiction Prize, et qui a fait l'objet d'une adaptation cinématographique avec Jeremy Irons. En 1993, Swift reçoit le Prix du meilleur livre étranger pour A tout jamais, puis, en 1996, le prestigieux Booker Prize pour La Dernière tournée. Héritier à la fois de Dickens et de Faulkner, il donne dans ses romans une vision assez sombre de l'histoire, soulignant les grandes fractures liées au révolutions politique, industrielle et culturelle, qui ont contribué, dans la littérature notamment, à brouiller les frontières entre histoire individuelle et grande Histoire.

Source Babelio

Bibliographie

L'affaire Shuttlecock
Le pays des eaux
Hors de ce monde
A tout jamais
La dernière tournée
La lumière du jour
Demain
J'aimerais tellement que tu sois là
Le dimanche des mères
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Message par Ouliposuccion Mar 7 Mar - 9:57

Le dimanche des mères

Graham Swift 1540-110

Angleterre, 30 mars 1924. Comme chaque année, les aristocrates donnent congé à leurs domestiques pour qu’ils aillent rendre visite à leur mère le temps d’un dimanche. Jane, la jeune femme de chambre des Niven, est orpheline et se trouve donc désœuvrée. Va-t-elle passer la journée à lire ? Va-t-elle parcourir la campagne à bicyclette en cette magnifique journée ? Jusqu’à ce que Paul Sheringham, un jeune homme de bonne famille et son amant de longue date, lui propose de le retrouver dans sa demeure désertée. Tous deux goûtent pour la dernière fois à leurs rendez-vous secrets, car Paul doit épouser la riche héritière Emma Hobday. Pour la première – et dernière – fois, Jane découvre la chambre de son amant ainsi que le reste de la maison. Elle la parcourt, nue, tandis que Paul part rejoindre sa fiancée. Ce dimanche des mères 1924 changera à jamais le cours de sa vie.
Graham Swift dépeint avec sensualité et subtilité une aristocratie déclinante, qui porte les stigmates de la Première Guerre – les fils ont disparu, les voitures ont remplacé les chevaux, la domesticité s’est réduite… Il parvient à insuffler à ce court roman une rare intensité, et célèbre le plaisir de la lecture et l’art de l’écriture.


« Autrefois » est un mot qui évoque une époque révolue , un temps donné qui parfois paraît lointain   alors qu'il peut , à son inverse , n'être que le point de départ d'une vie qui à tout jamais se verra changée par ce naguère devenant le point d'ancrage d'une barque qui ne naviguera que sur le bord d'un lac de réminiscences , déterminant l'essence même de toute une vie.
De déplacements oisifs au sein d'une demeure vide , la nudité prend corps et délivre la sensualité au sein même des carcans déclinants. A l'instar des frémissements verdoyants de ce mois de mars  qui investissent les corps avec volupté , les mots de Graham Swift nous possèdent , tempèrent des envolées sensuelles pour nous délivrer une toile victorienne survolée par une main de maître.
L'imminence d'un drame personnel donne de l’écho aux heures qui passent au gré des pages , c'est une immersion au cœur même de l'élégance et de la passion.
Magistral.

« Elle pédala dur au départ, puis se mit en roue libre et acquit de la vitesse. Elle entendait ronronner son vélo, elle sentait l’air gonfler ses cheveux, ses vêtements et, semblait-il, ses veines. Le sang chantait dans ses veines et elle en aurait fait autant si la force irrésistible de l’air ne l’avait empêchée d’ouvrir la bouche. Jamais elle ne saurait expliquer cette totale liberté, cette folle impression que tout était possible. Dans tout le pays, des bonnes, des cuisinières et des nounous avaient été « libérées » pour la journée, mais y en avait-il une qui fût aussi libre qu’elle? »
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Message par Bédoulène Mar 7 Mar - 21:11

une prochaine lecture Ouli ! je te lirai plus tard

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Message par topocl Lun 27 Mar - 21:30

Le dimanche des mères

Graham Swift 1540-110

Un sentiment inattendu de liberté la submergea . Sa vie ne faisait que commencer, elle ne s'achevait pas, elle ne s'était pas achevée. Jamais elle ne pourrait expliquer (ni n'aurait à expliquer) ce reversement illogique qui la  bousculait. Comme si, en fin de compte,  c'était le monde à l'envers, comme si ce qu'elle laissait derrière elle n'était pas enfermé, perdu, enseveli dans une maison, mais se mêlait profusément à l'air qu'elle respirait. Jamais elle ne serait capable d'expliquer cette sensation, et elle ne l'éprouverait pas moins fût-ce plus  tard, lorsqu'elle découvrirait que cette journée s'était, en réalité, retournée comme un gant. Comment la vie pouvait-elle être être si cruelle et si généreuse à la fois ?



Le dimanche des mères, les bonnes ont congé et vont voir leur mère, les maîtres se débrouillent. Comme Jane, la bonne qui lit des livres de garçons, est orpheline, elle est disponible pour répondre à l'appel de son amant, le jeune fils des maîtres voisins. C'est joyeux et doux, mais seulement le temps de quelques heures, et malheureusement leur dernier moment, car celui-ci doit épouser prochainement Emma, d'un mariage arrangé. Jane s'imagine que la réalité aurait pu être autre... et cette réalité justement offre une nouvelle version.
C'est ainsi que Jane devient plus tard  écrivain et, 70 ans après, pressée par des interviewers et les dédales de sa mémoire, se remémore.

C'est un récit tout à fait séduisant, d'une construction audacieuse, d'une poétique intelligence,  qui parle de fiction, de mots, de souvenirs, d'histoires et de possibles au gré des pensées voyageuses de Jane âgée, de ses certitudes, de ses hypothèses. Et le discours se distille ainsi, un pas en avant, deux en arrière, un autre de travers et ça repart, piétine,  se répète, comme la pensée qui se remémore, ou comme la fiction qui se construit, dans une grande malice d'écriture. Le récit est alternativement mutin et sensuel, tragique  puis mélancolique pour le portrait d'une femme moderne, qui à 23 ans se découvre libre quoique choisie, audacieuse (voir la citation faite par Ouliposuccion). Elle suit vaillament son chemin propre et non celui qui lui était tracé, pour démontrer que tout est possible et que, si l'amour est un plaisir,  les mots sont des complices, et la littérature  un compagnon d'aventure.

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Message par Avadoro Jeu 4 Mai - 23:32

Graham Swift 1540-110

Le dimanche des mères

J'ai découvert ce court roman grâce à la chaîne de lecture et ce fut une belle découverte (merci Ouliposuccion !). Grahim Swift installe d'emblée une atmosphère étrangement fascinante, et la rencontre de deux amants à l'occasion de ce "dimanche des mères" représente une parenthèse fragile et presque irréelle. A l'écart de la société, ce moment dans son isolement semble signifier la fin d'une illusion et figer les protagonistes dans un crépuscule insaisissable.

Graham Swift replace ces instants secrets dans une démarche de remémoration, où la perspective d'une vie et l'ampleur du passage du temps précipitent un ensevelissement des souvenirs que l'écriture cherche à combler.
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Message par topocl Sam 20 Mar - 21:35

le grand jeu

Un triangle amoureux qui va changer la vie de trois jeunes artistes du spectacle vivant dont l'un est magicien. Ces jeunes gens  furent enfants pendant la guerre, y ont appris , et vivent, le temps d'un été, le fait que rien n'est écrit, tout peut surgir. La femme, dernière survivante, se remémore 50 ans après.

Le récit  fait fi de la chronologie, joue au chat et à la souris avec sa lectrice, exploite les thèmes  de la magie, de l'illusion, de la disparition et du mensonge sur fond de bonhomie. Un style est assez curieux, assez incantatoire et donne la part belle aux doutes et interrogations ( j'ai pensé parfois à JC Oates)

Et au final, un roman assez plaisant, qui reprend et enrichit les thème chers à l'auteur , les mères, l'amitié la nostalgie. Pas sûr qu'il me laisse une trace indélébile, mais un bon moment de passé.

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Message par Tristram Sam 20 Mar - 23:56

Je découvre le fil au hasard du post de Topocl (et note Le dimanche des mères dans un premier temps).
J'avais noté dans « L’hypocondriaque », in « La leçon de natation et autres nouvelles » (et trouvé d'une grande justesse) :
« Vous voyez bien, la santé n’est pas l’absence de maladie mais l’indifférence à son égard. »

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Message par topocl Dim 21 Mar - 9:44

Tristram a écrit: (et note Le dimanche des mères dans un premier temps).
Tu as raison. La dernière tournée était très bon aussi.

Tristram a écrit:
(et trouvé d'une grande justesse) :  
« Vous voyez bien, la santé n’est pas l’absence de maladie mais l’indifférence à son égard. »
Ouais, crève d'un bon cancer , ce n'est pas un problème à condition que tu y sois indifférent. Graham Swift 1384701150


Dernière édition par topocl le Dim 21 Mar - 16:17, édité 1 fois

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Message par Tristram Dim 21 Mar - 11:47

Merci pour tes bons vœux, Topocl, ça fait toujours plaisir, surtout un dimanche matin au réveil.

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Message par Bédoulène Dim 21 Mar - 13:43

je penche pour une réponse de topocl à l'auteur !

mais je vous laisse vous débrouiller ou embrouiller comme d'hab ! Wink

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Message par Tristram Dim 21 Mar - 13:58

Inutile, je suis très fâché _ surtout moi qui déteste les moqueries et autres plaisanteries.

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Message par bix_229 Dim 21 Mar - 14:27

Comme le dit un certain Poutine : c'est celui qui dit qui est ! Graham Swift 1156247026
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Message par bix_229 Dim 21 Mar - 15:15

Je vais y revenir à Graham Swift et aussi à Mc Ewan. J'ai l'impression d'avoir snobbé le anglais...
La faute à Boris Johnson ?
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