Michelangelo Antonioni
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Michelangelo Antonioni
Michelangelo Antonioni est un réalisateur et scénariste du cinéma italien (né à Ferrare en Émilie-Romagne le 29 septembre 1912 et mort à Rome le 30 juillet 2007).
Il a obtenu de nombreuses récompenses, dont l'Oscar pour l’ensemble de sa carrière en 1995 et le Lion d'or pour la carrière à Venise en 1997. Il est le seul réalisateur, avec Henri-Georges Clouzot et Robert Altman, à avoir remporté les trois plus hautes récompenses des principaux festivals européens que sont Cannes, Berlin et Venise.
Filmographie :
Longs métrages
1949 : Jeunes en blanc, documentaire
1950 : Chronique d'un amour
1953 : La Dame sans camélia
1953 : Les Vaincus
1953 : L'Amour à la ville, segment J'essaye le suicide
1955 : Femmes entre elles
1957 : Le Cri
1960 : L'avventura
1961 : La Nuit
1962 : L'Éclipse
1964 : Le Désert rouge
1965 : Les Trois Visages, segment Le Bout d'essai
1966 : Blow-Up
1970 : Zabriskie Point
1972 : Chung Kuo, la Chine
1975 : Profession : reporter
1980 : Le Mystère d'Oberwald
1982 : Identification d'une femme
1989 : (Douze réalisateurs pour douze villes), coréalisation promotionnelle pour la Coupe du monde de football de 1990 en Italie, segment Roma
1995 : Par-delà les nuages, coréalisé avec Wim Wenders
2000 : Destinazione Verna
2004 : Eros, segment Il filo pericoloso delle cose
Invité- Invité
Re: Michelangelo Antonioni
Antonioni fait partie des grands noms du cinéma, et d'un certain âge d'or du cinéma italien, avec Fellini, Pasolini, ou Ferreri. De ceux-là, c'est sans doute celui qui m'avait le moins parlé jusqu'alors. Je m'étais profondément ennuyé devant son Profession reporter (1975) avec Nicholson. Mais Blow up, palme d'or en 1967, l'a fait remonter dans mon estime.
Encore une histoire de photographe, vous me direz. On s'y ennuie aussi parfois, mais ... ça m'a paru d'un tout autre calibre. La réalisation est d'une grande sensibilité, et il parvient à nous plonger dans le quotidien de ce photographe de mode qui court un peu partout, dans une existence totalement emplie d'une vacuité criante.
Le film est inspiré d'une des nouvelles de Cortazar, (les fils de la vierge, dans son recueil Les armes secrètes) et apparemment le film fit scandale à sa sortie pour les corps dénudés (ça paraît drôle vu d'ici, et l'univers aussi bien kitsch de l'époque). Reste que pour moi, ça n'a pas tellement vieilli, le propos est toujours d'actualité sur cette société expurgée de son sens mystique. Pas étonnant également que Lynch ait apprécié le film, il y a une part d'insaisissable dans ce long-métrage, et la fin nous laisse pantois.
Encore une histoire de photographe, vous me direz. On s'y ennuie aussi parfois, mais ... ça m'a paru d'un tout autre calibre. La réalisation est d'une grande sensibilité, et il parvient à nous plonger dans le quotidien de ce photographe de mode qui court un peu partout, dans une existence totalement emplie d'une vacuité criante.
Le film est inspiré d'une des nouvelles de Cortazar, (les fils de la vierge, dans son recueil Les armes secrètes) et apparemment le film fit scandale à sa sortie pour les corps dénudés (ça paraît drôle vu d'ici, et l'univers aussi bien kitsch de l'époque). Reste que pour moi, ça n'a pas tellement vieilli, le propos est toujours d'actualité sur cette société expurgée de son sens mystique. Pas étonnant également que Lynch ait apprécié le film, il y a une part d'insaisissable dans ce long-métrage, et la fin nous laisse pantois.
Invité- Invité
Re: Michelangelo Antonioni
Ah, mais je l'aime beaucoup moi "Profession : reporter" . Et je le préfère nettement à "Blow up" (mais il faudra que je revoie ce dernier)
Antonioni a donné, je pense, le meilleur de lui-même avec la sublissime, bellissime, grandissime, Monica Vitti : "L'Avventura", peut-être son chef-d'oeuvre, mais aussi "La Nuit", "Le Désert rouge", "L'Eclipse"...
C'est très particulier le cinéma d'Antonioni, basé sur la lenteur, l'introspection, l'incommunicabilité entre les personnages, avec de longs plans-séquences sur l'extérieur. Je conçois qu'on puisse s'y ennuyer, mais c'est un régal pour moi. C'est l'un de mes cinéastes préféré
Antonioni a donné, je pense, le meilleur de lui-même avec la sublissime, bellissime, grandissime, Monica Vitti : "L'Avventura", peut-être son chef-d'oeuvre, mais aussi "La Nuit", "Le Désert rouge", "L'Eclipse"...
C'est très particulier le cinéma d'Antonioni, basé sur la lenteur, l'introspection, l'incommunicabilité entre les personnages, avec de longs plans-séquences sur l'extérieur. Je conçois qu'on puisse s'y ennuyer, mais c'est un régal pour moi. C'est l'un de mes cinéastes préféré
ArenSor- Messages : 3372
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Re: Michelangelo Antonioni
Je préfère moi aussi Profession reporter à Blow Up, je rapatrie :
The Passenger/Profession : reporter
Profession: reporter est l'Odyssée d'un homme en transit, d'un homme fatigué du monde qui va vers une mort libératrice après avoir échangé son identité avec celle d'un voyageur et qui vient d'y mourir. David Locke est un journaliste que sa femme trompe et méprise, un voyeur professionnel qui se trouve soudain attiré par le mystère de l'autre et accomplit l'acte ultime du voyeurisme: devenir cet autre, entrer dans les détails intimes d'une vie de substitut.
C'est un film tentaculairement riche sur l'individu et politique également, d'une façon intimement liée ce qui ne le rend que plus intéressant. Le film était présenté (quand je l'ai vu) avec l'accent mis sur l'effondrement, un semblant de quête un peu suicidaire. Ce n'est pas complètement faux puisqu'on approche un semblant de refus d'une partie du monde et de soi, un besoin de vide. et que Locke/Robertson joué par Jack Nicholson fuit aussi ce qu'il trouve de beau en se jetant de rendez-vous louches en rendez-vous manqués mais... la présence de la jeune femme et surtout le fait que le film est quand même un sauvagement beau road movie, lumineux ! fait qu'on est porté autant que par le malaise du personnage par la force du regard sur les lieux, sur le moment de présence. ça ne résout pas le problème mais propose un contrepoint intéressant et une expérience cinématographique particulièrement riche et constructive. Que ce rendez-vous soit finalement manqué lui aussi n'efface pas sa réalité.
Le charme doucement suranné du film très construit, et aux prouesses occasionnelles (ou nombreuses), la performance d'acteur à l'ancienne ne font qu'ajouter à la densité du moment. Gros, grand film avec des moments de terribles vertiges.
Au passage on découvre après coup les possibilités d'un retour dans un films comme Limits of Control de Jim Jarmusch qui arrive sans doute lui aussi, avec sa manière, à inviter le lieu, la présence.
The Passenger/Profession : reporter
Profession: reporter est l'Odyssée d'un homme en transit, d'un homme fatigué du monde qui va vers une mort libératrice après avoir échangé son identité avec celle d'un voyageur et qui vient d'y mourir. David Locke est un journaliste que sa femme trompe et méprise, un voyeur professionnel qui se trouve soudain attiré par le mystère de l'autre et accomplit l'acte ultime du voyeurisme: devenir cet autre, entrer dans les détails intimes d'une vie de substitut.
C'est un film tentaculairement riche sur l'individu et politique également, d'une façon intimement liée ce qui ne le rend que plus intéressant. Le film était présenté (quand je l'ai vu) avec l'accent mis sur l'effondrement, un semblant de quête un peu suicidaire. Ce n'est pas complètement faux puisqu'on approche un semblant de refus d'une partie du monde et de soi, un besoin de vide. et que Locke/Robertson joué par Jack Nicholson fuit aussi ce qu'il trouve de beau en se jetant de rendez-vous louches en rendez-vous manqués mais... la présence de la jeune femme et surtout le fait que le film est quand même un sauvagement beau road movie, lumineux ! fait qu'on est porté autant que par le malaise du personnage par la force du regard sur les lieux, sur le moment de présence. ça ne résout pas le problème mais propose un contrepoint intéressant et une expérience cinématographique particulièrement riche et constructive. Que ce rendez-vous soit finalement manqué lui aussi n'efface pas sa réalité.
Le charme doucement suranné du film très construit, et aux prouesses occasionnelles (ou nombreuses), la performance d'acteur à l'ancienne ne font qu'ajouter à la densité du moment. Gros, grand film avec des moments de terribles vertiges.
Au passage on découvre après coup les possibilités d'un retour dans un films comme Limits of Control de Jim Jarmusch qui arrive sans doute lui aussi, avec sa manière, à inviter le lieu, la présence.
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Re: Michelangelo Antonioni
animal a écrit:
Au passage on découvre après coup les possibilités d'un retour dans un films comme Limits of Control de Jim Jarmusch qui arrive sans doute lui aussi, avec sa manière, à inviter le lieu, la présence.
Le seul Jarmusch qui m'ait laissé de côté ... Tout s'explique !
Invité- Invité
Re: Michelangelo Antonioni
niarf. mais j'aime bien Blow Up quand même !
Blow-up
Un photographe vaguement antipathique mais surtout tourmenté se retrouve par hasard témoin involontaire mais entêté d'un meurtre. D'autant plus entêté que quelque chose de plus fort que les photos de modes se manifeste dans cette aventure ?
Ambiance image hyper construite (c'est peut-être ça qui fait daté autant que les fringues et les autos ?) et musique jazzy/prog... qui laisse la place de façon surprenante à de chouettes silences dans le park. Intéressant aussi comme les éléments qui participent à l'intrigue et au suspens ne sont pas si nombreux ou présents pour laisser sa place, l'air de rien, au suspens existentiel de notre gugusse. Suspens qui tourne autour de la beauté et des femmes et (de façon légèrement chargée) au sens de l'image, ou à sa nécessité. On se prend vite à l'ambiance et la manière de montrer et la beauté et le regard sur la beauté n'est pas dénué d'intérêt derrière cette lassitude traversée de beautés, Vanessa Redgrave en tête et témoignant (c'est choisi/appuyé aussi) plus de présence. (Et bien joué le début d'explication qui se perd en route). Amusant aussi de se demander par l'ambiance artistique (avec notamment le voisin/ami peintre) quelle est la part de détachement, recul du réalisateur.
Un peu daté (mais le réflexe est artificiel lui aussi) mais efficace et avec en plus quelques moments particulièrement réussis. Beaucoup aimé certaines transitions par déplacement et une paire de paysages, enchainement, urbains.
Moins scotchant que Profession reporter, plus d'artifice (pas que l'autre en soit dénué) mais tout de même un bigrement bon film, qui est à voir.
Et puis les trouvailles appuyées ça marche aussi quand il y a ce qu'il faut, bel exemple : le fumage de clope au ralenti sur la musique rythmée.
Blow-up
Un photographe vaguement antipathique mais surtout tourmenté se retrouve par hasard témoin involontaire mais entêté d'un meurtre. D'autant plus entêté que quelque chose de plus fort que les photos de modes se manifeste dans cette aventure ?
Ambiance image hyper construite (c'est peut-être ça qui fait daté autant que les fringues et les autos ?) et musique jazzy/prog... qui laisse la place de façon surprenante à de chouettes silences dans le park. Intéressant aussi comme les éléments qui participent à l'intrigue et au suspens ne sont pas si nombreux ou présents pour laisser sa place, l'air de rien, au suspens existentiel de notre gugusse. Suspens qui tourne autour de la beauté et des femmes et (de façon légèrement chargée) au sens de l'image, ou à sa nécessité. On se prend vite à l'ambiance et la manière de montrer et la beauté et le regard sur la beauté n'est pas dénué d'intérêt derrière cette lassitude traversée de beautés, Vanessa Redgrave en tête et témoignant (c'est choisi/appuyé aussi) plus de présence. (Et bien joué le début d'explication qui se perd en route). Amusant aussi de se demander par l'ambiance artistique (avec notamment le voisin/ami peintre) quelle est la part de détachement, recul du réalisateur.
Un peu daté (mais le réflexe est artificiel lui aussi) mais efficace et avec en plus quelques moments particulièrement réussis. Beaucoup aimé certaines transitions par déplacement et une paire de paysages, enchainement, urbains.
Moins scotchant que Profession reporter, plus d'artifice (pas que l'autre en soit dénué) mais tout de même un bigrement bon film, qui est à voir.
Et puis les trouvailles appuyées ça marche aussi quand il y a ce qu'il faut, bel exemple : le fumage de clope au ralenti sur la musique rythmée.
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Re: Michelangelo Antonioni
ArenSor a écrit:Ah, mais je l'aime beaucoup moi "Profession : reporter" . Et je le préfère nettement à "Blow up" (mais il faudra que je revoie ce dernier)
Antonioni a donné, je pense, le meilleur de lui-même avec la sublissime, bellissime, grandissime, Monica Vitti : "L'Avventura", peut-être son chef-d'oeuvre, mais aussi "La Nuit", "Le Désert rouge", "L'Eclipse"...
C'est très particulier le cinéma d'Antonioni, basé sur la lenteur, l'introspection, l'incommunicabilité entre les personnages, avec de longs plans-séquences sur l'extérieur. Je conçois qu'on puisse s'y ennuyer, mais c'est un régal pour moi. C'est l'un de mes cinéastes préféré
Je poursuis l'exploration avec L'Eclipse.
Et j'ai découvert la "sublissime, bellisime, grandissime" Monica Vitti !
C'est vrai qu'elle est belle, mais ce qui est surtout intéressant c'est la confrontation avec le personnage joué par Delon.
Ce sont deux personnages perdus, seuls dans la matérialisme, dans la vacuité du monde moderne (faut dire que la Bourse c'est le bon angle pour critiquer).
Ce qui m'a vraiment plu, ce sont les passages introspectifs et poétiques du début et de la fin. Mais le film était plutôt chouette dans sa globalité.
Il commence à me plaire, ce Michelangelo Antonioni.
Invité- Invité
Re: Michelangelo Antonioni
Ca pourrait donner envie de repartir dans l'exploration du cinéaste !
Une dose de récup' pour l'échange de bons procédés ?
Zabriskie Point
Un jeune ne se sent pas complètement à sa place dans les mouvements de contestation étudiante. Avec un pote ils achètent des armes (ils disent que c'est pour se défendre des noirs de leur quartier comme ça les armuriers sont coulants !). Quand la police intervient sur le campus un policier est tué. Notre petit jeune prend peur (de l'erreur judiciaire) et se fait la malle. plus tard il apprend qu'il a été vu et est soupçonné de ce meurtre. Il se fait la malle dans un avion rose et trouve dans le désert une secrétaire qui bosse pour un gros entrepreneur qui rêve de massacrer le désert à coups de lotissements de luxe.
Désert, images très coulées et très très belles (les images de ville et les intérieurs sont au moins aussi bien construits et choisis en fait) pour un film qui dans son engagement se ramollit. Nos deux beaux jeunes un peu perdus et épris de liberté sont un peu moins intéressant que les images du monde qui les oppresse et leurs choix de libertés un peu gros. Les explosions de la fin restent pas mal.
Hyper fluide et très très beau la plupart du temps tout de même et une sonorisation en retrait qui permet de se caler dans le mouvement. ça a l'air daté mais c'est un truc à voir. Peut-être trop tard pour le voir autrement ?
Une dose de récup' pour l'échange de bons procédés ?
Zabriskie Point
Un jeune ne se sent pas complètement à sa place dans les mouvements de contestation étudiante. Avec un pote ils achètent des armes (ils disent que c'est pour se défendre des noirs de leur quartier comme ça les armuriers sont coulants !). Quand la police intervient sur le campus un policier est tué. Notre petit jeune prend peur (de l'erreur judiciaire) et se fait la malle. plus tard il apprend qu'il a été vu et est soupçonné de ce meurtre. Il se fait la malle dans un avion rose et trouve dans le désert une secrétaire qui bosse pour un gros entrepreneur qui rêve de massacrer le désert à coups de lotissements de luxe.
Désert, images très coulées et très très belles (les images de ville et les intérieurs sont au moins aussi bien construits et choisis en fait) pour un film qui dans son engagement se ramollit. Nos deux beaux jeunes un peu perdus et épris de liberté sont un peu moins intéressant que les images du monde qui les oppresse et leurs choix de libertés un peu gros. Les explosions de la fin restent pas mal.
Hyper fluide et très très beau la plupart du temps tout de même et une sonorisation en retrait qui permet de se caler dans le mouvement. ça a l'air daté mais c'est un truc à voir. Peut-être trop tard pour le voir autrement ?
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