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Hamid Ismaïlov

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Message par Bédoulène Dim 16 Sep - 16:13

Hamid Ismaïlov
Né en 1954

Hamid Ismaïlov Hamid10

Hamid Ismaïlov (né en 1954 au Kirghizistan près de Tachkent) est un écrivain ouzbek qui a été expulsé d'Ouzbékistan en 1994 pour ses « inacceptables tendances démocratiques ». Il a ensuite habité en Russie, en France, en Allemagne, avant de s'installer à Londres avec sa famille où il dirige le service de l'Asie centrale à la BBC. Il écrit en ouzbek et en russe.
Ismailov est diplômé de l'école militaire de communication et plus tard de plusieurs départements de l' université de Tachkent (biologie, droit, gestion)

Ismailov a publié des dizaines de livres en ouzbek, russe , français, allemand, turc et d'autres langues. Parmi eux des livres de poésie: "Сад" (Garden) (1987), "Пустыня" (Desert) (1988); de poésie visuelle: "Post Faustum" (1990), "Книга Отсутстви" (1992); romans "Собрание Утончённых" (1988), Le vagabondage flamboyant (1993), Hay-ibn-Yakzan (2001), Hostage aux Turcs célestes (2003), "Дорога к смерти больше чем смерть" (La route de la mort est plus grand que la mort ) (2005), et bien d’autres. Il a traduit en russe et dans certaines langues occidentales des classiques russes et occidentaux en classiques ouzbeks, ouzbeks et persans.

Le roman d'Ismailov Le chemin de fer russe : лелезная дорога ), écrit avant son départ d'Ouzbékistan, fut le premier à être traduit en anglais par Robert Chandler et publié en 2006. Une édition russe fut publiée à Moscou en 1997 sous le pseudonyme d'Altaer Magdi. ( Russe : Алтаэр Магди ).  Un autre roman, A Poet and Bin-Laden (traduction anglaise de "Дорога к смерти больше чем смерть"), traduit par Andrew Bromfield , a été publié en septembre 2012.  Son triptyque de romans, "Мбобо", in English The Underground (publié dans le monde entier par Restless Book, Googling for Soul et Two Lost to Life ont également été traduits en anglais.  Son livre "The Dead Lake" (traduction anglaise de "Вундеркинд Ержан" d'Andrew Bromfield) a été publié par Peirene Press début 2014.  Son roman "The Devils 'Dance" a été publié par Tilted Axis Press en 2018. .

Le 30 avril 2010, la BBC a annoncé la nomination d'Ismailov comme écrivain en résidence pour BBC World Service pendant deux ans. Le blog a été lancé le 10 mai 2010.  Le 31 décembre 2014, Hamid Ismailov a annoncé sur ses comptes Facebook et Twitter qu'il mettait fin à son mandat de quatre ans et demi.  En juin 2012, Ismailov a représenté l'Ouzbékistan au Poetry Parnassus à Londres.
source wikipedia

Ouvrages en français

• 1993 - Le Vagabond Flamboyant. Anecdotes et poèmes soufis « Diwan
• 2008 - Anthologie de la poésie d'Ouzbékistan (deux tomes)
• 2009 - Contes du chemin de fer
• 2017 - Dans les eaux du lac interdit

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Message par Bédoulène Dim 16 Sep - 16:20

Dans les eaux du lac interdit

Hamid Ismaïlov 513ejy10


Le livre est composé de 3 chapitres : I – Do (avant), II -  Do La (le destin), III – Sol Mi Fa (le sel du mythe) ; car la musique habite la vie de Yerzhan.

Un train traverse l’immense steppe du Kazakhstan, à son bord le narrateur, des gens qui discutent pour passer le temps ; dans l’une des gares un gamin propose une boisson à la vente et il joue du Brahms au violon : magnifiquement.

Le narrateur l’interpelle : « petit » ! ce qui a le don de le  contrarier vivement . Je suis un homme, j’ai 27 ans ! Voilà, c’est Yerzhan et il va conter sa vie, dans un hameau isolé, Kara-Shagan, où vivent deux familles.

L’enfance de Yerzhan pourrait être celle d’un conte, celui que sa grand-mère lui raconte pendant les longues soirées, car sa conception a surpris ce petit monde ; partie dans la forêt rattraper son foulard que le vent emporte, Kanishat, est victime d’une agression par un  « extra-terrestre » ; retrouvée blessée dans un ravin non loin de la « zone ». Cette agression portera un fruit, Yerzhan !

La Zone, ce lieu clôturé, interdit engendrera une peur sur Yerzhan, comme le marquera le « lac interdit » et  « la ville morte » que la dureté de l’hiver recouvre de neige .

L’enfance de Yerzhan se déroulera comme tous les enfants de la steppe, mais lui et les autres membres des familles se rendront compte que contrairement à Aisulu (sa promise) et les autres écoliers Yerzhan ne grandit plus. C’est un bouleversement pour l’enfant ; cet enfant doué pour la musique qui à l’âge de 3 ans jouait déjà de la dombra de son grand-père, puis à présent magnifiquement du violon.

Shaken sous l’insistance de sa femme « la citadine », avait acheté un poste gramophone, puis plus tard pour convaincre les familles que sa propagande était juste, un téléviseur. Ce fut une ouverture sur l’ailleurs. Yerzhan et Aisulu écoutèrent et regardèrent leurs « idoles », des musiciens, chanteurs. Mais à présent plus rien ne l’intéresse, il s’isole, même d’Aisulu.

Yerzhan nommera son souci « cela » ! Tous cherchent à comprendre la raison de son état. Chacun pour l’aider tentera des moyens plus ou moins archaïques, seul l’oncle Shaken qui travaille à la centrale d’essais atomiques (*) plus pragmatique l’emmènera passer une radio, dont il ne voudra pas croire les résultats. Yerzhan ne grandira plus, il a fini sa croissance.
Les explosions atomiques qui résonnent dans la steppe, détruisent villages, tuent la faune, la flore, empoisonnent les lacs, pourraient être responsables de ce phénomène ? Apparemment, même si certains membres des deux familles constatent les méfaits sur leur vie, il semble qu’ils ne mesurent pas l’importance de l’impact.

Et surement pas l’oncle Shaken dont le leitmotiv est : «  Pour construire le communisme ! C’est notre devoir absolu non seulement de rattraper, mais de surpasser les Américains ! En cas de troisième guerre mondiale ! concluait son slogan favori. » C’était l’ère de l’atome !

Yerzhan se souvint qu’un jour, par bravade, devant les écoliers médusés il s’ était baigné dans les « eaux du lac interdit ».

Pendant que le train continue son parcours, Yerzhan déroule sa vie à l’étranger, le narrateur, avec lequel il partage le compartiment de nuit. Un chemin qui l’ a conduit à jouer du violon dans les trains où il vend des boissons ; comme  son grand-père et son oncle étaient cheminots.

Extraits
« …Yerzhan grattait, en secret, la dombra, imitant ses sourcils froncés et sa voix rauque. Il ne lui fallut pas longtemps pour saisir quelques mélodies familières et,[…] à mémoriser les mouvements des doigts de son grand-père. »

« Lorsque l’archet frotta les cordes, l’instrument poussa un gémissement disgracieux. « Donne ! Donne ! Et Yerzhan prit le violon des mains de son grand-père. Ce jour-là, il usa les oreilles de tout le monde. Seul l’oncle Kepek, qui était saoul, fut si touché qu’il fondit en larmes.. »

« Le wagon se mit à tanguer. Les boites de pain se mirent à tanguer. Les vieux disparurent par la porte ouverte. Le taon faisait tournoyer le sol sous les pieds de Yerzhan. Puis il l’entraîna dans une obscurité chaotique.

La Zone ! c’était ainsi que Yerzhan se rappelait ce jour-là, le moment où le train quitta les rails et se renversa dans la steppe. Finalement, Pépé Daulet et Tonton Tolegen, couverts de sang, sauvèrent Yerzhan de l’obscurité et des pattes velues du taon. Ils l’enveloppèrent de peaux de mouton, tout en versant leurs chiches larmes de vieillards. »

« Des nuages de plomb balayaient la steppe sans donner ni pluie ni neige. Des nuages creux, que ni le tonnerre ni les éclairs ne venaient traverser. Il était étrange de voir la rapidité avec laquelle ces nuages défilaient dans le ciel quand, au sol, l’air était si stagnant.
Plusieurs jours passèrent avant que le ciel ne s’éclaircit. Personne ne sortit …Ils pissaient même dans un saladier de cuivre, que Kepek, fulminant, vidait de temps à autre par la fenêtre.
Leur urine – et celle de Yerzhan en particulier – vira au rouge, comme sous l’effet de la honte. »


« Regarde, c’est l’oie… » Yerzhan se pencha sur le côté, s’attendant à voir des bestioles, et peut-être un lac. Mais devant eux, étirant son cou de béton hors du sol, se tenait un étrange bâtiment.
Au loin Yerzhan aperçut d’autres silhouettes obscures. A mesure qu’ils s’approchaient, « l’oie » se mit à ressembler plutôt à une grue, un immense bloc de béton à moitié effondré, comme s’il avait fondu et dégouliné sur un côté. Le garçon resta bouche béé et les yeux grands ouverts, mais Tonton Shaken ne resta pas longtemps là. Il orienta le cheval vers les autres structures. Et bientôt Yerzhan les vit nettement : des maisons en ruine.
Yerzhan fut terrifié. La fin du monde décrite par Mémé Ulbarsyn se matérialisait sous ses yeux. »

Mais Pépé n’était point de son avis : « Il n’y a rien en ce bas monde qui justifie une guerre ! Le chemin de fer, je comprends, ça sert à transporter des gens et des marchandises – c’est utile pour tout le monde ! Mais à quoi sert ton putain d’atome de mes deux ? Vous avez transformé la steppe entière en désert ! On ne voit plus jamais de gerbille ou de renards ! «

« Et les hommes n’arrivent plus à bander ! intervenait Kepek avec une assertion incompréhensible de son cru qui poussait Shaken, penaud, à détourner le regard. »



Spoiler:

L’auteur mêle  réalité et mythe dans l’histoire de Yerzhan, car certainement la vie des kazakhs est différente selon le lieu d’habitation. La femme de Shaken, par exemple est nommée « la citadine » comme on dirait l’étrangère.
L’amitié qui lie les deux familles du hameau est sensible et la vie de chacun montre bien la dureté de cette région et leur isolement. Certains membres sont frustes, leurs gestes anciens, manque d’hygiène.  
Le mutisme de Kanishat, la mère de Yerzhan est tout de même étonnant puisqu’il l’éloigne de son enfant. Un  mutisme voulu, une forme de révolte contre l’attitude de son père ?
Les sentiments de Yerzhan sont bien compréhensibles.
Je pense que l’auteur a installé le narrateur dans le train qui traverse la steppe  du kazashtan pour en montrer l’immensité.

Je trouve l’écriture assez poétique dans ce contexte et agréable, ainsi que la composition en 3 parties.

ajout : en résumé c'est à travers l'histoire de Yerzhan, cet adulte enfermé avec son destin, ses espoirs dans un corps d' enfant que l'auteur dénonce l'impact des nombreux essais nucléaires dans la steppe d'Ouzbékistan. La guerre froide qui opposait les USA à l'URSS est représentée par les propos de Shaken qui travaille au polygone d'essais.
L' importance du  réseau ferré dans le pays est signalé par les propos et le travail de la famille Daulet et le choix de positionner le narrateur dans un voyage en train.

Je pense lire un autre livre de l’auteur
mots-clés : #enfance #lieu #musique


Dernière édition par Bédoulène le Mar 18 Sep - 7:34, édité 2 fois

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Message par Tristram Lun 17 Sep - 0:22

Tout cela paraît t'avoir beaucoup plu, Bédoulène ! Et effectivement c'est tentant...

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Message par bix_229 Lun 17 Sep - 2:42

Tentant, tant et tant ! Hamid Ismaïlov 3933839410
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Message par Bédoulène Lun 17 Sep - 8:08

merci Tristram et Bix !

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Message par Armor Mar 18 Sep - 0:07

Je l'ai lu il y a quelques années, j'en gardais un souvenir un peu flou d'étrangeté tentée de poésie, ton commentaire m'a permis de me souvenir (avec plaisir) de tout un pan du roman que j'avais oublié. Je pense que c'est une lecture qui pourrait bien te plaire, bix.

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Message par Bédoulène Mar 18 Sep - 7:31

merci Armor je viens de faire un ajout dans mon ressenti.

et tu as raison pour Bix qui apprécie les histoires d'enfance.

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Message par bix_229 Mar 18 Sep - 15:31

Merci de penser à mes lectures !
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Message par Dreep Sam 29 Aoû - 12:58

J'ai l'impression que ce fil n'est pas dans la bonne catégorie (ou bien je ne savais pas que l'Ouzbekistan se trouvait en Europe centrale/orientale).

Peccadilles à part, je voudrais bien lire cet auteur prochainement Smile
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Message par Armor Sam 29 Aoû - 15:09

Dreep a écrit:J'ai l'impression que ce fil n'est pas dans la bonne catégorie (ou bien je ne savais pas que l'Ouzbekistan se trouvait en Europe centrale/orientale).

Oups.
Merci Dreep, j'ai déplacé.

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Message par Dreep Sam 10 Oct - 16:52

Contes du chemin de fer

Hamid Ismaïlov Contes_du_chemin_de_fer

Une lecture qui complète la rétrospective historique qui faisait l’objet du roman Nuit de Tchûlpan. Ce dernier plaçait sa fiction au cœur des événements de 1916-17 dans la vallée de Ferghana, où les revendications d’indépendance du Turkestan ainsi que celles d’un mouvement en faveur d’une modernisation de l’islam traditionnel institué dans la région, ont été balayés par l’arrivée des soviétiques en Asie centrale. Dans les Contes du chemin de fer, Hamid Ismaïlov prend un segment beaucoup plus large de l’Histoire, mais celle-ci y est éclatée, mise en désordre, et baigne dans un charivari burlesque de violence et de confusion, à noter que le romancier Tchûlpan y fait une courte apparition.

Les situations comiques ou tragi-comiques de ce roman rappellent beaucoup Les aventures singulières du soldat Ivan Tchonkine. Dans le roman de Voïnovitch (écrivain originaire du Tadjikistan) et dans celui d’Ismaïlov il y a cette même tension entre les mécanismes d’un pouvoir lointain, semant la paranoïa, générant parmi ces habitants qui n’y comprennent rien, des situations incongrus, des paradoxes. Il y a surtout la guerre qui fait rage. Sauf que dans les Contes du chemin de fer ces situations sont multipliés par mille et Hamid Ismaïlov s’amuse à perdre son lecteur dans une foule de personnages qui disparaissent et reviennent par intermittence. Par petits épisodes, l’un de ces personnages, clownesques ou désespérés, gagne en profondeur. Mais il est vite dépasse par le train hurlant des péripéties.
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Message par Bédoulène Sam 10 Oct - 19:08

merci Dreep, c'est noté j'ai bien aimé le livre lu de cet auteur

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