une chaine pour 2021 ?

Bédou, lequel t'a le plus plu ?

Chère Caramel, voici mes propositions. je vais t’en faire une pelletée car je n’ai pas beaucoup lu sur le voyage et aurais tendance à y associer des voyages intérieurs plutôt que géographiques. Du coup je me prends au jeu et te fais une liste subjective. Je pars du principe que même si je propose beaucoup tu choisiras un seul livre, et que donc cela ne change pas grand chose au but de la chaîne.

un voyage de 30 jours, Paris/Marseille, sur autoroute. Avec pauses sur aires d’autoroutes. Un pari fantaisiste de deux écrivains, Carol Dunlop et son compagnon Julio Cortàzar. L’ouvrage s’appelle « Les automates de la cosmoroute ou un voyage intemporel Paris-Marseille ». Ludique, sorte de miscellanées relatives à l’exil, la route, les injonctions modernes et l’acte d’écriture. Résolument réjouissant et optimiste (C.Dunlop était en rémission d’une leucémie et ils étaient alors jeunes mariés, pour un temps qui s’avéra bien court) ce compte-rendu de l’équipée en mini bus relate le ticket devenu périmé pour le péage, les pauses glaces, le courrier aux enfants et les réflexions intellectuelles. Je suis en train de le lire.

(NB : Elle meurt un an après d’une « sorte" de leucémie, et lui deux ans après d’une leucémie. Apparemment, le logement qu’ils partageaient à Paris, sis près d’une ancienne fabrique de faïence , était contaminé, ma parole ? L’émaillage c’est toxique. Mais ça c’est une réflexion que je me fais, moi. Une autre de réflexion, c’est qu’évidemment elle est à peine mentionnée sur le net, cette auteure. Il l’aimait beaucoup , son mari. Bien lui prit de s’associer à lui, pour la postérité)

Je ne résiste pas à l’envie de te conseiller en autre option « La maison sur le rivage », de Daphné du Maurier, qui m’a envouté durablement. Du Maurier, qui comme l’on sait, a donné la vie aux racines scénaristiques d’une quinzaine de films , en son temps et depuis (les plus connus : les oiseaux , Rebecca, Le bouc émissaire, Ma cousine Rachel) a donc un talent redoutable pour jouer du temps narratif et de l’ambiance. Celle de la maison sur le rivage est aussi teintée d’angoisse que ses autres récits, mais d’une touche très délicate, difficile à définir. Cela reste une ambiance, un rapport au défilé chronologique subtils, qui nous laissent après lecture comme encore drapés des gravités traversées. Dans ce roman d’anticipation, un jeune homme accepte d’être cobaye pour son meilleur ami, ce dernier mène des recherches, en secret, qui bouleverseront la science. Il a trouvé comment transporter dans le passé. Il s’agit de voyage, et aussi de grandes impressions géographiques. le cobaye est novice, comme nu, et le principe est qu’il se trouve lors des crises volontaires projeté au même endroit matériel mais à distance de siecles. Il est happé par l’observation d’un drame qui se noue sous ses yeux peut être impuissants. C’est juste génial. j’en ai encore des frissons. Je n’aime pas la science fiction en général, c’est pas mon truc. Mais du Maurier, c’est la grâce pure de la fiction.

Ma troisième proposition est « L’enfant et la rivière » d’Henri Bosco. Le voyage de l’enfance, la fugue, la vie frustre, au fil de l’eau. Ce texte est limpide comme l’eau vive, très poétique. C’est le voyage mental qui se nourrit de l’écosystème alentours. Un magnifique souvenir d’enfance. Teinté de mélancolie latente.

Enfin je te suggère pour finir « Les petits chevaux de Tarquinia » de Marguerite Duras. Ce texte m’a aussi paru très pertinent, très juste, très inspiré. Il n’a pas le maniérisme qu’on accole en général à la prose de Duras, il verserait presque vers le Sagan, le décorum est moins symboliste. Mais il y demeure la capacité qu’a cette auteure à traiter le sacrificiel, l’émotion étouffée, sous des dehors très aplatis. Il s’agit d’une chronique de vacances, nous sommes là dans une étude de moeurs, quasiment, les premières générations dédiées au divertissement touristique. ça bronze, ça se fait chier, et ça jouxte les failles les oublis et les larmes. Je m’en souviens mal mais ai eue le sentiment d’être très nourrie lors de la lecture de ces études de couples d’amis.


En réalité j’avais envie d’ajouter le très beau « L’île du jour d’avant » d’Umberto Eco, que j’ai entamé et que je dois finir, « Le hussard sur le toit » de Giono, qui chemine sur les routes de la débandade, et puis Bouvier, bien sûr. Mais  comme ces chaines sont faites pour casser les longes de nos habitudes, je tente ma subjectivité première.
J’espère que tu vas trouver ton gras. Si tu aimes Sand, il y a déjà pas mal de possibilités que tu ne sois pas trop éloignée de mes propres fers de lance. La petite Fadette est pour moi un chef-d’oeuvre.

Resumé :

Les autonautes de la cosmoroute, de Dunlop et Cortàzar
La maison sur le rivage, de Du maurier
L'enfant et la rivière, de Bosco
Les petits chevaux de Tarquinia, de Duras.

Bon dépaysement au coeur du sentiment géographique !

Nadine a écrit:Bédou, lequel t'a le plus plu ?

ils sont très bien tous les deux Nadine mais j'ai toujours un petit plus pour Bouvier ! (à savoir que Bouvier a souvent des soucis de santé dans ses voyages)

mais Büscher nous montre des lieux bien insolites

bon je vais noter les deux et ce sera le premier trouvé. merci beaucoup chère Bédou.

Je vais choisir les petits chevaux de Tarquinia de Duras !

Je propose à JHB un livre sur Paris : flâneries parisiennes

Résumé :

Dans la lignée de Baudelaire, d'Aragon, de Léon-Paul Fargue, Franz Hessel (1880-1941) a incarné la figure du "flâneur" littéraire et inspiré les réflexions de son ami Walter Benjamin sur ce thème. Ce volume rassemble des textes, inédits en français, qu'il a consacrés à Paris où il a longtemps vécu.

Leur charme tient à leur aspect d'instantanés pris sur le vif ; à leur poésie de la modernité ; à leur esprit européen, cosmopolite, qui est également celui du Paris de cette époque ; à leur attention aux petits faits incongrus ou drôles ; à leur mélange de rêverie et d'érudition , au regard à la fois familier et étranger qu'ils portent sur la ville ; et singulièrement pour nous, lecteurs d'aujourd'hui, aux différences et aux ressemblances qu'ils nous invitent à reconnaître dans le passé et le présent.


Petit traité de l'immensité du monde

RÉSUMÉ

Pour ralentir la fuite du temps, Sylvain Tesson parcourt le monde à pied, à cheval, à vélo ou en canot. Dans les steppes d’Asie centrale, au Tibet, dans les forêts françaises ou à Paris, il marche, chevauche, escalade aussi les monuments à mains nues. Pour mieux embrasser la terre, il passe une nuit au sommet de Notre-Dame de Paris, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, construit des cabanes.

Cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l’enchantement. Dans nos sociétés de communication, il en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux. Ce Petit traité sur l’immensité du monde est un précis de désobéissance naturaliste, une philosophie de poche buissonnière, un récit romantique contre l’ordre établi.

Les voyages intérieurs

RÉSUMÉ

Entrer en soi-même pour y faire la découverte de l’extraordinaire et du paradoxal dépassement de soi. Cette plongée éminemment personnelle est la condition sine qua non à ce que les personnages de ces nouvelles vont vivre comme une libération. Pierre, Mathis, Éphistole et Nicéphore tâtonnent, trébuchent, avant de faire l’expérience de la vacuité de soi et de cette liberté chèrement acquise. Car relever la tête a un prix. Lequel êtes-vous prêt à payer ?
Loup Francart imagine avec humour et une lucidité aiguë les remises en cause intimes de quatre hommes. Méditation, philosophie et tendre ironie font bon ménage sous sa plume si caractéristique.
Auparavant expert en stratégie et gestion de crise, l’auteur se consacre aujourd’hui à ses passions artistiques, la peinture, la musique, la littérature. Il tient également un blog dans lequel il fait part de ses réflexions sociétales et personnelles.

Sacré défi que de conseiller @Animal sur le thème du voyage.
J'essaye avec quatre propositions. Si aucune ne te va ou que tu as tout lu n'hésite pas.

- Perceval de Chrétien de Troyes

- Mason and Dixon de Thomas Pynchon

- Washington black d'Esi Edugyan

- mASIAfucker d'Ilya Stogoff

@Bédou, j'ai commandé le Bouvier. mardi ou mercredi je le receptionnerai ^^

Caramel, j'espère que le Duras te plaira. Il est assez court, au pire, l'enfer sera bref .
et je vous salue tous au passage.

J'avais beaucoup aimé Tarquinia, en plus c'est un Duras "facile à lire", ce qui est suffisamment rare pour être souligné

Bédoulène a écrit:@JHB tu n'as pas donné le titre ?

@Chamaco c'est un voyage ?  

non en effet je ne connais pas cet auteur, j'ai fait un tour sur sa biblio et cela ne m'a pas trop plu (à moins d'un conseil avisé), alors comme l'Histoire m'a toujours attirée un ouvrage sur la maman de Charlemagne ce pourrait être un bon voyage interieur...

Je réfléchis, @Hanta. Tu as des préférences de genre littéraire ou de lieu de voyage ?

@Louvaluna :
- Cabrera de Milleliri, de nombreux soldats de l'armée Napoléonniene fait prisonnier pendant l'episode de guerre en Espagne se retrouvent oubliés pendant des années sur une petite île de mediterranée

- ou "Ils voyagèrent vers des pays perdus" de Jean Marie Rouart sur l'enigme du Temps qui fait l'Histoire et défait les amours.

Quasimodo a écrit:Je réfléchis, @Hanta. Tu as des préférences de genre littéraire ou de lieu de voyage ?

Je te laisse choisir sans contrainte

Fantaisie héroïque a écrit:J'avais beaucoup aimé Tarquinia, en plus c'est un Duras "facile à lire", ce qui est suffisamment rare pour être souligné

cool, voilà qui encouragera Caramel. Je partage ton avis , Fantaisie. Un style différent des autres textes d'elle.

Alors voilà, Hanta :
Conrad, Cœur des ténèbres
Robert Merle, L'île
Et je triche car je ne l'ai pas encore lu : le dernier journal de David Livingstone (1866-1873).

Dis-moi si tu as déjà lu l'un de ces livres ou si tu aimerais une autre proposition.

Merci, Chamaco, je vais jeter un œil aux titres que tu proposes.

Pour Avadoro :

1. Oreille rouge, d'Éric Chevillard
2. Les zones ignorées, de Virginie Gautier
3. La nuit tombée, d'Antoine Choplin

Chamaco a écrit:

Bédoulène a écrit:@JHB tu n'as pas donné le titre ?

@Chamaco c'est un voyage ?  

non en effet je ne connais pas cet auteur, j'ai fait un tour sur sa biblio et cela ne m'a pas trop plu (à moins d'un conseil avisé), alors comme l'Histoire m'a toujours attirée un ouvrage sur la maman de Charlemagne ce pourrait être un bon voyage interieur...

@Chamaco, c'est à ta guise. J'ai nommé un auteur en particulier dans la mesure où il est à la lisière entre la littérature de voyage et les flâneries urbaines. Il voyage à bicyclette d'où l'intérêt de sa démarche flânée. Il a aussi écrit d'autres choses, mais c'est bon si tu tentes de le lire tout court. Son style écrit est une formidable chevauchée à lui seul...

@ Caramel,

Je viens de télécharger Flâneries parisiennes de Franz Hessel sur ma liseuse. Je te remercie pour ta proposition. Ce livre manquait à ma collection, même si j'avais vu le titre...

@ JHB, Merci je vais à sa rencontre par le biais de l'Histoire

Quasimodo a écrit:Alors voilà, Hanta :
Conrad, Cœur des ténèbres
Robert Merle, L'île
Et je triche car je ne l'ai pas encore lu : le dernier journal de David Livingstone (1866-1873).

Dis-moi si tu as déjà lu l'un de ces livres ou si tu aimerais une autre proposition.

Bien joué tu m'as vraiment donné envie avec les deux premiers. (les trois en fait)
Je pense lire a minima les deux premiers du coup. Me conseilles tu une traduction pour Conrad ?